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Les Gorans ou Goranci sont des Slaves méridionaux[11], et résident dans les Balkans, entre l'Albanie et la Macédoine du Nord et surtout dans la région des Šar planina ou Malet e Shar au sud du Kosovo. Ils ne doivent pas être confondus avec d'autres montagnards, des Carpates septentrionales ceux-là : les Gorals. La racine du nom est la même : gora, la montagne en slave. Les Gorans peuplent leur région depuis le VIIIe siècle, période de l'arrivée des Slaves dans les Balkans et sont de confession musulmane bien avant l'arrivée des ottomans dans les balkans. Leur parler, le našenski (en) appartient au groupe des langues slaves du sud et s'apparente au serbe, macédonien et bulgare. On retrouve une utilisation des mots d'origine arabe et turc dans leur langage. Selon les linguistes spécialistes du diasystème slave du centre-sud, le roi serbe Stefan Uroš IV Dušan aurait rédigé le Code Dušan dans le dialecte torlaque médiéval du serbo-croate dont le našenski est issu. Ce peuple minoritaire est en voie d'assimilation aux Kosovars albanophones par passage à l'albanais, mais diminue aussi par émigration depuis 1912. Leur nombre est passé de 60 000 à 8 000 aujourd'hui, par départ vers la Turquie durant le XXe siècle et aussi vers les pays occidentaux (France, Italie, Allemagne, Suisse...) depuis 1990.
Kosovo | 10 265 (2011)[1] |
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Serbie | 7 767 (2011)[2] |
Albanie | plus de 2 000 |
Croatie | plus de 428 (2011)[3] |
Hongrie | plus de 418 (2011)[4] |
Macédoine du Nord | 148 (2021)[5] |
Population totale | environ 60 000[6] |
Langues | našenski (en), serbo-croate, albanais, macédonien |
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Religions | Islam sunnite |
Ethnies liées | Bosniaques, Bulgares, Torbèches, Pomaques, Macédoniens, Serbes[7],[8],[9],[10] |
Cette communauté est répartie sur trois pays des Balkans :
Pour communiquer entre eux, les Gorans utilisent en premier lieu leur propre langue qu’ils appellent le našinski, terme fondé sur le mot naš signifiant « notre ». Il s’agit d’une variante du dialecte torlaque, considéré par certains linguistes comme langue intermédiaire entre le serbe et le bulgare. En Yougoslavie, les Goranes du Kosovo étaient également pour la plupart locuteurs du serbe standard qu'ils apprenaient à l’école, et beaucoup d’entre eux parlaient aussi l’albanais pour des raisons pratiques ; depuis l'indépendance du Kosovo, ils l’apprennent à l’école, comme les Goranci d’Albanie.
La thèse la plus répandue parmi les musulmans des Balkans (elle est quasi-officielle en Bosnie-Herzégovine) est qu’avant leur conversion à l’islam sous l’Empire ottoman, ces populations auraient été bogomiles. Les historiens, se référant aux sources, notent un hiatus de deux siècles entre les dernières mentions du bogomilisme (forme de christianisme balkanique proche des cathares, persécuté pour les mêmes raisons que ceux-ci et disparu au XIVe siècle), et l’islamisation (XVIe-XVIIIe siècle), qu’ils relient à l’application de la charia dans l’Empire, selon laquelle les non-musulmans devaient payer une double-capitation (le Kharâj) et subir le devchirmé (enlèvement des garçons pour le corps des janissaires)[12]. Ils pensent qu’il est plus vraisemblable que les ancêtres des Gorans étaient orthodoxes avant leur conversion : d’ailleurs, la dernière famille chrétienne orthodoxe de la région des monts Šar est mentionnée dans le village de Brod, ses membres étant les derniers à s’être convertis, à l’exception de l'aîné Baba Bozana mort en 1855.
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