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Edmond Heuzé

peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Edmond Heuzé, pseudonyme d'Edmond Amédée Letrouvé, né le à Paris 15e et mort à Paris 16e le [1],[2], est un peintre, dessinateur, graveur, illustrateur et écrivain français.

Faits en bref Naissance, Décès ...
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Biographie

Résumé
Contexte

Amédée Letrouvé naît au 29, rue Violet dans le 15e arrondissement de Paris. Il est le fils du gardien de la paix Victor Letrouvé et d'Émilienne Tessier, chemisière, installés dans le quartier de Grenelle[3]. Le couple va divorcer en 1893. En 1895, la famille Heuzé s'installe à Montmartre. Ses parents l'inscrivent à la communale de la rue Caulaincourt, son instituteur, le père Farigoule, n'est autre que le père de Jules Romains[4]. Le couple se sépare en 1893 et la mère d'Amédée se remarie en 1897 avec Émile Heuzé, tailleur au 11, rue Custine à Montmartre. Il décide de changer de nom vers l'âge de quinze ans et de prendre celui de son beau-père Heuzé[4]. Jeune peintre amateur autodidacte, il fait la rencontre, avec André Utter, de Suzanne Valadon qui l'encourage dans sa vocation et lui permettra de fréquenter les artistes de la butte Montmartre dont Maurice Utrillo[5].

Son beau-père le destinait à son métier, mais Edmond Heuzé quitte le domicile paternel de la rue Custine pour rejoindre à Montmartre son ami d'enfance André Utter. Il peint alors sur le motif en compagnie de David Laksine dit « Laxine » (1888-1911), un jeune sculpteur russe. Ils s'installent dans une mansarde au 8, rue Cortot. Cette cohabitation dura deux années, jusqu'à l'entrée de Laxine à l'atelier de Fernand Cormon et son suicide dans la Seine[6]. « Au bout de quelques jours, la misère devient plus complète, et plus affreuse. Il partageait avec moi, ce qu'il n'avait pas. [C'est Heuzé qui parle] Nous guettâmes le moment où la concierge partirait. Elle avait un chien ; dans son écuelle il restait encore de la soupe de la veille. Nous sautâmes sur cette soupe et nous mangeâmes ce qu'il en restait[6] ». De retour à la maison, son beau-père le fait admettre comme coupeur au grand magasin La Samaritaine, mais surpris à quitter son travail pour aller peindre il est renvoyé[7].

En 1908, il découvre la peinture d'Émilie Charmy (1878-1974) qui l'impressionne beaucoup[4].

Pendant une trentaine d'années, Edmond Heuzé vivra de 17 petits métiers divers : « une carrière aventureuse et pittoresque » qui le fait comparer par son ami Pierre Mac Orlan à Jack London[8] ; remarqué lors d'une soirée ou il est allé danser au bal Tivoli, par Nénesse-tête-de-mouton, danseur du Moulin Rouge le fait entrer sous le nom de scène de « William » comme danseur dans la troupe du Moulin Rouge avec La Goulue, ce qui lui permet de faire le tour du monde[7]. Il devient également marchand, intermédiaire, camelot, régisseur de cirque ambulant, danseur de claquettes chez Maxim's, au Monico, etc.[9],[10]. Réformé en 1904, il s'engage comme volontaire en 1914[7]. Avant la déclaration de la Première Guerre mondiale, il était conservateur de la collection d'émaux du grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch de Russie[11]. Il est incorporé au bout de six tentatives infructueuses comme gardien au magasin d'habillement du 22e régiment d'infanterie, comme André Utter, et s'en inspira pour une série de peintures intitulée Les Masques[4].

En 1918, après divers métiers, il devient directeur de la galerie Sagot, rue Laffitte à Paris, où il vend des toiles de ses amis Maurice Utrillo, Suzanne Valadon, André Thomas Rouault, ainsi que les siennes. Les douze tableaux de la série Les Masques sont vendus durant les deux premiers jours[12]. Il conserva des liens étroits avec Utrillo, Jules Depaquit et Georges Tiret-Bognet.

Grâce à la générosité de Gustave Coquiot, marchand de tableaux, entre autres, il peut recommencer à peindre[13]. À partir de 1920, il expose à la galerie Bernheim-Jeune ainsi qu'à la galerie Chéron en 1923, où il présente ses Filles de joie, et peut désormais vivre de son art qu'il consacre alors aux portraits, notamment dans le milieu du cirque[4] que lui fait découvrir son ami le mime Maurice Farina[14] (1883-1943) chez Medrano en 1922. Il épouse Nina Bacquet, la directrice du cirque Médrano. Il expose ses toiles circassiennes en 1930 à la galerie Chéron[4].

En 1938, il obtient le prix Paul-Guillaume pour le portrait du mime Farina[15].

En 1941, il acquiert un appartement au 38, rue Ramey à Paris[4] mais habite au 58, rue Custine de 1937 à 1963[16].

