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homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Médecin, né le à Nice (Alpes-Maritimes) et mort le à Nice (Alpes-Maritimes), est un avocat et homme politique français. Il est maire de Nice durant 32 ans, de 1928 à 1943 et de 1947 à 1965. Il est également président du conseil général des Alpes-Maritimes de 1951 à 1961, ainsi que secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement dans le gouvernement Edgar Faure II de mars 1955 à janvier 1956. Son fils Jacques Médecin lui succède à la mairie de Nice.
Jean Médecin | |
Jean Médecin en 1928. | |
Fonctions | |
---|---|
Député français | |
– (3 ans et 10 mois) |
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Élection | 30 novembre 1958 |
Circonscription | 2e des Alpes-Maritimes |
Législature | Ire (Cinquième République) |
Groupe politique | ED |
Prédécesseur | Circonscription créée |
Successeur | Diomède Catroux |
– (13 ans et 29 jours) |
|
Élection | 21 octobre 1945 |
Réélection | 2 juin 1946 10 novembre 1946 17 juin 1951 2 janvier 1956 |
Circonscription | Alpes-Maritimes |
Législature | Ire Constituante IIe Constituante Ire, IIe et IIIe (Quatrième République) |
Groupe politique | RI (1945-1946) UDSR (1946-1951) RRRS (1951-1956) RGRCR (1956-1958) |
– (6 ans, 8 mois et 9 jours) |
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Élection | |
Réélection | 26 avril 1936 |
Circonscription | 1re (1932-1936) Nice (1936-1942) |
Législature | XVe (Troisième République) XVIe (Troisième République) |
Groupe politique | IDG (1932-1936) NI (1936-1939) |
Successeur | lui-même |
Président du conseil général des Alpes-Maritimes | |
– (9 ans, 7 mois et 30 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | André Botton |
Successeur | Francis Palmero |
Sénateur français | |
– (3 ans, 4 mois et 21 jours) |
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Élection | |
Circonscription | Alpes-Maritimes |
Maire de Nice | |
– (18 ans, 1 mois et 23 jours) |
|
Élection | 3 mai 1947 |
Réélection | 3 mai 1953 15 mars 1959 21 mars 1965 |
Prédécesseur | Jacques Cotta |
Successeur | Jacques Médecin |
– (14 ans, 7 mois et 11 jours) |
|
Réélection | 12 mai 1929 12 mai 1935 |
Prédécesseur | Alexandre Mari |
Successeur | Jacques Cotta |
Conseiller général des Alpes-Maritimes | |
– (16 ans) |
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Circonscription | Canton de Nice-4 |
Successeur | Jacques Médecin |
– (9 ans) |
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Circonscription | Canton de Sospel |
Prédécesseur | Antoine Thomas Gianotti |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nice, Alpes-Maritimes (France) |
Date de décès | (à 75 ans) |
Lieu de décès | Nice, Alpes-Maritimes (France) |
Parti politique | RI puis CR (jusqu'en 1936 ; 1939-1965) PPF (1936-1939) |
Enfants | Jacques Médecin |
Résidence | Alpes-Maritimes |
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Maire de Nice | |
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Issu d'une ancienne famille de notables niçois, Jean Médecin est le fils d'Alexandre Médecin, conseiller général. Il naît à Nice, le 2 décembre 1890, au 24 de l'avenue Saint-Jean-Baptiste.
Après des études secondaires à Aix-en-Provence puis des études de droit à Paris, il effectue son service militaire au 173e régiment d'infanterie à Corte, au cours duquel il est appelé à combattre durant la Première Guerre mondiale[1]. En 1914, il est nommé caporal, puis capitaine[1] en 1916. Pendant la bataille de Verdun, à la tête de sa compagnie, il s'illustre dans la défense de la cote 304[1], l'une des positions tenues par l'armée française. Cela lui vaut d'être décoré de la croix de chevalier de la Légion d'honneur, à la demande de Joffre[1]. Il reçoit quatre citations[1], et est également décoré de la Croix de guerre.
De retour à Nice en 1919, il exerce brièvement la profession d'avocat avant d'entrer en politique.
En 1919, il est élu conseiller municipal de Nice et, en 1928, maire de Nice, où il acquiert une véritable notoriété qui lui permettra de régner en maître sur la ville durant 37 ans. Il est élu conseiller général du canton de Sospel en 1931, puis député de la 1re circonscription de Nice en 1932 au premier tour de scrutin, par 11 875 voix contre 1 092 à Défaut, sur 14 209 votants[2]. Durant la XVe législature de la Troisième République (1932-1936), il siège dans le groupe des Indépendants de gauche. Le , il vote l'investiture en faveur du gouvernement du Front populaire conduit par Léon Blum, ainsi que le au gouvernement Léon Blum II[3].
Élu sénateur des Alpes-Maritimes le , il siège parmi les non-inscrits[4],[5]. Il vote en juillet 1940 les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Membre créateur du PPF dirigé par Jacques Doriot. En 1942, à la suite de l'occupation de Nice par les Italiens, il est destitué en 1943. Il fuit alors à Avignon et à Annot, mais est arrêté en 1944 par la milice et est incarcéré à Nice, puis à Belfort d'où il s'évade la même année.
