armoiries nationales De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les actuelles armoiries du royaume d'Espagne ont été établies par la Loi 33/1981 en replacement des précédentes qui dataient de 1977. Elles ont été adoptées à la suite de la transition démocratique qui a sorti l'Espagne du franquisme. Elles se blasonnent ainsi: «Écartelé, au 1 de Castille; au 2 de Léon; au 3 d'Aragon; au 4 de Navarre; enté en pointe de Grenade; sur-le-tout de Bourbon-Anjou».
Ces armoiries comprennent plusieurs éléments séculaires: un blason composé de six parties, la couronne royale espagnole qui surmonte l'écu, et deux colonnes qui le flanquent de chaque côté, surmontées des couronnes royale (gauche - senestre héraldique) et impériale (droite - dextre héraldique). Le blason est constitué des blasons des royaumes historiques et de la dynastie régnante:
Le royaume de Castille, de gueules au château d'or ouvert et ajouré d'azur (château jaune sur fond rouge, fenêtres et portes bleues)
Le royaume de León, d'argent au lion de pourpre couronné armé et lampassé d'or (lion violet-mauve sur fond blanc, couronne, griffes et langue jaunes). Notons qu'en intégrant les armes d'Espagne, le lion du León voit ses griffes et sa langue passer au rouge: toujours couronné d'or, il devient armé et lampassé de gueules.
La Couronne d'Aragon, d'or à quatre pals de gueules (quatre bandes verticales rouges sur fond jaune)
Le royaume de Navarre, de gueules aux chaînes d'or posées en orle, en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au naturel (chaînes d'or sur fond rouge, une émeraude verte au centre)
Le royaume de Grenade, d'argent à une grenade au naturel, ouverte de gueules, tigée et feuilleté de sinople (Une grenade dans sa couleur naturelle, laissant voir des grains rouges, la tige et ses deux feuilles vertes sur fond blanc)[1]
La maison de Bourbon-Anjou, qui règne sur l'Espagne depuis Philippe V: d'azur aux trois fleurs de lys d'or à la bordure de gueules (trois fleurs de lys sur fond bleu bordé de rouge)
L'écu est flanqué d'une évocation de la devise personnelle de Charles Quint, roi des Espagnes et Empereur romain germanique: les colonnes d'Hercule, accompagnées des mots Plus Ultra. Cette devise, à l'origine chevaleresque, les colonnes et le mot évoquant le permanent dépassement de soi que doit s'imposer le chevalier chrétien, a pris un sens géographique en devenant peu à peu la devise nationale de l'Espagne: elle représentait l'empire espagnol, s'étendant des deux côtés de l'océan, les colonnes d'Hercule reprenant alors le sens que leur avait donnés les Grecs en baptisant ainsi le détroit de Gibraltar. Cette évocation prend la forme de deux colonnes d'argent au pied et au chapiteau d'or mouvantes d'une mer d'azur et d'argent et entourées d'un listel de gueules. Celle de dextre est couronnée d'une couronne impériale et porte le mot «Plus», celle de senestre l'est d'une couronne royale et porte le mot «Ultra».
Le décret royal de 1981 a été complété, l'année suivante, par une circulaire technique définissant un dessin «officiel» des armoiries, à la manière d'un logotype. Tout y est fixé: tracé, disposition et couleurs (CIE Lab). Cette approche a été critiquée par les héraldistes.
En effet, une telle rigidité ne correspond pas du tout aux usages de l'héraldique, qui considère comme indifférente la façon de représenter un meuble ou une couleur, dès lors que ceux-ci sont clairement identifiables de loin sans erreur possible. Or sur plan visuel, les couleurs choisies par le décret sont jugées peu lisibles: l'or, et le gueules, en particulier sont représentés respectivement par un jaune brunâtre et un rouge presque bordeaux, trop sombres pour distinguer clairement les figures. La couleur choisie pour représenter le pourpre est également critiquée: le décret préconise un rose fané, comme s'il refusait de trancher entre les deux traditions des armes de Léon qui représentent le lion tantôt pourpre, tantôt de gueules (rouge).
Les héraldistes espagnols soulignent enfin plusieurs incohérences stylistiques et s'agacent parfois d'un dessin officiel fort peu représentatif de la tradition héraldique espagnole. L'écu dans lequel sont figurées les armes utilise ainsi un dessin à mi-chemin entre l'écu dit «français», c'est-à-dire rectangulaire avec un bord inférieur dessinant une accolade et l'écu dit «espagnol», dont le bord inférieur est un demi-cercle. L'enté en pointe de Grenade est, de même, représenté selon la tradition française, les deux bords supérieurs de l'enté formant des lignes concaves, et non une accolade, comme cela se fait plus fréquemment dans la tradition ibérique. Le sur-le-tout, enfin, représenté sous la forme d'un écusson ovale, est parfois considéré comme incohérent avec le dessin général de l'écu.
