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sous-marin indonésien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le KRI Nanggala (402), connu aussi sous le nom Nanggala II, était un sous-marin de la marine indonésienne, l'un des deux sous-marins de type 209/1300 de la classe Cakra.
KRI Nanggala | |
Le KRI Nanggala en mer de Java en 2015. | |
Surnom | Lance divine de Prabu Baladewa |
---|---|
Type | Sous-marin d'attaque conventionnel |
Classe | Type 209 Classe Cakra |
Histoire | |
A servi dans | Marine indonésienne |
Constructeur | Howaldtswerke-Deutsche Werft |
Commandé | 2 avril 1977 |
Quille posée | 14 mars 1978[1] |
Lancement | 10 septembre 1980 |
Armé | 6 juillet 1981 |
Commission | 21 octobre 1981 |
Statut | Coulé le 21 avril 2021 |
Équipage | |
Équipage | 6 officiers, 28 marins[2] |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 59,5 m |
Maître-bau | 6,3 m |
Tirant d'eau | 5,4 m |
Déplacement | 1285 t en surface[3], 1390 t en plongée [4] |
Tonnage | 1100 t[1] |
Propulsion | Diesel-électrique, 4 x MTU 12V493 AZ80 GA31L diesel de puissance 1,8 MW (2400 hp)[3]
4 x alternateurs Siemens de puissance 2300 hp (1,7 MW 1 x moteurs Siemens de puissance 4600 hp (3,4 MW) 1 x shaft |
Puissance | 2400 hp / 4600 hp[1] |
Vitesse | 11 nœuds à la surface, 21,5 nœuds en plongée avant 2012[3], 25 nœuds en plongée après 2012 |
Profondeur | 240 m [3] |
Caractéristiques commerciales | |
Équipements | Thomson-CSF Calypso, I-band radar de recherche de surface
sonar de recherche et d'attaque actif/passif Atlas Elektronik CSU 3-2 PRS-3/4 de portée passive |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 8 tubes lance-torpilles simples de 533 mm et 14 torpilles AEG SUT 264[3]
CMS : Kongsberg MSI-90U Mk 2 |
Électronique | ESM : Thomson-CSF DR2000U[3] |
Rayon d'action | 15200 km à 8 n[3] |
Carrière | |
Pavillon | Indonésie |
Indicatif | 402 |
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Le , le Nanggala a disparu lors d'un exercice de torpillage dans les eaux de la mer de Bali au nord de Bali. Il a été déclaré coulé après la découverte de débris lui appartenant le et les 53 membres présents à son bord décédés[5].
Le navire est nommé d'après le Nanggala[6], une lance divine appartenant au roi Baladewa, personnage récurrent dans le théâtre de marionnettes wayang[7]. L'arme elle-même est représentée sur l'insigne du sous-marin.
Le KRI Nanggala s'est en fait d'abord appelé Candrasa avant d'être renommé Nanggala. Ce n'est pas le premier sous-marin indonésien portant ce nom. Le précédent Nanggala, immatriculé S-02, était un sous-marin de la classe Whiskey soviétique acheté à la Pologne, livré en 1959 et retiré des listes en 1972[8].
Le KRI Nanggala a été commandé le . Le navire a été conçu par Ingenieurkontor Lübeck de Lübeck, construit par Howaldtswerke-Deutsche Werft de Kiel et vendu par Ferrostaal d'Essen — tous agissant ensemble en tant que consortium ouest-allemand[3]. Le navire a été mis sur cale le mars 1978[8] et a été achevé le 6 juillet 1981[9]. Le sous-marin a été dévoilé au public pour la première fois à l'occasion du 36e anniversaire des forces armées le [10] et il a été commissionné par le ministre de la Défense et le général de sécurité M. Jusuf seize jours plus tard[11]. Le KRI Cakra et le KRI Nanggala sont les deux seuls sous-marins de la classe Cakra mis en œuvre par la marine indonésienne.
À la suite de la réorganisation des forces armées dans les années 1980 et 1990[12] avec le retrait du KRI Pasopati en 1994[13], pendant plusieurs décennies, ils ont été les seuls sous-marins de la marine indonésienne jusqu'à la commission du KRI Nagapasa en 2017[14]. Le Nanggala a subi une première rénovation à Howaldtswerke achevée en 1989[15].
