Liste des familles subsistantes de la noblesse d'Empire
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Les titres d'Empire furent créés par Napoléon Ier en trois étapes:
1804: organisation des titres de princes pour la famille impériale;
1806: création des titres de ducs et de leurs fiefs respectifs en fonction des différentes conquêtes impériales;
1808: règlementation précise des statuts de la noblesse et création des titres de comte, baron et chevalier;
mars 1810: les nouveaux titres de chevalier octroyés ne sont plus héréditaires.
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Durant cette période qui prend fin en 1814, près de 3 300 personnes furent titrées, dont un quart issues de l'ancienne noblesse. En raison du fort aspect militaire de ces titres (environ les trois quarts des titrés étaient des officiers supérieurs ou généraux) et des pertes dues aux guerres de l'Empire, il ne subsiste aujourd'hui qu'environ 140 familles issues de ce que des auteurs contemporains appellent «la noblesse d'Empire».
À noter que l'octroi de ces titres a créé des différences intrafamiliales: un homme pouvait être titré mais pas son ou ses frères (y compris dans des familles de noblesse d'Ancien Régime). Évidemment, respectant les règles de filiation précises inscrites dans les statuts, cette liste ne mentionne pas les descendants de branches non anoblies ou non titrées de certaines familles, même s'ils ont relevé le titre, et ce malgré leur éventuelle notoriété.
Philippe du Puy de Clinchamps écrit: «Napoléon Ier n'anoblissait pas ceux qu'il honorait d'un de ses titres. (...). En outre, ces titres décoratifs n'étaient pas héréditaires en eux-mêmes. Pour pouvoir échoir aux héritiers successifs du premier décoré, il fallait que ce dernier en fît la demande et obtînt l'autorisation de constituer un majorat»[1].
Régis Valette écrit: «L'appellation noblesse d'Empire est controversée puisque le mot noblesse n'apparaît pas une seule fois dans les textes de Napoléon instituant en 1808 ce que l'on appelle généralement la noblesse d'Empire»[2].
Sont indiqués dans la liste qui suit, dans la mesure du possible, le nom de la famille, le titre reçu, la personne anoblie et sa fonction.
Berge, chevalier en 1810, baron en 1816, général François Berge, Roussillon
Bernadotte, baron en 1810 (majorat), Jean Évangéliste Bernadotte (frère ainé de Jean-Baptiste, futur Charles XIV Jean de Suède, et fils de Henri Bernadotte), membre du collège électoral des Basses-Pyrénées (cette branche cousine des Rois Bernadotte de Suède est éteinte depuis 1966)
Chazelles (de), baron le 13-04-1811 (majorat sur un domaine de 9 000 francs de revenu), Augustin de Chazelles, Sous-préfet. Préfet du Morbihan et homme politique. Membre du collège électoral.
Chebrou de Lespinats, chevalier en 1813, Jean-Baptiste-Marie-Victor Chebrou de Lespinats, Directeur du dépôt de remontes de Saint-Maixent, Inspecteur général des Haras, conseiller général des Deux-Sèvres, noblesse d'ancien régime, anobli sous Louis XV en 1736,
Cholet puis de Cholet, noblesse inachevée de président-trésorier de la Bourse de Bordeaux, comte de l'Empire, Pair de France puis Comte héréditaire sous Louis XVIII.
Christophe, baron de Lamotte-Guéry en 1814, Philippe Christophe, colonel
Clauzel, baron en 1810 puis Comte en 1813, Bertrand Clauzel, général de cavalerie,
Clerc, chevalier de l'Empire (par lettres patentes du 20 août 1808), baron de l'Empire (par décret du 15 août 1809 et lettres patentes du 4 juin 1811),
Coffinhal-Dunoyer de Noirmont, baron en 1811, Joseph Coffinhal du Noyer, conseiller à la Cour de Cassation,
de Contades, comte en 1809 (majorat sur un domaine de 12 475 francs de revenu), Erasme Gaspard de Contades, président du conseil général de Maine-et-Loire,
de Cornois, baron en 1810,
de Croix, comte en 1808, Charles-Marie de Croix, chambellan,
Le Normand de Flaghac, baron en 1811, Jean-Jacques Le Normand-Flaghac, président du canton de Saint-Amant-Tallende,
Le Pelletier d'Aunay, comte en 1810 (majorat sur un domaine de 10 350 francs de revenu), Charles Louis David Le Pelletier d'Aunay, membre du collège électoral de la Nièvre,
Lepic chevalier en 1808, baron en 1814 (Maréchal de Camp), Languedoc (ANF-1943)
de Lépinau, chevalier en 1810, Charles Lépinau, chef d’escadrons,
Massias et Massias-Jurien de la Gravière, baron en 1814, Nicolas Massias, diplomate,
de Maublanc de Chiseuil, baron en 1813 (majorat sur un domaine de 6 714 francs de revenu), François de Maublanc de Chiseuil, membre du collège électoral de Saône-et-Loire,
