Grand Prix automobile de Monaco 1995
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Le Grand Prix automobile de Monaco 1995 (Grand Prix de Monaco), disputé sur le Circuit de Monaco, à Monte-Carlo, à Monaco le , est la quarante-deuxième édition du Grand Prix, le 569e Grand Prix de Formule 1 couru dans le cadre du championnat du monde depuis 1950 et la cinquième manche du championnat 1995.
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Nombre de tours | 78 |
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Longueur du circuit | 3,328 km |
Distance de course | 259,584 km |
Nom officiel | Grand Prix de Monaco |
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Date | |
Météo | Chaud et ensoleillé, 23 °C |
Organisateur | Automobile Club de Monaco |
Directeur de course | Roland Bruynseraede |
Affluence | 48 000 spectateurs |
Vainqueur |
Michael Schumacher, Benetton-Renault, 1 h 53 min 11 s 258 (vitesse moyenne : 137,604 km/h) |
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Pole position |
Damon Hill, Williams-Renault, 1 min 21 s 952 (vitesse moyenne : 146,193 km/h) |
Record du tour en course |
Jean Alesi, Ferrari, 1 min 24 s 621 (vitesse moyenne : 141,582 km/h) |
La course, de 78 tours, est remportée par Michael Schumacher (Benetton-Renault), parti deuxième. Damon Hill, sur Williams-Renault, termine deuxième après s'être élancé de la pole position et Gerhard Berger (Ferrari) se classe troisième ; suivent dans les points, Johnny Herbert (Benetton-Renault), Mark Blundell (McLaren-Mercedes) et Heinz-Harald Frentzen (Sauber-Ford). Seuls dix pilotes sur vingt-six engagés franchissent la ligne d'arrivée.
La course est marquée par un carambolage au départ, dans le premier virage. Mis à part les pilotes Simtek, tous participent au redémarrage de l'épreuve, avec leur monoplace ou celle de rechange. Bien que plus rapide d'une seconde au tour lors des qualifications, Damon Hill ne parvient pas à semer Michael Schumacher en course alors qu'il est plus chargé en carburant en raison d'une stratégie à un seul arrêt. L'Allemand prend la tête, au vingt-quatrième tour, lorsque son rival observe son premier ravitaillement et ne la cède qu'un tour durant à Jean Alesi, au trente-sixième passage, pour effectuer son unique arrêt.
La victoire de Michael Schumacher, la troisième en cinq manches, lui permet de disposer de cinq points d'avance sur Damon Hill au classement du championnat du monde. Benetton, avec trente-six unités, prend la tête du championnat du monde des constructeurs, en dépassant Williams et Ferrari, qui détiennent respectivement trente-deux et trente-et-un points. Il s'agit du dernier engagement de l'écurie britannique Simtek en Formule 1, celle-ci étant mise en faillite peu de temps après.
Situation du championnat du monde
Organisation du Grand Prix
À la demande des pilotes, les organisateurs du Grand Prix de Monaco renforcent la sécurité du circuit pour cette édition. Ainsi, trois étages de rail de sécurité, contre deux auparavant, sont installés sur toute la longueur du tracé tandis que les réservoirs d'eau en plastique sont remplacés par des murs de pneumatiques dans les virages les plus dangereux[1].
Classements avant l'épreuve
À l'approche du Grand Prix de Monaco, le pilote Benetton Michael Schumacher, vainqueur de deux des quatre Grands Prix disputés jusqu'alors, mène le championnat avec 24 points, en devançant d'un point le pilote Williams Damon Hill, qui a également remporté deux épreuves. Les pilotes de la Scuderia Ferrari, Jean Alesi et Gerhard Berger, sont troisième et quatrième, avec 14 et 13 points. David Coulthard et Johnny Herbert, les seconds pilotes de Williams et Benetton, sont cinquième et sixième, avec 9 points chacun[2].
