Liste de sites et cultures archéologiques en Sibérie
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Cette liste de sites et cultures archéologiques en Sibérie recense la plupart des sites et cultures archéologiques en Sibérie.
Elle exclut ce qui concerne spécifiquement les aires géographiques voisines (Russie européenne, Caucase, Asie centrale, Mongolie, Chine).
Elle inclut les cultures chevauchantes ou nomades, selon la définition de la Sibérie, restrictive (Oural-Pacifique) ou extensive (Asie du Nord, Eurasie russe, Mandchourie).
Elle évolue avec les progrès des connaissances, et surtout des traductions à partir du russe.
les forêts mixtes (sarmatiques, de Mandchourie), forêts de conifères et mixtes, forêts décidues et steppe du bassin du Tarim, forêts mixtes des Kouriles et de Sakhaline…
Les langues toungouses (peut-être encore 100 000 locuteurs en 2024) semblent, après la quasi-disparition du mandchou, un isolat (evenki, évène, nanaï, oultche), souvent rapproché du domaine turco-mongol.
L'École de linguistique comparée de Moscou(en) a développé le concept de langues nostratiques, qui supposerait une redéfinition complète des familles linguistiques.
L’avant-dernière glaciation(en) (PGP) date de 194-135 ka (194 000-135 000 ans avant le présent).
La dernière période glaciaire (LGP) date de 115 ka à 11,7 ka, avec un dernier maximum glaciaire vers 21 000 avant le présent, détermine les territoires habités par les hommes.
Inlandsis, calotte polaire arctique, hémisphère nord, à la dernière glaciation
ANE/EHG (Chasseurs-cueilleurs de l'Est), paléolithique-néolithique
Dispersion ANE (Anciens Nord-Eurasiens)
Ancient Northeast Asian (ANA), 5700-2500 avant notre ère
Constitution génétique des peuples des steppes (de l'âge du bronze à l'âge du fer)
Cultures scytho-sibériennes
La préhistoire de la Sibérie(en) remonte au moins à 330 ka (330 000 ans) pour les Néandertaliens, et à 45 ka (45 000 ans) pour l'homo sapiens, et doit rendre compte de ceux qui empruntent la Béringie il y a 21 ka, et passent en Amérique.
Parmi les regroupements et dégroupements de populations en Sibérie préhistorique:
Chasseurs-cueilleurs de l'ancienne Eurasie du Nord(en) (34-26 ka), Ancient North Eurasian (ANE), ou Sibérien de l’Ouest / West Siberian Hunter-Gatherer (WSHG)
Une industrie lithique, extractive et manufacturière, s’est développée selon les lieux et les époques.
Un art rupestre s’est développé d’abord en lien avec un habitat troglodytique: liste d’arts de l’âge de pierre(en).
Les proies animales principales sont le mammouth et le renne/caribou, accessoirement le poisson.
L’exploration géographique, la recherche scientifique, la prospection géologique, tout cela intervient, de Russie, surtout à partir de 1700 et de Pierre le Grand (1682-1725):
Anciens colons russes(en) (du Nord de la Russie, autochtones et métis).
Les Cosaques mériteraient une histoire plus complète, comme fondateurs ou formateurs de la Sibérie moderne, jusqu'à la décosaquisation.
Une histoire plus complète des peuples turciques honorerait la turcologie, à partir des travaux en langues turciques ou au moins en turc.
L'histoire du développement industriel récent de la Sibérie (gisements, énergies fossiles, barrages, centrales thermiques, centrales nucléaires, combinats chimiques, usines diverses, transports, cosmodrome...) serait à constituer.
Enfin, serait bienvenue toute une histoire (et une archéologie) de la Sibérie comme lieu de relégation et déportation (bagne, travaux forcés, goulag). La dissolution en 2021 de l'ONG russe Memorial ne va pas dans cette direction.
L'inventaire qui suit compile diverses informations tirées de wikipedia, principalement en langues à alphabet latin (de/en/fr), pas forcément sourcées ni développées: cultures, sites, repères (géographiques, historiques, etc.).
La répartition est faite selon les subdivisions administratives russes actuelles (2024).
L'ensemble est évolutif, à améliorer.
Sanctuaire d'Oust-Polouï (50-100, Salekhard), culture de Koulaï (?)
Ostrog d’Obdorsk (1595, Salekhard) sur le site khanty de Polnovat-Vozh
Musée d’histoire et d’archéologie de Iamalo-Nénetsie à Nadym
Ajout: district autonome de Nénetsie
Le district autonome de Nénétsie (Oblast d'Arkhangelsk, District fédéral du Nord-Ouest, Région économique du Nord, environ 41 000 habitants) diffère peu historiquement, à part la proximité avec les Komis et les Pomors.