Il faut noter qu'avant le XVIIIesiècle et l'arrivée sur le trône des Bourbons, il n'existe pas à proprement parler de royaume d'Espagne. L'expression existe par commodité, mais l'entité politique qui occupe cette région est en fait une union dynastique de plusieurs principautés réputées indépendantes. Depuis le mariage de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille, qui donne à cette myriade de territoires un souverain unique, le roi se désigne par une succession de près d'une vingtaine de titres qui reflètent la nature composite de la monarchie. Quand on voulait rapidement parler du monarque, on le désignait sous les vocables «rois catholiques» ou «roi des Espagnes».
Royaume de Grenade (d'argent à la grenade au naturel ouverte de gueules, tigée et feuillée de sinople)
Autres éléments
Couronne royale ouverte, l'aigle de saint Jean, le joug de Ferdinand II d'Aragon, le faisceau de flèches d'Isabelle Ire de Castille et la devise des Rois Catholiques «Tanto Monta» («Autant monte», abréviation de: «Autant monte, monte autant, Isabelle comme Ferdinand»)
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Royaume de Naples (armes de Jérusalem [d'argent à la croix potencée d'or cantonnée de 4 croisettes du même] et de Hongrie [fascé de 8 pièces de gueules et d'argent])
Royaume de Sicile
Royaume de Grenade
Autres éléments
Couronne royale ouverte
Ferdinand II 1513-1516
Partitions
Royaume de Castille
Royaume de León
Couronne d'Aragon
Royaume de Navarre (de gueules aux chaînes d'or posées en croix, en sautoir et en orle)
Royaume de Naples (armes de Jérusalem et Hongrie)
Royaume de Sicile
Royaume de Grenade
Autres éléments
Couronne royale ouverte
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Autres éléments
Couronne royale ouverte et collier de l'ordre de la Toison d'or
Petites armes
Charles Ier 1520-1530
Partitions
Royaume de Castille
Royaume de León
Couronne d'Aragon
Royaume de Navarre
Royaume de Naples (armes de Jérusalem et Hongrie)
Royaume de Sicile
Archiduché d'Autriche
Bourgogne (armes modernes)
Bourgogne (armes anciennes)
Duché de Brabant
Comté de Flandre
Comté de Tyrol
Royaume de Grenade
Autres éléments
Couronne royale ouverte et collier de l'ordre de la Toison d'or
Petites armes
Charles Ier Charles V, empereur du Saint-Empire 1530-1556
Partitions
Royaume de Castille
Royaume de León
Couronne d'Aragon
Royaume de Navarre
Royaume de Naples (armes de Jérusalem et Hongrie)
Royaume de Sicile
Archiduché d'Autriche
Bourgogne (armes modernes)
Bourgogne (armes anciennes)
Duché de Brabant
Comté de Flandre
Comté de Tyrol
Royaume de Grenade
Autres éléments
Couronne impériale, collier de l'ordre de la Toison d'or, l'aigle du Saint-Empire, la croix de Bourgogne et les colonnes d'Hercule avec la devise «Plus Ultra» inscrite sur un listel
Moyennes armes
Philippe II Roi consort d'Angleterre et d'Irlande 1556-1558
Royaume d'Angleterre (de gueules à trois léopards d'or armés et lampassés d'azur)
Autres éléments
Couronne royale ouvert et collier de l'ordre de la Toison d'or
Petites armes
Philippe II 1558-1580
Partitions
Royaume de Castille
Royaume de León
Couronne d'Aragon
Royaume de Navarre
Royaume de Naples (armes de Jérusalem et Hongrie)
Royaume de Sicile
Royaume de Grenade
Archiduché d'Autriche
Bourgogne (armes modernes)
Bourgogne (armes anciennes)
Duché de Brabant
Comté de Flandre
Comté de Tyrol
Autres éléments
Couronne royale ouverte et collier de l'ordre de la Toison d'or
Petites armes
Philippe II Philippe Ier de Portugal 1580-1598 Philippe III et II de Portugal 1598-1621 Philippe IV 1621-1665 Philippe III de Portugal 1621-1640 Charles II 1665-1668
Partitions
Royaume de Castille
Royaume de León
Royaume du Portugal (d'argent à cinq écussons d'azur à cinq besants d'argent posés en sautoir, les 5 écussons posés en croix, et à la bordure de gueules chargée de sept donjons d'or)
Couronne d'Aragon
Royaume de Sicile
Royaume de Grenade
Archiduché d'Autriche
Bourgogne (armes modernes)
Bourgogne (armes anciennes)
Duché de Brabant
Comté de Flandre
Comté de Tyrol
Autres éléments
Couronne royale fermée et collier de l'ordre de la Toison d'or
Petites armes
Charles II 1668-1700
Partitions
Royaume de Castille
Royaume de León
Couronne d'Aragon
Royaume de Sicile
Royaume de Grenade
Archiduché d'Autriche
Bourgogne (armes modernes)
Bourgogne (armes anciennes)
Duché de Brabant
Comté de Flandre
Comté de Tyrol
Autres éléments
Couronne royale fermée et collier de l'ordre de la Toison d'or
Petites armes
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Bourbon-Anjou (d'azur à trois fleurs de lys d'or et à la bordure de gueules)
Autres éléments
