Football
sport collectif où deux équipes s'affrontent pour mettre le ballon dans le but adverse / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Le football (/futbol/), ou dans le langage courant simplement foot, par apocope, ou encore soccer (/sɔkœʁ/) en français d'Amérique du Nord, est un sport collectif qui se joue avec un ballon sphérique entre deux équipes de onze joueurs ou joueuses. Elles s'opposent sur un terrain rectangulaire équipé d'un but à chaque extrémité. L'objectif de chaque camp est de mettre le ballon dans le but adverse plus de fois que l'autre équipe, sans que les joueurs utilisent leurs bras à l'exception des gardiens de buts.
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Football association
Soccer
Fédération internationale | FIFA (fondée en 1904) |
---|---|
Sport olympique depuis |
1908 (sport de démonstration de 1896 à 1904) |
Clubs | 301 000 (2006)[1] |
Joueurs licenciés | 38 287 000 (2006)[1] |
Joueurs pratiquants | 264 552 000 (2006)[1] |
Joueurs professionnels | 113 000 (2006)[1] |
Champions du monde en titre |
Argentine (2022) Espagne (2023) |
Nommé à l'origine football association et codifié au Royaume-Uni à la fin du XIXe siècle, le football s'est doté en 1904 d'une fédération internationale, la FIFA. Pratiqué en 2006 par environ 264 millions de joueurs à travers le monde, le football est le sport le plus populaire dans la majorité des pays. Certains continents, comme l'Afrique, l'Amérique du Sud et l'Europe, sont même presque entièrement dominés par cette discipline.
Le calendrier est gouverné par deux types d'épreuves : celles concernant les clubs et celles des équipes nationales. La Coupe du monde est l'épreuve internationale la plus prestigieuse. Elle a lieu tous les quatre ans depuis 1930 (sauf entre 1938 et 1950). Pour les clubs, championnats nationaux et autres coupes sont au programme des compétitions.
En compétition de clubs, la Ligue des champions de l'UEFA, disputée en Europe mais qui possède des équivalents sur les autres continents, est le trophée le plus convoité de ce sport, malgré la mise en place récente d'une Coupe du monde des clubs, encore à la recherche de prestige.
Genèse du jeu
Les jeux de balle au pied existent dès l'Antiquité. Ce sont des jeux et non des sports. Les Grecs connaissent ainsi plusieurs jeux de balle se pratiquant avec les pieds : aporrhaxis et phéninde à Athènes et episkyros, notamment à Sparte[2] où le jeu semblait particulièrement violent[3]. La situation est identique chez les Romains où l'on pratique la pila paganica, la pila trigonalis, la follis et l'harpastum[4]. Les Chinois accomplissent également des exercices avec un ballon qu'ils utilisent pour jongler et effectuer des passes ; cette activité pratiquée sans buts et en dehors de toute compétition sert à l'entretien physique des militaires (蹴鞠, cuju). Les premiers textes concernant le cuju datent de la fin du IIIe siècle av. J.-C. et sont considérés comme les textes les plus anciens liés au sport chinois[5]. À la fin du XVe siècle, le calcio florentin apparaît en Italie. Il s'agit d'un lointain cousin du football, qui disparaît totalement en 1739[6].
Le football trouve ses racines réelles dans la soule (ou choule) médiévale. Ce jeu sportif est pratiqué dans les écoles et universités mais aussi par le peuple des deux côtés de la Manche. La première mention écrite de la soule en France remonte à 1147[7] et son équivalent anglais date de 1174[8]. Dès le XVIe siècle, le ballon de cuir gonflé est courant en France[8]. Longtemps interdite pour des raisons militaires en Angleterre[9] ou de productivité économique en France[10], la soule, malgré sa brutalité, reste populaire jusqu'au début du XIXe siècle dans les îles britanniques et dans un grand quart nord-ouest de la France. Le jeu est également pratiqué par les colons d'Amérique du Nord et il est notamment interdit par les autorités de la ville de Boston en 1657[11]. Nommée football en anglais, la soule est rebaptisée folk football (« football du peuple ») par les historiens anglophones du sport afin de la distinguer du football moderne[12]. Cette activité est en effet principalement pratiquée par le petit peuple comme le signale un ancien élève d'Eton dans ses Reminiscences of Eton (1831) : « I cannot consider the game of football as being gentlemanly; after all, the Yorkshire common people play it »[13] (« Je ne peux pas considérer le football comme un sport de gentlemen ; après tout, le petit peuple du Yorkshire y joue »).