Les premiers hommes y seraient apparus vers -120 ka: site Kharutinski (rive droite de la rivière Adjva, près du village de Kharouta)[2].
Le site paléolithique Mamontovaïa Kouria (courbe du mammouth), à proximité de l'Oussa, est occupé vers -40 ka: occupation la plus septentrionale connue de l'Homme de Néandertal ou arrivée des premiers homo sapiens venant de la plaine d'Europe orientale.
Dès avant 1000, les Komis (Perm') sont réputés payer tribut aux Russes (de Novgorod, puis de Moscou).
Le territoire des Komis est une des rares voies de passage pour les Russes, bloqués par les forces turco-mongoles et polono-lituaniennes.
Les Komis servent de guides pour les expéditions militaro-commerciales russes en Sibérie, et sont donc considérés par leurs voisins nénètses, Khantys et Mansis comme trop proches des Russes.
Le pays est annexé dès 1481 à la Principauté de Moscou, d'abord pour l'exploitation de minerais (argent, cuivre).
District autonome des Khantys-Mansis (Yugra, Ioughoria) (534 000 km2 et 1 750 000 habitants, Russes à 63%), capitale Khanty-Mansiïsk (1930, 100 000 hab.)
Village fortifié de l’Amnia (-6000), découvert en 1987, mésolithique, maisons semi-enterrées, poisson-élan-renne-castor, céramique, quartz-silex-ardoise: + site de Kirip-Vis-Yugan
Âge du fer: colonie et cimetière dans la région de Kalmatski Brod, rive droite de la rivière Isset, d'époque sarmate (-200), de culture de Kalmak.
Au cimetière de Kalmatski Brod, les crânes squelettiques ont été fortement déformés par des bandages serrés dans la petite enfance, ce qui indique la pénétration d'éléments ethniques des steppes vers le nord.
Nombreux pétroglyphes: Koptelovski, Staritchnaïa, Serguinskaïa
Peintures rupestres (âge du Bronze) sur les rives des rivières Neïa, Taguil (villages de Brekhovaïa, Gaïevaïa, Komelskaïa)
Gravures rupestres sur Chaïtan-Kamen (rive droite de la rivière Rej), liées à la population indigène de l'Oural, peut-être de langue ougrienne
À proximité, à l'Ouest de l'Oural (district fédéral de la Volga): Oblast d'Orenbourg: forteresse d'Orenbourg (1734), devenue Orsk, et forteresse de Bouzoulouk (1736).
Sud-Est: Tioumen
Oblast de Tioumen (1944) (160 000 km2 pour 3,8 millions d'habitants, Russes à 82%), capitale Tioumen (800 000 habitants)
Peuplement à l'Épipaléolithique: Chikaïevka II (-1600, près de l'ancien village de Chikaïevka, raïon de Vargachi), groupes de chasseurs primitifs
Mésolithique: Kamychnoïe I, Oubagan III
Néolithique, dont pêche et pirogues: Kochkino et Okhotino (raïon de Belozerskoïe), Tachkovo (raïon de Chadrinskà), Bely Iar (près de Kourgan)
Âge du Bronze: tribus Alakul, lac Alakul (raïon de Chtchoutchié), pratiquant élevage et agriculture, avec premiers villages dont certaines localités transouraliennes déjà importantes.
Âge du fer, vers -500: agriculture améliorée, artisanat développé (forge, armes), sédentarisation plus importante, noblesse tribale
Histoire du kraï de Krasnoïarsk: le premier peuplement connu remonte au Paléolithique supérieur (-43 ka) (mammouth laineux Sopkarga(en) en Taïmyrie).
Parmi les autres sites et cultures:
Les Dingling(en), peuple turcique, et/ou scythe oriental, proche de la culture Tagar, auraient constitué un premier État, vers -350.
Les Dingling sont vaincus par les Xiongnu (ancien peuple nomade turc, de -220 à +150, ayant fédéré les tribus nomades voisines grâce à de nombreuses guerres).
Stèles, monolithes de pierre et tablettes commémoratives sont les seules preuves matérielles d’origines turque, datant des VIeetIXesiècles.
Des textes de poésie ouïghoure, traduits en chinois, évoquent des combats entre populations chinoises et turques.
Quand les Russes, avec des porteurs Kets parviennent au Baïkal et au Haut-Ienisseï, vers 1607, la région est peuplée principalement de Mongols et de Bouriates, mais aussi de Tatars.
