Elle va du no2 de la Grand'Rue au quai Turckheim[1]. La rue du Bain-aux-Plantes la rejoint depuis l'est.
Elle honore Adolphe Seyboth (1848-1907) un érudit alsacien et historien de la ville de Strasbourg.
L'ancienne rue est parallèle au canal du Faux-Rempart, entre la Grand-Rue et le péage de la Bruche (Wasserzoll, devenu quai de la Bruche). L'arrière des maisons qui la longent à l’ouest donne alors sur le canal puis, à partir de 1833, sur le quai Turckheim, aménagé à ce moment-là entre la Grand-Rue et la tour du Bourreau (Henckersthurn[2]), l'une des tours des Ponts couverts.
Au fil des siècles, la rue porte ainsi successivement différents noms, en allemand ou en français: Bieckergasse (1286), Bieggergasse (1349), Bueckergasse (1587), Pickergasse (1681), Bickergasse (1708), Biegergasse (1756), Büchergasse ou Pickergasse (1764), rue des Livres (1765, 1803), rue du Bourreau (1790), Springbrunnengasse (1793), rue Ça ira (1793), rue du Glaive (1794), rue de la Fontaine (1795, 1849, 1870), Büchergasse (1872, 1940), rue Adolphe Seyboth (1919, 1945[1]).
Les premières appellations semblent faire référence à une famille qui possédait le no14 (Bickerhof). Bicker ou Picker se corrompt en Bücher, traduit par «livres». Après la Révolution, c'est l'auberge «À la Fontaine d'Or» (Zum goldenen Springbrunnen) du no2 qui lui vaut sa nouvelle dénomination, «rue de la Fontaine». Depuis 1919, son nom rend hommage à Adolphe Seyboth (1848-1907), juriste et historien de la ville de Strasbourg[3], qui y possédait les nos2 et 4[2].
Des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, ont été mises en place par la municipalité à partir de 1995[4]. C'est le cas de la Büechergass.
Côté pair
La plupart des édifices porteurs de numéros pairs sont de conception relativement récente.
En 1538, le Bickerhof, ce grand immeuble situé au milieu de la rue auquel la rue doit sa première appellation, est vendu par l'Hospice des pauvres voyageurs (Elendenherberg) à l'aumônerie de Saint-Marc qui y installe un hôpital «pour les teigneux et les galeux incurables». L'établissement est supprimé et l'immeuble vendu en 1788[6].
Formant l'angle avec la rue du Bain-aux-Plantes, elle abrite un restaurant.
no7
Alors que les nos3 et 5 sont de construction récente, cette maison, qui héberge une crêperie, a conservé ses colombages[7].
no11 (ancien no18)
Face au pont de l'Abattoir se trouve la tour du Bourreau, ainsi nommée dès 1286. En 1834, les cachots et le corps de garde sont démolis et la tour perd sa fonction de prison[6].
no13
Proche de la Tour, cette haute maison à colombages date d'environ 1800[8].
Tour du Bourreau (no11).
no13.
no17
La maison, attestée au XVIIesiècle, est détruite pendant le bombardement aérien du 25 septembre 1944. Les parcelles des anciennes maisons nos15 et 17 sont remembrées, une partie du terrain étant réuni à la voie publique. La reconstruction s'étend de 1958 à 1961[9].
no21 (ancien 19)
La maison, qui fut occupée pendant plusieurs siècles par les «exécuteurs des hautes œuvres», appartient à la Ville jusqu'en 1794[6].
no23
La porte de cette maison Renaissance à encorbellement porte le millésime 1582[1].
no31 (ancien no25)
La maison a été édifiée sur l'emplacement d'une tour de l'enceinte du VIIIesiècle, vendue en 1782 car devenue inutile pour la défense après l'annexion des faubourgs[6].
no33 (ancien no26)
Reconstruite au XIXesiècle, cette maison portait, au-dessus de la porte, une sculpture encastrée dans le mur représentant deux enfants se tenant par les cheveux, qui a été déposée au Musée des arts industriels de Strasbourg[6].
Maurice Moszberger (dir.), «Adolphe-Seyboth (rue)», in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p.70
Élie Peterschmitt, «L'organiste Théophile Stern (24 juillet 1803-1er décembre 1886). Rayonnement d'un strasbourgeois oublié», Annuaire de la Société des amis du Vieux Strasbourg, 1992, p.83, [lire en ligne]
Maurice Moszberger (dir.), «Adolphe-Seyboth (rue)», in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p.70(ISBN9782845741393)
(de) Adolphe Seyboth, «Büchergasse. Rue de la Fontaine», in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p.93-94
Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p.434-437