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reporter français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Paul Moreira est un journaliste, reporter, réalisateur, producteur et écrivain français. Il réalise des films pour différentes chaînes télévisées, puis contribue à la création du Vrai Journal, puis des émissions documentaires 90 minutes et Lundi Investigation, sur la chaîne Canal+, et en 2009 de Cash investigation sur France 2. Fondateur de l'agence de presse et société de production audio-visuelle Premières Lignes, il est engagé dans la défense de la liberté de la presse, notamment via Reporters sans frontières, dont il est le vice-président à partir de .
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Paul Moreira naît au Portugal en 1961, pays qu'il quitte avec ses parents avant ses trois ans[1].
En 1985, il commence sa carrière de journaliste à Radio France internationale. En 1986, il intègre l'équipe de l'émission Droit de réponse de Michel Polac, sur TF1. À l'arrêt de l'émission en 1987, il rejoint la rédaction de l'hebdomadaire Politis, pour lequel il travaille jusqu'en 1990. En 1991, il réalise son premier documentaire, Le Mouve, sur le mouvement hip-hop, qui est diffusé sur FR3. Il est grand reporter free-lance jusqu'en 1995[2],[3].
En 1995, il devient reporter pour différentes agences et chaînes télévisuelles : l'agence CAPA où il réalise des films pour Envoyé spécial sur France 2, M6 (Zone interdite), Canal+. En 1997, il participe à la création de la rédaction du Vrai Journal, l'émission présentée par Karl Zéro sur Canal+, puis en est le rédacteur en chef en 1998[4],[5].
En 1999, il quitte CAPA et intègre Canal+ pour créer, sur demande du directeur des programmes Alain De Greef[6], l'émission 90 Minutes où il est nommé directeur adjoint de l'information.
En 2006, il quitte Canal+ et fonde Premières Lignes Télévision, agence de presse indépendante et société de production. Celle-ci produit des films pour diverses chaînes : Canal+, Arte, France Télévisions. Les documentaires, qui portent souvent sur des zones de conflit (Irak, Afghanistan, Somalie, Palestine, Égypte, Syrie), sont diffusés dans la plupart des pays européens, en Australie, au Japon, au Canada, en Russie. En 2009, Luc Hermann rejoint l’agence et la développe en constituant une équipe de journalistes d’investigation et de réalisateurs indépendants.
En 2020, deux de ses collègues, employés de Premières Lignes sont attaqués à l'arme blanche par un islamiste pakistanais. L'attaque se produit devant ses locaux sis rue Nicolas-Appert, à l'ancienne adresse du journal Charlie Hebdo[7].
En 1999, Paul Moreira crée le magazine 90 Minutes sur Canal+. En 2003, il crée une case hebdomadaire consacrée au documentaire d’enquête avec Émilie Raffoul-Rouleau, Lundi Investigation.
En 2002, Moreira et Philippe Lobjois diffusent une enquête sur un réseau de trafic d'armes entre la Croatie et la France. Il est dirigé par Claude Hermant, un militant d'extrême droite du nord de la France. La police et la justice ne donneront pas suite à ces révélations. 13 ans plus tard, c'est le même réseau, dirigé par Claude Hermant qui vend des armes à Amedy Coulibaly, le tueur de l'État islamique, responsable de l'attaque contre l'Hyper-marché Casher, le 9 janvier 2015[8].
En novembre 2004, deux enquêtes sur la reprise de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire, Côte d'Ivoire : le crépuscule des Français[9] et Côte d'Ivoire : quatre jours de feu[10], suscitent des controverses sur l'intervention de l'armée française durant les journées du 6 au , durant lesquelles des manifestations antifrançaises furent réprimées par les militaires français[11]. Des images exclusives tournées par l'équipe présente sur place montrent que l'armée a ouvert le feu sur des civils désarmés qui manifestaient[12].
