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Arenc
quartier administratif du 2e arrondissement de Marseille (France) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Arenc (qui se prononce \aʁɛ̃k\ soit approximativement « arinc »[2]) est un quartier du 2e arrondissement de Marseille .Il est occupé en majeure partie par les bassins est du Grand Port Maritime de Marseille[3], du bassin de la Joliette à celui du Président Wilson, ainsi que par des infrastructures ferroviaires et logistiques.
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Origine du nom
En provençal « areno », « arena », « aren », « arenc » désigne un site sablonneux. Autant d’odonymes qui figurent sur les cartes de la côte marseillaise des XVIIe et XIXe siècles. Le quartier tiendrait ainsi son nom de la plage sablonneuse située à l’embouchure des ruisseaux des Aygalades et de Plombières, qui a disparu lors de l’extension du port de commerce au milieu du XIXe siècle[4]. Cette étymologie est cependant mise en doute par Alfred Saurel qui la juge « trop évidente » et considère que nous ne sommes pas en état de retrouver la véritable»[5].
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Limites du quartier
Le quartier administratif d'Arenc, au sens du décret no 46-2285 du qui a délimité les 111 quartiers de Marseille, est limitrophe de plusieurs quartiers des 15e, 3e et 2e arrondissements : La Calade, La Cabucelle, Les Crottes, Saint-Mauront, La Vilette et La Joliette[6],[7].
Il est délimité au nord par le bassin portuaire Léon Gourret; à l'est par le chemin du Littoral, le chemin de la Madrague-Ville, la rue Cazemajou, des sections de la rue d'Anthoine, de l'avenue Roger-Salengro, des boulevards Mirabeau et de Paris, de la rue de Chanterac et du boulevard Jacques Saadé Quai du Lazaret; au sud par la traverse Jean Charcot et le bassin de la Joliette; à l'ouest par la digue du large.
Historiquement le toponyme « Arenc » est présent dans un territoire plus vaste que celui de ce quartier administratif. Par exemple l’ancien lazaret d'Arenc se situait dans l'actuel quartier de la Joliette, l’usine à gaz d’Arenc celui des Crottes, l’église Saint Martin d’Arenc à La Villette[8].
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Histoire
Résumé
Contexte
L’anse et la plage d’Arenc
Jusqu’au milieu du XIXe siècle Arenc n’est qu’un petit faubourg proche du rivage, le long du Grand chemin d’Aix[9], dans un terroir encore rural entre Saint-Lazare et Les Crottes. L’anse d’Arenc, aux eaux toujours calmes où s'abritent les bateaux de pêche, est un des rares bord de mer accessible à proximité de la ville[10]. Les marseillais y viennent le dimanche des quartiers voisins : Saint-Lazare, La Joliette, le Pentagone (Place Marceau), la Charité. Des cabarets et des restaurants aux terrasses ombragées accueillent sur la côte et le long des ruisseaux un public populaire. Au nord de la plage le Château-Vert[carte 1], « folie » construite avant la Révolution par un riche négociant marseillais, est devenu un restaurant réputé, conseillé par les guides touristiques et fréquenté par « monde élégant » de Marseille ainsi que par de célèbres hôtes de passage : Alexandre Dumas (père ou fils?), Lamartine, Gérard de Nerval, Guillaume 1er[11].
Deux établissement de bains de mer luxueux y sont créés vers : les Grands bains de la Méditerranée par le négociant Vailhen, et les Bains de mer Giraudy par le docteur Giraudy qui privatisent une partie du rivage en dépit des protestations des pêcheurs et des baigneurs[12],[13].
Arenc devient une fois par an un haut lieu de la tradition provençale du caramentran[14]. Le mercredi des cendres, jour de la fin du carnaval, un joyeux cortège populaire y conduit un mannequin juché sur un âne et le brûle sur la plage. Le lendemain les journaux rendent compte de l'évènement, la densité de la foule et la chaleur des libations donnant la mesure du climat de la ville[15].
En débute la construction des bassins portuaires du Lazaret et d’Arenc[carte 2]. D’énormes terrassements font avancer le trait de côte et disparaître la plage et ses établissements de bains. Le Château-Vert est démoli en . Aujourd'hui, la traverse du Château-Vert, voie en épingle à cheveux située entre l’Avenue Roger-Salengro et la rue Cazemajou, en reste l’unique témoin.
Le port de commerce
Dans les années 1840 le Vieux-Port, trop encombré, ne suffit plus à accueillir les navires de commerce. Un nouveau port se déploie par extensions successives sur la côte nord, à l'abri de la digue du large[16] dans le quartier de La Joliette puis dans celui d'Arenc, occasionnant un bouleversement radical de la topographie : promontoires arasés, anses comblées par les déblais, ligne de rivage rendue rectiligne. Le Lazaret est transféré aux îles du Frioul[carte 3],[17].
