Son œuvre de sculpteur, commencée en 1979, comporte un total de 112 sculptures, qu'il préférait dénommer «ouvrages de menuiserie narrative».
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Biographie
Résumé
Contexte
Jean-Louis Faure est né à Paris le . Il suit ses études primaires et secondaires à l’école de Saint-Seurin-de-Prats, dans plusieurs lycées parisiens, ainsi qu’au collège de Guyenne. De ces études qu’il qualifie lui-même de «poussives», il retient surtout l’apostrophe de son professeur de mathématiques, en troisième: «Mon pauvre Faure, vous passerez toute votre vie comme un croûton de pain derrière une malle[réf.nécessaire]».
En 1951, il réalise un portrait de Jean Genet (localisation inconnue), et assure le ravitaillement des coureurs durant le Tour de France.
Il effectue son service militaire en Algérie de 1952 à 1954. Spahi affecté à la garde à cheval du gouverneur, muni du sabre modèle 1822, il se fait distinguer par ses talents artistiques, et devient peintre de la cavalerie (sans doute le dernier)[3]. Il est libéré en ; la guerre d’Algérie commencera le de la même année.
Déserteur, il part pour une année en Bolivie (1955-1956), sur l’Île du Soleil, au milieu du lac Titicaca. Sa première exposition de peinture à lieu à La Paz[3]. Il séjourne en Argentine jusqu'en 1959. Arrêté puis jugé à son retour en France, il est finalement acquitté[4].
En 1979, il aborde la sculpture (Maquette utilisée par Lord Ismay[6]). En 1983, la première exposition de ses sculptures se tient à l'hôtel Salomon de Rothschild à Paris. Fortuitement, c’est dans cet ancien hôtel particulier, et dans la pièce même où il expose, qu’en 1932 fut assassiné le président de la République Paul Doumer, embaumé par Élie Faure, grand-père de Jean-Louis Faure[7].
En 1987, son apparition dans le documentaire du réalisateur allemand Heinz Peter Schwerfel sur la sculpture contemporaine européenne suscite chez le critique Michel Nuridsany l’appréciation suivante: «Passons sur le Français Jean-Louis Faure dont on se demande s’il a été choisi pour accréditer l’idée, si répandue en Allemagne, que l’art français n’existe plus depuis vingt ans»[8].
En 2004, Régis Debray, qui a pris connaissance de l'œuvre au fil des années, projette la construction dans son vaste jardin d’un local en bois destiné à l’exposer. Le projet est abandonné pour des raisons matérielles.
En 2013, le soutien constant de Régis Debray à Jean-Louis Faure, par ses écrits et ses interventions, inspire à Antoine Gallimard l’idée de présenter pendant un an la pièce Bêtise de l’Intelligence (1994, collection Régis Debray) dans le hall de la NRF (aujourd'hui Éditions Gallimard[9]).
Depuis 1979, Jean-Louis Faure a réalisé 112 sculptures[10]—qu'il préfère dénommer pièces de «menuiserie narrative»—, ainsi que la conception de l’épée d’académicien du professeur Alain-Jacques Valleron en 2005[11].
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Œuvre
Résumé
Contexte
Dès ses premiers ouvrages en 1979, Jean-Louis Faure incorpore souvent des objets manufacturés (robinets, tapis de voiture, assiettes et couverts,etc.), distantes réminiscences des ready-made de Marcel Duchamp. Ensuite, ces incorporations incluront des objets personnels (insignes, photographies, armes…) y compris des œuvres d'art, dont certaines héritées de son grand-père, Élie Faure (masques africains, statue anonyme de Vierge du XIVesiècle, portefeuille de gravures de Goya, peinture sur bois inachevée de Chaïm Soutine, sculpture hellénistique du IIesiècleav. J.-C.,etc.).
Selon Bertrand Raison, «pour aborder l’univers sculpté de Jean-Louis Faure, [il faut] lire les titres de ses œuvres, mais encore […] s’intéresser de près aux notules explicatives qu'il prend la peine de rédiger pour chaque pièce. La légende et la sculpture ne vont pas l’une sans l’autre»[5]. Pour Patrick Marnham «Une grande partie de l'œuvre de Faure vient de la fascination qu'exercent sur lui les côtés sombres de l'Histoire de France et les dessous tragi-comiques du pouvoir. Les titres de ses ouvrages donnent le ton de ses préoccupations»[12].
Projet de Monument au général Dumas
Projet de Monument au général Dumas (2006) proposé par Jean-Louis Faure pour la Ville de Paris. Illustration de Rita Mercédès.
Dans une note explicative accompagnant la proposition de l'artiste, Jean-Louis Faure donne les précisions suivantes:
«Il est difficile, pour une sculpture, de rendre l’intelligence, le courage, l’intégrité, la bonté, la noblesse de caractère d’un être. En revanche nous avons le bonheur de tenir, avec notre héros, et contée par son fils, une abondante et charmante légende d’exploits physiques stupéfiants —quatre fusils soulevés à l’horizontale et portés à bout de bras, quatre doigts d’une main glissés dans les canons, ou une dizaine de soldats saisis l’un après l’autre par leur fond de culotte et lancés par-dessus un mur— qui seraient un plaisir à décrire en volume. Nous avons préféré choisir, dans cette geste admirable, une anecdote proprement surhumaine, la plus propre à frapper les esprits. Thomas-Alexandre sera donc représenté en général de division de la République, sabre au côté, cramponné à une poutre, et à cru sur un cheval perdant pied qui n’en revient pas d’être ainsi traité. Durant cette action agitée —il en perd son bicorne— le regard du père ne quittera pas le fils, sur l’autre versant de l’avenue de Villiers. Enfin, nous nous devions de commémorer par des inscriptions sur la poutre figurant le fronton du monument, ainsi que sur les colonnes la soutenant, le refus —lui aliénant définitivement Bonaparte— d’aller prendre en 1802 le commandement d’une expédition punitive contre la colonie révoltée de Saint-Domingue. Nous voulons souligner ainsi par La Liberté ou la Mort, Haïti et France, la fidélité farouche du général à une République anti-esclavagiste, ainsi que son indéfectible attachement à la terre de son enfance.»
