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ensemble des œuvres écrites ou publiées aux États-Unis De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La littérature américaine regroupe les auteurs ayant produit l'essentiel de leur œuvre aux États-Unis. Elle peut être regroupée au sein de la littérature anglophone, mais elle peut aussi être un objet d'étude à part entière.
Pour mémoire, la population en est estimée à 3 929 214 habitants en 1790 et à 331 449 281 habitants en 2020.
Dès la découverte de l'Amérique par les Européens, l'écriture joue un rôle majeur dans la création d'une identité culturelle qui s'affirme d'une part par l'appropriation du Nouveau Monde au détriment des natifs, d'autre part par l'idée d'un monde neuf et cependant intemporel. Au cours de la période coloniale, les nombreuses descriptions du pays seront ainsi une manière d'affirmer un droit de possession opposé à l'illettrisme supposé des natifs américains, et elles forgeront une représentation européenne du continent.
Au début de l'histoire de ce qu'on appelle aujourd'hui les États-Unis, il y a une série de treize colonies britanniques sur la côte orientale du continent nord-américain. À ses débuts, la production littéraire américaine est seulement une forme de la littérature anglaise, et ses thèmes ne se démarquent pas de ceux que l'on trouve dans les œuvres anglaises. Les premières œuvres américaines s'attachent à décrire la vie dans les colonies, les interrogations religieuses nées de la colonisation ainsi que la situation sociale, notamment les relations avec les Amérindiens.
Beaucoup de compositions de la première littérature américaine au XVIIe siècle sont des pamphlets et des essais historiques vantant les bienfaits économiques et militaires des colonies à la fois pour l'Europe et pour les colons. Le capitaine John Smith de Jamestown peut être considéré comme le premier auteur américain avec A True Relation of ... Virginia ... (1608) et The General Historie of Virginia, New England, and the Summer Isles (1624). Les autres auteurs importants de cette première littérature coloniale, qui sont à la fois les premiers historiens et les apologistes de la colonisation, sont Daniel Denton, Thomas Ashe, William Penn, George Percy, William Strachey, John Hammond[Lequel ?] Daniel Coxe, Gabriel Thomas[Lequel ?], et John Lawson.
Les querelles religieuses qui poussent les Européens à s'installer en Amérique du Nord apparaissent souvent dans la première littérature des États-Unis. Un journal écrit par John Winthrop s'interroge sur les fondements religieux de la colonie de la baie du Massachusetts. Edward Winslow tient un journal des premières années qui suivent le débarquement des puritains du Mayflower. On peut classer parmi ces auteurs d'inspiration principalement religieuse des auteurs tels que Increase Mather ou William Bradford. Ce dernier publie un journal intitulé History of Plymouth Plantation, tenu entre 1620 et 1647. A contrario, des auteurs tels que Roger Williams et Nathaniel Ward prennent clairement position pour la séparation du gouvernement et de la religion.
Dans les décennies qui suivent l'arrivée des premiers colons, de nombreux écrits décrivent les conflits et les relations avec les Amérindiens, notamment chez les auteurs suivants : Daniel Gookin, Alexander Whitaker, John Mason, Benjamin Church, ou encore Mary Rowlandson. John Eliot traduit la Bible dans la langue des Algonquins.
La première littérature américaine voit aussi éclore une poésie relativement originale. Anne Bradstreet et Edward Taylor représentent particulièrement cette poésie. Michael Wigglesworth écrit un poème, vite très célèbre, The Day of Doom, décrivant le temps du Jugement dernier. Nicholas Noyes est connu, quant à lui, pour sa production poétique d'inspiration burlesque.
Plus tard, Jonathan Edwards et George Whitefield représentent le Great Awakening (le « Grand Réveil »), un renouveau religieux du début du XVIIIe siècle prônant un retour à un calvinisme strict. Parmi les auteurs puritains, il faut citer Thomas Hooker, Thomas Shepard, Uriah Oakes, John Wise, ou Samuel Willard. D'autres auteurs moins stricts sont Samuel Sewall, Sarah Kemble Knight, ou William Byrd.