Les premiers ostrogs sont les forts de Ienisseïsk (1619), Krasnoïarsk (1628), Saïan (1718).
Ienisseïsk figure parmi les villes historiques de Russie, de grande importance historique et archéologique, avec quatre destructions par incendie (1703, 1730, 1778, 1869).
L'événement de la Toungouska (1908), sans doute désagrégation d'un météoroïde à une altitude comprise entre cinq et dix kilomètres, reste le plus important évènement connu de l'histoire humaine dû à la rencontre d'un tel corps avec la Terre.
Le musée régional de Krasnoïarsk (1929) possède d'importantes collections archéologiques, paléontologiques et ethnographiques.
L'Université fédérale de Sibérie(en) (2006) fédère cinq universités établies de Krasnoïarsk.
Homme de Néandertal et homme de Denisova auraient vécu dans la région (montagnes et bassin du Haut-Ienisséï): Denny (hominien hybride).
Denisova particulièrement, dans la grotte de Dvouglazka (100-50 ka, Gliadeny).
Homo sapiens apparaît dès l'époque paléolithique, en cohabitation avec Néanderthal: site de Malaïa Siya (rivière Akh Ös, rivière Bely Iyus).
Des habitations (avec outils) sont attestées dans cette vallée (34 ka).
Vers -15 ka, une vidange brutale du lac glaciaire recouvrant Touva provoque l'inondation de la dépression de Minoussinsk, interrompant le développement humain de manière nette.
Les populations ont survécu seulement en montagne
À la fin de l'âge de pierre, vers -14-10 ka, de nouvelles localités apparaissent, réunies en deux grandes communautés, probablement des tribus, sur plus de trente sites de la période dans la dépression de Minoussinsk.
À la fin de la période glaciaire en Sibérie, vers -9-6 ka, un réchauffement général du climat commence, avec recul de la toundra, extension de la taïga au nord, développement de steppe boisées et de steppes au sud. Faune et flore deviennent proches de celles d’aujourd'hui. C'est la période du mésolithique en Khakassie.
La dépression de Minoussinsk, entre monts Saïan et Altaï est l'un des principaux centres de civilisation en Sibérie[3].
Ce grand territoire[4] relativement isolé, seuls quelques cols difficiles à franchir permettant d'y accéder, est riche en cuivre et autres minerais[4].
La dépression de Minoussinsk est un important centre pour la diffusion de la métallurgie en Chine à la fin de l'Âge du bronze, puis pour le développement de la mobilité équestre en Asie centrale pendant l'Âge du fer, qui devient un mode de vie pour la steppe eurasienne pendant le millénaire suivant[4].
Tomskaya Pisanitsa Museum(en), (4000-1000), dont pétroglyphes
Culture de Tachtyk (de -100 à + 400), monts Oglakhty(en), avec sépultures à masques funéraires à traits européens, peut-être extension orientale indo-européenne
Le paléolithique moyen, à l'époque acheuléenne (300-100 ka), est reconnu sur les monts Tannou-Oula, près du village de Torgalyg.
Pendant la période du Moustérien (100-30 ka dans la région), des sites sont inventoriés avec des outils en pierre ont été laissés dans le Haut-Ienisseï.
Au paléolithique supérieur, le développement humain dans la région commence vers 20ka avec l'apparition de communautés tribales, pratiquant chasse, cueillette, pêche, et possédant de grandes pirogues, mais vivant dans des huttes aussi dans des grottes.
La période néolithique commence avec le polissage, le perçage et la retouche de la pierre, vers 4 à 3ka: arcs, flèches, poteries, motifs décoratifs, élevage d'animaux (chèvres, chevaux, vaches).
Les Xiongnu (de ±-300 à 460) sont une confédération de peuples nomades venue de l'actuelle Mongolie, nomadisant dans les steppes entre le lac Baïkal et la Chine du Nord. Dans la région, ils disparaissent vers 93.
L’Institut d'archéologie et d'ethnologie de Novossibirsk a pu fournir des études plus complètes sur l'histoire de cette partie de la plaine de Sibérie occidentale.
Des peuples paléo-sibériens occupent les bassins de l'Ob et de l'Irtych depuis des millénaires.
Quand les Russes entrent en contact (conquête de la Sibérie), des groupes mongols continuent à circuler.
Néolithique: sites d'Ekaterininskaïa (raïon de Tara), site de Taryn (raïon de Bolcherechié), céramique, faïence, cuisson des aliments, ciseaux (fabrique de bateau)
Âge du Bronze: agriculture, élevage, particulièrement bovin, sites du cimetière d'Okounevski (rive de la Tara) et de Rostovka (près de la ville d'Omsk)
Le peuple de l'Altaï est un peuple turc, d'origine nomade, dans la région depuis le IIe millénaire (AEC).