Une loi du ordonne d'abord la construction du port auxiliaire de La Joliette, achevé en et également rapidement saturé. Dans son prolongement la loi du organise l'aménagement un complexe portuaire constitué des bassins du Lazaret et d'Arenc et de docks-entrepôts[17],[carte 4] concédé à la Compagnie des Docks et Entrepôts de Paulin Talabot, directeur de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) qui en obtient l’exploitation pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans. Tout un réseau de voies ferrées est mis en place autour des docks et sur les quais. La gare maritime de La Joliette, gare de fret située à l'arrière des docks, est reliée directement à la gare Saint-Charles ainsi qu'à la ligne du PLM à partir d'un embranchement situé à L'Estaque. Une autre gare aux marchandises et une gare de formation des trains sont également réalisées à côté d'un bassin de radoub[carte 5],[18]. L'extension du port se poursuit ensuite dans le quartier d'Arenc jusqu'au bassin du Président Wilson aménagé en [16], puis jusqu'à L'Estaque[carte 6].
Sur les terrains gagnés sur la mer la Société des ports de Marseille de Jules Mirès construit des immeubles de rapport de type haussmannien organisés selon une trame orthogonale dite «trame Mirès»[carte 7] coupée en diagonale par la rue Impériale reliant le Vieux-Port aux nouveaux docks[19]. C'est sur cette trame que se réalisent à partir de les opérations de renouvellement urbain conduites par Euroméditerranée[20].
Déportations depuis la gare d'Arenc en janvier 1943
Les 22, 23 et les forces d’occupation allemande et la police française font une rafle dans les quartiers du Vieux-Port. Vingt-mille personnes, vieillards, enfants, femmes et hommes de tous âges, juifs, résistants, militants et personnes considérées comme suspectes sont forcées d'évacuer leur domicile et conduites en tramway à la gare d’Arenc. Elles y sont embarqués dans des wagons à bestiaux en direction d'un camp de détention à Fréjus, puis pour une partie d'entre elles, vers les camps de Drancy et de Compiègne d’où elles sont déportées vers des camps de concentration nazis[21],[22].
Prison « clandestine » dans le port de Marseille
Un hangar situé dans le port entre le bassin d'Arenc et celui de de la Grande Joliette, et dont il ne reste rien, a servi jusqu'en hors de tout cadre juridique de centre de rétention administrative pour des étrangers en situation irrégulière. Les faits sont révélés en par l'avocat d'un des retenus et font alors l'objet d'une campagne de presse. En après légalisation la rétention administrative un centre de rétention est construit dans le quartier du Canet[23] (voir l'article Affaire d'Arenc pour plus de détails).
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Aménagement
Le quartier d'Arenc est au cœur du projet Euroméditerranée, décrété opération d'intérêt national, qui transforme cet ancien quartier industriel en grand pôle tertiaire et commercial, avec notamment le centre commercial « les Terrasses du Port » et la série de gratte-ciels des quais d'Arenc.
Desserte
Le sud du quartier est desservi par les lignes de tramway
, l'arrêt Arenc Le Silo en étant le terminus. Le prolongement de la ligne T3 dans les quartiers d'Arenc et des Crottes jusqu'à la station de métro Capitaine Gèze est programmé pour .
Le quartier est également desservi par les lignes de bus
de la RTM , par les lignes
33 34 36 49 et traversé par la ligne
C8 du réseau Les bus de la Côte Bleue.
Depuis et la mise en service de la gare d'Arenc-Euroméditerranée, située a proximité de l'arrêt Arenc Le Silo du tram, le quartier est aussi accessible par le TER PACA de la ligne de L'Estaque à Marseille-Saint-Charles.
Deux viaducs autoroutiers surplombent le quartier : celui de l’autoroute du littoral (A55), dont l’accès se fait au nord par l’échangeur du Cap Pinède et au sud par le viaduc Storione, et le viaduc d’Arenc (A557) qui rejoint l'autoroute du littoral au niveau de la tour CMA-CGM.
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Cartes
- « Plan topographique de la ville de Marseille et de la totalité de son territoire », sur gallica.bnf.fr. Carte issue du plan cadastral de 1819-1821, éditée en 1832. La Baie d’Arenc se situe au nord du Lazaret et du quartier Saint-Lazare. Au nord de l’anse : l’auberge du Château-Vert.
- « Plan du territoire de Marseille… », sur gallica.bnf.fr. Carte éditée en 1852. Le restaurant du Château-Vert et le Bains Giraudy sont au nord de l’anse d’Arenc. Des pointillés indiquent l’emplacement du « Port d’Arenc projeté ».
- « Plan de Marseille, indiquant les travaux projetés. », sur gallica.bnf.fr, . En bleu le trait de côte. L'anse d'Arenc se situait au niveau de la place d'Arenc, les deux ruisseaux des Aygalades et de Plombières se jetaient dans l'angle nord de l'anse. En jaune limite du lazaret.
- « Plan du port de Marseille », sur gallica.bnf.fr. Carte de la fin des années 1850. En rouge : projets de la gare d'Arenc et de la gare de formation des trains.
- « Plan du port de Marseille (1922) », sur gallica.bnf.fr, .
- « Plan général de la distribution des quartiers et des quais de la Joliette et d'Arenc, concédés a M. Mirès, appartenant à la Société des ports de Marseille », sur gallica.bnf.fr. Plan des îlots constituant la trame Mirès. En gris clair les terrains gagnés sur la mer.
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Références
Voir aussi
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