Le Highway Act britannique de 1835 interdisant la pratique du folk football sur les routes[13] le contraint à se replier sur des espaces clos. Des variantes de la soule se pratiquent déjà, de longue date, sur des terrains clos[14]. C'est là, sur les terrains des écoles d'Eton, Harrow, Charterhouse, Rugby, Shrewsbury, Westminster et Winchester, notamment, que germe le football moderne. Les premiers codes de jeu écrits datent du milieu du XIXe siècle (1848 à Cambridge[15]). Chaque équipe possède ses propres règles, rendant les matches problématiques. La Fédération anglaise de football (Football Association) est créée en 1863. Son premier objectif est d'unifier le règlement.
Exemple britannique
Les Britanniques codifient et organisent le football en s'inspirant des exemples du cricket et du baseball, ces deux sports collectifs étant déjà structurés avant l'émergence du football. Des ligues professionnelles aux championnats et autres coupes, le football n'innove pas. Le premier club non scolaire est fondé en 1857 : le Sheffield Football Club. Le Sheffield FC dispute le premier match inter-club face au Hallam FC (fondé en 1860) le 26 décembre 1860 à seize contre seize[16]. Ces deux clubs pionniers se retrouvent en décembre 1862 pour le premier match de charité[16]. La Youdan Cup est la première compétition. Elle se tient en 1867 à Sheffield et Hallam FC remporte le trophée le 5 mars[17]. La première épreuve à caractère national est la FA Challenge Cup 1872. Le professionnalisme est autorisé en 1885 et le premier championnat se dispute en 1888-1889. La Fédération anglaise tient un rôle prépondérant dans cette évolution, imposant notamment un règlement unique en créant la FA Cup, puis les clubs prennent l'ascendant[18]. La création du championnat (League) n'est pas le fait de la Fédération mais une initiative des clubs cherchant à présenter un calendrier stable et cohérent. L'existence d'un réseau ferroviaire rend possible cette évolution engagée par William McGregor, président d'Aston Villa[19]. Ce premier championnat est professionnel, et aucun club du Sud du pays n'y participe.
L'Angleterre est alors coupée en deux : le Nord acceptant pleinement le professionnalisme et le Sud le rejetant. Cette différence a des explications sociales. Le Sud de l'Angleterre est dominé par l'esprit classique des clubs sportifs réservés à une élite sociale. Dans le Nord dominé par l'industrie, le football professionnel est dirigé par des grands patrons n'hésitant pas à rémunérer leurs joueurs pour renforcer leur équipe, de la même façon qu'ils recrutent de meilleurs ingénieurs pour renforcer leurs entreprises[20]. Pendant cinq saisons, le championnat se limite aux seuls clubs du Nord. Le club londonien d'Arsenal devient professionnel en 1891[21]. La ligue de Londres exclut alors de ses compétitions les Gunners d'Arsenal[22] qui rejoignent la League en 1893. La Southern League est créée en réaction (1894)[23]. Cette compétition s'ouvre progressivement au professionnalisme mais ne peut pas éviter les départs de nombreux clubs vers la League. Les meilleurs clubs encore en Southern League sont incorporés à la League en 1920[24].
