Pont-à-Mousson
commune française du département de Meurthe-et-Moselle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Pont-à-Mousson [pɔ̃tamusɔ̃][2] est une commune du Nord-Est de la France, en Meurthe-et-Moselle, dans la région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Mussipontains.
Tour à tour place forte, ville avancée ou pays frontière, Pont-à-Mousson a souvent eu à souffrir des rigueurs de la guerre.
Pont-à-Mousson est située au cœur de la Lorraine et du département de Meurthe-et-Moselle, à mi-chemin entre Nancy et Metz, au pied de la colline de Mousson (382 mètres), ancienne place forte des comtes puis ducs de Bar. La ville est située de part-et-d'autre de la Moselle.
Commune située dans une zone 1 de sismicité très faible[3].
La commune est dans le bassin versant du Rhin, au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Moselle, la Moselle canalisée, le ruisseau de Grand Rupt, le ruisseau d'Esche et le ruisseau la Morte[4],[5],[Carte 1].
La Moselle, d'une longueur totale de 560 kilomètres dont 314 kilomètres en France, prend sa source dans le massif des Vosges au col de Bussang et se jette dans le Rhin à Coblence en Allemagne[6].
La Moselle canalisée est un canal, chenal non navigable de 135 km qui relie la commune de Dieulouard à celle de Kœnigsmacker où il se jette dans la Moselle[7].
L'Esch, d'une longueur de 46 km, prend sa source dans la commune de Geville et se jette dans la Moselle à Blénod-lès-Pont-à-Mousson, après avoir traversé 19 communes[8].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Rupt de Mad, Esch, Trey ». Ce document de planification concerne les bassins versants du Rupt de Mad, de l’Esch et du Trey. Le périmètre a été arrêté le 2 juin 2014, la commission locale de l'eau (CLE) a été créée le , puis modifiée le 0. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Parc naturel régional de Lorraine[9].
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[10]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[11].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 771 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nonsard », sur la commune de Nonsard-Lamarche à 22 km à vol d'oiseau[12], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 690,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17 °C, atteinte le [Note 2],[13],[14].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[15]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[16].
Pont-à-Mousson est limitrophe de dix communes, toutes situées en Meurthe-et-Moselle et réparties géographiquement de la manière suivante :
Norroy-lès-Pont-à-Mousson | Vandières / Champey-sur-Moselle | Lesménils | ||
Maidières / Montauville | N | Mousson | ||
O Pont-à-Mousson E | ||||
S | ||||
Jezainville | Blénod-lès-Pont-à-Mousson | Atton |
Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :
La commune est desservie par de nombreuses voies de communications :
À la fois routières, autoroutière (autoroute A313),
Voie ferroviaire par :
Voie fluviale sur (la Moselle) :
Au , Pont-à-Mousson est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[18]. Elle appartient à l'unité urbaine de Pont-à-Mousson[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant six communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[19],[20]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pont-à-Mousson, dont elle est la commune-centre[Note 5],[20]. Cette aire, qui regroupe 16 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[21],[22].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (36,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (43,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (22,7 %), forêts (20,9 %), prairies (19,9 %), eaux continentales[Note 6] (17,1 %), cultures permanentes (5,8 %), terres arables (5,3 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), mines, décharges et chantiers (1,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,3 %)[23]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le nom de la ville traduit les origines de celle-ci : un pont jeté dès le XIe siècle sur la Moselle au pied du château de Mousson, berceau des comtes de Bar.
On a retrouvé, dans les dragages réguliers de la Moselle, des objets témoignant d'une occupation des rives du site, bien avant la fondation de la ville proprement dite : poignards, lances, débris de colliers à pendentif, de facture typique de la culture de Hallstatt[26].
Dans l'Antiquité gallo-romaine, la région est à la frontière entre les tribus des Leuques au Sud et des Médiomatrices au Nord. La principale voie commerciale entre ces deux peuplades ne passe pas par le site actuel de Pont-à-Mousson. La voie romaine franchit la Moselle au moyen d'une passerelle, un peu plus au sud, au niveau de Dieulouard (à l’époque appelé Scarpone). L'itinéraire d'Antonin fait mention de cette étape.
Ce premier pont en petit appareil, à pilier central en calcaire, disparaît à une date indéterminée ; ses fondations ne seront retrouvées que lors de fouilles ultérieures, au début du XXe siècle[27]. C'est la disparition de ce point de passage qui motivera la construction d'un autre pont plus en aval, et donc la fondation de Pont-à-Mousson.