Chez les constructeurs, à l'issue du Grand Prix d'Espagne, Ferrari occupe la première place avec 27 points, suivie par Williams et Benetton avec 26 et 23 points. Ces écuries distancent nettement McLaren, quatrième avec six points, Sauber, cinquième avec trois points, Jordan, sixième avec deux points, et Ligier, septième avec un point[2].
Indonésie, Chine, Malaisie, États-Unis : les nouveaux candidats à l'accueil de la Formule 1
La période précédant le Grand Prix de Monaco est l'occasion de spéculations quant à de futures destinations pour le championnat du monde de Formule 1. Alors que l'Indonésie et la Chine ambitionnent d'organiser une épreuve à Sentul et à Zhuhai, la Malaisie entame la construction d'un circuit international, sur l'île de Langkawi. En raison des périodes de mousson dans cette région du monde, seule la période de mars à mai est envisageable pour la tenue de Grands Prix dans le cadre d'une éventuelle tournée asiatique, dans laquelle serait intégrée le Grand Prix du Japon[3].
Aux États-Unis, trois projets sont à l'œuvre pour accueillir la Formule 1, dont le dernier passage remonte à 1991. Le premier a pour cadre l'arrondissement de Staten Island, à New York, et présente une physionomie comparable au circuit de Monaco. Il s'agit d'un projet de circuit surplombant la statue de la Liberté et le port de New York, où les spectateurs VIP assisteraient à l'épreuve depuis des yachts, avec les gratte-ciel de Manhattan en toile de fond. Le deuxième projet de circuit se situe à Brandy Station, en Virginie, il est cependant entravé par des difficultés administratives. Enfin, un circuit comprenant un tracé routier et un ovale, à Homestead, en Floride, est en voie d'achèvement. Néanmoins, aucun de ces trois projets ne convainc réellement Bernie Ecclestone, le détenteur des droits commerciaux de la discipline, pour l'organisation d'une épreuve de Formule 1[4].
Les critiques de Marlboro sur la Formule 1
À l'occasion du dîner annuel organisé pour la presse par le cigarettier Marlboro, Walter Thoma, le président de la branche européenne de Philip Morris, déclare que la réputation et la popularité de la Formule 1 ont été écornées à la suite des accusations de tricherie portées à l'encontre de Michael Schumacher et Benetton Formula en 1994, puis des accusations de carburant non homologué visant Elf, le fournisseur de Benetton et Williams, lors du Grand Prix du Brésil 1995. Il estime que le public est troublé par ces affaires et pourrait considérer que la Formule 1 s'éloigne des valeurs sportives. Il appelle ainsi à mettre fin à un « cirque » où les résultats sont décidés devant la cour d'appel de la Fédération internationale de l'automobile, afin de revenir vers un sport de haut niveau qui retrouverait la confiance du public et sa crédibilité. Sans cela, Walter Thoma précise que les principaux commanditaires impliqués en Formule 1, dont Marlboro, qui soutient financièrement près de la moitié des écuries du plateau, pourraient quitter la discipline[5].
Situation des pilotes
Nigel Mansell remplacé par Mark Blundell chez McLaren
Le principal centre d'intérêt des observateurs est le départ de Nigel Mansell de l'écurie McLaren. Le Britannique, qui avait fait son retour en Formule 1 chez Williams pour les dernières manches de la saison 1994, n'a pas obtenu une place de titulaire pour 1995, Williams lui préférant David Coulthard ; Mansell rejoint alors McLaren. Lorsqu'il teste pour la première fois le châssis MP4/10, il s'avère que la monoplace est peu maniable et surtout que son cockpit est trop étroit pour l'accueillir. Mansell est ainsi remplacé, pour les deux premières courses, par le pilote-essayeur Mark Blundell, le temps que l'écurie fabrique une monocoque plus adaptée[6],[7].
