Grand Prix automobile de Monaco 2011
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Le Grand Prix automobile de Monaco 2011 (Formula 1 Grand Prix de Monaco 2011), disputé le sur le Circuit de Monaco, est la 845e épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la sixième manche du championnat 2011. Il s'agit de la cinquante-huitième édition du Grand Prix comptant pour le championnat du monde.
Nombre de tours | 78 |
---|---|
Longueur du circuit | 3,34 km |
Distance de course | 260,52 km |
Vainqueur |
Sebastian Vettel, Red Bull-Renault, 2 h 9 min 38 s 373 (vitesse moyenne : 120,574 km/h) |
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Pole position |
Sebastian Vettel, Red Bull-Renault, 1 min 13 s 556 (vitesse moyenne : 163,467 km/h) |
Record du tour en course |
Mark Webber, Red Bull-Renault, 1 min 16 s 234 (vitesse moyenne : 157,725 km/h) |
Le week-end est émaillé de nombreux accidents, dont celui de Sergio Pérez en qualifications et celui de Vitaly Petrov au soixante-dixième tour du Grand Prix, les deux pilotes devant être évacués en ambulance vers l'hôpital Princesse Grace. L'épreuve est dominée par l'Allemand Sebastian Vettel, pilote Red Bull Racing et champion du monde en titre. Parti une nouvelle fois depuis la pole position, sa cinquième en six courses, il mène le Grand Prix pendant soixante et un des soixante-dix-huit tours de piste. Il s'impose devant Fernando Alonso, qui signe son meilleur résultat de la saison en terminant deuxième, alors que Jenson Button s'empare de la troisième place. À l'issue de la course, Vettel accroît son avance sur ses concurrents en tête du championnat du monde, avec 143 points sur 150 possibles. Il devance Lewis Hamilton et Mark Webber. À la fin du Grand Prix, seize des vingt-quatre pilotes en lice au championnat du monde ont marqué au moins un point.
Chez les constructeurs, Red Bull Racing conserve la tête du championnat avec 222 points, devant McLaren et Ferrari. À l'issue de la course, neuf des douze écuries engagées au championnat ont marqué des points, Lotus, Virgin et HRT n'en ayant pas encore inscrit.
DRS
À l'issue du premier Grand Prix de la saison, la FIA, qui avait initialement pris la décision d'imposer une utilisation maximale du DRS (« Drag Reduction System ») sur une longueur de 600 mètres, a décidé qu'elle pourra augmenter ou limiter la distance d'utilisation du système selon les épreuves[1],[2].
En vue du Grand Prix de Monaco, plusieurs pilotes jugent l'utilisation du DRS trop dangereuse. Si certains y sont favorables, comme Michael Schumacher et Lewis Hamilton[3], la plupart des pilotes se mobilisent pour l'interdiction du système[4]. Dans un premier temps, la FIA décide d'autoriser le système sur l'ensemble du circuit lors des essais et des qualifications, et de le limiter à une zone à définir (ligne de départ ou tunnel) pour la course[5]. Cette décision suscite les réactions indignées de plusieurs pilotes, dont Rubens Barrichello : « Je pense que c'est la mauvaise décision. J'adorerais que les personnes au sommet de la F1 essaient de passer le tunnel à Monaco avec le DRS ouvert. […] Les pilotes n'ont pas été écoutés jusqu'à maintenant. […] Si seulement la FIA pouvait écouter : Monaco est ce qu'il est, c'est-à-dire pas un circuit où on peut dépasser. Ils peuvent créer des possibilités de dépassements avec le DRS mais ils risquent de blesser quelqu'un. C'est la voix de l'expérience. »[6]
Deux semaines plus tard, en réponse aux revendications des pilotes, la FIA décide finalement de brider l'utilisation du DRS. Le système est interdit dans le tunnel pour l'ensemble du week-end et limité à la seule ligne droite des stands pour la course[7]. La plupart des pilotes se réjouissent de cette décision qui, selon Jenson Button, « élimine un danger non nécessaire »[8].