En 1948, Edmond Heuzé devient membre de l'Académie des beaux-arts, élu au fauteuil no 5 de la section peinture[17]. En 1951, il est nommé professeur à l'École des beaux-arts de Paris pour remplacer Jean Dupas devant subir une intervention chirurgicale[18]. Selon Jean-Paul Crespelle (1910-1994), il devient par ailleurs un maître pour Francis Carco[19].

En 1953, deux panneaux[Par qui ?] sont placés dans l'entrée du Moulin rouge : Hommage à Lautrec et Prière aux Artistes, où figurent les portraits de Piéral et d'Edmond Heuzé.

Edmond Heuzé meurt le à Paris, rue Charles-Dickens[20].

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Œuvres

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Œuvres dans les collections publiques

Collections privées référencées

  • Lucien Arkas (tr), Izmir, Suzanne Valadon enfilant son bas, huile sur toile, 100 × 81 cm[24],[25].

Décors

1925 : décors pour La Boscotte[26],[27].

Publications

Ouvrages et articles

  • Monsieur Victor, roman dialogué, préface d'André Billy, Éditions de France, 1931[28],[29],[30].
  • « Du Moulin-Rouge à l'Institut », Paris-Comœdia, 1953.
  • Maurice Utrillo - Œuvres importantes de 1905 à 1914, mille exemplaires numérotés, Galerie Paul Pétridès, 1953.
  • « Gaston Couté », L'Information artistique, no 27, 1956[31].
  • Henri Rousseau, Paris, Crédit national, 1956.
  • Sacha Guitry, Pierre Benoit, André Maurois, Edmond Heuzé, Fernand Crommelynck et Jean Cocteau, Maurice Utrillo V, lithographies originales de Maurice Utrillo, Suzanne Valadon et Lucie Valore, 207 exemplaires numérotés, Paris, Joseph Foret, 1956.
  • François des Aulnoyes (préface d'Edmond Heuzé), Histoire et philosophie du strip-tease - Essai sur l'érotisme au music-hall, Paris, Pensée moderne, 1957.
  • Paul Pétri, Edmond Heuzé et Florence G. Poisson, L'œuvre complet de Maurice Utrillo (cinq volumes), Paris, Galerie Paul Pétridès, 1959.
  • « Utrillo », La Galerie des arts, juillet-.
  • « Maurice Utrillo », Médecines Peintures, no 73, éditions Laboratoire Chanteau, non daté.

Ouvrages illustrés

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Expositions

Expositions personnelles

Expositions collectives

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Ventes publiques

  • Atelier Edmond Heuzé, Claude Robert commissaire-priseur, Paris, hôtel Drouot, .
  • Le temps des découvertes. Edmond Heuzé, vente de l'atelier Edmond Heuzé, Millon et associés, commissaires-priseurs, Paris, hôtel Drouot, [40].

Reconnaissance

Réception critique

  • « Heuzé n'a pas voulu se laisser enfermer dans sa spécialité de peintre de cirque. Il a bien fait : ses nus âpres, dont la couleur est vraie et le dessin énergique, manifestent un talent des plus sympathiques. » - François Fosca, 1928[34]
  • « Heuzé, curieux homme, à l'origine fort redevable à Rouault et l'un des meilleurs chroniqueurs du cirque, avant de retrouver cette technique que l'on pouvait croire perdue : l'art du portrait. » - Raymond Escholier, 1945[41]
  • « Ses filles, ses clowns, ses bourgeois grotesques me l'avaient fait connaître comme un des artistes les mieux doués de sa génération. Il y a en lui un magnifique tempérament où s'allie un sens généreux des coloris, ce qui est l'essentiel, à un don d'observation à la fois sévère et douloureux qui, orienté différemment, aurait pu être celui d'un très grand caricaturiste. » - André Billy, 1949[42]
  • « Heuzé a fréquenté à Montmartre tous les locataires du Bateau-Lavoir ; ce personnage d'exception a exercé tous les métiers : danseur, tailleur, fort des Halles, ce bohême pittoresque est élu à 65 ans membre de l'Institut. Formé par le cubisme, il montre dans ses paysages, et surtout dans ses clowns et ses scènes de cirque, des dons d'observation qu'il exprime avec une sensibilité où se confrontent la discipline plastique, la générosité et l'humour. » - Gérald Schurr, 1989[35]
  • « C'est au cirque qu'il prit le goût de peindre des clowns. Depuis, il ne dédaigna pas les portraits officiels,d'un membre de l'Académie Goncourt au chef d'État-major général de l'armée ; tous ces portraits sont également pleins de vie ; ils sont aussi exécutés selon un souci cinématique convenant parfaitement à l'artiste qui n'a pu se résoudre à ne pas traduire l'humain mais qui commença par "méditer sur la géométrie" à l'aube du cubisme dont il fut un des premiers à avoir la révélation. » - Dictionnaire Bénézit, 1999[32]

Récompenses et distinctions

Iconographie

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Élèves

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Notes et références

Annexes

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