Au début de la dynastie des julio-claudiens, l'exploitation de carrières de pierre, sous la supervision des légionnaires Romains de la légion X Gemina, est attestée par une inscription latine. Ces carrières étaient situées entre la cité nouvellement fondée de Scarpone et le site actuel de Pont-à-Mousson[28].
Les comtes de Bar qui, aux XIIe et XIIIe siècles, ne possèdent que peu de territoires autour de Mousson, se mettent rapidement, au cours du XIIIe siècle, en possession du pont sur la Moselle[29].
Ce lieu de passage sur la rivière, l’un des rares entre la principauté épiscopale de Toul, Nancy capitale des ducs de Lorraine et la principauté épiscopale de Metz, voit se développer un début d'agglomération relativement modeste. Vers 1217 une maison-Dieu, confiée à l'ordre des Antonistes, est installée sur la rive droite sous le nom de « la ville du pont Saint-Antoine ».
Du point de vue du droit, les habitants de cette première agglomération forment une centena, une juridiction originale Lorraine que l'on pense héritée des centaines, les subdivisions des comtés de l'Empire carolingien. C'est également le cas des habitants de Blénod, Xon et Héminville. Le centenier est alors en théorie le seul à pouvoir exercer la justice criminelle sur le territoire du centena[30].
La présence voisine du château de Mousson a alors une forte influence sur la toponymie locale ; la première mention du pont, sous l'appellation de "pont à Mousson", apparaît en 1230, de même que les documents d'époques présentent par ailleurs le village proche de Maidières comme "Maidières sous Mousson", Madieras subtus Montionem[31].
Ce n'est qu'à partir du règne du comte Thiébaut II de Bar que la ville va véritablement prendre son essor. En effet, ce dernier fonde sur la rive droite, le , la ville-neuve de Pont-à-Mousson[29], affranchissant la ville sur le modèle de la loi de Beaumont[32]. L'absence de taxes attire une large population et la démographie progresse fortement.
Pont-à-Mousson allait, dès lors, prendre une place majeure dans les possessions des comtes, puis ducs de Bar. Effectivement, la ville, qui s'entoure de remparts, devient l'une des principales places commerciales du Barrois[33].
La ville comprenait quatre paroisses : Sainte-Croix, Saint-Laurent et Saint-Jean sur la rive gauche, (diocèse de Toul) et Saint-Martin sur la rive droite (diocèse de Metz). Elle avait à sa tête un maire, sept échevins et quarante jurés.
En mars 1354, l’empereur Charles IV érigea la seigneurie de Pont-à-Mousson en marquisat au profit de Robert Ier de Bar[34]. Celui-ci fait construire une "maison-forte" en 1358.
Le même empereur Charles IV élève encore, en 1372, la ville au rang de cité. Élévation honorifique, qui modifie le titre des officiers municipaux et change le nom des portes de la ville[33].
La maison-forte, ou hôtel ducal, sera rebâtie entre 1395 et 1398 sous la houlette du maître d'œuvre Jennin Callicans ; véritable maison de luxe, elle peut accueillir toute la cour ducale.
La mise au tombeau, d'inspiration Bourguignonne et exposée aujourd'hui dans l'Eglise Saint-Martin, date du début du XVe siècle ; elle est en tout cas estimée antérieure à 1433[35].
Pont-à-Mousson est ensuite donné en apanage à divers princes de la maison de Bar, suivie par la maison d’Anjou (qui hérite du Barrois en 1430), puis par la maison de Lorraine (qui hérite du Barrois en 1480). À cette date, Duché de Bar et duché de Lorraine sont gouvernés par le même souverain jusqu'à leur annexion par la France en 1766 et le titre de marquis de Pont est parfois concédé au prince héréditaire de Lorraine, fils aîné du duc et héritier du duché.
Dans les textes d'époque, jusqu'au XVe siècle, les habitants plébéiens de Pont-à-Mousson sont désignés comme "les hommes de la centaine" (par opposition aux bourgeois de la ville-neuve) et sont assortis de diverses servitudes. Le duc René II les affranchit en 1497, date à partir de laquelle tous les habitants de la cité ont les mêmes statuts.
La femme de René II, Philippe de Gueldre, fonde à Pont-à-Mousson le couvent des clarisses et s'y éteint en 1547.