Pneumatiques
Depuis le début de la saison 2011 et l'introduction des pneus Pirelli, leur usure trop rapide est critiquée par grand nombre d'acteurs de la Formule 1[9],[10]. Cependant, pour Monaco, certains pilotes pensent que l'usure rapide des pneus pourrait favoriser les dépassements, traditionnellement plutôt rares sur ce circuit[11]. En tout cas, tout le monde s'accorde à dire que « s'il y a plus de dépassements, ce sera surtout à cause des pneus »[12].
Le Grand Prix de Monaco marque aussi l'arrivée des pneus super tendres, marquées par une bande rouge. C'est la première fois de la saison que Pirelli expérimente ces gommes[13],[14].
État de la piste
Un mois avant l'épreuve, la piste a été intégralement refaite pour assurer des conditions de course optimales. Mais le mardi, deux jours avant le début des premiers essais libres du Grand Prix, un petit camion qui a raté son freinage au virage de Sainte-Dévote a pris feu, ce qui a entraîné une importante dégradation du goudron dans le virage[15]. Malgré la réactivité des organisateurs qui s'emploient rapidement à régler le problème, de nombreux pilotes, dont Paul di Resta, craignent que le goudron n'ait pas le temps de se stabiliser, Nico Rosberg estimant que « le bitume sera plus huileux à cet endroit, cela pourrait être un problème. » Heikki Kovalainen déclare : « Avec un peu de chance ça va bien se passer mais ce n'est pas vraiment l'endroit idéal pour ce genre de problème, contrairement à une ligne droite ». Mark Webber voit le bon côté des choses : « On a de la chance que cela soit arrivé à Monaco, ils ne sont pas à court d'argent ici pour pallier ce genre de problèmes. »[16].
Évolutions des monoplaces
James Allison, directeur technique de Lotus Renault GP, annonce que les monoplaces Renault R31 disposeront, pour Monaco, d'un plan supérieur d'aileron arrière procurant plus d'appui. Il déclare également que peu de modifications seront apportées sur les monoplaces : « Les temps où apparaissaient des carrosseries spécifiques pour Monaco sont révolus. Monaco est moins sensible à la puissance et plus sensible à l'appui que les autres circuits. Néanmoins, le bénéfice n'est pas énorme, et l'opportunité coûteuse de fabriquer des pièces spécifiques pour Monaco doit être envisagée avec circonspection. En général, la meilleure stratégie consiste à orienter vos ressources aérodynamiques vers la production d'améliorations qui s'appliquent au plus grand nombre possible de circuits. »[17]
Rubens Barrichello révèle que son écurie traverse une profonde crise et n'est pas en mesure d'apporter des améliorations techniques pour la Williams FW33 à Monaco : « Notre équipe traverse une période difficile, il est temps que notre famille se rassemble et qu'on crée à nouveau un bon environnement. […] Il faut attendre l'arrivée de Mike Coughlan et j'espère que cela nous donnera enfin une nouvelle direction technique. Pour l'instant je souffre, la voiture ne marche pas. Je vais me battre, je suis sûr qu'on va parvenir à faire quelque chose de mieux. »[18]
Norbert Haug estime que les résultats de Mercedes Grand Prix ne reflètent pas le réel potentiel de la MGP W02. Le directeur sportif de Mercedes explique que cette situation est passagère et qu'il est satisfait des résultats obtenus au Grand Prix d'Espagne. S'il annonce une amélioration de la vitesse de la monoplace, il dévoile qu'un retour au premier plan à Monaco est difficilement envisageable : « Au niveau de la rapidité en piste, nous devrions avoir un potentiel plus élevé. Nous travaillons sur plusieurs améliorations pour y parvenir. Nous ne sommes pas fantastiques mais nous nous sommes rapprochés. Nous devons poursuivre nos efforts pour profiter de cette progression durant toute la saison. »[19]
Marussia Virgin Racing aborde le Grand Prix de Monaco sans espoir particulier sinon amener ses deux voitures à l'arrivée. L'équipe indique que les monoplaces sont conformes à la directive technique de la FIA concernant les diffuseurs soufflés et qu'elle abandonne définitivement la version de développement évaluée à Istanbul et à Barcelone mais qui n'a jamais été utilisée en course[20].