Nigel Mansell prend part aux Grands Prix de Saint-Marin et d'Espagne au volant de la MP4/10B, adaptée à ses mensurations, mais le champion du monde 1992 est dominé par son équipier Mika Häkkinen. Surtout, il abandonne volontairement en Espagne, jugeant sa monoplace « inconduisible » et la qualifiant de « poubelle ». Norbert Haug, le directeur de la compétition de Mercedes-Benz, le motoriste de McLaren, dénonce le salaire trop élevé de Mansell et juge inacceptable son rythme en course. Finalement, le mardi précédant le Grand Prix de Monaco, Nigel Mansell et Ron Dennis, le patron de l'écurie, conviennent d'une rupture de contrat à l'amiable : « Après de longues et très ouvertes discussions, Marlboro McLaren Mercedes et Nigel Mansell ont décidé de mettre un terme à leur partenariat actuel. Cette interruption de relation fait suite à deux courses très décevantes à la fois pour Nigel et l'écurie. » Cette séparation, pour laquelle Mansell aurait négocié deux millions de dollars, met un terme à sa carrière en Formule 1. La veille de la course, Ron Dennis fustige les ambitions « irréalistes » de son ancien pilote qui exigeait de remporter des courses dès le début de saison, voire le championnat, alors que Dennis espérait de la cohésion d'équipe pour compenser une monoplace peu compétitive. En outre, il considère que Mansell ne se donnait pas à 100 % de ses capacités[6],[8],[9],[10].
Mark Blundell reprend donc le poste qui était le sien en début de saison, jusqu'au Grand Prix du Canada, où il pourrait signer un contrat jusqu'à la fin de l'année. En outre, l'ombre de Mansell plane encore chez McLaren à Monaco Sa présence était toujours forte à Monaco, puisque les affiches publicitaires pour la course en Principauté sont à son effigie[11],[9].
Le novice Jean-Christophe Boullion remplace Karl Wendlinger chez Sauber
Gravement blessé à la tête lors du Grand Prix de Monaco 1994, Karl Wendlinger a suivi sa convalescence jusqu'au début de la saison 1995. De retour chez Sauber, l'Autrichien, pourtant considéré comme un espoir de la Formule 1, n'a pas retrouvé son niveau d'avant son accident, par manque de confiance, et est dominé de plusieurs secondes par tour par son équipier Heinz-Harald Frentzen lors des quatre premières manches du championnat[12].
La semaine précédant le Grand Prix de Monaco, Sauber, sous la pression de son motoriste Ford, annonce que Karl Wendlinger est rétrogradé au rang de pilote d'essais[13]. Il n'est pas limogé en raison de sa présence chez Sauber depuis 1991 en endurance puis 1993 en Formule 1, et de ses liens étroits avec Red Bull, le commanditaire principal et actionnaire majoritaire de l'écurie suisse[14],[15],[16].
Le Français Jean-Christophe Boullion, champion international 1994 de Formule 3000 et pilote-essayeur chez Williams, est prêté par l'écurie britannique pour remplacer Wendlinger chez Sauber jusqu'à la fin de saison. Boullion, surnommé Jules par ses amis et les médias, fait ainsi ses débuts en Formule 1. Il est préféré à d'anciens pilotes comme Pedro Lamy, Jyrki Järvilehto, Andrea De Cesaris, Alessandro Zanardi et Riccardo Patrese mais aussi à d'autres jeunes essayeurs, comme Emmanuel Collard (Benetton) et Franck Lagorce (Ligier). La titularisation de Boullion doit aussi permettre à Williams d'évaluer les performances de son nouvel équipier, Heinz-Harald Frentzen : l'Allemand, perçu comme une étoile montante de la discipline, ne s'est jamais mesuré à un pilote ayant officié dans une écurie de pointe et pourrait intéresser l'écurie britannique à long terme[13],[17],[18],[15].