En 1572, le duc de Lorraine Charles III et son cousin, le cardinal Charles de Lorraine y fondent une université. Université confiée aux jésuites par le pape Grégoire XIII dans la bulle in supereminenti[36]. Aux portes de l’Allemagne protestante, encore terre d’Empire en passe de basculer dans le giron français, le pays mussipontain et le duché de Lorraine en général prenaient ainsi position dans les guerres de religion et la contre-réforme. C'est une création tridentine qui s'inscrit dans le projet du Saint-Siège de créer une « dorsale catholique » dans les pays d'« entre-deux » (axe lotharingien)[37].
Au XVIIe siècle, l’université de Pont-à-Mousson se développe rapidement pour compter jusqu’à 2 100 étudiants[38]. Cette université comptait quatre facultés : théologie, arts, droit et médecine. Des étudiants venus de toute l’Europe occidentale et centrale viennent y parfaire leurs études[38]. Une rivalité oppose alors la rive droite (quartier Saint-Martin sous la houlette des jésuites) à la rive gauche (quartier Saint-Laurent réputé plus « chahuteur »). Ces divergences atteignent leur paroxysme lors de la violente querelle des imprimeurs, visant à savoir s’il fallait dire « Ponti Mussoni » ou « Mussiponti ». C’est cette dernière qui triompha, et les habitants du Pont sont désormais appelés les Mussipontains.
En 1626, sous l'égide de la comtesse-douairière de Haraucourt est fondé sans difficultés particulières le premier couvent de l'ordre de la Visitation des Duchés. La mère Jeanne de Chantal vient en personne visiter cette nouvelle fondation et confie la vie spirituelle de ses filles au père Pierre Fourier, curé de Mattaincourt, et ancien élève de l'université mussipontaine, curé réputé pour la sainteté de sa vie.
En 1642, la ville est prise par les troupes françaises.
La Lorraine et le Barrois devenus français, la guerre de Trente Ans ayant atteint gravement la prospérité de la ville et celle de l'Université, cette dernière est transférée en 1768 par Louis XV à Nancy au grand dam des Mussipontains. La ville ne conserve alors qu’un collège et une École royale militaire de renom, créée par Louis XVI.
Pont-à-Mousson continue cependant de rayonner dans les arts à travers une imagerie réputée[39] qui rivalise longtemps avec celle d'Épinal. Une fabrique de papier mâché contribue également au développement culturel de la cité[40].
La ville fait partie du bailliage de Bar-le-duc[41], lors du rassemblement des états-généraux de 1789. Le comité local, la commune et la société populaire et républicaine de Pont-à-Mousson soutiennent alors énergiquement les événements parisiens lors de la Révolution Française[42].
La commune est chef-lieu de district de 1790 à 1795. Un premier bataillon de volontaires quitte la ville en 1791[43]. Le 6 juin 1794, les administrateurs de la commune indiquent que la vente des biens des émigrés sur leur territoire se monte à plus de 452 000 livres, contre une estimation initiale de 214 000 livres[44].
La ville donne à l'épopée napoléonienne plusieurs noms célèbres. Le maréchal Duroc, grand maréchal du palais sous le Premier Empire, est né à Pont-à-Mousson en 1772. Il y fait d'ailleurs ses classes à l'École royale militaire, avant d'entrer à l'école d'artillerie de Châlons. Le général Fabvier est lui aussi né à Pont-à-Mousson et deviendra un héros des guerres d'indépendance de la Grèce.
La ville est occupée par les coalisés en 1814 et 1815[45],[46],[47].
Pont-à-Mousson, comme bien d'autres villes de France, abritait une communauté juive locale, qui se reflétait alors dans la toponymie avec la "rue de la poterne des Juifs". Le statut des Juifs n'est plus distinct des autres citoyens depuis Napoléon. La synagogue de Pont-à-Mousson est construite en 1830. Il ne subsiste plus aujourd'hui, dans le paysage urbain, que l'ancienne synagogue (privée, désaffectée, non visitable) et le cimetière juif (privé).
Pont-à-Mousson bénéficie de sa propre imagerie, fondée en 1848 par Élie Haguenthal.
L'arrivée du chemin de fer en 1850 et la découverte du minerai de fer en 1856 favorisent l'expansion de la ville. La création de la société Anonyme des Hauts-Fourneaux et Fonderies de Pont-à-Mousson profite aussi bien du réseau ferré que de la voie fluviale toute proche. L'industrie sidérurgique permet à la ville de bénéficier d'un développement sans précédent.
