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Charles Jacque
peintre et graveur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Charles Émile Jacque, né le à Paris et mort dans la même ville le , est un peintre et graveur français de l'École de Barbizon.
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Biographie
Résumé
Contexte

Jeunesse et débuts
Fils de Charles Laurent Jacque (1791-1867) et de Marie Joséphine Morot (1792-1864)[1], Charles Émile Jacque, placé par ses parents, commence par faire un apprentissage de graveur chez un fabricant de cartes géographiques, en 1830, mais se trouve enrôlé dans l'armée la même année et participe au siège de la ville d'Anvers au cours de la révolution belge. Il termine sa période militaire en 1835 avec le grade de caporal. Il reprend sa formation artistique en autodidacte. Il effectue de nombreux séjours à Épervans où sa famille réside depuis 1830. Il réalise un grand nombre de paysages et de scènes de la vie quotidienne de cette région et commence à travailler pour la maison Aubert & Cie.
Il part en Angleterre en 1836 et séjourne à Londres jusqu'en décembre 1838. Il y conçoit une série de gravures sur bois pour illustrer une série d'œuvres publiées en partenariat avec un éditeur français, Léon Curmer, via un collectif de graveurs franco-anglais[2].
L'aquafortiste et Barbizon
En compagnie de Jean-François Millet, Charles Jacque fréquente la ville de Barbizon dès 1845. Fuyant l'épidémie de choléra qui frappait Paris depuis le [3], Charles Jacque s'installe en août 1849 à Barbizon avec Jean-François Millet et Théodore Rousseau (1812-1867). Au début des années 1850, le groupe est rejoint entre autres par Jules Héreau. Le jeune Eugène Boudin le rencontre à plusieurs reprises[4].
Dès ses premières œuvres, les motifs qu'il affectionne sont d'inspiration rurale ou champêtre avec des représentations pastorales dans la nature ou dans des cours de ferme, des basses-cours picorant sur un tas de fumier, en compagnie de son ami Léon Dupuy qui ne fera pas carrière[5]. Il est le témoin objectif et amusé de toutes les scènes de la vie rurale. Il trouve son inspiration dans les paysages de l'Île-de-France, la Bourgogne, le Béarn, la Bretagne, etc.
Charles Jacque est aussi réputé comme aquafortiste[6]. Il participe au renouveau de cette technique au XIXe siècle. Il commence sa carrière de graveur en 1836. Après avoir réalisé quelques gravures de reproduction d'après les maîtres hollandais, Jacque s'adonne très tôt à la gravure originale. Charles Baudelaire écrit dans son Salon de 1845 où Jacque expose pour la première fois[7] : « M. Jacque est une réputation nouvelle qui ira toujours grandissant, espérons-le. Son eau-forte est très hardie et son sujet très bien conçu. Tout ce que fait M. Jacque sur le cuivre est plein d'une liberté et d'une franchise qui rappelle les vieux maîtres »[8].
Aidé par son ami Auguste Delâtre (1822-1907), il imprime ses premières séries d'eaux-fortes. En 1866, il avait déjà produit plus de 460 gravures[9].
Henri Beraldi[6] distingue deux périodes dans son œuvre gravé. La première est celle plus spontanée de petites vignettes intimes d'inspiration hollandaise. La seconde, celle de la notoriété, est celle de la production de planches plus grandes d'où s'estompe « le caractère hollandais de son œuvre[10] ».
L'illustrateur
Pour subvenir aux besoins de sa famille, Jacque fournit de nombreuses illustrations[11] pour les livres. En 1843, il réalise des gravures sur acier pour les Contes du temps passé de Charles Perrault, paru chez Léon Curmer. Citons, parmi ces autres nombreux livres, Le Vicaire de Wakefield d'Oliver Goldsmith, La Chaumière indienne, une nouvelle publiée avec Paul et Virginie, La Grèce pittoresque de Christopher Wordsworth, Versailles ancien et moderne d'Alexandre de Laborde. Il livre aussi quelques dessins pour le journal L'Illustration (en 1851) et Le Magasin pittoresque[6].
Il est aussi très tôt un excellent caricaturiste et publie de nombreuses lithographies humoristiques pour Le Musée Philipon et Le Charivari.
