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Jean-Baptiste Treilhard

juriste et homme d'Etat français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Jean-Baptiste Treilhard
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Jean-Baptiste Treilhard, né le à Brive-la-Gaillarde (généralité de Limoges, actuel département de la Corrèze), mort le à Paris, est un juriste, un haut-fonctionnaire et un homme politique de la Révolution française, du Consulat et du Premier Empire.

Faits en bref Fonctions, Ministre d'État ...

Avocat sous l'Ancien Régime, il est élu entre 1789 et 1796 député aux États-généraux, à la Convention nationale, où il est élu membre du Comité de Salut public, et au Conseil des Cinq-Cents. Entre 1798 et 1799, il est directeur.

Sous le Consulat, Treilhard est vice-président puis président de la cour d'appel de la Seine. Sous le Premier Empire, il est élevé aux dignités d'officier de la Légion d'honneur, de comte d'Empire et de ministre d’État.

À sa mort, il est inhumé au Panthéon.

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Biographie

Résumé
Contexte

Avant la Révolution

Le père de Jean-Baptiste Treilhard, Jean-François Treilhard, seigneur de Jayac et de La Chapelle, était avocat au parlement et au Présidial de Brive, juge de l'abbaye d'Obazine, fermier et administrateur des terres du duché de Ventadour, premier consul de Brive en 1740, et maire perpétuel de la ville en 1769.

Élève du collège des doctrinaires à Brive, Jean-Baptiste reçut un enseignement conciliant les exigences de la science et de la foi.

Après des études de droit, Jean-Baptiste Treilhard devient, en 1761, avocat au Parlement de Paris. Protégé de Turgot, futur contrôleur des Finances de Louis XVI, il est engagé pour s'occuper des affaires judiciaires de la Maison de Condé, branche cadette de la famille royale.

Parcours politique

Mandat à la Constituante

En 1789, Jean-Baptiste Treilhard est élu représentant du tiers-état de la ville de Paris, le dixième sur vingt, aux États-généraux.

Il participe aux institutions de l'Assemblée nationale constituante. Membre du Comité des affaires ecclésiastiques, il prononce, le 23 septembre 1789, un rapport sur les dîmes et, le 18 décembre, un rapport sur la vente des biens de l’Église.

Le 22 décembre 1790, aux côtés d'Adrien Duport et de Jean-Baptiste Massieu, il est élu secrétaire sous la présidence de Jean-Nicolas Démeunier. Le 20 juillet 1790, il est élu président de l'Assemblée et ses secrétaires sont Sigisbert Étienne Coster, Jean-François Reubell et Louis-Ghislain de Bouteville du Metz[1].

Il siège sur les bancs de la gauche de l'Assemblée. Le 20 juin 1789, il prononce le serment du Jeu de Paume. Le 4 mai 1791, il vote pour le rattachement du Comtat Venaissin à la France.

Mandat à la Convention

La monarchie constitutionnelle, mise en place par la constitution du 3 septembre 1791, prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1791 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est suspendu et incarcéré à la tour du Temple.

En septembre 1792, Jean-Baptiste Treilhard, alors président du tribunal criminel de Paris, est élu député du département de Seine-et-Oise, le septième sur quatorze, à la Convention nationale[2].

Treilhard prend part aux institutions de la Convention girondine :

Treilhard siège sur les bancs de la Plaine. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort, rejette l'appel au peuple mais vote en faveur du sursis à l'exécution de la peine[6]. En mai 1793, il est absent lors du scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[7]. En juin, il est également absent lors du scrutin sur le rétablissement de la Commission des Douze[8].

Le 17 juin, Treilhard et Jean-Baptiste-Charles Mathieu-Mirampal (député de l'Oise) sont envoyés en mission dans les départements de la Dordogne, du Lot et de la Gironde[9]. Ils sont tous les deux rappelés le 20 juillet sur motion de Joseph Laignelot (député de la Seine) et de Pierre Roux-Fazillac (député de la Dordogne) qui affirment qu'ils « prêchent le modérantisme »[10].

Le 22 septembre, aux côtés de Pierre Auguis (député des Deux-Sèvres) et de Nicolas-François Enlart (député du Pas-de-Calais) à Marly pour contrôler la liste civile de Louis XVI[11].

Treilhard ne prend part à la chute de Robespierre mais participe aux institutions de la Convention thermidorienne. Le 13 thermidor an II (le 31 juillet 1794), il est réélu membre du Comité de Salut public, le sixième et dernier par 191 voix[12]. Il est réélu membre du Comité le 15 floréal an III (4 mai 1795), le premier sur cinq par 276 voix[13].

En nivôse an III (décembre 1794), Treilhard est renvoyé en mission dans les départements de la Gironde, alors appelé département du « Bec-d'Abès », et du Lot-et-Garonne[14].

Le 12 messidor an III (le 30 juin 1795), au nom du Comité de Salut public et du Comité de sûreté générale, Treilhard propose que Marie-Thérèse de France soit échangée soit échangée contre les prisonniers politiques détenus par l’Autriche[15] :

La Convention nationale déclare qu'au même instant où les cinq représentants du peuple, les ministres, les ambassadeurs Français et les personnes de leur suite, livrés à l'Autriche, ou arrêtés et détenus par ses ordres, seront rendus à la liberté ; [...] la fille du dernier roi des Français sera remise à la personne que le gouvernement autrichien délèguera pour la recevoir [...].

Sous le Directoire

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Gravure du Directeur Treilhard.

En 1796, il fait adopter le principe de l’échange de la fille de Louis XVI, Marie-Thérèse Charlotte, future duchesse d’Angoulême, contre les commissaires aux armées trahis et livrés par le général Dumouriez passé à l’ennemi et détenus par les Autrichiens.