Le territoire du kraï a été contrôlé par la confédération Xiongnu (de -209 à + 93), les Ruanruan (330-555), l'Empire mongol (1206-1368), la Horde d'Or et les Yuan du Nord (1368-1691), et le Khanat de Dzoungarie (1634-1758).
Peuplement au paléolithique: Karama, Okladnikov, Denisova, Kozia, Tchagyrka, Gorno-Altaïsk, Oust-Kan, repère de la Hyène
Oblast de Magadan (1953) (462 464 km2 pour une population d’environ 140 000 personnes (contre 390 000 avant 1990), dont 80% Russes et 10% Ukrainiens): capitale Magadan (90 000 habitants, minerais d’or, argent, étain, tungstène, charbon; port libre en hiver, zone d’exclusion jusqu’en 1991…
Shiwei (peuple)(en), mongolique, semi-nomade, descendant du peuple mongol Xianbei, proche des peuples toungouses (Mohe et Khitans) plus tard considérés comme de monde mongol-tatar
Fort d’Albazino conquis en 1651 au détenteur précédent, refait, assiégé, détruit, et rasé en 1686
État de Jaxa (1665-1674/1685), micro-État, de capitale Albazino, peuplé de Polonais, d’Ukrainiens, d’Evenks et de Daurs, à gouverneur polonais, finalement annexé par la Chine Qing
L’oblast autonome juif (1934-présent) (36 266 km2 pour environ 180 000 habitants, dont 92,7% de Russes ethniques en 2010, et 1% de Juifs), capitale Birobidjan (75 000 habitants dans les années 2020), semble avoir perdu toute histoire ancienne, comme toute sa spécificité de sa récente identité juive.
Sud-Ouest: Transbaïkalie / Daourie
Kraï de Transbaïkalie (2008, 431 892 km2 pour une population d'environ 1 million d'individus, Russes à 90%, Bouriates à 6%)
Iaroslav Lebedynsky, Les Scythes: La civilisation nomade des steppes, VIIe– IIIesiècleav. J.-C., Paris, Errance, , 2eéd. (1reéd. 2003) (ISBN978-2-87772-430-2)
Boris Piotrovsky, Pierre Amandry, Véronique Schiltz et Maria Zavitoukhina (préf.Pierre Quoniam), Or des Scythes: Trésors des musées soviétiques (Catalogue d'exposition, Grand Palais, 8 octobre-21 décembre 1975), Paris, Secrétariat d’État à la Culture, Éditions des Musées nationaux, , 228p.
(en) E. V. Cernenko, The Scythians 700–300 BC, Bloomsbury Publishing, (ISBN978-1-78096-773-8)
(en) Askold Ivantchik, «Scythians», dans Encyclopædia Iranica, New York City, Brill Publishers, (lire en ligne).
(en) A. I. Melyukova, «The Scythians and Sarmatians», dans The Cambridge History of Early Inner Asia, Cambridge University Press,
Collectif, Avant les Scythes: préhistoire de l'art en U.R.S.S., Paris, Réunion des musées nationaux, , 222p. (ISBN978-2-7118-0114-5, BNF34625998)
Nb. ill. noir et blanc. Parcours (daté) sur de très longues périodes, mais bon aperçu général. Expo. Grand Palais. Exposition organisée par le Ministère de la culture de l'URSS, le Musée de l'Ermitage à Léningrad et la Réunion des musées nationaux.
Iaroslav Lebedynsky, Les Saces: Les «Scythes» d'Asie, viiie siècle av. J.-C. - ive siècle apr. J.-C., Paris, Éditions Errance, coll. «Civilisations et cultures», 2006, 253 p. (ISBN 978-2-87772-337-4, BNF 40935159). 25 cm, noir et blanc.
Véronique Schiltz, La redécouverte de l'or des Scythes: histoires de kourganes., Paris, Gallimard, coll. «La Découverte», 2001, 144 p. (ISBN 978-2-07-076085-5, BNF 37223022)
Pierre-Henri Giscard (éditeur scientifique), Tsagaan Turbat (éditeur scientifique) et Eric Crubézy (éditeur scientifique), Le premier empire des steppes en Mongolie: histoire du peuple Xiongnu et étude pluridisciplinaire de l'ensemble funéraire d'Egyin Gol / mission archéologique de l'institut des déserts et des steppes, Dijon: Editions Faton, , 383p., 29 cm. (ISBN978-2-87844-185-7)