Art gréco-bouddhique
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L’art gréco-bouddhique désigne, selon le terme consacré par la thèse de doctorat d'Alfred Foucher soutenue et publiée en 1905[N 1], l'ensemble des productions picturales, statuaires, toreutiques et monétaires issues de la synthèse des styles grecs et indo-bouddhistes. Le travail d'Alfred Foucher a été continué par l'italien Mario Bussagli (it), professeur d'histoire de l'art de l'Inde et de l'Asie centrale, à partir de 1942. Contrairement à Alfred Foucher, il ne se rend pas sur place mais, obtient des informations et des sources grâce à ses anciens étudiants[1]. Cet art naît tout d'abord au Gandhara (Pakistan, région de Peshawar, correspondant au territoire de la satrapie la plus orientale de l’empire des Perses achéménides) au début de notre ère, sous l'Empire kouchan, à la faveur de la rencontre culturelle entre peuples nomades d'Asie centrale, monde grec, monde indien et monde irano-perse. C'est probablement l'éclectisme religieux de ce milieu qui a favorisé, là où le bouddhisme était majoritaire sans être une religion d’État, la formation d'ateliers illustrant un art qui leur était familier, relatant la vie du Bouddha, mais sur lesquels ne pouvaient manquer de peser les influences diverses issues des activités militaires, diplomatiques, commerciales et intellectuelles intenses à cette période. Cet art, au-delà de sa définition complexe, connaît plusieurs développements et styles régionaux au cours de l'Antiquité tardive et jusqu'au VIIe siècle de notre ère.
L'art gréco-bouddhique se caractérise notamment par un fort réalisme issu de l'art hellénistique, transmettant mouvement, émotions et vitalité des corps, appliqué non plus seulement aux figures traditionnelles de l'art grec oriental, mais à la figuration du Bouddha, des bodhisattvas, et de scènes associées au bouddhisme. L'origine socio-culturelle de l'art gréco-bouddhique est à situer dans les tout derniers royaumes gréco-bactriens du IIe siècle av. J.-C., puis du fait de l'interaction entre communautés indo-grecques et royaume des Kouchans.
On retrouve cet art dans la sculpture, la peinture, la monnaie et l'architecture, notamment à Taxila[2].
Les œuvres appartenant à cet art ont été majoritairement portées à notre connaissance par le pillage et l'orientalisme du XIXe siècle puis par d'importants travaux d'archéologie avec le concours de différents pays, dont le Royaume-Uni, la France et l'Italie au XXe siècle.
L'art gréco-bouddhique connut un fort succès en Asie centrale puis rayonna jusqu'en Chine, en Corée, et au Japon. Sans cesse recyclée, son influence a été majeure et définitive dans toute l'Asie durant plus de deux millénaires. Il influença également l'expression artistique et architecturale d'autres religions, notamment l'hindouisme en Inde, avant que celles-ci ne s'étendent. On peut percevoir les conséquences indirectes de cet apport grec en Asie jusqu'aux confins de l'Asie du Sud-Est. Ainsi on ne peut s'étonner de rencontrer de nombreuses références à l'art grec, figuratives, décoratives ou architecturales, transformées et renouvelées, sur les temples khmers d'Angkor par exemple.