Concernant le jeu, le passage du dribbling game (dribbles individuels) au passing game (jeu de passes) est une évolution importante. À l'origine, le football est très individualiste : les joueurs, tous attaquants, se ruent vers le but balle au pied, c’est-à-dire en enchaînant les dribbles. C'est le dribbling. Mais comme Michel Platini aime à le rappeler, « le ballon ira toujours plus vite que le joueur ». C'est sur ce principe simple qu'est construit le passing game. Cette innovation apparaît à la fin des années 1860 et s'impose dans les années 1880. Dès la fin des années 1860, des matches entre Londres et Sheffield auraient introduit le passing au Nord[25]. C'est la version de Charles Alcock, qui situe en 1883 la première vraie démonstration de passing à Londres par le Blackburn Olympic. Entre ces deux dates, la nouvelle façon de jouer trouve refuge en Écosse[26].
Sur le modèle de la Football Association anglaise, des fédérations nationales sont fondées en Écosse (1873)[27], au pays de Galles (1876)[28] et en Irlande (1880)[29]. Des rencontres opposant les sélections des meilleurs joueurs de ces fédérations ont lieu dès le 30 novembre 1872 (Écosse-Angleterre), soit quelques mois avant la fondation officielle de la Fédération écossaise[30]. Des matches annuels mettent aux prises ces différentes sélections, et à partir de 1884, ces matches amicaux se transforment en une première compétition internationale : le British Home Championship. En pratiquant le passing plutôt que le dribbling, les Écossais dominent les premières éditions[31].
Football international
Contrairement aux sports « nobles » comme le cricket, le tennis, le hockey sur gazon et le rugby, le football n'est pas très développé au sein des clubs sportifs installés dans l'Empire britannique. Ainsi, cette discipline est aujourd'hui encore peu prisée en Inde, au Pakistan, en Amérique du Nord ou en Australie, notamment. En Afrique du Sud, les colons britanniques y importent le football dès 1869[32] puis une coupe du Natal est organisée dès 1884[33], mais le football, sport roi dans les townships[34], reste très mal perçu par les tenants blancs de l'apartheid qui lui préfèrent le rugby, le tennis et le cricket. Le football fut, il est vrai, en pointe pour dénoncer l'apartheid et dès le , une équipe mêlant joueurs noirs et blancs représente l'Afrique du Sud lors d'un match international non officiel face à la Rhodésie[35].
Les Britanniques jouent pourtant un rôle important dans la diffusion du football, notamment grâce aux ouvriers dépêchés aux quatre coins du monde pour mener à bien des chantiers. Le football est par exemple introduit en Amérique du Sud par les ouvriers travaillant sur les chantiers des lignes ferroviaires. Ils montent des équipes et mettent en place des compétitions d'abord réservées aux seuls joueurs britanniques, et qui s'ouvrent progressivement aux joueurs puis aux clubs locaux. Le cas sud-américain est complexe. Il existe également des clubs britanniques qui pratiquent cette discipline et des étudiants originaires d'Angleterre jouent un rôle important dans l'introduction du football entre Montevideo et Buenos Aires[36]. Ainsi, le football s'installe durablement dans des nations comme l'Uruguay ou l'Argentine dès les années 1870-80. En Amérique du Nord, des compétitions sont créées dans les années 1880 (1884 aux États-Unis sur la côte Est)[37].
La Belgique, où les universités anglaises jouent un rôle moteur[38], les Pays-Bas (premier club fondé en 1879[38]), la Suisse (introduction du football dès les années 1860 et premier club en 1879[39]) et le Danemark (premier club en 1876[40]) figurent parmi les premiers pays de l'Europe continentale touchés par le football.
L'expansion du football est également due à des voyageurs de diverses nationalités ayant effectué des séjours au Royaume-Uni où ils furent initiés au jeu. En France, l'introduction du football se fait ainsi principalement par l'action des professeurs d'anglais qui ramènent de leurs voyages linguistiques outre-Manche règles et ballons dans les cours d'écoles[41]. Les Britanniques sont également déterminants dans l'introduction du football en France. L'action des clubs britanniques parisiens des White-Rovers et du Standard AC fait plier l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) le , qui, dans la droite ligne des clubs britanniques guindés, redoutait une expansion du football et de ses vices, comme le professionnalisme, les transferts et les paris et se refusait à reconnaître cette discipline[42]. En Allemagne, le football est d'abord clairement perçu comme un corps étranger à la nation et est dédaigneusement surnommé le « sport des Anglais » par les nationalistes[43]. Toutefois, le football prend racine dans les villes (premier club fondé en 1887 : SC Germania Hambourg) où ouvriers et cols blancs se rassemblent autour d'une passion commune[43]. Le football se diffuse ainsi progressivement en Europe du Nord entre les années 1870 et le début des années 1890, avant de gagner l'Europe du Sud (Sud de la France inclus) entre les années 1890 et le début du XXe siècle.