Premières rumeurs du marché des transferts
L'épreuve monégasque est marquée par les premières rumeurs du marché des transferts pour la saison 1996. Celui-ci est dicté par l'avenir de Michael Schumacher, le contrat le liant à Benetton Formula expirant en fin d'année. Celui-ci pourrait être prolongé avec l'écurie britannique mais le salaire du pilote allemand représente la moitié de son budget et son directeur, Flavio Briatore, n'a pas les moyens de satisfaire une probable demande d'augmentation du salaire de son pilote. La piste la plus probable serait un départ de Schumacher vers la Scuderia Ferrari qui apprécie ses talents de pilote et sa capacité à motiver les troupes. Niki Lauda a entamé, dès le début du mois de mai des négociations avec Willi Weber, son agent. Schumacher est également convoité par McLaren et par Williams mais cette dernière ne serait pas prête à le recruter à n'importe quel prix[19],[20].
Gerhard Berger, en fin de contrat avec Ferrari, espère prolonger avec l'écurie italienne, mais déclare avoir obtenu deux autres offres de la part d'équipes rivales, dont McLaren où il a déjà officié entre 1990 et 1992. En outre, McLaren ambitionne de recruter David Coulthard ou Heinz-Harald Frentzen, lui-même convoité par Williams[19].
Situation des écuries
Essais privés
La semaine suivant le Grand Prix d'Espagne, la plupart des écuries organisent des essais privés pour préparer l'épreuve monégasque. Benetton, Williams, McLaren, Ligier et Sauber tournent sur le circuit de Barcelone où Michael Schumacher réalise le meilleur temps, en 1 min 20 s 980, devant Damon Hill, sur Williams (1 min 21 s 020) ; ils sont suivis par Johnny Herbert, sur Benetton (1 min 21 s 555), victime d'une panne moteur, et Jean-Christophe Boullion, pilote-essayeur chez Williams, en 1 min 21 s 960, qui fait une sortie dans le bac à graviers après la rupture d'une pompe hydraulique. Les pilotes McLaren, Mika Häkkinen et Mark Blundell, sont cinquième en 1 min 23 s 900 et sixième en 1 min 24 s 290. Olivier Panis (Ligier, septième, évolue en 1 min 25 s 31, devant Heinz-Harald Frentzen, sur Sauber (1 min 25 s 530) et son équipier Martin Brundle (1 min 25 s 700). Karl Wendlinger (Sauber) ferme la marche, en 1 min 27 s 45[21].
Sur le circuit Paul-Ricard, en France, Jean Alesi teste pour la Scuderia Ferrari une nouvelle évolution du moteur V12 de la 412 T2 qu'il doit pousser à haut régime. Néanmoins, les essais sont perturbés par la pluie et le brouillard, obligeant l'écurie italienne à se replier, en fin de semaine, à Fiorano. Alesi est rejoint par l'essayeur Luca Badoer qui teste des pièces aérodynamiques spécifiques pour le Grand Prix de Monaco[21].
Ukyo Katayama et Mika Salo effectuent deux journées d'essais avec Tyrrell sur le circuit de Croix-en-Ternois, dans le Pas-de-Calais, avant de rejoindre, le samedi, les pilotes des écuries Benetton, Jordan et Arrows sur la boucle sud du circuit de Silverstone pour une dernière session d'essais avant l'épreuve monégasque[21].
Sauber s'associe à Petronas
Peu avant le Grand Prix de Monaco, Sauber conclut un partenariat de deux ans avec la firme pétrolière malaisienne Petronas, dont le logotype est désormais présent sur l'aileron arrière de la Sauber C14. L'écurie suisse était en concurrence avec Arrows, Jordan Grand Prix et Pacific Racing pour l'obtention de ce commanditaire. L'accord, d'un montant estimé à 4 millions de dollars, a été réduit d'un tiers durant les négociations entre les différentes parties[22].