En décembre 2004, après que les images de Canal+ forcent le ministère de la Défense à reconnaître la responsabilité de l'armée française dans une « vingtaine de morts » civiles, les groupes parlementaires communistes et socialistes déposent une demande de commission d'enquête parlementaire[13]. En 2017, Jean-Baptiste Rivoire, ancien rédacteur en chef à Canal+, révélera que les deux enquêtes de 90 Minutes sur la répression en Côte d'Ivoire provoqueront un conflit avec la direction, des tentatives de censures, la mise sous contrôle de Paul Moreira[14] puis la fin de l'émission[15].
En 2006, la direction de Canal+ met fin à l'émission 90 Minutes : ce geste serait issu d'un conflit interne ou d'une pression politique à l'approche de la campagne présidentielle française de 2007, ou d'un amollissement de l'émission par rapport à Lundi Investigation[16]. Une pétition de protestation est aussitôt lancée sur le site du Nouvel Observateur, et recueille 10 000 signatures[17].
En 2010, Paul Moreira part clandestinement au Myanmar (ex-Birmanie). Le pays est dirigé par une junte de généraux qui tient la population sous une surveillance électronique étroite[réf. nécessaire]. Lors d'un reportage en caméra cachée, Moreira révèle que la filiale chinoise d'Alcatel équipe la dictature. La présence dans le pays d'Alcatel était jusqu'alors secrète[18],[19] et n'apparaissait pas sur leur site internet. A la suite de ces révélations, plusieurs associations comme Reporters sans frontières ou Sherpa interpellent Alcatel dans une lettre ouverte : « S'il ne fait aucun doute au vu des diverses arrestations et condamnations lourdes de bloggeurs que la junte s'adonne d'ores et déjà au contrôle de l'internet, il ne peut être contesté que l'installation de vos techniques permettront un filtrage, une surveillance et une censure plus efficace et plus dure. Nous vous rappelons que, comme vous l'indiquez sur votre propre site internet, vous avez fourni aux autorités chinoises un Lawful Interception Integrated, un système d'interception intégré qui permet l'écoute et la surveillance de toutes les communications électroniques[20]. »
En 2011, à l’initiative d’Élise Lucet et de Laurent Richard, l’agence Premières Lignes lance le magazine Cash investigation pour France 2 qui rencontre un succès immédiat et une audience record.[réf. nécessaire]
La même année, Moreira réalise avec Luc Hermann un documentaire d'investigation sur le groupe Wikileaks. Grâce à un accès privilégié à Julian Assange, il peut suivre l'impact considérable des documents sur la guerre en Irak.
Le film est d'abord diffusé sur Arte en format court sous le titre Wikileaks, la guerre contre le secret puis sur La Chaîne parlementaire en format long sous le titre Wikileaks, enquête sur un contre-pouvoir. La version internationale Wikileaks: war, lies and videotape est diffusée dans de nombreux pays[réf. nécessaire].
En novembre 2011, il pénètre clandestinement en Syrie dans la région d'Idlib. Avec le cameraman Pedro Brito da Fonseca, il filme un groupe de l'Armée syrienne libre. Il ramène des images exclusives de manifestations et de combats[21]. Il accompagne un groupe de résistants armés qui font face à l'armée syrienne[22]. Six ans plus tard, il retrouvera Ali, le chef de ce groupe, vaincu par les groupes islamistes, il est réfugié en Turquie. Il en fera un film : La révolution confisquée, sur l'échec des révolutionnaires de la première heure[23].
Paul Moreira et Luc Hermann sont aussi à l'initiative de « Liberté d'informer, pour un accès plus libre à l'information », une campagne pour un Freedom of Information Act français. Une pétition, lancée en , a recueilli finalement près de 6 000 signatures ; les promoteurs du texte ont également tenu un colloque à l'Assemblée nationale devant des parlementaires, journalistes, avocats et représentants d'associations sur le thème « L’abus de secret administratif, un mal français »[24]. En 2014, Moreira est notamment entendu par la Mission d'information du Sénat concernant la commission d’accès aux documents administratifs[25], chargée de permettre l'accès à ce genre de documents[24].