La production littéraire du XVIIIe siècle dépasse l'écriture descriptive des premiers Européens installés sur la terre américaine et se veut déjà un premier pas vers une littérature à proprement parler américaine, du fait de l'importance plus en plus grande donnée au sentiment d'appartenance à une nouvelle nation de la part des descendants d'Européens, même si la notion de destinée manifeste apparaît plus tard. Ainsi, même si le roman se développe et si une production poétique existe, le XVIIIe siècle est avant tout marqué par le nombre très important d'écrits politiques relatifs à la révolution américaine. La période révolutionnaire compte de nombreux écrits politiques, incluant les partisans des colonies tels Samuel Adams, Josiah Quincy (en), John Dickinson, Thomas Jefferson ou Joseph Galloway, un loyaliste attaché à la Couronne d'Angleterre. Les œuvres de Benjamin Franklin, principalement Poor Richard's Almanack et The Autobiography of Benjamin Franklin, sont considérées comme un grand témoignage et ont eu une grande influence sur la formation de l'identité américaine naissante. Le pamphlet de Thomas Paine, The Common Sense, et les The American Crisis writings ont très largement influencé la révolution américaine.
Pendant la révolution américaine elle-même, des poèmes et des chansons tels que Yankee Doodle ou Nathan Hale sont très populaires. De talentueux satiristes s'expriment à cette époque tels que John Trumbull ou Francis Hopkinson. Philip Morin Freneau écrit des poèmes à propos de la course à la guerre.
À la suite de l'Indépendance en 1776, une littérature américaine originale, tiraillée entre les origines européennes des habitants du nouvel État et la volonté de définir le peuple américain en tant que nation, fait ses premiers pas et donnent naissance aux premiers romans typiquement américains.
Dans la période d'immédiat après-guerre, les Essais fédéralistes de Alexander Hamilton, James Madison, et de John Jay représentent un débat historique sur l'organisation du gouvernement et les valeurs républicaines. The United States Declaration of Independence de Thomas Jefferson, son influence sur la Constitution, son autobiographie, les Notes on the State of Virginia, et ses très nombreuses lettres ont amené les critiques à faire de lui l'un des plus talentueux premiers écrivains américains. Fisher Ames, James Otis, et Patrick Henry ont une grande importance pour leurs écrits politiques et leurs discours.
On considère souvent que le premier roman américain est The Power of Sympathy (1789) de William Hill Brown. Cependant certains critiques considèrent qu'il s'agit de Interesting Narrative (1789) de Olaudah Equiano. La plupart des écrits de la nouvelle nation luttèrent pour trouver une voie américaine en littérature. La littérature américaine à ses débuts emprunte beaucoup aux courants européens. Ainsi, Wieland et les autres romans de Charles Brockden Brown (1771-1810) imitent les romans gothiques anglais. Les contes de Washington Irving (1783-1859) sont influencés par la littérature européenne, même s'ils ont pour cadre le Nouveau Monde.
Dès la fin du XVIIIe siècle, les États-Unis cherchent à défendre leur culture et leur langue, dans le but de se démarquer de la Grande-Bretagne, particulièrement dans le contexte de la révolution américaine[1]. Dans les années 1780, les efforts portent sur l'individualisation d'une graphie et d'une orthographe américaines : Noah Webster, dans le cadre de la société philologique de New York, écrit un dictionnaire américain[2]. Le mot « américanisme » apparaît en 1781 sous la plume du révérend John Witherspoon. Phillis Wheatley écrit une ode à George Washington en 1776[3]. En 1784, elle rédige un véritable panégyrique de la nouvelle nation américaine[4].
