Louis Aragon est inculpé par le gouvernement français pour «excitation de militaires à la désobéissance et provocation au meurtre dans un but de propagande anarchiste» à la suite de la publication, en , dans une revue soviétique Littérature de la révolution mondiale, du poème Front rouge: «Feu sur Léon Blum / Feu sur BoncourFrossardDéat / Feu sur les ours savants de la social-démocratie …»[1]
Les surréalistes belges René Magritte, E. L. T. Mesens, Paul Nougé et André Souris se démarquent de la réaction de Breton et publient le manifeste La Poésie transfigurée, en réaction au tract L'Affaire Aragon, dans lequel ils affirment trouver «normal que la poésie suscite des réactions de la part des représentants de l'ordre établi[4].»
Mars
Les surréalistes publient le tract Paillasse dans lequel Aragon est accusé de «lâcheté intellectuelle et d'arrivisme»[5].
Convaincus que les expériences surréalistes ne sont pas incompatibles avec le combat communiste, Maxime Alexandre et Pierre Unik publient un tract Autour d'un poème en réponse à Paillasse et quittent le groupe surréaliste[6].
Le magazine illustré Voilà, l'hebdomadaire du reportage publie un reportage imaginaire d'Antonin ArtaudGalapagos, les îles du bout du monde.[réf.nécessaire]
Première exposition d'Alberto Giacometti à Paris, galerie Pierre Colle. Dans L'Intransigeant, le critique d'art Tériade compare les objets exposés à des «jouets qui montrent les diverses phase d'une inquiétude réelle [...] Les objets sont des jeux pour s'oublier et qu'on oublie.»[8]
Artaud reçoit d'Edgar Varèse une offre de collaboration pour la réalisation d'un opéra[12].
Le groupe Le Grand jeu organise une assemblée générale au cours de laquelle la position du poète André Rolland de Renéville (démissionnaire depuis le début de l'année) dans l' Affaire Aragon est condamnée. Le groupe éclate à la suite de cette assemblée[14].
Hans Bellmer assiste à la représentation du conte d'E.T.A. HoffmannCoppelia dans lequel le rôle principal est tenu par une poupée[15].
Le sculpteur suédois Eric Grate organise à Paris une exposition «post-cubiste et surréaliste» dont les sculptures suggestives provoquent le scandale.[réf.nécessaire]
Étienne Léro, René Menil et Jules Monnerot lancent une «petite revue explosive» Légitime défense, qui emprunte son titre au texte de Breton paru en 1926: «Sur le plan concret des modes figurés de l'expression humaine, nous acceptons également sans réserves le surréalisme auquel nous lions notre devenir. Et nous renvoyons nos lecteurs aux deux Manifestes d'André Breton […] dont nous devons dire que ce n'est pas la moindre honte de ce temps qu'ils ne soit pas plus connus partout où on lit le français.» La revue est censurée dès le premier numéro[16].
Première exposition à Bucarest (Roumanie) du peintre Jules Perahim. Ses caricatures politiques attirent sur lui la vindicte de l’extrême droite et des «gardes de fer»[17].
Parution à Sainte-Croix-de-Tenerife (Îles Canaries) du premier numéro de la revue Gaceta de arte dirigée Eduardo Westerdhal[18].
À Belgrade, publication du manifeste Position du surréalisme dans le processus social où les auteurs, et premiers surréalistes en Serbie, Oskar Davičo, Djordje Kostic et Dusan Matic proclament la décadence et la fin du surréalisme[19].
Le Revolver à cheveux blancs, poèmes[23]: «Les belles fenêtres ouvertes et fermées / Suspendues aux lèvres du jour / Les belles fenêtres en chemise / Les belles fenêtres aux cheveux de feu dans la nuit noire / Les belles fenêtres de cris d'alarmes et de baisers / Au-dessus de moi au-dessous de moi derrière moi il y en a moins qu'en moi.»
Les Vases communicants, couverture de Max Ernst, essai[23]: «Le poète à venir surmontera l'idée déprimante du divorce irréparable de l'action et du rêve.»
Le Père, tirage sur papier au gélatino-bromure d'argent brillant[25]
Alexander Calder réalise des sculptures en fil de fer mues soit par un moteur, soit par les courants d'air. Marcel Duchamp lui propose de les appeler mobiles.
Le Clavecin de Diderot: «Dieu, celui qui ne bande pas, qui décide les plus fiers bandeurs à ne plus bander [...] On connaît l'antienne: tâchez donc d'être un peu plus humain. Sous les râteliers des MM. Prudhomme, elle vous a un de ces petits airs paternes, elle devient la prière mielleuse dont tous les rentiers espèrent qu'elle empêchera leurs rentes de descendre.»
La Vie immédiate, illustré d'une eau-forte d'Yves Tanguy: «Je m'obstine à mêler des fictions aux redoutables réalités. / Maisons inhabitées, je vous ai peuplées de femmes exceptionnelles, / ni grasses, ni maigres, ni blondes, ni brunes, ni folles, ni sages, peu importe, / de femmes plus séduisantes que possible, par un détail. / Objets inutiles, même la sottise qui procéda à votre fabrication me fut une source d'enchantements.»
Joseph Paul-Boncour, député socialiste SFIO, est le rapporteur d'une loi, votée le 7 mars 1927, sur l'organisation générale de la nation en temps de guerre qui menace la liberté intellectuelle et prévoit la réquisition des syndicats. Paul-Boncour était déjà apostrophé dans le texte commun Aragon, Breton et Eluard, Au grand jour (mai 1927): «À bas la loi Paul-Boncour!», André Breton, Œuvres complètes, tome 1, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, Paris, 1988, (ISBN2-07-011138-5), p.941 & p.1723.
Adam Biro et René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre/Presses universitaires de France, (ISBN2-13-037280-5), p.42.
24 x 18 cm. Musée d'art de Nantes. Reproduction dans (fr + en) Alix Agret (dir.) et Dominique Païni (dir.), Surréalisme au féminin?, In fine, (ISBN978-2-38203-116-2), p.58.