Le , durant la guerre de 1870, la ville est le théâtre de sévères combats de rue entre un détachement prussien et deux escadrons du 1er chasseurs d'Afrique[48],[49].
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, l'abbaye des Prémontrés sert d'hôpital. La ville est temporairement reliée à Remilly par une ligne de chemin de fer, construite en un mois par l'armée allemande, pour raccourcir ses lignes logistiques ; cette voie ferrée sera démantelée après la guerre[50].
Le traité de Francfort fait de Pont-à-Mousson une ville frontière qui va désormais jouer un rôle militaire et voir ses casernes se peupler de hussards, de dragons, de chasseurs à pied et verra passer les lieutenants Charles de Foucauld et de Lattre de Tassigny.
La prospérité de la ville et le maintien de sa démographie face aux aires proches s'explique à la fois par la barrière frontalière (Metz est désormais allemande), par le maintien d'une garnison militaire et par le dynamisme de l'industrie locale. La population s'accroit de moitié entre 1870 et 1900.
Le quartier de Boozville est créé vers 1870, à l'emplacement d'un ancien casernement prussien. Les bâtiments sont d'abord loués aux ouvriers immigrés de la Lorraine occupée. Il est au fur et à mesure transformé et des maisons de plain-pied, en bandes parallèles, sont construites jusque dans les années 1930.
En 1887, la fonderie de Pont-à-Mousson se fait reconnaître un droit à la vent de 50 % des canalisations en France ; le rétablissement de la libre-concurrence en 1894 lui permet de s'arroger davantage de parts de marché encore, soit 82 % des tonnages expédiés dans l'hexagone. En 1907, face à la concurrence internationale et à la crise des ventes (le marché français est devenu dépressif à partir de 1898), les fonderies commencent à exporter leurs productions[51].
L'abbaye des Prémontrés devient propriété de la commune en 1906.
En 1910, la première équipe féminine de football en France a vu le jour à l’École supérieure pour jeunes filles de Pont-à-Mousson[52].
Pont-à-Mousson et sa région furent le lieu de redoutables et tragiques combats durant la Première Guerre mondiale. Lors des bombardements de la ville par les Allemands, la population intra-muros descend à moins de cinquante habitants, la plupart des citadins préférant se mettre hors de portée des batteries impériales. Les artilleurs allemands, postés depuis les hauteurs de Bouxières-sous-Froidmont, donnent du canon grâce aux indications d'un ballon observateur surplombant la vallée.
Par la suite, le front se déplace plus à l'ouest. Les combats et batailles du Bois-le-Prêtre, de la Croix des Carmes, du signal de Xon, du Grand-Couronné, de la Haute Meurthe évoquent les terribles batailles entre soldats français et allemands. Le cimetière du Pétan nous rappelle le prix payé par les belligérants durant cette guerre.
La ville reçoit de la main du président Raymond Poincaré, en 1921, la Croix de guerre 1914-1918 avec palme et peu après, du député Désiré Ferry, la croix de la Légion d'honneur. L'association « Les loups du Bois-le-Prêtre » maintient le souvenir des combats de la région de Pont-à-Mousson, et au Bois-le-Prêtre en particulier. Le nouveau monument de la Croix des Carmes conserve dans le béton les fragments en bois de l'ancienne croix.
Le kiosque qui trônait au centre de la place Duroc avant-guerre est remplacé par la fontaine actuelle, qui participe au cachet de ce lieu central de la ville. La fontaine est dédiée aux sacrifices des ambulanciers Américains pendant la Grande Guerre.
La ville profite largement de la prospérité de l'entreprise Pont-à-Mousson Saint-Gobain, qui exporte dès les débuts de son existence, mais dont la croissance s'étend au fil des années, jusqu'à former un vaste empire industriel, notamment en Amérique du Sud[53].
La ville est titulaire de la Croix de guerre de 1939-1945 avec étoile d’argent. Pont-à-Mousson est gravement endommagée en 1944, avant d’être libérée par la 80e division américaine, de la troisième armée du général Patton, aidée par une résistance locale active.
Le second conflit mondial voit la ville essuyer de nouvelles mises à mal de son patrimoine, telles la destruction de la chapelle Jeanne d'Arc à Mousson soufflée par les bombardements américains, mais aussi l'incendie de la bibliothèque des Prémontrés, qui comportait encore de nombreux ouvrages reliés.