La Fédération internationale de football association (FIFA) est fondée à Paris en 1904 malgré le refus britannique de participer à une entreprise lancée par les dirigeants français de l'USFSA[44]. Le but premier de l'Union est de réduire au silence les autres fédérations sportives françaises pratiquant le football, et elle impose dans les textes fondateurs de la FIFA qu'une seule fédération par nation soit reconnue par l'organisme international. Le piège se retourne contre l'USFSA en 1908. L'Union claque la porte de la FIFA, laissant à son principal concurrent, le Comité français interfédéral (ancêtre direct de l'actuelle Fédération française de football), son siège à la FIFA[45] ; l'USFSA se retrouve isolée mais son opposition au professionnalisme demeure la règle jusqu'à la fin des années 1920. Le racingman Frantz Reichel prophétise ainsi en 1922 que « le football professionnel anglais périra s'il reste cantonné sur le sol britannique »[46].
À la fin des années 1920 et au début des années 1930, plusieurs nations européennes et sud-américaines autorisent le professionnalisme afin de mettre un terme aux scandales de l'amateurisme marron qui touchent ces pays depuis les années 1910. Le gardien de but international français Pierre Chayriguès refuse ainsi un « pont d'or » du club anglais de Tottenham Hotspur en 1913 ; il admettra dans ses mémoires que les joueurs du Red Star étaient grassement rémunérés malgré leur statut officiel d'amateur[47]. L'Autriche (1924), la Tchécoslovaquie et la Hongrie (avant 1930), l'Espagne (1929), l'Argentine (1931), la France (1932) et le Brésil (1933) sont les premières nations (hors du Royaume-Uni) à autoriser le professionnalisme dans le football[48]. En Italie, la Carta di Viareggio, mise en place par le régime fasciste en 1926, assure la transition entre le statut amateur et professionnel, définitivement adopté en 1946[49].
Au niveau continental, des confédérations gèrent le football. La première confédération créée est celle d'Amérique du Sud, la CONMEBOL, fondée le . Placées sous l'autorité hiérarchique de la FIFA, les confédérations veillent toutefois à préserver leur indépendance. Elles disposent de certaines libertés, par exemple, pour organiser les qualifications pour la Coupe du monde dans le cadre des règles définies par la FIFA et sont autonomes pour gérer le calendrier de leurs compétitions continentales, malgré des tentatives d'harmonisation sans grande portée de la FIFA. Les cas africains et sud-américains sont significatifs. La Coupe d'Afrique des nations (CAN), par exemple, se dispute tous les deux ans en pleine saison européenne posant des problèmes pour les clubs employant des joueurs africains. La FIFA n'ayant pas autorité sur le calendrier spécifique continental, seule la Confédération africaine maîtrise cette question.
Selon un comptage publié par la FIFA le [1], le football est pratiqué dans le monde par 270 millions de personnes dont 264,5 millions de joueurs (239,5 millions d'hommes et 26 millions de femmes). On compte environ 301 000 clubs pour 1 700 000 équipes et 840 000 arbitres. 113 000 joueurs évoluent sous statut professionnel. Ce dernier chiffre est à manier avec précaution car il existe des différences considérables entre les nations à propos de la définition d'un joueur professionnel. L'Allemagne est ainsi absente du classement des vingt premières nations à ce niveau tandis que d'autres nations, moins strictes dans la définition du statut professionnel, avancent des données artificiellement élevées.
