Loading AI tools
graveur français (1745-1802) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Victor-Marie Picot est un graveur d'interprétation, éditeur et marchand d'estampes français né le 12 février 1745 à Monthières, hameau rattaché à Bouttencourt (Somme), actif de 1766 à 1790 à Londres où il fut membre de la Society of Artists of Great Britain, mort le 17 janvier 1802 à Amiens. Par son mariage avec Marie-Angélique Ravenet, il est le gendre du graveur londonien Simon François Ravenet et le neveu par alliance du graveur abbevillois Pierre Filloeul.
Naissance | Bouttencourt (hameau de Monthières) |
---|---|
Décès | |
Période d'activité |
- |
Nationalité |
Française |
Activité |
graveur, éditeur et marchand d'estampes |
Maître | |
Lieux de travail | |
Conjoint |
Marie-Angélique Picot-Ravenet (vers 1737 - vers 1797), graveuse |
À l'encontre d'une naissance à Abbeville en 1744 la plus fréquemment proposée, depuis Michael Huber et Carl Christian Heinrich Rost (de)[1] jusqu'au Dictionnaire Bénézit[2], Philippe Tillier établit à partir des archives de la manufacture de draps Van Robais que Victor-Marie Picot naît en 1745 du mariage de Jacques-François et Élisabeth Picot à Monthières, hameau rattaché à Bouttencourt où, avec son frère aîné André Picot, Jacques-François dirige le « moulin à foulon » spécialisé dans le feutrage du drap. Le décret de fermeture de celui-ci, obtenu par la puissante famille Van Robais de l'Inspection des manufactures d'Amiens, contraindra la famille à la cessation de l'activité et à un retour à Abbeville en 1746, après le baptême de Victor-Marie en l'abbaye Notre-Dame de Séry de Bouttencourt[3].
Son enfance se déroule dans le quartier Saint-Paul d'Abbeville et, vers 1758, en compagnie de ses exacts contemporains abbevillois François Dequevauviller (1745-1817), Jean-Marie Delattre (1745-1840), François-Rolland Elluin (1745 - vers 1810) et François Hubert (1744-1809), il reçoit ses premières leçons de dessin et de gravure de Philippe-Augustin Lefebvre (1713-?) : « c'est à ce dernier, explique Philippe Tillier, que la bourgeoisie marchande abbevilloise s'adresse de préférence lorsqu'un de ses enfants manifeste une aptitude particulière pour le dessin et la peinture ». Si l'œuvre peint et gravé de l'artiste a aujourd'hui totalement disparu, ajoute l'historien, on retient son mérite « d'avoir initié à la gravure en taille-douce bon nombre d'enfants et d'adolescents, constituant ainsi le premier maillon d'une chaîne d'apprentissage qui a formé quelques-uns des bons graveurs du XVIIIe siècle ». On connaît les « maillons parisiens » - tous d'origine abbevilloise - de cette chaîne, les noms de Dequevauviller et Delattre étant associés à Jean Daullé (1705-1763), ceux d'Elluin et d'Hubert à Jacques Firmin Beauvarlet (1731-1797)[4].
Si l'on ignore pour sa part quel y aurait été son maître, on estime de la sorte probable que Picot ait effectué un apprentissage de graveur à Paris entre 1760 et 1766[2], année où il part pour Londres - les encouragements en ce sens de Robert Strange, ancien élève de Jacques-Philippe Le Bas, sont l'hypothèse d'Émile Delignières (pcd)[5] - où il est accueilli par Simon François Ravenet, lequel a pour collaboratrice sa fille Marie-Angélique[6]. Dès 1768, pour le prestigieux recueil A collection of prints, engraved after the most capital paintings in England qui sera édité par John Boydell avec dédicace au roi George III l'année suivante[7], il grave « entièrement au burin et au pointillé, avec une maîtrise étonnante pour un artiste de vingt-trois ans », Nourrice et nourrisson d'après une Vierge à l'enfant de Bartolomeo Schedoni[1],[3].