Un peintre animalier éleveur
Ses représentations animalières s'adressent particulièrement aux amateurs de beaux animaux que la zootechnie naissante propose aux éleveurs avertis. Ses moutons de prédilection sont des mérinos, race en vogue à cette époque. Ses volailles correspondent aux belles races dont les amateurs s'entichent alors. Il écrit une des premières monographies sur l'élevage de la volaille, Le Poulailler, publié par Bixio à la Librairie agricole de la maison rustique[12] en 1857 et réédité une dizaine de fois. Dès 1849, à Barbizon, il s'était lancé dans l'élevage expérimental et la vente par correspondance d'œufs de poules sélectionnées, ayant racheté à Eugène Ciceri un terrain[13].
Vie familiale et dernières années
En 1871, il achète la maison Guillaume André au Croisic et la restaure. Il y reçoit un certain nombre d'artistes connus[14].
Marié à Marie Élisabeth Mathis, Charles Jacque eut quatre enfants. Deux fils furent peintres paysagistes et animaliers, ainsi que graveurs et illustrateurs : Émile Jacque (1848-1912)[15], et Frédéric Jacque (1859-1931)[16]. Le fils de ce dernier, Marcel Jacque (1906-1981), fut également peintre, responsable du musée Rousseau à Barbizon[17]. Pendant la Commune, Charles Jacque éprouva un grand malheur, dont il ne s’est jamais consolé. Le troisième de ses fils, lui aussi artiste de talent, qui était garde national, fut rencontré par les troupes régulières, place Clichy, et fusillé. Jacque demanda qu’on ne lui en parlât plus, et en parla toujours. Il avait également une fille, mariée au peintre Camille Dufour, souvent récompensé[18].
Léon Jacque (1833-1871) est son frère et son élève. Il est membre comme lui de la Société des aquafortistes en 1865 et participe aux Salons de 1864 à 1866.
Charles Jaque avait son atelier au no 11 du boulevard de Clichy à Paris et une maison atelier au no 24 de la Grande Rue à Barbizon[19].
Il meurt à Paris le [20] et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise[15].
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Décoration
Chevalier de la Légion d'honneur (29 juin 1867)
Œuvre
Le catalogue raisonné de l'œuvre de Charles Jacque n'existe pas à ce jour. Jules Guiffrey entreprit en 1866 l'inventaire gravé.
Œuvres dans les collections publiques

Canada
- Québec, musée national des beaux-arts du Québec : La Bergerie, entre 1855 et 1890, huile sur toile[21].
États-Unis
- Cleveland, Cleveland Museum of Art : Bergère et moutons, vers 1876, huile sur bois[22].
- Norfolk, Chrysler Museum of Art : Le Grand Troupeau, huile sur toile[23].
- Memphis, Dixon Gallery and Gardens : L'Alchimiste, vers 1850, huile sur toile, 47 x 55,9 cm
France
- Bourg-en-Bresse, musée de Brou : Deux poussins, dessin[24].
- Brest, musée des Beaux-Arts : Paysage d'hiver au cheval, huile sur bois, 7,8 × 10 cm[25].
- Chalon-sur-Saône, musée Vivant Denon :
- Les bœufs à l'abreuvoir, 1853, huile sur toile.
- Dijon :
- musée des Beaux-Arts :
- Marine, huile sur toile, 37 × 55 cm[26] ;
- Paysage avec un berger et son troupeau, après 1849, dessin à la plume, encre de Chine sur papier, 25,5 × 20 cm[27].
- musée Magnin : Moutons à l'approche de l'orage, huile sur toile[28].
- musée des Beaux-Arts :
- Abbaye de Flaran : Bergère gardant son troupeau, huile sur panneau, 29 × 51 cm, Collection Simonow[29]
- Grenoble, musée de Grenoble : ensemble de dessins et d'estampes[30]
- L'Isle-Adam, musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq :
- Nemours, Château-Musée :
- Le Laboureur, 1845, eau-forte, 15 × 21,7 cm[34].
- Bord d'une rivière, 1846, eau-forte, 16,8 × 21,7 cm[35].
- Deux cochons, 1848, eau-forte, 23,7 × 31,5 cm[36].
- Porcher surveillant son troupeau, effet du soir, 1850, eau-forte, 17,4 × 25,4 cm[37].
- La Truffière, XIXe siècle, eau-forte, 29,8 × 22,4 cm[38].