Heaume d'or fourré de gueules, à lambrequins d'or et d'hermine, sommé d'une couronne royale fermée de huit demi-arches, collier de l'ordre de la Toison d'or (dans une console d'or) et collier de l'ordre du Saint-Esprit, tenants: anges survêtus et tenant une bannière aux armes de l'écu, soutiens: Colonnes d'Hercule couronnées portant la devise Plus ultra, manteau de gueules à revers d'hermine portant le château castillan et le lion leónais, pavillon rayé d'or et de gueules surmonté d'une couronne royale ouverte, du criSantiago, du texte biblique (Psaumes) A solis ortu usque ad mare[3], et comme cimier d'un lion affronté de gueules posté sur un château castillan
Autres éléments
Heaume d'or fourré de gueules, à lambrequins d'or et d'hermine, sommé d'une couronne royale fermée de huit demi-arches, colliers de l'ordre de la Toison d'or et de l'ordre royal de Charles III, tenants: anges survêtus et tenant une bannière aux armes de l'écu, soutiens: Colonnes d'Hercule couronnées portant la devise Plus ultra, manteau de gueules à revers d'hermine portant le château castillan et le lion leónais, pavillon rayé d'or et de gueules, cerclé d'azur, surmonté d'une couronne royale ouverte, du criSantiago, du texte biblique A solis ortu usque ad mare[3], et comme cimier d'un lion affronté de gueules posté sur un château castillan
Petites armes
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Couronne royale fermée de huit demi-arches, manteau royal, main de justice et sceptre, collier de l'ordre de la Toison d'or et insigne de l'ordre de la Légion d'honneur
Petites armes
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Autres éléments
Heaume d'or fourré de gueules, à lambrequins d'or et d'hermine, sommé d'une couronne royale fermée de huit demi-arches, colliers de l'ordre de la Toison d'or et de l'ordre royal de Charles III, tenants: anges survêtus et tenant une bannière aux armes de l'écu, soutiens: Colonnes d'Hercule couronnées portant la devise Plus ultra, manteau de gueules à revers d'hermine portant le château castillan et le lion leónais, pavillon rayé d'or et de gueules, cerclé d'azur, surmonté d'une couronne royale ouverte, du criSantiago, du texte biblique A solis ortu usque ad mare[3], et comme cimier d'un lion affronté de gueules posté sur un château castillan
Anjou (depuis 1883 avec fréquence Royaume de France)
Autres éléments
Heaume d'or fourré de gueules, à lambrequins d'or et d'hermine, sommé d'une couronne royale fermée de huit demi-arches, colliers de l'ordre de la Toison d'or et de l'ordre royal de Charles III, tenants: anges survêtus et tenant une bannière aux armes de l'écu, soutiens: Colonnes d'Hercule couronnées portant la devise Plus ultra, manteau de gueules à revers d'hermine portant le château castillan et le lion leónais, pavillon rayé d'or et de gueules, cerclé d'azur, surmonté d'une couronne royale ouverte, du criSantiago, du texte biblique A solis ortu usque ad mare[3], et comme cimier d'un lion affronté de gueules posté sur un château castillan
Autres éléments
Couronne ouverte, l'aigle de saint Jean, le joug de Ferdinand II d'Aragon, le faisceau de flèches d'Isabelle Ire de Castille, les colonnes d'Hercule avec la devise «Plus Ultra» inscrite sur un listel et la devise franquiste «Una Grande Libre» («Une Grande Libre»)
Petites armes
État espagnol (Franquisme) 1945-1977
Partitions
Royaume de Castille
Royaume de León
Couronne d'Aragon
Royaume de Navarre
Royaume de Grenade
Autres éléments
Couronne ouverte, l'aigle de saint Jean, le joug de Ferdinand II d'Aragon, le faisceau de flèches d'Isabelle Ire de Castille, les colonnes d'Hercule avec la devise «Plus Ultra» inscrite sur un listel et la devise franquiste «Una Grande Libre»
Autres éléments
Couronne ouverte, l'aigle de saint Jean, le joug de Ferdinand II d'Aragon, flèches d'Isabelle Ire de Castille, les colonnes d'Hercule avec la devise «Plus Ultra» inscrite sur un listel et la devise franquiste «Una Grande Libre»
On trouve aussi «d'argent à une grenade de sinople ouverte de gueules ou d'argent à la grenade d'or, ouverte de gueules, feuillée et tigée de sinople».
Décret royal 979/2015 du 30 octobre 2015 sur la bannière et l'étendard de la princesse des Asturies dans BOE, Journal officiel d'Espagne du 31-10-2015, mis en ligne le 23-11-2015, (es) [lire en ligne].
(es) Faustino Menéndez Pidal de Navascués, El escudo de España, Madrid, Real Academia Matritense de Heráldica y Genealogía, (ISBN84-88833-02-4)
(es) Juan José Sánchez Badiola, Símbolos de España y de sus regiones y autonomías: Emblemática territorial española, Madrid, Visión Libros, , 492p. (ISBN978-84-9886-963-7 et 84-9886-963-3, lire en ligne)