Simtek proche de la faillite
Le jeudi précédant l'épreuve, Nick Wirth, le propriétaire de l'écurie Simtek révèle en conférence de presse que, depuis son engagement en Formule 1, son écurie a accumulé six millions de livres sterling de dettes et pourrait déclarer forfait pour le Grand Prix du Canada. Celles-ci sont dues à la défection des commanditaires d'Hideki Noda, dont Tenoras, qui devaient apporter un complément de budget dès le début de saison mais se sont brusquement retirés à la suite du séisme de Kōbe. D'autre part, le partenariat avec la boisson énergétique XTC, dont les logos ornent l'aileron arrière de la monoplace lors des trois premiers Grands Prix, vire au cauchemar lorsque les virements bancaires se révèlent être falsifiés : en réalité, XTC n'a jamais versé de contrepartie financière à Simtek. En désespoir de cause, Nick Wirth ne voit comme solution pérenne que la revente de son écurie. Il propose ses parts dans l'équipe à son pilote Jos Verstappen et à David Spears, le propriétaire de l'écurie Super Nova Racing engagée en Formule 3000. Tom Walkinshaw, fondateur du Tom Walkinshaw Racing et directeur de Ligier est également approché, de même que David Richards, fondateur de la société Prodrive, basée à Banbury, spécialisée dans la préparation automobile et le sport automobile ; aucun ne se montre intéressé par la reprise de l'écurie. Un symbole des difficultés croissantes de Wirth est le fait que Simtek ne dispose plus que de trois boîtes de vitesses pour disputer l'intégralité du Grand Prix de Monaco[23],[24].
Dernières évolutions des monoplaces
Les écuries configurent leurs monoplaces afin qu'elles génèrent un maximum d'appui aérodynamique pour convenir au tracé monégasque, qui se caractérise par une faible vitesse moyenne, des virages lents et une faible adhérence[25].
Benetton Formula pare l'arrière de sa B195 de petits ailerons fixés sur les triangles de suspension et de volets de 60 cm de hauteur. La monoplace de Michael Schumacher bénéficie d'une nouvelle monocoque, dotée d'une suspension avant et d'une direction assistée remaniées[23],[25],[26].
La Williams FW17 dispose d'un nouvel aileron avant et d'une suspension avant à point d'ancrage variable ; sa boîte de vitesses et son différentiel sont également fiabilisés[25].
La Scuderia Ferrari apporte de nombreuses évolutions à sa 412 T2, qui dispose pour l'occasion d'un moteur V12 plus souple et plus puissant. La monoplace est équipée d'un diffuseur modifié et d'un aileron arrière incurvé flanqué d'ailettes verticales de 30 cm de longueur afin de générer un maximum d'appui à l'arrière. La suspension arrière est également modifiée au niveau du triangle inférieur sur la voiture de Jean Alesi et sur le mulet de Gerhard Berger. Enfin, comme elle en a de coutume à Monaco, Ferrari apporte une deuxième monoplace de rechange, ce qui porte à quatre le nombre de châssis à sa disposition[26],[27].
Les Ligier JS41 et Sauber C14 sont équipées d'ailerons et d'un diffuseur modifiés ; la C14 est, en outre, allégée de quelques kilogrammes, son aileron arrière s'inspire de celui de la Ferrari 412 T2 et son extracteur central est courbé. La Footwork FA16 de l'écurie Arrows reçoit un large volet situé dans l'axe des roues afin de résoudre ses problèmes de déportance[23],[25].
La Tyrrell 023 dispose, pour la première fois, d'une suspension arrière hydropneumatique « Hydrolink » conçue par Jean-Claude Migeot : elle est composée de deux vérins hydrauliques rassemblés de façon coaxiale au poussoir[26],[25].
La Minardi M195 adopte un nouveau système d'échappement éprouvé en essais privés à Fiorano : celui-ci débouche sur le diffuseur et doit améliorer la puissance de son moteur V8 Ford-Cosworth[23],[25].
Pedro Diniz bénéficie d'une nouvelle monocoque sur sa Forti FG01-95, dont la masse est abaissée de quatre kilogrammes[23],[25].
Enfin, la Pacific PR02 est dotée d'un aileron central fixé sur son capot moteur, une solution inspirée de la McLaren MP4/10[25].