À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle sont publiés les premiers romans américains. Commence alors à exister un public de lecteurs, femmes et hommes, suffisant pour que des éditeurs s'y intéressent. Parmi les premiers romans, on trouve un grand nombre de romans sentimentaux, écrits par des femmes pour un public féminin, et racontant les mésaventures de jeunes filles séduites, les plus célèbres étant Charlotte Temple de Susanna Rowson et Female Quixotism: Exhibited in the Romantic Opinions and Extravagant Adventures of Dorcasina Sheldon de Tabitha Gilman Tenney publié en 1802 qui est le roman le plus vendu, le plus lu, le plus populaire jusqu'à la publication du roman La case de l'oncle Tom de Harriet Beecher Stowe en 1852[5],[6].
Le premier écrivain à écrire des fictions et des poèmes américains est peut-être Edgar Allan Poe (1809-1849). En 1835, Poe commence à écrire des nouvelles qui explorent la psychologie humaine et repoussent les frontières de la fiction vers le mystère et le fantastique.
Entre-temps, en 1837, Nathaniel Hawthorne (1804-1864) publie un recueil de différentes histoires : Twice-Told Tales, un livre riche en symbolisme et en références occultes. Hawthorne continue ensuite à écrire des histoires qui explorent des thèmes comme la culpabilité ou la fierté.
L'œuvre de Hawthorne eut un profond impact sur son ami Herman Melville (1819-1891).
Mark Twain (1835-1910) est le premier écrivain américain à naître loin de la côte Est, sur les bords du Missouri. Son style, influencé par le journalisme, change la manière dont les Américains abordent leur langue. Les personnages de Twain parlent véritablement une langue américaine, avec des dialectes locaux, de locaux et des néologismes venus des accents régionaux : Les Aventures de Tom Sawyer (1876), Les Aventures de Huckleberry Finn (1884), La Prière de la guerre (1916).
Henry James (1843-1916), né à New York, est une figure majeure du réalisme littéraire de la fin du XIXe siècle, il est considéré comme le maître de la nouvelle et du roman par de nombreux universitaires pour le grand raffinement de son écriture. Ses œuvres les plus célèbres sont Portrait de femme (1880-1881), Ce que savait Maisie (1897), Le Tour d'écrou (1898) et La Coupe d'or (1904).
À l'aube du XXe siècle, la littérature américaine tend à privilégier les auteurs qui se prêtent le mieux aux approches sociologiques, ethniques et politiques. Elle se développe en partie dans le cadre général de la Renaissance de Harlem (1918-1935). Les éditeurs ont souvent substitué des œuvres dont la valeur esthétique était secondaire, à ceux de grands auteurs classiques américains parce que ceux-ci n’entraient pas dans les critères ethniques du melting-pot[7] que prône une partie significative de la population américaine. Cette littérature comprend notamment des auteurs tels que :
Ce mouvement désigne un courant littéraire américain de l'entre-deux-guerres. Il compte parmi ses membres, majoritairement nés entre 1885 et 1905, Ernest Hemingway (1899-1961), le plus emblématique, mais aussi :
Tous ont vu et raconté la perte de transcendance d'une Amérique bouleversée par les mutations sociales et morales. On considère souvent F. Scott Fitzgerald comme le chef de file de la Génération Perdue.
La Génération missionnaire correspond à la cohorte des personnes nées entre 1862 et 1884.
La Génération grandiose correspond à la cohorte des personnes nées entre 1905 et 1925.
La Génération silencieuse correspond à la cohorte des personnes nées entre 1925 et 1945.
Elle est encore marquée par le post-modernisme, malgré un retour à une narration souvent plus linéaire. Aujourd'hui, qu'il s'agisse de Paul Auster, Jonathan Frazen, Giannina Braschi, Colson Whitehead, ou de Cormac McCarthy (La Route), ou encore de Bret Easton Ellis, la condition humaine est une question centrale dans la littérature du XXIe siècle[8].
Pour le siècle courant, quelques noms :
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