Sauber a de nouvelles pièces en stock et espère pouvoir marquer quelques points supplémentaires dans les rues de la Principauté. James Key déclare : « Nous apportons quelques nouveautés aérodynamiques et mécaniques pour cette course dans l'espoir d'adapter un peu plus notre voiture aux caractéristiques de Monaco où l'accent est mis sur un fort appui et le grip mécanique. Nous aurons quelques pièces, certaines spécifiquement prévues pour cette course et d'autres suivant notre programme de développement global. »[21] Kamui Kobayashi espère que les modifications apportées par James Key, qui ont fonctionné en Espagne, lui permettront de se mettre en valeur à Monaco : « Monaco ne devrait pas être facile mais ça va aller. À Barcelone, on a progressé dans les secteurs lents et même très nettement par rapport à l'an passé. Je suis confiant car déjà l'an passé à Monaco j'aurais dû finir dans les points si je n'avais pas eu un problème de boîte de vitesses. »[22]
Première séance, le jeudi de 10 h à 11 h 30
Pos. | Pilote | Voiture | Chrono | Écart |
---|---|---|---|---|
1 | Sebastian Vettel | Red Bull-Renault | 1 min 16 s 619 | |
2 | Fernando Alonso | Ferrari | 1 min 16 s 732 | + 0 s 113 |
3 | Nico Rosberg | Mercedes | 1 min 17 s 139 | + 0 s 520 |
4 | Felipe Massa | Ferrari | 1 min 17 s 316 | + 0 s 697 |
5 | Lewis Hamilton | McLaren-Mercedes | 1 min 17 s 350 | + 0 s 731 |
6 | Jenson Button | McLaren-Mercedes | 1 min 17 s 534 | + 0 s 915 |
La température est de 24 °C dans l'air et 32 °C sur la piste au départ de la première séance d'essais libres du Grand Prix de Monaco. Si les pilotes s'élancent dès le début de la session pour boucler leur premier tour d'installation, il faut attendre vingt minutes pour que Narain Karthikeyan signe le premier tour lancé en 1 min 38 s 718. Seul en piste, il améliore à sept reprises son temps pour finir en 1 min 26 s 043[24].
Sergio Pérez prend alors la tête du classement en 1 min 25 s 280 puis 1 min 23 s 206. Plusieurs pilotes se relaient ensuite en tête : Kamui Kobayashi tourne en 1 min 22 s 630, Pastor Maldonado en 1 min 21 s 902, Kobayashi à nouveau (1 min 21 s 299) et encore Maldonado (1 min 21 s 064). Mark Webber tourne au ralenti car sa boîte de vitesses est bloquée sur le sixième rapport : il rejoint immédiatement son stand et n'en ressort plus[24],[25].
À la mi-séance Felipe Massa prend la tête en 1 min 20 s 825 puis 1 min 20 s 490 avant d'être battu par Adrian Sutil (1 min 20 s 394). Massa reprend aussitôt le commandement en 1 min 18 s 582 avant que la séance soit interrompue par un drapeau rouge à quarante minutes de la fin à cause d'une flaque d'eau apparue dans la ligne droite des stands. Cette flaque provient d'une canalisation souterraine défectueuse. Il reste trente-cinq minutes d'essais lorsque le problème est résolu[24].
Lewis Hamilton prend la tête du classement en 1 min 18 s 136 mais est délogé par Nico Rosberg (1 min 17 s 991), Fernando Alonso prend alors par deux fois la première place mais Hamilton retrouve son bien en 1 min 17 s 350. Le commandement change à nouveau de main puisque Massa réalise un tour en 1 min 17 s 316, Vettel en 1 min 17 s 309, Rosberg en 1 min 17 s 139, Alonso en 1 min 17 s 109, Vettel en 1 min 16 s 781, Alonso en 1 min 16 s 732 et finalement Vettel en 1 min 16 s 619[24],[25].
Lors de cette séance, Vitantonio Liuzzi a touché le rail au freinage de la sortie du tunnel et à sept minutes de la fin de la session, Michael Schumacher a tapé le mur à Sainte-Dévote[24],[25].