Séance d'essais libres
Pos. | Pilote | Voiture | Temps | Écart |
---|---|---|---|---|
1 | Jean Alesi | Ferrari | 1 min 25 s 457 | - |
2 | Michael Schumacher | Benetton-Renault | 1 min 25 s 771 | + 0 s 314 |
3 | Damon Hill | Williams-Renault | 1 min 25 s 832 | + 0 s 375 |
4 | Mika Häkkinen | McLaren-Mercedes | 1 min 26 s 210 | + 0 s 753 |
5 | Mark Blundell | McLaren-Mercedes | 1 min 26 s 536 | + 1 s 079 |
6 | Johnny Herbert | Benetton-Renault | 1 min 27 s 170 | + 1 s 713 |
La première séance d'essais libres du weekend de Grand Prix, d'une durée de 1 h 45 min, se déroule le jeudi de 9 h 30 à 11 h 15. Chaque pilote peut effectuer un maximum de vingt-trois tours chronométrés lors de chaque séance[29].
Disputée sous un ciel dégagé et ensoleillé, la session est dominé par Jean Alesi (Ferrari), auteur du meilleur temps en 1 min 25 s 457. Il devance Michael Schumacher (Benetton-Renault) et Damon Hill (Williams-Renault) de trois dixièmes de seconde[30]. Entre ces derniers et leurs coéquipiers se trouvent les deux pilotes McLaren-Mercedes, Mika Häkkinen et Mark Blundell. Neuvième, Gerhard Berger est plus lent de deux secondes que son équipier Alesi. Comme Schumacher se plaint du manque de maniabilité de sa monoplace, l'arrière est démonté pour effectuer des vérifications avant la première séance de qualifications[11],[31].
Dans le bas du classement, les pilotes Sauber ont joué de malchance : Heinz-Harald Frentzen, dix-huitième, perd son capot moteur lors d'un tour rapide[32]. Son équipier Jean-Christophe Boullion, vingt-troisième, victime d'un accident similaire à celui de Karl Wendlinger en 1994, à hauteur de la Nouvelle Chicane, en sort indemne[33]. Enfin, Jos Verstappen subit la pénurie de boîtes de vitesses qui frappe l'écurie Simtek puisqu'il casse la sienne après cinq tours et l'obtention du vingt-quatrième temps, quand Domenico Schiattarella est seizième[23].
Séance de qualifications
Pos. | Pilote | Voiture | Temps | Écart |
---|---|---|---|---|
1 | Jean Alesi | Ferrari | 1 min 23 s 754 | - |
2 | Michael Schumacher | Benetton-Renault | 1 min 24 s 146 | + 0 s 392 |
3 | Gerhard Berger | Ferrari | 1 min 24 s 509 | + 0 s 755 |
4 | Damon Hill | Williams-Renault | 1 min 24 s 659 | + 0 s 905 |
5 | Mika Häkkinen | McLaren-Mercedes | 1 min 24 s 831 | + 1 s 077 |
6 | Johnny Herbert | Benetton-Renault | 1 min 25 s 623 | + 1 s 869 |
La première séance de qualifications du weekend de Grand Prix, d'une durée de 1 h, se déroule le jeudi de 13 h à 14 h. Chaque pilote peut effectuer un maximum de douze tours chronométrés lors de chaque séance[29].
Cette session, qui débute sous un temps menaçant et venteux, est interrompue pendant deux minutes par une forte averse après trente-cinq minutes. Jean Alesi, qui ne sort des stands qu'après trente minutes, le temps que ses concurrents nettoient la piste, s'empare de la pole position provisoire en 1 min 23 s 754. Le pilote Ferrari prend des risques pour compenser le manque de performance de sa monoplace et frôle les rails de sécurité à Sainte Dévote et dans le virage du Portier lors de son tour le plus rapide. Il commente son action en piste : « Ici, contrairement à la plupart des autres tracés, le pilote entre dans le résultat pour 60 % contre 40 % à la voiture parce que les qualités du châssis ne sont pas très importantes sur ce tourniquet. C'est plutôt le culot qui est nécessaire[1],[35]. »
Dans l'autre Ferrari 412 T2, Gerhard Berger est troisième, à sept dixièmes de seconde : il impressionne les spectateurs en franchissant le virage du Casino à la manière de Gilles Villeneuve. L'Autrichien, gêné par son équipier dans son tour le plus rapide, estime qu'il aurait pu faire mieux. Les performances des pilotes de l'écurie italienne s'avèrent surprenantes car le moteur V12 Ferrari délivre moins de couple que ses rivaux ce qui reste un désavantage sur un tracé lent[11],[31].