Mortemard de Boisse, chevalier de l'Empire par lettres patentes du , Limousin. (cette famille n'est pas mentionnée dans l'ouvrage de Régis Valette Catalogue de la noblesse française, 2002)
de Perthuis de Laillevault, baron en 1813 (majorat sur un domaine de 5 274 francs de revenu), Léon de Perthuis, membre du collège électoral de l'Yonne,
Sabatier de Lachadenède, chevalier en 1809 puis baron en 1810, Paul-Joseph-Jean-Baptiste Sabatier de Lachadenède, préfet du Cantal puis de la Côte-d'Or
Sachon, chevalier le , Claude-Marie Sachon, capitaine aux dragons de la Garde, officer de la Légion d'honneur
de Saluces aujourd'hui de Lur-Saluces, comte en 1810, Antoine Henri Amédée de Saluces, chambellan,
de Salviac de Viel Castel, baron en 1810, Charles de Salviac de Viel Castel, chambellan de l'impératrice Joséphine, appartenait à une maison d'extraction chevaleresque originaire du Haut Quercy,
d'Ussel, baron en 1813, Hector d'Ussel, officier de cavalerie
d'Uston de Villeréglan, baron en 1813,
d'Utruy, baron en 1809,
V
Vallet de Villeneuve, comte en 1808,
Vandamme, Général Dominique Joseph René comte de l'Empire en 1805,
Viard, baron en 1813, Louis-René Viard, membre du collège électoral de la Meurthe,
de Viaris de Lesegno, baron en 1810, Gaston Fortunat Viaris, capitaine,
Vigent, baron en 1810, Jean Pierre Vigent, colonel,
Vignon, chevalier de l'Empire en 1808, Pierre Vignon, Président du tribunal de commerce de Paris, membre de la commission de rédaction du code de commerce.
de Virieu, baron de Beauvoir en 1811, membre du collège électoral de la Côte d'Or,
W
de Warenghien de Flory, chevalier en 1810 puis baron en 1813, Louis Joseph Marie de Warenghien, procureur général à la cour de Douai,
Wartelle, baron d'Herlincourt en 1813 (majorat sur un domaine de 8 300 francs de revenu), Pierre Wartelle, maire d'Arras,
Z
de Zuylen van Nyevelt, comte en 1811, Philippe Jules van Zuylen van Nyevelt, sénateur
de Bastard, deux trésoriers de France à Toulouse 1690 et 1722, baron en 1812
de Baulny, anobli en 1778, baron en 1810 (majorat sur un domaine de 210 803 francs de revenu), César-Louis Baulny, maire de Villeroy
Berthier, anobli en 1763, comte en 1809, César Berthier, général (la branche du Maréchal est éteinte depuis 1918)
de Bonnevie de Pogniat, ancienne extraction 1468, baron en 1811 (majorat sur un domaine de 5 703 francs de revenu), Guillaume-Gilbert Bonnevie de Pogniat, membre du collège électoral du Puy-de-Dôme
le général Pierre Decouz est mort en 1814 des suites de ses blessures à la bataille de Brienne.( Lettres Patentes du 27 novembre 1808 de l'Empereur Napoléon Ier accordant le titre de baron avec majorat).
Une clause des lettres patentes impériales (Archives nationales, BB29 1035 p. 55-56) permettait éventuellement la transmission de ce titre par la voie adoptive, prévue par l’article 35 du Deuxième statut du 1er mars 1808, mais avec l'autorisation de l'empereur. De nos jours, une telle autorisation n'a plus lieu d'être: bien qu'un jugement d'adoption soit nécessairement muet sur cette question, la transmission d'un titre de l'Empire s'opère de plein droit au profit d'un fils adoptif, par ordre de primogéniture. Un arrêté du garde des Sceaux du 12 septembre 2003 a donc investi Philippe Maupas-Oudinot de Reggio, aîné des deux fils adoptifs d'Henri Oudinot duc de Reggio, du titre de son père adoptif — et naturel (Marc Guillaume, «Le Sceau de France, titre nobiliaire et changement de nom», communication à l’Académie des Sciences morales et politiques, séance du lundi 3 juillet 2006 ). Au terme d'un contentieux né de la contestation de l'arrêté par le cadet des fils adoptifs — et neveu — du duc, le Conseil d'État a rendu un arrêt (C. E., 2e et 7e sous-sections réunies, 16 février 2011, n° 332187 ) annulant la décision de la cour administrative d'appel de Paris de 2009, par laquelle cette dernière avait fait droit à la demande d'annulation de la décision du ministre.
Borel d'Hauterive, Annuaire de la Noblesse de France, 1893, p.448
Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, 2007
Étienne de Séréville et Fernand de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975
Nicolas Guerre, Noblesse 2001, 2001
Jean de Vaulchier, Jacques-Amable de Saulieu et Jean de Bodinat, Armorial de l’Association d'entraide de la noblesse française (ANF), 2004
Émile Campardon, Liste des membres de la noblesse Impériale. Dressée d’après les registres de Lettres Patentes conservées aux Archives nationales, Paris, 1889