Au niveau des nations, la Chine est en tête avec 26,166 millions de joueurs pratiquants. Derrière la Chine, on trouve les États-Unis (24,473 millions), l'Inde (20,588), l'Allemagne (16,309), le Brésil (13,198), le Mexique (8,480), l'Indonésie (7,094), le Nigeria (6,654), le Bangladesh (6,280), la Russie (5,803), l'Italie (4,980), le Japon (4,805), l'Afrique du Sud (4,540), la France (4,190) et l'Angleterre (4,164). Ces chiffres prennent en compte les licenciés et les pratiquants non licenciés. Concernant les joueurs licenciés, le tableau ci-dessous présente les données des douze fédérations nationales comptant le plus de joueurs licenciés. À noter qu'après la participation en finale de la Coupe du monde 2006 de l'équipe de France, le nombre des joueurs licenciés a dépassé le cap des 2 millions en France (2 020 634)[50].
Joueurs licenciés (en milliers, masculins et féminines au )
Genèse du football féminin
Les femmes jouent au football depuis la fin du XIXe siècle en Angleterre et en Écosse[51]. La France met en place le premier championnat national juste après la Première Guerre mondiale[52]. Les recettes sont telles que les joueuses sont rémunérées via la pratique de l'amateurisme marron[53]. Le tir de barrage contre la pratique du football par les femmes s'intensifie[54] et le décès d'une joueuse, Miss C.V. Richards, en plein match en 1926 renforce les tenants de l'interdiction. Henri Desgrange (L'Auto) est plus radical encore dès 1925 : « Que les jeunes filles fassent du sport entre elles, dans un terrain rigoureusement clos, inaccessible au public : oui d'accord. Mais qu'elles se donnent en spectacle, à certains jours de fêtes, où sera convié le public, qu'elles osent même courir après un ballon dans une prairie qui n'est pas entourée de murs épais, voilà qui est intolérable ! »[55]. Les instances masculines refusent déjà d'admettre depuis le début des années 1920 des licenciées féminines et elles doivent s'organiser en fédération indépendante des deux côtés de la Manche. Le championnat de France de football féminin, où brilla notamment le Fémina Sport, s'arrête en 1933[56]. Pourtant favorable au sport féminin, le régime de Vichy « interdit rigoureusement » la pratique dans l'Hexagone en 1941. Le football est jugé « nocif pour les femmes »[57].
Presque anecdotique, la pratique perdure après la Seconde Guerre mondiale mais il faut attendre la seconde moitié des années 1960 pour assister au renouveau du football féminin : en 1969-1970, les fédérations anglaise, française et allemande reconnaissent ainsi le football féminin[58]. On recense 2 170 licenciées à la FFF pour la saison 1970-71, puis 4 900 la saison suivante[59].
Au niveau international, une première Coupe d'Europe est organisée en 1969[60]. Elle met aux prises l'Angleterre, le Danemark, la France et l'Italie. Le football féminin n'étant pas reconnu officiellement par la FIFA et l'UEFA, cette compétition est « non officielle ».
Au niveau mondial, la première Coupe du monde est jouée dès juillet 1970[61]. C'est encore une compétition « non officielle ». Après de multiples organisations de ce type, l'UEFA (1984)[62] puis la FIFA (1991)[63] conviennent qu'il faut mettre en place des compétitions « officielles », Coupe du monde de football féminin et Championnat d'Europe de football féminin notamment.
Appellations contrôlées
L'association anglaise de football, la Football Association, fondée à Londres en 1863, prend à son compte le terme générique de « football » et, en codifiant les règles du jeu, lui adjoint la mention « association » (association football) afin de le distinguer des autres formes de football jouées à l'époque. Cependant certains des clubs adhérents à la FA continuent de suivre des règles très différentes ; Blackheath RC, notamment, qui milite pour l'usage des mains et l'autorisation du placage. L'unification des règles menée par la FA, qui marque la période allant de 1863 à 1870 place Blackheath dans une position isolée. Le club londonien quitte alors la FA et part créer en 1871 la Football Rugby Union, une fédération de football selon les règles dites de Rugby. Ainsi, dès 1871, deux formes principales de football, d'une part l'association football et d'autre part le Rugby football (football de Rugby) sont codifiées et disposent d’instances dirigeantes. Ces deux sports essaiment dans le monde entier et donnent naissance à des variantes américaine, australienne, gaélique ou canadienne.