Entre les deux Ferrari, Michael Schumacher (Benetton-Renault), deuxième à près de quatre dixièmes de seconde d'Alesi, ne parvient pas à améliorer son temps en fin de séance en raison des conditions d'humidité de la piste et ne réalise que neuf des douze tours autorisés. Son équipier Johnny Herbert est sixième à deux secondes de la pole position provisoire. Chez Williams, Damon Hill est quatrième, loin devant David Coulthard, onzième à 2,8 secondes d'Alesi : l'Écossais admet avoir encore besoin d'apprendre le circuit. Mika Häkkinen cinquième, confirme la bonne forme de McLaren-Mercedes entrevue aux essais, mais il est condamné à une amende de 10 000 dollars pour avoir ignoré la présence des drapeaux jaunes. Mark Blundell est huitième, mais il percute les barrières de sécurité avec sa MP4/10B à quelques minutes du terme de la séance[11],[35].
Heinz-Harald Frentzen, résident monégasque, impressionne au volant de sa modeste Sauber C14 en obtenant le septième temps provisoire. Lors d'un tour rapide, il se fait surprendre à la sortie du tunnel par une piste détrempée alors qu'elle était sèche auparavant ; il manque de taper le rail au niveau de la Nouvelle Chicane en empruntant la voie d'évacuation[35]. Jean-Christophe Boullion, vingt-et-unième à quatre secondes de son équipier, déplore le manque d'adhérence de sa Sauber-Ford[13],[1]. Chez Jordan, l'autre local de l'étape, l'Irlandais Eddie Irvine, est huitième et devance son équipier Rubens Barrichello, treizième. Entre eux s'intercalent Coulthard et les Ligier-Mugen-Honda de Martin Brundle et Olivier Panis, malgré un accident dans le virage de la Rascasse où le Britannique perd son aileron arrière. Les pilotes Arrows-Hart Gianni Morbidelli, quatorzième, et Taki Inoue, vingt-quatrième, sont également victimes d'un accident en raison de la pluie. Luca Badoer et Pierluigi Martini (Minardi-Ford) occupent les quinzième et seizième places provisoires, juste devant les Tyrrell-Yamaha de Mika Salo et Ukyo Katayama qui pâtissent d'une mauvaise tenue de route sur les bosses et de problèmes de sous-virage[23].
En queue de peloton, Domenico Schiattarella (Simtek-Ford) partage sa S951 avec Jos Verstappen pour établir respectivement les vingtième et dix-neuvième temps, car la boîte de vitesses de la monoplace de Verstappen dysfonctionne toujours. Schiattarella part en tête-à-queue à la Rascasse et tente de reprendre sa trajectoire à l'entrée aveugle du virage, manquant de percuter la Forti FG01-95 de Roberto Moreno ; il écope d'une amende de 20 000 dollars et de trois courses de sursis pour « avoir créé une situation très dangereuse »[32]. Verstappen a ensuite pris le volant de la Simtek mais il percute le rail de sécurité : les deux pilotes parcourent seulement neuf tours lors de cette séance. Derrière Jean-Christophe Boullion et relégué à six secondes du meilleur temps, Andrea Montermini (Pacific-Ford) réalise le vingt-deuxième temps, devant Moreno qui a dû partager sa Forti-Ford avec Pedro Diniz victime d'une panne de boîte de vitesses. Diniz, vingt-cinquième, est quatre secondes plus lent que son coéquipier. Vingt-sixième provisoire et dernier, Bertrand Gachot ne réalise aucun temps : lors de son premier tour de piste, la roue arrière gauche s'est détachée de sa Pacific PR02, conséquence d'un disque de frein cisaillé[23].