- Daniel Ricciardo, pilote essayeur chez Toro Rosso, a remplacé Jaime Alguersuari lors de cette séance d'essais.
Deuxième séance, le jeudi de 14 h à 15 h 30
Pos. | Pilote | Voiture | Chrono | Écart |
---|---|---|---|---|
1 | Fernando Alonso | Ferrari | 1 min 15 s 123 | |
2 | Lewis Hamilton | McLaren-Mercedes | 1 min 15 s 228 | + 0 s 105 |
3 | Nico Rosberg | Mercedes | 1 min 15 s 321 | + 0 s 198 |
4 | Jenson Button | McLaren-Mercedes | 1 min 15 s 448 | + 0 s 325 |
5 | Sebastian Vettel | Red Bull-Renault | 1 min 15 s 667 | + 0 s 544 |
6 | Felipe Massa | Ferrari | 1 min 15 s 781 | + 0 s 658 |
La température est de 25 °C au départ de la deuxième séance d'essais libres. Les pilotes s'élancent très vite en piste et Vitaly Petrov signe le premier temps de référence en 1 min 18 s 471. Quelques minutes plus tard, Felipe Massa s'installe en tête en 1 min 17 s 483. Nico Rosberg, en 1 min 16 s 917 et Fernando Alonso, en 1 min 16 s 408, prennent ensuite la tête des essais[27],[28].
Le classement reste figé pendant un long moment car les pilotes se préparent aux conditions de course en embarquant beaucoup d'essence. Vers la mi-séance les pilotes chaussent leurs pneus tendres : Sebastian Vettel prend la tête du classement en 1 min 15 s 739 puis 1 min 15 s 667. Également muni de pneus tendres, Fernando Alonso signe le meilleur temps de la journée en 1 min 15 s 123[27].
Jaime Alguersuari, qui n'avait pas tourné lors de la première séance, a tapé le rail et cassé son aileron avant dans les premières minutes de la séance. Paul di Resta, au premier tiers de la séance, est parti à la faute au freinage de la première chicane, à la sortie du tunnel. Vitaly Petrov a lui aussi cassé son aileron sur une touchette au même endroit[27],[28].
Troisième séance, le samedi de 11 h à 12 h
Pos. | Pilote | Voiture | Chrono | Écart |
---|---|---|---|---|
1 | Fernando Alonso | Ferrari | 1 min 14 s 433 | |
2 | Jenson Button | McLaren-Mercedes | 1 min 14 s 996 | + 0 s 563 |
3 | Felipe Massa | Ferrari | 1 min 15 s 024 | + 0 s 591 |
4 | Sebastian Vettel | Red Bull-Renault | 1 min 15 s 245 | + 0 s 812 |
5 | Michael Schumacher | Mercedes | 1 min 15 s 310 | + 0 s 877 |
6 | Lewis Hamilton | McLaren-Mercedes | 1 min 15 s 386 | + 0 s 953 |
Au départ de la troisième séance d'essais libres, la température ambiante est de 22 °C et celle de la piste est de 37 °C. Les pilotes sortent aussitôt des stands pour boucler un premier tour d'installation. Michael Schumacher signe un temps de référence dès les premières minutes en 1 min 22 s 441 et améliore ensuite sa performance en 1 min 20 s 175, puis en 1 min 19 s 962. La séance est interrompue au bout de sept minutes par un drapeau rouge causé par une grosse sortie de piste de Nico Rosberg qui a perdu le contrôle de sa monoplace au freinage après le tunnel. Après avoir touché les rails à droite, la monoplace, lancée à toute allure, évite un rail à la sortie de la chicane[30],[31]. Mercedes soupçonne une pression des pneumatiques trop faible, Rosberg n'ayant pas pris le temps nécessaire à les faire monter en température[32].
La séance est relancée quelques minutes plus tard et Fernando Alonso s'installe en tête en 1 min 15 s 924, en pneus durs comme la plupart de ses rivaux. Il reste vingt-cinq minutes lorsque Michael Schumacher remonte en piste en pneus tendres et prend la deuxième place. Sebastian Vettel prend ensuite la tête en 1 min 15 s 423, en pneus durs. Il améliore son temps quelques minutes plus tard en 1 min 15 s 245[30],[31].