Le sous-marin a conduit plusieurs missions de collecte de renseignements dans les eaux indonésiennes, dont une dans l'océan Indien d'avril à mai 1992[16] et une autre autour du Timor oriental d'août à . Lors de cette dernière opération, le KRI Nanggala a surveillé les mouvements de la Force internationale du Timor Oriental (INTERFET) lors de son débarquement dans la région du Timor oriental, ce qui obligea cette dernière à renforcer ses lignes de communications et à lancer une recherche intensive pour localiser le sous-marin indonésien[16],[17].
Le KRI Nanggala participa en 2002 à l'exercice naval Cooperation Afloat Readiness and Training (CARAT) regroupant autour de la flotte américaine, de nombreux pays asiatiques membres de l'ASEAN[18].
Du au , la marine indonésienne organisa un exercice conjoint dans l'Océan Indien au cours duquel le KRI Nanggala-402 démontra sa capacité en coulant d'une torpille le navire cible KRI Rakata[19].
En eut lieu un incident frontalier entre la Malaisie et l'Indonésie appelé Amblalat Block. Au cours de celui-ci, le navire indonésien KRI Teddong Naga et le malaisien KD Rencong entrèrent en collision dans les eaux proches de Nunukan, à l'est de Kalimantan. Le Nanggala fut envoyé dans la zone à des fins d'infiltration, et de recherche et renseignement sur des cibles stratégiques dans ces parages en [16],[20],[21].
Le , le KRI Nanggala-402, commandé par le capitaine de frégate Purwanto et comprenant 35 membres d'équipage, quitta l'Indonésie et arriva en Corée du Sud le suivant pour y subir une refonte complète pendant deux ans au chantier naval Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering de Busan. Elle fut achevée en [19],[22]. Cette refonte coûta 63,7M $ selon le ministère des finances indonésien[23].
Lors de cette refonte une grande partie de sa structure supérieure a été remplacée, et ses armements, sonars, radars, contrôles de combat et systèmes de propulsion ont été rénovés[24]. Après le radoub, le Nanggala est devenu capable de tirer quatre torpilles simultanément sur quatre cibles différentes et de lancer des missiles anti-navires tels que l'Exocet ou le Harpoon. Sa profondeur de plongée en toute sécurité a été augmentée à 257 m, et sa vitesse de pointe a été augmentée de 21,5 nœuds (39,8 km/h) à 25 nœuds (46 km/h)[25].
En 2012, le Nanggala retourne en service opérationnel et du 28 au , participe à l'exercice PASSEX/Passing Exchange en mer de Java avec le sous-marin américain à propulsion nucléaire USS Oklahoma City, la corvette KRI Diponegoro-365 et l'hélicoptère Bölkow-Blohm NBO-202[22]. En 2015, il participe une nouvelle fois au CARAT[26].
En 2016, la marine indonésienne équipe le Nanggala d'un système d'échosondeur ASELSAN KULAÇ de conception et fabrication turque[27].
En 2017, le Nanggala était l'un des 2 sous-marins de la flotte indonésienne[28]. Au moment de la disparition du Nanggala le , l'Indonésie possédait 5 sous-marins.
Le , le maréchal en chef de l'Air Hadi Tjahjanto, commandant des forces armées nationales indonésiennes, a annoncé que le Nanggala aurait disparu en mer à environ 95 km au nord de Bali[29]. Un porte-parole de la marine indonésienne a déclaré que le Nanggala avait mené un exercice de torpillage, mais n'a pas rendu compte de ses résultats comme prévu[30]. La marine indonésienne annonça dans une déclaration écrite que le Nanggala avait demandé la permission de plonger pour effectuer un tir de torpilles SUT à 3 h (heure locale) (20 h UTC, )[31]. Le maréchal de l'Air Tjahjanto a déclaré avoir perdu le contact avec le sous-marin à 4 h 30 ce matin-là[30]. La marine a par la suite envoyé un appel de détresse au Bureau international de liaison pour l'évacuation et le sauvetage sous-marin pour signaler le navire comme étant porté disparu et vraisemblablement coulé[32].