En 2014, à l’initiative de Moreira, le FIGRA et Amnesty International France lancent le premier Prix de l’impact, récompensant un film pour ses effets concrets sur la société civile. Celui-ci est remis au documentaire Escadrons de la mort : l’école française, de Marie-Monique Robin, par le jury présidé par Moreira[26].
En 2015, Moreira co-dirige avec Fabrice Arfi de Mediapart la publication du collectif Informer n’est pas un délit, paru aux éditions Calmann-Lévy[27],[28]. L'ouvrage obtient le prix des Assises du journalisme en [29].
Le , Canal+ diffuse Danse avec le FN, un documentaire dans lequel Paul Moreira suit pendant un an de nouveaux électeurs du Front national[30].
Il est nommé en juillet de la même année vice-président de Reporters sans frontières[31].
Avant et après sa diffusion sur Canal+ le , le film déclenche débats et polémiques. Après avoir été saisi, le Conseil supérieur de l'audiovisuel conclut que « la diversité des points de vue [est] assurée, compte tenu du large choix des intervenants […] en conséquence aucun manquement lié à ce reportage n'a été relevé[32]. » Des journalistes critiquent le film pour l'importance exagérée apportée au rôle joué par l'extrême droite ukrainienne et l'accuse d'omettre l'agression de la Russie avalisant ainsi les thèses russes, ce que Moreira dément dans un droit de réponse[33],[34]. En revanche, d'autres spécialistes et journalistes considèrent que ces critiques ne sont pas justifiées et que le reportage met l'accent sur un aspect de la situation politique en Ukraine qui est méconnu en France[35],[36]. La journaliste indépendante Anna Chesanovska, autrice d'un billet du collectif Comité Ukraine accusant le film de détourner les interviews, est condamnée en appel pour diffamation[37].
Le film reçoit la mention spéciale au prix Europa 2016 de Berlin[38] ainsi que le premier prix des moyen-métrages internationaux au 6e festival du cinéma politique de Buenos Aires[39].
En mars 2018, Arte diffuse en prime time une enquête de Paul Moreira : Guerre de l'info : au cœur de la machine russe. Le journaliste établit l’existence de deux rencontres officieuses entre Vladimir Poutine et Marine Le Pen et des révélations sur le financement du Front national par un banquier russe [40]. Pour la première fois, l’homme qui a négocié ces prêts russes, le député européen Jean-Luc Schaffhauser, parle[41]. Paul Moreira expose comment la « machine de propagande » russe s’est mise au service de la campagne de Marine Le Pen en France et est aussi active aux États-Unis et en Allemagne[42].
Le , Envoyé spécial diffuse une enquête de Paul Moreira et Édouard Perrin sur Steve Bannon, ancien dirigeant de Cambridge Analytica et conseiller proche de Donald Trump[43]. Celle-ci va déclencher une polémique qui va occuper une partie de la campagne européenne[source insuffisante][44].
Le film révèle, grâce à une collaboration avec la réalisatrice américaine Alison Klayman, qu'il existe des discussions sur le financement du Rassemblement national (RN) entre Steve Bannon et la direction du RN, notamment Jérôme Rivière et Louis Aliot[45]. Le film suscite une réaction très vive d'un groupe d'hommes politiques français qui demandent une enquête parlementaire sur les liens entre Steve Bannon et le Rassemblement national[46]. Il apparait dans le film que Jérôme Rivière propose à Steve Bannon de participer à des réunions secrètes de hauts fonctionnaires anonymes, proches du Rassemblement national[47].
Marine Le Pen, dirigeante du RN, nie l'existence de financements venant des États-Unis mais reconnait des discussions[48]. À la suite de la polémique créée, le Conseil supérieur de l'audiovisuel décide d'imputer au Rassemblement national le temps de parole de Steve Bannon pendant la campagne européenne[49].
En 2020, il réalise pour la plateforme Netflix un portrait de Mayo Zambada, chef du cartel de Sinaloa[50]. Celui-ci s'insère dans une série, World's Most Wanted (en) proposée par Jérôme Fritel et Thomas Zribi[51]. Cette coproduction avec Nova rencontre un succès inattendu aux États-Unis[52].
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