En fin de séance, l'ensemble des pilotes chausse les pneus tendres pour préparer la qualification de l'après-midi. Alonso prend la tête du classement en 1 min 14 s 433. La séance est interrompue une deuxième fois par un drapeau rouge lorsque Vitantonio Liuzzi touche le rail près de l'église de Sainte-Dévote, détruisant sa monoplace. La séance est relancée alors qu'il ne reste que deux minutes mais personne ne parvient à battre le temps établi par Fernando Alonso[30],[31].
Résultats des qualifications
Session Q1
À l'entame de la première partie des qualifications, la température est de 23 °C dans l'air et 46 °C en piste. Nico Rosberg a changé de boîte de vitesses à la suite de sa violente sortie de piste du matin. Il ne sera toutefois pas pénalisé sur la grille de départ puisqu'il s'agit de son premier changement. Michael Schumacher est le premier à prendre la piste avec Vitaly Petrov et Jérôme d'Ambrosio, immédiatement rejoints par d'autres pilotes. D'Ambrosio réalise le premier temps de référence en 1 min 23 s 192, temps rapidement battu par Schumacher de plus de cinq secondes. Petrov déloge Schumacher en tournant en 1 min 18 s 112[33],[34].
Les McLaren prennent alors le commandement, Lewis Hamilton, en 1 min 16 s 321, devançant son coéquipier Jenson Button qui réplique en 1 min 15 s 969. Sebastian Vettel échoue au deuxième rang après sa première tentative, puis établit le meilleur temps provisoire en 1 min 15 s 606 avant d'être détrôné par Button. Les leaders se succèdent puisqu'Hamilton tourne en 1 min 15 s 207 devant Button et Vettel. Suivent Fernando Alonso, Rosberg, Felipe Massa, Petrov, Mark Webber, Schumacher et Pastor Maldonado tandis que les pilotes HRT n'ont pas encore aligné le moindre tour[33],[34].
Rosberg améliore son temps et passe en quatrième position tandis que Schumacher monte au sixième rang. La majorité des pilotes est en piste en fin de séance, à l'exception des HRT qui n'ont pas du tout roulé et des McLaren, assurées de passer en Q2. Lorsque la séance se termine, les éliminés sont Heikki Kovalainen, Jarno Trulli, Jaime Alguersuari, Timo Glock, Jérôme d'Ambrosio, Narain Karthikeyan et Vitantonio Liuzzi[33],[34].
Session Q2
À l'ouverture de la session, afin de ne pas être surpris par une éventuelle interruption, la majorité des pilotes prend immédiatement la piste et seuls Fernando Alonso et Sebastian Vettel sont encore aux stands après deux minutes. Michael Schumacher se hisse en tête en 1 min 15 s 850 avant d'être délogé par Mark Webber qui tourne une seconde plus vite[33],[35].
Lewis Hamilton établit le meilleur tour en 1 min 14 s 275 (qui ne sera plus battu) et devance Fernando Alonso et Jenson Button. Vettel et Button améliorent leurs temps et se hissent entre Hamilton et Alonso : Hamilton devance donc Vettel, Button, Alonso, Webber, Nico Rosberg, Schumacher, Felipe Massa, Rubens Barrichello et Pastor Maldonado. À six minutes de la fin de séance, Vettel revient à deux millièmes d'Hamilton et on ne compte plus que quatre monoplaces en piste (Vettel, Alonso, Webber et Sébastien Buemi)[33],[35].
À trois minutes de la fin, tous les pilotes sont de retour en piste sauf les cinq premiers du classement, Hamilton, Vettel, Button, Alonso et Webber. Massa grimpe au cinquième rang et les qualifiés provisoires sont Hamilton, Vettel, Button, Alonso, Massa, Webber, Rosberg, Pérez, Schumacher et Maldonado. Alors qu'il ne reste qu'une minute, aucun des deux pilotes Lotus Renault GP n'est parvenu à signer un temps qualificatif[33],[35].