La Direction des affaires culturelles de la Ville de Paris ne donnera pas suite à cette proposition.
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Œuvres
Publications
La plus puissante des impuissances, in Revue d'Esthétique 33, 1998.
J'ai vu les mêmes abrutis dénoncer les Juifs, puis tondre les femmes. préface de Régis Debray; avant-propos de Charles-Henri Favrod. Gollion (Suisse), Infolio éditions, 2012. (ISBN9782884748131).
Rendez-vous d’artistes: Christian Corre / Jean-Louis Faure / Jean-Pierre Le Boul’ch / Alain Tirouflet Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, Paris, 1983.
(Il faut être inexact mais précis. Juan Gris. Hommage à Raymond Roussel), Ministère de la Culture – Délégation aux arts plastiques, La Commande Publique p. 17.
Siméon et les flamants roses, jeune sculpture européenne - Centre Culturel de l’Albigeois - Albi, 1984.
Du mur de l'Atlantique au mur de Berlin. Catalogue édité par Les cahiers culturels de la Manche, le Musée maritime de l'île Tatihou, le Conseil régional Basse-Normandie, le Musée des beaux-arts, et Faggionato Fine Arts – 1994.
Les abrutis ne voient le beau que dans les belles choses. Arthur Cravan Catalogue de l’exposition Jean-Louis Faure galerie I.U.F.M. Confluence(s), Lyon. 1998. Le spectre de l’évènement. Texte de Pierre Pachet.
Jean-Louis Faure / Gérard Gasiorowski. La Guerre, Clémence de Biéville (expert en art africain), Michel Enrici, Bertrand Raison - Éditions Adrien Maeght, Paris, 1989. (ISBN2869410948).
Du sabre d’un immortel Plaquette dépliante illustrée en couleurs éditée à l’occasion de la remise de son épée d’académicien au professeur Alain-Jacques Valleron, le 23 novembre 2005 (hors commerce).
Un Autre Monde///Dans Notre Monde. Évocation contemporaine du réalisme fantastique. FRAC Provence Alpes Côte d’Azur. Marseille, du 23 mars au 2 juin 2019.
Ouvrages
Heinz-Peter Schwerfel; Photos de Caroline Abitbol, Kunst in Paris, Köln, Kiepenheuer & Witsch Verlag, 1990 (ISBN3462020706).
Michel Enrici – Joëlle Pijaudier – Heinz-Peter Schwerfel, Jean-Louis Faure, Paris, La Différence / Musée d’Art Moderne de Villeneuve-d’Ascq, 1991, (ISBN9782729106850).
Clémence de Biéville. Préface de Pierre Leyris, Trente-six sculptures de Jean-Louis Faure. Inventaire descriptif par un expert en arts africains, Nantes, joca seria, 1993 (ISBN2908929139)[19].
Clémence de Bieville, Dessins de Pierre Le Tan, Louis Max. L’histoire d’une famille, Paris, Les Éditions de l’Épure, 1995. (Hors Commerce).
M. Albert, Jamais un coup de feu n’abolira l’histoire de l’art, Les Nouvelles littéraires, janvier 1983.
Jean-Louis Ferrier, Rendez-vous d’artistes, Le Point, janvier 1983.
Pierre Leyris, Les objets stupéfiants d’un médium, - Libération, 13 février 1983.
Arlette Barré-Despond, Le goût du sacré, - revue Autrement, n° 48 («Les créateurs»), mars 1983.
Patrice Bloch & Laurent Pesenti, Matière à table,Les Nouvelles Littéraires, septembre 1983.
Otto Hahn et Franck Maubert, Les nouveaux médiateurs, L’Express, 23-29 septembre 1983.
Sophie Anargyros, Meubles-sculptures,Beaux-Arts Magazine, n°9, janvier 1984.
Gilbert Salem, Un sculpteur tord le cou au hasard, 24 Heures, Lausanne, 27 février 1984.
Patrice Bloch & Laurent Pesenti, Jean-Louis Faure / Richard Di Rosa, Axe Sud, n°13 (été 1984); texte du catalogue de Siméon et les flamants roses, jeune sculpture européenne.
Carole Rio et Stéphanie Taranne, Les assemblages de Jean-Louis Faure: un jeu de déconstruction, - revue Prova d’autore –E – n° 0, (octobre 1984).
Tromex Trouvé, «La jeune morte et les œufs au plat», JESUS, no5, .
Filmographie
La Troisième Dimension, réalisé par Heinz-Peter Schwerfel (1repartie: Franck Dorneiff, Markus Lüpertz, Markus Raetz, Jean-Louis Faure, Richard Deacon; 2epartie: Gloria Friedman, Tony Cragg, Michelangelo Pistoletto, Anne et Patrick Poirier), coproduction la SEPT, Arion, HPS films, WDR, ORD, ENAP, 1987.
Vies, réalisé par Alain Cavalier, avec Jean-Louis Faure, Michel Labelle, Alain Pouliquen, Françoise Widhoff, 87 minutes, 2000.
Être vivant et le savoir, réalisé par Alain Cavalier, 80 minutes, 2019. Présence de la sculpture La Jeune Morte.