Le contre-amiral Julius Widjojono (id), porte-parole de la marine indonésienne, a déclaré qu'une équipe de plongeurs cherchait le navire[33]. Le Jane's Information Group a annoncé que la marine avait également envoyé un certain nombre de navires de guerre dans la région[32]. Le ministère de la Défense a déclaré que les gouvernements de l'Australie, de Singapour et de l'Inde avaient répondu à leurs demandes d'assistance[34]. Le Defence Brief a rapporté que, selon les données de trafic maritime, le navire de soutien et de sauvetage sous-marin de la Marine de la république de Singapour (SSRV) MV Swift Rescue semblait être en route vers la mer de Bali[35].
Une recherche aérienne a révélé des traces d'hydrocarbures à la surface près de l'endroit où le sous-marin aurait plongé[34].
Au moment de sa disparition, le Nanggala avait 53 personnes à bord, dont 49 officiers et membres d'équipage ainsi que 4 passagers. L'officier de marine le plus haut gradé du sous-marin était le colonel Harry Setyawan, commandant de l'unité sous-marine du 2nd Fleet Command. Au-dessous de lui, il y avait le lieutenant-colonel Heri Oktavian, le commandant du sous-marin, et Irfan Suri, un officier du service de matériel et d'électronique d'armes[36].
Plusieurs pays se sont joints à la phase de recherche du sous-marin dans l'espoir de sauver les marins. Ainsi un avion de reconnaissance P-8 Poseidon de l'armée américaine a rejoint les 20 navires indonésiens, le navire de guerre australien (équipé d'un sonar) et 4 aéronefs indonésiens[37].
Le , la découverte de débris appartenant au Nanggala laisse peu de doutes quant au sort tragique des sous-mariniers[38]. Lors d'une conférence de presse, l'amiral Yudo Margono a déclaré qu'ont été retrouvés des éléments d'un tube lance-torpille, des emballages de tuyaux de refroidissement, et, dans des bouteilles orange du lubrifiant du périscope, un outil utilisé par l'officier religieux pour les prières et des éponges pour résister à la chaleur. L'amiral déclara aussi qu'un scan avait retrouvé le sous-marin à une profondeur de 850 m alors que son immersion de destruction était supposée à 500 m. La phase de recherche du sous-marin a donc été mise à jour passant de la phase de supposé disparu à la phase supposé naufragé[5] et les membres de l'équipage présumés décédés[39]. Néanmoins, les recherches se poursuivirent au cas où des survivants seraient présents dans d'éventuels compartiments sécurisés[5],[37].
Le , la marine indonésienne a annoncé avoir retrouvé le sous-marin et confirmé que les 53 membres d’équipage sont tous morts[40]. Le submersible a été retrouvé à plus de 800 m de profondeur, brisé en trois parties.
La France a adressé «ses plus sincères condoléances» à la famille et aux proches des victimes ainsi que « sa pleine solidarité » aux autorités et au peuple indonésiens le 26 avril 2021[41].
L’état-major de la marine a rapidement évoqué la possibilité que le naufrage soit dû à une vague sous-marine (cas d'une onde interne (en) se propageant dans l'océan[42]) car une différence de densité d'eau avait été constatée entre le détroit de Lombok et les eaux plus profondes au nord de Bali. Par ailleurs, une telle vague a été identifiée sur les images prises par un satellite météo japonais et par un satellite européen, dans la zone où le sous-marin a disparu : le jour de l’accident, une grosse masse d’eau s’est déplacée de haut en bas, à cause de la différence de salinité, qui a provoqué une énorme vague sous-marine venant du détroit de Lombok, dont la profondeur varie entre 200 et 400 m, vers le nord de Bali, où la profondeur dépasse en général les 1 000 m. Le contre-amiral Iwan explique qu'il s'agit « de 2 à 4 millions de m3 d’eau qui vous frappent. Rien ne peut y résister. Le Nanggala est descendu de 13 m et pourrait avoir été entraîné par la vague sous-marine. »[43].
La théorie de la vague sous-marine ne permet cependant pas d'exclure la piste d'une défaillance technique, comme un black-out[43].
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