Le pont est démoli par les Allemands en 1940, remplacé par une passerelle qui sera ensuite dynamitée en 1944. La ville est dotée d'une kommandantur. Les Mussipontains Juifs seront en grande partie déportés, la plupart n'en reviendront pas.
La bataille de Pont-à-Mousson est amorcée en diversion pour permettre la libération de Nancy. Les Américains sont à Dieulouard autour du 10 septembre, mais se heurtent à une résistance acharnée, au-delà de leurs estimations. Pont-à-Mousson est un secteur mineur pour le commandement allié, mais la Wehrmacht considère ce point de passage comme stratégique, en prélude aux affrontements de Metz, qui a été déclarée reichsfortress le 2 septembre ; les troupes allemandes font donc tout pour ralentir l'avance des alliés et ainsi permettre à la garnison messine de fortifier ses défenses.
La ville de Pont-à-Mousson est reprise péniblement par les américains de l'armée Patton, durant tout le mois de septembre 1944. Le quartier Ouest est évacué par l'occupant, mais les troupes alliées mettront plusieurs semaines à prendre pied sur la rive Est. Un tireur embusqué dans les tours de l'église Saint-Martin vise les troupes alliées.
Une première traversée de la Moselle, au niveau de l'île d'Esch, est repoussé à la suite d'un malencontreux bombardement ami. Le général Edmund Searby est tué sur la colline de Mousson le 14 septembre[54]. La date officielle retenue pour la libération de Pont-à-Mousson est le 17 septembre, mais les combats durent encore plusieurs jours.
Pour ne rien arranger, l'avancée des alliés sera encore ralentie par des inondations en octobre 1944[55].
Six habitants ont été admis parmi les 4281 Justes parmi les nations de France[56] pour avoir sauvé des personnes juives persécutées par le régime nazi et le gouvernement de Vichy :
À la suite de la guerre, des baraquements sont élevés place Duroc pour permettre à la ville de retrouver une activité commerciale. Certaines de ces "baraques" seront encore en usage 1955.
En 1947, de graves crues inondent complètement la ville, tout comme de nombreuses autres communes le long de la Moselle[63]. Les fondations de la reconstruction du pont et la passerelle provisoire sont emportés. Pendant plusieurs jours, les habitants se déplacent en barque dans les rues de Pont-à-Mousson[64].
Le pont de la ville est reconstruit en 1949 par l'architecte Paul Gélot, qui lui laisse son nom[65].
Un pont supplémentaire, dit "le nouveau pont", situé en aval de la ville, offre un deuxième point de passage sur la Moselle. Ce long viaduc est inauguré le 31 janvier 1986[66].
En 2011, la ville célèbre, par de multiples manifestations et expositions, ses 750 années d'existence officielle[67].
Le lycée Bardot ferme ses portes en 2016[68]. Il a été un temps envisagé d'ouvrir une école d'esport entre ses murs, décision qui a été confirmée en 2019[69].
Pont-à-Mousson est chef-lieu du canton du même nom, formé également par les communes de Atton, Autreville-sur-Moselle, Belleville, Bezaumont, Bouxières-sous-Froidmont, Champey-sur-Moselle, Landremont, Lesménils, Loisy, Millery, Morville-sur-Seille, Mousson, Port-sur-Seille, Sainte-Geneviève, Ville-au-Val et Vittonville.
En 2017 à Pont-à-Mousson, lors du deuxième tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron (En Marche!) arrive en tête avec 60,02 % des voix, devant Marine Le Pen (FN) qui comptabilise 39,98 % des suffrages.