Dans son discours du 1er pluviôse an IV (, il prononce un serment de haine à la royauté, à l'occasion de l'anniversaire de l'exécution de Louis XVI.

Après l'avoir nommé ambassadeur à Naples (octobre 1797), le Directoire le nomme ministre plénipotentiaire au congrès de Rastadt (décembre 1797). Président du Conseil des Cinq-Cents, il devient membre du Directoire, le (26 floréal an VI) en remplacement de François de Neufchâteau. Il sera président du Directoire du au .

Le , son élection comme membre du Directoire est invalidée par une résolution du Conseil des Anciens, au motif d'inéligibilité.

Sous le Consulat et l'Empire

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Portrait de Treilhard, comte d'Empire et ministre d'État par Pierre-Charles Coqueret. (Musée de la Révolution française).

Après le coup d'État du 18 Brumaire, durant le Consulat, il est nommé le vice-président du tribunal d’appel du département de la Seine, et en devient président le . Il préside la section de législation au Conseil d'État, en 1802, et participe à la rédaction du Code civil français, du Code pénal, du Code d'instruction criminelle et du Code du commerce en collaboration étroite avec Cambacérès, Tronchet et Jean Étienne Marie Portalis, Bigot de Préameneu, Berlier et Réal Lors de la proclamation de l'Empire, il avait été chargé de donner communication au Tribunat du sénatus-consulte organique du 28 floréal an XII. Grand officier de la Légion d'honneur le , il est fait comte de l'Empire le .

À propos de la nécessité d'organiser le travail des condamnés dans les prisons pour remédier à la criminalité, le comte Jean-Baptiste Treilhard, dans son rapport sur les motifs du code d'instruction criminelle de 1808, écrit : « L'ordre qui doit régner dans les maisons de force peut contribuer puissamment à régénérer les condamnés ; les vices de l'éducation, la contagion des mauvais exemples, l'oisiveté ont enfanté des crimes. Eh bien, essayons de fermer toutes ces sources de corruption ; que les règles d'une morale saine soient pratiquées dans les maisons de force ; qu'obligés à un travail qu'ils finiront par aimer, les condamnés y contractent l'habitude, le goût, et le besoin de l'occupation ; qu'ils se donnent respectivement l'exemple d'une vie laborieuse ; elles deviendront bientôt une vie pure (…). »

Le il devient ministre d'État, fonction qu'il occupera jusqu'à sa mort.

En 1810, lors d'un débat parlementaire à propos de la réforme des institutions judiciaires, Treilhard précise que les membres des cours prendront désormais le titre de « Conseillers de sa majesté » afin de rappeler le « souvenir de grands talents et de grandes vertus ». (Archives parlementaires, 2e série, Tome X, p. 699).

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Le tombeau de Jean-Baptiste Treilhard au Panthéon.

Jean-Baptiste Treilhard s'éteint le à 19 heures, en son hôtel de la rue des Maçons à Paris. Comme dignitaire de l'Empire, il est inhumé au Panthéon le à 14 heures dans le caveau no III. Les obsèques religieuses sont célébrées à 12 heures en l’église Saint-Étienne du Mont. Les quatre coins du drap mortuaire sont portés par Regnaud de Saint-Jean-d’Angély, ministre d’État, le comte Andréossy, président de la section de la guerre, le comte Berlier, conseiller d’État et le comte Defermon, ministre d’État qui prononce l’éloge funèbre.

Vie familiale

Marié à Edmée Elisabeth Boudot, fille d'Étienne Edme Boudot, procureur au Châtelet de Paris et conseiller au Conseil de Monsieur, et d'Augustine Marie Chaulet, et petite-fille de Jean Boudot, Jean-Baptiste Treilhard est le père de Achille Libéral Treilhard, le beau-père d'André Pierre Étienne Abrial et le grand-père de l'épouse de Georges L'Hopital.

Il est l'oncle du général-baron Annet-Antoine Couloumy.

Sources

Les papiers personnels de Jean-Baptiste Treilhard sont conservés aux Archives nationales sous la cote 117AP [16]

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Sources primaires

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Hommages posthumes

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Auguste Maillard, Buste de Jean-Baptiste Treilhard (1893), marbre, Versailles, salle du Jeu de paume.
  • Une rue Treilhard, longue de 265 mètres, a été ouverte en 1865, par la ville de Paris, dans le 8e arrondissement de Paris, dans le quartier de l'Europe, sur les terrains provenant de l'ancien abattoir du Roule. Elle commence rue de la Bienfaisance au no 40 et rue de Miromesnil au no 67 et finit place de Narvik au no 6.
  • Une sculpture (buste de Jean Baptiste Treilhard), réalisée par Auguste Maillard, exposée à Paris au Palais des Champs-Élysées, lors du Salon parisien de 1893, a été achetée par l'État.

Armoiries

Figure Blasonnement
Thumb Armes de comte Treilhard et de l'Empire (lettres patentes du ).

D'azur à trois palmes d'or, ordonnées 2 et 1, posées en bande ; au franc-canton brochant.

Bibliographie

  • « Jean-Baptiste Treilhard », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Jean Treilhard, « Jean-Baptiste Treilhard, ministre plénipotentiaire de la république au Congrès de Rastadt », Éditions Gaillon, 269 pages, 1939.
  • Jean-René Suratteau, « Treilhard Jean-Marie », p. 1044-1046 in Albert Soboul (sous la direction de), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses Universitaires de France, 1989, réédition 2005 collection « Quadrige », 1132 pages.
  • " Cinq Gaillards en Révolution" de André Reix, Essai historique sur 5 Brivistes qui ont marqué de leur sceau la Révolution Française aux Editions du Pajanel (2018)
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Références

Liens externes

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