Très tôt, une variante argotique d'appellation de « association football » apparaît chez les anglophones par abréviation : d'abord « assoc. football » puis « assoc. » et enfin le diminutif « soc » complété par le suffixe « -er » qui donnera le terme « soccer ». Cette dernière appellation s'est largement popularisée au fil du temps en Amérique du Nord au point d'éclipser totalement toute mention de « football ». Les changements de noms de la fédération américaine (États-Unis) de football au cours du vingtième siècle témoignent de cette évolution : en 1913, date de sa fondation, à 1945, elle a pour nom United States Football Association, puis jusqu'en 1974 elle porte le nom de United States Soccer Football Association. Elle adopte alors le nom de United States Soccer Federation. Soccer[64] est officiellement en usage dans trois pays : États-Unis, Canada et Samoa, les trois seules fédérations nationales anglophones qui reprennent le terme de soccer (en excluant football) dans leur nom. Ce terme argotique pour les autres anglophones est toutefois parfois employé, notamment dans la presse. Il est ainsi d'emploi très courant en Afrique du Sud et plus rare au Royaume-Uni.
Chez les francophones, le dictionnaire quadrilingue de la FIFA[65] donne « football » comme seule dénomination officielle du jeu actuellement en français[66], bien que les francophones canadiens aient adopté le terme « soccer » en raison de son usage courant et généralisé au Canada.
Ces questions de dénominations ne touchent pas que les pays donnant naissance à des « football » locaux. Ainsi, en France, la peur panique des paris, du professionnalisme et de la montée en puissance des pouvoirs des clubs provoquent un boycott de la discipline par l'USFSA. Pour cette fédération, le seul football reconnu est celui de la variante du rugby car les instances anglaises de cette discipline étaient parvenues à interdire l’adoption du professionnalisme. Aussi, le terme football employé seul fait plutôt référence en France à celui de Rugby (football rugby) jusqu'au début du XXe siècle[67]. À partir de 1894 et la reconnaissance tardive de la discipline par l'USFSA, l'appellation « football association » (traduction française de « association football ») ou plus simplement « association » s'impose naturellement. On joue ainsi à l'« assoce » en France à la Belle Époque et on retrouve dans certains journaux de province le terme « association » jusque dans les années 1920. C'est également en France, à Paris, en 1904 qu'est fondée (avec comme première langue officielle le français) la Fédération Internationale de Football Association (en anglais : International Federation of Association Football). La Fédération Française de Football Association n'est quant à elle fondée qu'en 1919 à la suite de l'éclatement de la structure omnisports de l'USFSA. Dans le milieu du football association, le terme de football est de plus en plus utilisé seul pour nommer le jeu, et la mention « association » perd alors progressivement de son usage : le magazine spécialisé Football, créé en 1929, puis la FFFA qui devient FFF à la Libération illustrent cette évolution. De son côté le rugby, éclaté en deux sports différents, à XV ou à XIII, a perdu l'usage du terme « football » tandis que les autres variantes sont perçues comme exotiques en Europe et dans les pays francophones, Canada excepté. Elles sont donc nommées selon leur origine : football américain, football australien, football gaélique et football canadien.
Le français, comme c'est le cas en général dans le domaine sportif[68], a ainsi conservé le terme d'origine (au moins en partie à l'époque, car la mention association a bien été traduite, ce qui explique l'inversion en passant de l'anglais « association football » au français « football association »). Ce n'est pas le cas dans la plupart des autres langues où ont été forgés des termes à consonances locales, du Fussball allemand, au Fútbol espagnol (ou également très rarement Balompié) en passant par le Voetbal néerlandais ou le Futebol portugais. En Italie, on adopte en 1909 le terme de calcio en référence à l'ancien jeu du calcio florentin[69].