De retour à Nice après la Seconde Guerre mondiale, il est accusé de collaboration avec le régime de Vichy. Le 14 mars 1945, le jury d'honneur du comité départemental de libération lève son inéligibilité[6]. Préférant faire son retour en politique aux élections cantonales de 1945 afin de mieux préparer l'élection municipale de 1947, il ne se présente pas à celle de 1945 , ce qui ne l'empêche pas d'y recueillir 15 149 voix[6]. Petit à petit, il reconquiert tous ses mandats : conseiller général du 4e canton de Nice et député des Alpes-Maritimes en 1945 et enfin, il retrouve son siège de maire de Nice en 1947.
Durant la Ire législature de la Quatrième République, il siège dans le groupe de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) comme dans la IIe Assemblée nationale constituante[7]. Il quitte ce groupe peu avant la fin de la législature afin de rejoindre le groupe Républicain radical et radical-socialiste (RRRS) en compagnie de deux autres députés de l'UDSR Maurice Viollette et Albert Forcinal[7],[8]. Lors des élections législatives de 1951, il mène dans les Alpes-Maritimes une liste du Rassemblement républicain, son parti politique local, qui est investie par Rassemblement des gauches républicaines (RGR), le Parti républicain, radical et radical-socialiste (PRRRS) et le CNIP, et qui recueille 34,70 % des voix et trois sièges sur les cinq du département[7],[9]. Après cette élection, il s'apparente au groupe radical[10],[11].
Le , il est élu président du conseil général des Alpes-Maritimes avec 25 voix sur 31, succédant au socialiste André Botton qui ne se représentait pas[12].
En 1953, il est candidat radical à l'élection présidentielle du quatrième au septième tour et obtient un maximum de 22,31 % au cinquième tour.
Le , il est nommé président du Conseil supérieur de la fonction publique[7]. De mars 1955 à janvier 1956, il est désigné par Edgar Faure secrétaire d'État à la présidence du Conseil, chargé des rapports avec le Parlement, dans le gouvernement Edgar Faure II[1].
En 1961, il laisse son mandat de conseiller général à son fils, Jacques Médecin. Celui-ci lui succède à la mairie de Nice à sa mort. Le , Francis Palmero prend sa suite à la présidence du conseil général des Alpes-Maritimes[13].
Lors de l'élection présidentielle de 1965, farouchement opposé à Charles de Gaulle, il soutient Jean Lecanuet au premier tour et même François Mitterrand au second.
Il réalise de grands chantiers dans la ville comme le grand réaménagement de la promenade des Anglais, le commencement de la voie rapide, la couverture et la protection du Paillon, l'édification du Palais des expositions, de l'École hôtelière (située alors rue Louis de Copet et aujourd'hui disparue), de l'aéroport, du Centre universitaire méditerranéen, des Instituts supérieurs de droit et de lettres, du Conservatoire de musique à la villa Paradiso, des musées du palais Lascaris, de la villa des Arènes, des Ponchettes…
Politiquement républicain, démocrate, indépendant et modéré, il siège dans le groupe des Indépendants de gauche, qui sous la Troisième République, sont un groupe de centre-droit, puis crée localement son propre Rassemblement des indépendants. Il n'y a qu'en 1936, qu'à la suite du succès du Front populaire, il rejoindra très brièvement le Parti populaire français. Après la Seconde Guerre mondiale, il rejoint l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) de Pleven et Mitterrand, puis les Radicaux indépendants, composante droitière du Rassemblement des gauches républicaines (centre droit), et s'oppose au gaullisme, y préférant même la gauche la plus radicale comme le PCF. Il se montre globalement distant vis-à-vis des partis politiques nationaux, comme en témoigne ses apparentements aux différents groupes parlementaires[14].
En décembre 1953, le journaliste du Monde Jacques Fauvet décrit ainsi son positionnement politique : « M. Médecin est un homme du centre modéré de tendance radicale ou radical de tendance modérée[15]. Faisant référence à Jean Médecin et à son positionnement politique, le journaliste André Passeron dans Le Monde écrit en 1973 : « Dans les Alpes-Maritimes (…) une sorte de "centrisme" s'était créé avant la lettre, fait d'un mélange subtil de radicalisme, de libéralisme, de traditionalisme bien en harmonie avec la modération et la douceur de vivre[16]. »
L'universitaire Jacques Basso décrit son engagement politique comme un « radicalisme teinté de christinanisme personnalisé[14] ». Selon lui, « l'idéologie est relativement absente » de son action politique, « ou très fortement atténuée », au profit du « notabilisme » et de la « défense des intérêts locaux et nationaux »[14]. Il le décrit également comme un « républicain sincère » et « parlementariste », « teinté de gauche »[14].
Jean Médecin est inhumé dans le caveau familial du cimetière de Gairaut dans le nord de Nice. Les cendres de son fils Jacques l'y rejoignent[17].
Aujourd'hui, une grande avenue de Nice — l'ancienne avenue de la Victoire — porte le nom d'avenue Jean-Médecin ; les plaques de rue bilingues indiquant en nissart : Avenguda Jouan Médecin, consòu (« consul » donc comme avant 1848 et non syndic) de Nissa.
Jean Médecin était parfois surnommé « le roi Jean » ou bien encore « Jan de Nissa ».
Une résidence universitaire gérée par le CROUS a été inaugurée à l'ouest de Nice en son honneur et porte encore aujourd'hui son nom.
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