La séance se termine avec les éliminations de Vitaly Petrov, Rubens Barrichello, Kamui Kobayashi, Paul di Resta, Adrian Sutil, Nick Heidfeld et Sébastien Buemi. Maldonado réussit, comme lors du Grand Prix précédent en Espagne, à se qualifier pour la session Q3.
Session Q3
Dès l'ouverture de la session, Jenson Button, Fernando Alonso, Felipe Massa, Michael Schumacher et Nico Rosberg entrent en piste, rapidement suivis par Mark Webber et Sebastian Vettel. Schumacher établit le premier tour lancé en 1 min 15 s 020, temps battu par Button en 1 min 13 s 997 puis par Massa qui s'intercale entre les deux[33],[36].
À six minutes de la fin, Vettel s'empare de la pole position provisoire en réalisant un tour en 1 min 13 s 556. Il devance Button, Webber, Alonso, Massa, Schumacher et Rosberg tandis que Lewis Hamilton, Pastor Maldonado et Sergio Pérez n'ont pas encore réalisé de tour lancé[33],[36].
Hamilton est un gêné dans son tour rapide par Massa tandis que Schumacher grimpe au cinquième rang provisoire et que Pérez sort de la piste. Le pilote mexicain a perdu le contrôle de sa Sauber C30 sur une bosse au freinage à la sortie du tunnel, comme Rosberg le matin, et a tapé le muret de protection. Le drapeau rouge est déployé alors qu'il reste deux minutes d'essais qualificatifs et que ni Hamilton ni Maldonado n'ont signé le moindre tour chronométré[33],[36].
L'équipe médicale est déployée sur le circuit, rapidement rejointe par une ambulance. Pérez est évacué dans l'ambulance alors que les commissaires dégagent sa monoplace, dont le flanc droit est totalement détruit, et réparent le muret de protection[33],[37]. La direction de course annonce que, compte tenu du délai nécessaire pour réparer les installations de sécurité sur le lieu de l'accident, la séance sera relancée à 15 h 35 pour 2 minutes et 26 secondes[36].
Lors de la relance, l'écurie Sauber annonce que Pérez est conscient et a parlé aux médecins : « C'est avec un grand soulagement que l'équipe Sauber a reçu les nouvelles comme quoi Sergio Pérez ne souffrait pas de graves blessures après son accident. » Le pilote mexicain a été transporté à l'hôpital Princesse Grace de Monaco. Les neuf pilotes, tous chaussés de pneus tendres, entrent en piste. Hamilton s'élance en premier, rate son freinage à la première chicane et ne réalise que le septième temps de la session. Aucun pilote ne parvenant à améliorer sa performance, la pole position revient finalement à Vettel devant Button, Webber, Alonso, Schumacher, Massa, Hamilton, Rosberg, Maldonado et Pérez.
À 16 h 25, les médecins annoncent que Pérez souffre d'une commotion cérébrale et d'une contracture de la cuisse (sprained thigh) mais qu'il n'a aucune fracture[38],[39],[40]. Depuis l'accident de Karl Wendlinger en 1994, aucun accident important ne s'était produit à la chicane du port sur le circuit de Monaco. À la suite des crashes de Pérez et de Petrov, Nico Rosberg, lui aussi victime d'une sortie de piste au même endroit, demande que des changements soient apportés au circuit : « J'ai été très chanceux ce matin d'avoir évité cette barrière. Elle est là depuis longtemps et beaucoup de choses se sont produites à cet endroit. Peut-être qu'il est temps de reconsidérer la sécurité car il devrait être assez facile d'enlever cette barrière et de la reculer de 50 mètres. »[41],[42],[43].