- Paris :
- Reims, musée des Beaux-Arts :
- Moutons à l'abreuvoir, vers 1850-1855, huile sur bois, 37,6 x 46,3 cm[47]
- Moutons, vers 1865, huile sur bois, 25,6 x 59,9 cm [48],
- Moutons aux pâturage, 1873, huile sur toile, 81,2 x 65,4 cm[49]
- Le Pont, huile sur toile, 55,7 x 65,7 cm [50]
- Canards dans une basse-cour, huile sur bois, 8,1 x 10,4 cm [51]
- Rouen, musée des Beaux-Arts : Nature morte, huile sur toile marouflée sur bois[52].
Royaume-Uni
- Londres, British Museum : plus de 500 estampes[53].
Russie
- Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage : Troupeau dans un paysage, 1872, huile sur carton[54].
Récits et ouvrages illustrés
- Histoire de La Ramée, histoire d'un ex-fusilier, raconté par Charles-Émile Jacque, ex-caporal, gravures sur bois, Paris, Aubert & Cie, 1835.
- Oliver Goldsmith, Le Vicaire de Wakefield, une partie des bois gravés, Paris, Bourgueleret, 1838.
- [collectif] H. Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, avec John Orrin Smith (en), Paris, Léon Curmer, 1838.
- Frédéric Soulié, La Lanterne magique : histoire de Napoléon racontée par deux soldats, 50 vignettes avec des annotations par Émile de La Bédollière, Paris, A. Henriot, 1838.
- (en) [collectif] William Shakespeare, Complete Works, gravures sur bois reprises par Kenny Meadows (en), Londres, William S. Orr & Co., 1838-1843.
- [collectif] Les Français peints par eux-mêmes, vers 1840.
- (en) [collectif] Christopher Wordsworth, Greece. Pictorial, Descriptive And Historical, Londres, William S. Orr & Co., 1839 ; trad. en français par M. E. Régnault, Paris, Léon Curmer, 1841.
- [collectif] Pierre Bernard et Louis Couailhac (dir.), Le Jardin des plantes, Paris, Léon Curmer, 1841-1842.
- Sterne, Voyage sentimental, préface de Jules Janin, ill. avec Tony Johannot, Paris, Bourdin, v. 1841.
- [collectif] La Pléiade. Ballades, fabliaux, nouvelles et légendes, dix livraisons en 2 tomes, Paris, Léon Curmer, 1842.
- Eaux-fortes et vernis mous, album, avec Louis Marvy, Paris, Gihaut frères, 1843.
- Charles Perrault, Contes du temps passé, Paris, Léon Curmer, 1843.
- [collectif] Œuvres complètes de P.-J. de Béranger, nouvelle édition revue par l’auteur, ill. de 52 gravures sur acier originales, 2 vol., Paris, Perrotin, 1847.
- Le Poulailler : monographie des poules indigènes et exotiques, aménagements, croisements, élève, hygiène, maladies, etc., texte et dessins gravés par Jacques Adrien Lavieille, Paris, Librairie agricole de la Maison rustique, 1858 — nombreuses rééditions – lire en ligne (éd. de 1878).
- Gravures de Charles Jacque
- La Truffière, eau-forte, 1845.
- Musicien, entre 1843 et 1847, eau-forte, New York, Brooklyn Museum.
- L'Hiver, entre 1863 et 1867, eau-forte, New York, Brooklyn Museum.
- Vaches, vers 1865, eau-forte, New York, Brooklyn Museum.
- Clair de lune, entre 1886 et 1890, eau-forte, New York, Brooklyn Museum.
- Peintures de Charles Jacque
- Poultry in a Landscape, 1866, huile sur toile, Château de Brodick.
- Moutons au pâturage, 1873, musée des Beaux-Arts de Reims[49].
- Le Départ de la bergerie, entre 1880 et 1889, New York, Brooklyn Museum.
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Salons
- Salon de Paris à partir de 1845[55].
- Salon de Munich et Salon de Vienne.
Élèves
Hommages
La ville d'Épervans a donné son nom à une école élémentaire.
Marché de l'art
Selon Art Price, depuis 1983, près de 2 000 tableaux sont passés dans les salles des ventes, une majorité des enchères s'est tenue au Japon[56].
Notes et références
Annexes
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