Au total, 5,41 % des votants ont voté blanc[70].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Maires avant 1945
| ||||
29 avril 1945 | 12 mars 1951 | Paul François | Directeur honoraire d'école
Décédé subitement en cours de mandat à l'âge de 72 ans. | |
22 mars 1951 | 29 novembre 1963 | Gaston Laurent | Dessinateur aux ponts et chaussées,
Ingénieur aux mines de Saizerais | |
29 novembre 1963 | mars 1989 | Bernard Guy | CNI | Huissier de justice, chevalier de la Légion d'Honneur,
Conseiller général du canton de Pont-à-Mousson (1985-1992) |
mars 1989 | juin 1995 | Yvon Tondon | PS | Ouvrier Conseiller général du canton de Pont-à-Mousson (1976-1982) Député (1978-1986) |
juin 1995 | juin 2009 | Henry Lemoine | UMP | Conseiller général du canton de Pont-à-Mousson (1998-2004) Réélection invalidée[71] |
juin 2009 | juin 2010 | Jacques Choquenet | UMP | |
juin 2010 | En cours (au 26 mai 2020) |
Henry Lemoine[72],[73] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
LR | Ancien cadre |
En 2021, le budget de la commune était constitué ainsi[74] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2020 : médiane en 2020 du revenu disponible, par unité de consommation : 20 830 €[75].
La ville de Pont-à-Mousson est jumelée à Landstuhl (Allemagne) depuis le [76].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[77],[Note 7].
En 2021, la commune comptait 14 338 habitants[Note 8], en évolution de −3,78 % par rapport à 2015 (Meurthe-et-Moselle : −0,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La ville de Pont-à-Mousson a accueilli au fil des âges de nombreuses institutions éducatives.
De nombreuses manifestations sont organisées régulièrement[80],[81]. Aux programmations ponctuelles s'ajoutent des événements et festivals récurrents :
Professionnels et établissements de santé[88] :
La ville a accueilli les championnats de France de karaté minimes les 19 et .
Le club de rugby de Pont-à-Mousson a fêté ses 50 ans en 2015.
Le Judo Sporting Club de Pont-à-Mousson a, depuis quelques années, la chance d'accueillir en début d'année des judokates cubaines ayant des palmarès remplis au niveau mondial et olympique.
L’usine de Pont-à-Mousson, fondée en 1856, a été rapidement dotée de deux hauts fourneaux (1857 et 1858) marchant tantôt au bois, tantôt au coke. Deux autres hauts fourneaux complètent ce premier ensemble fin 1861 et sans doute en 1867 avec des productions faibles de l’ordre de cinq à six tonnes par jour et par haut-fourneau.
En 1869, la production est de 24 000 tonnes de fonte brute et de 7 000 tonnes de moulées. En 1894, cinq hauts fourneaux sont à feu, et ce jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale. L’usine est alors gravement endommagée puis redémarre progressivement, l’un des hauts fourneaux étant remis à feu en présence de Raymond Poincaré. Entre et , les monte-charges des hauts fourneaux sont remplacés par des transporteurs aériens.
L’usine compte cinq hauts fourneaux avant et après la Seconde Guerre mondiale, et ce jusqu’en 1964, où elle n’a plus alors que quatre hauts fourneaux. En 2018, l'usine possède trois hauts fourneaux, ils fonctionnent à tours de rôle en fonction de la demande et seuls deux hauts fourneaux fonctionnent en même temps.
L'usine sidérurgique de Pont-à-Mousson, maintenant dans l’activité Saint-Gobain Canalisations, filiale de Saint-Gobain, fabrique des canalisations en Fonte ductile qui équipent de nombreux réseaux d’eau, notamment d’égouts en France. Elle est célèbre pour ses plaques d’égout retrouvables partout dans le monde, qui ne représentent pourtant qu’une petite partie de sa production.
Blason | De gueules au pont de trois arches d’argent flanqué de deux tours crénelées couvertes du même, le tout posé sur des ondes de sinople mouvant de la pointe et surmonté d’un écusson d’azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d’or, chargé de deux bars adossés du même brochant sur le tout et d’une bordure aussi d’or. |
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Détails | Le pont fait référence à celui sur la Moselle — qui a donné son nom à la ville et qui est à l’origine de son développement — et l’écu est celui des comtes de Bar qui furent aussi seigneurs de Mousson, puis marquis de Pont-à-Mousson. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
La ville est citée dans la chanson Sans ma barbe de François Corbier[105] ainsi que dans le film Flyboys de Tony Bill.
Jean-Pierre François, joueur de l'AS Saint-Étienne puis chanteur dans les années 1980, a également interprété une chanson nommée Pont-à-Mousson en référence à sa ville de naissance, évoquant notamment le passé sidérurgique et l'usine Saint Gobain PaM avec "les fumées du soir", ainsi que cette mêmes usine et le lycée dans sa tirade "brûler l'usine ou l'école".
La série télévisée Sambre utilise les locaux de l'ancien lycée Bardot pour tourner les scènes du commissariat[106].
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