Grille de départ du Grand Prix
Pos. | Pilote | Écurie | Qualifications 1 | Qualifications 2 | Qualifications 3 |
---|---|---|---|---|---|
1 | Sebastian Vettel SREC | Red Bull-Renault | 1 min 15 s 606 | 1 min 14 s 277 | 1 min 13 s 556 |
2 | Jenson Button SREC | McLaren-Mercedes | 1 min 15 s 397 | 1 min 14 s 545 | 1 min 13 s 997 |
3 | Mark Webber SREC | Red Bull-Renault | 1 min 16 s 087 | 1 min 14 s 742 | 1 min 14 s 019 |
4 | Fernando Alonso SREC | Ferrari | 1 min 16 s 051 | 1 min 14 s 569 | 1 min 14 s 483 |
5 | Michael Schumacher SREC | Mercedes | 1 min 16 s 092 | 1 min 14 s 981 | 1 min 14 s 682 |
6 | Felipe Massa SREC | Ferrari | 1 min 16 s 309 | 1 min 14 s 648 | 1 min 14 s 877 |
7 | Nico Rosberg SREC | Mercedes | 1 min 15 s 858 | 1 min 14 s 741 | 1 min 15 s 766 |
8 | Pastor Maldonado SREC | Williams-Cosworth | 1 min 15 s 819 | 1 min 15 s 545 | 1 min 16 s 528 |
9 | Lewis Hamilton SREC | McLaren-Mercedes | 1 min 15 s 207 | 1 min 14 s 275 | Pas de temps |
10 | Sergio Pérez SREC | Sauber-Ferrari | 1 min 15 s 918 | 1 min 15 s 482 | Pas de temps |
11 | Vitaly Petrov SREC | Renault | 1 min 16 s 378 | 1 min 15 s 815 | |
12 | Rubens Barrichello SREC | Williams-Cosworth | 1 min 16 s 616 | 1 min 15 s 826 | |
13 | Kamui Kobayashi SREC | Sauber-Ferrari | 1 min 16 s 513 | 1 min 15 s 973 | |
14 | Paul di Resta | Force India-Mercedes | 1 min 16 s 813 | 1 min 16 s 188 | |
15 | Adrian Sutil | Force India-Mercedes | 1 min 16 s 600 | 1 min 16 s 121 | |
16 | Nick Heidfeld SREC | Renault | 1 min 16 s 681 | 1 min 16 s 214 | |
17 | Sébastien Buemi SREC | Toro Rosso-Ferrari | 1 min 16 s 358 | 1 min 16 s 300 | |
18 | Heikki Kovalainen | Lotus-Renault | 1 min 17 s 343 | ||
19 | Jarno Trulli | Lotus-Renault | 1 min 17 s 381 | ||
20 | Jaime Alguersuari SREC | Toro Rosso-Ferrari | 1 min 17 s 820 | ||
21 | Timo Glock | Virgin-Cosworth | 1 min 17 s 914 | ||
22 | Jérôme d'Ambrosio | Virgin-Cosworth | 1 min 18 s 736 | ||
Temps minimal à réaliser pour la qualification : 1 min 20 s 471 (107 % de 1 min 15 s 207) | |||||
23 | Narain Karthikeyan | HRT-Cosworth | Pas de temps | ||
24 | Vitantonio Liuzzi | HRT-Cosworth | Pas de temps |
- Narain Karthikeyan et Vitantonio Liuzzi ont été repêchés par les commissaires de course et prendront donc le départ du Grand Prix bien qu'ils n'aient aligné aucun tour chronométré en qualifications, Karthikeyan ayant un souci avec la suspension de sa F111 tandis que la voiture de Liuzzi n'était toujours pas réparée après son accident lors des essais libres. Karthikeyan avait néanmoins battu de peu le matin lors des essais libres le temps des 107 % de la qualification (1 min 20 s 278 contre 1 min 20 s 471)[46],[47],[48].
- Lewis Hamilton, à cause de l'interruption de séance à la suite de l'accident de Sergio Pérez, n'a pu effectuer qu'un seul tour chronométré, en 1 min 15 s 280, lors de la session Q3, ce qui le plaçait en septième position sur la grille de départ. Toutefois, les commissaires de course ont annulé ce temps car le pilote britannique a court-circuité une chicane lors de son essai. Sans temps chronométré, Hamilton est rétrogradé à la neuvième place sur la grille tandis que Nico Rosberg et Pastor Maldonado gagnent chacun une position au départ[49].