Victor-Marie se fiance à Marie-Angélique Ravenet le 17 janvier 1768 pour l'épouser le 17 janvier 1769 en la St Pancras Old Church et pour s'installer avec elle dans un atelier-boutique de St Martin's Lane (en). En la même année 1769, le cercle de Simon François Ravenet s'élargit à un autre graveur abbevillois déjà nommé, Jean-Marie Delattre[8], ancien condisciple et ami de Victor-Marie. En 1771, les deux abbevillois gravent ensemble sur cuivre d'après Hubert-François Gravelot, proche ami de William Hogarth, les planches hors texte et les vignettes de deux volumes signés Bebescourt, Les mystères du christianisme approfondis radicalement et reconnus physiquement vrais, « stupéfiant ouvrage dont Moet, le traducteur d'Emanuel Swedenborg, était le seul à connaître l'auteur, très rare autrefois, aujourd'hui introuvable, entièrement basé sur la Cabale »[9]. En 1772, deux estampes, La Piscine de Bethesda (la guérison miraculeuse du paralytique) co-gravée par Simon François Ravenet et Victor-Marie Picot, et, lui faisant pendant, Le Bon Samaritain co-gravée par Simon François Ravenet et Jean-Marie Delattre, toutes deux d'après William Hogarth et éditées par John Boydell, confirment une étroite collaboration[10] à laquelle toutefois le mariage de Delattre en 1773 semble mettre un terme[3].
C'est plus exactement 1772 que Philippe Tillier perçoit comme une « année de transition » puisqu'y apparaissent « de nouveaux partenaires avec lesquels Victor-Marie Picot confirme sa progression technique, le florentin Francesco Bartolozzi en étant le principal élément ». Une gravure de 1773 mêlant l'eau-forte et le burin, Nymphes au bain où les figures sont gravées par Bartolozzi d'après Giovanni Battista Cipriani et les paysages par Picot (qui devient alors également éditeur) d'après John James Barralet, est la marque notable de cette collaboration[3].
En 1779, c'est un autre ancien ami abbevillois, le graveur Charles-Eugène Duponchel (1748-1796), filleul d'Eugène-Honoré Picot, oncle probable de Victor-Marie, qui est à son tour accueilli par lui à Londres, sans toutefois intégrer le cercle Ravenet[3].
Le British Museum restitue de 1771 à 1788 plusieurs adresses au nom de Victor-Marie Picot à Londres, entre St Martin's Lane, The Strand et Greek Street (en)[11], dans « une série de six ou sept déménagements avant son retour en France »[3]. Son second mariage vers 1782 avec Rosalie Dufétel, qui aurait donné naissance en 1783 à un fils prénommé Louis-Victor et qui nous est révélé par Émile Delignières (pcd)[12], ne laisse aucune trace dans les archives du British Museum qui retient seulement à propos de Marie-Angélique, première épouse : « Picot revient en France en 1790. Elle ne l'accompagne pas et il la laisse sans ressources. La Royal Academy la gratifie de quatre guinées en 1794 et 1795, six guinées en 1796 et 1797 »[13].
Au revers des contributions prestigieuses aux recueils de John Boydell et de Francis Grose[14], les multiples déménagements et la séparation suivie d'un second mariage amènent Philippe Tillier au constat que Victor-Marie Picot, dans « un parcours atypique », s'est moins bien adapté à la vie londonienne que ses concitoyens d'Abbeville François-Germain Aliamet (1733-1790) et Jean-Marie Delattre. On le retrouve réinstallé à Abbeville dans la rue Saint-Jean-des-Prés, puis l’Allégorie relative à Buonaparte, généralissime des armées françaises, dans son expédition contre l'Angleterre, gravure de 1797 d'après Pierre-Paul Prud'hon dont le musée Carnavalet de Paris conserve un exemplaire, énonce son installation au 25, rue des Postes à Paris. Il est de retour à Abbeville au soir de sa vie et meurt à Amiens en 1802[3].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.