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Lycée privé Sainte-Geneviève

lycée privé français situé à Versailles, accueillant exclusivement des classes préparatoires scientifiques et commerciales De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Lycée privé Sainte-Geneviève
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Le lycée Sainte-Geneviève est un établissement privé de classes préparatoires aux grandes écoles. Fondé en 1854 par la Compagnie de Jésus dans l'actuelle rue Lhomond à Paris, il déménage à Versailles en 1913 à la suite des décrets d'expulsion des congrégations et de la loi de séparation de l'Église et de l'État.

Faits en bref Devise, Surnom ...

L'école, couramment surnommée « Ginette » ou encore « BJ » (pour « boîte à jèzes »), est réputée en raison du taux de réussite élevé de ses étudiants aux concours des grandes écoles d'ingénieurs et de commerce, notamment l'École polytechnique.

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Histoire

Résumé
Contexte

Paris (1854-1913)

En avril 1854 est fondée à Paris par Frédéric Studer l'école Sainte-Geneviève, dans l’hôtel de Juigne, au 18 de la rue Lhomond, alors appelée rue des Postes[a], dans une maison où les jésuites avaient auparavant installé leur noviciat[2].

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Résultats des élèves de Sainte-Geneviève aux concours de l'École centrale, de l'École polytechnique et de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr entre 1855 et 1878, tels que compilés par Le Figaro.

La loi Falloux du supprime le monopole universitaire sur l’enseignement secondaire, reconnaissant ainsi la liberté d'enseignement aux catholiques[3]. Le père Pierre-Jean Beckx, supérieur général de la Compagnie de Jésus, autorise alors l'ouverture de classes de mathématiques élémentaires ainsi que de classes préparatoires pour Saint-Cyr, Polytechnique et Centrale, encadrées par 27 jésuites[4]. Les jésuites cherchent alors à rechristianiser la société française en formant une élite militaire catholique. L’industrialisation du pays progressant, l’établissement s’oriente progressivement vers la formation des ingénieurs. Jusqu'en 1880, la direction et presque tout l'enseignement sont assurés par les seuls jésuites[2],[5].

Le premier recteur, le père Philippe Delvaux, ne veut pas d'uniforme pour les élèves ; il institue le système des « colles », entraînement régulier aux épreuves orales des concours d'entrée dans les grandes écoles, exemple qui sera suivi par les autres classes préparatoires. D'année en année, le nombre des élèves augmente : 48 en 1854, 85 en 1855, 110 en 1856, 202 en 1857, et plus de 300 dix ans après la fondation. Jusqu'en 1861, les « math élem » sont majoritaires, mais sont bientôt dépassés en nombre par les élèves de classes préparatoires[2].

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, l'établissement est transformé en service ambulancier, puis en caserne[4]. L'école est ensuite occupée pendant la Commune jusqu'au . Le recteur, le père Ducoudray est arrêté, ainsi que plusieurs autres pères et employés, et incarcéré comme otage. Le , au cours de la Semaine sanglante qui voit l'écrasement des insurgés par les Versaillais, il est fusillé en même temps que Mgr Darboy, archevêque de Paris[6],[2].

La rentrée d' a lieu au château d'Athis-Mons, où l'école a été momentanément transférée.

L'école faillit encore fermer définitivement en 1880 à cause d'un projet de loi interdisant l'enseignement aux membres de toute « congrégation religieuse non reconnue ». La loi est adoptée sans cette disposition, mais les décrets de Jules Ferry des 29 et la reprennent et imposent aux jésuites de se disperser et d'évacuer leurs communautés et établissements scolaires. Les pères jésuites sont expulsés de l'école en 1880. Ils reviennent à partir de 1887, mais la loi du interdit de nouveau l'enseignement aux membres des « congrégations non autorisées » et les jésuites quittent encore une fois la rue Lhomond. Des mesures sont prises pour assurer, sans les pères, la continuité de l'école. Le directeur est alors un laïc, Alfred Mativet, et de nombreux prêtres diocésains participent à la vie de l'institution. Le règlement est conservé mais certaines mesures sont prises pour l'assouplir. Afin de permettre aux élèves de participer aux œuvres sociales et apostoliques, la sortie du mercredi est transférée au jeudi. Des conférences tenues par des personnalités d'importance sont organisées. Cette double dimension sociale et culturelle est encore présente dans le projet éducatif de l'école[2].

Versailles (depuis 1913)

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La chapelle du lycée, qui jouxte le pavillon Madame.

L'école est affectée par la loi de séparation, qui prévoit que les biens de l’Église reviennent à l’État. Afin de la contourner, les jésuites transfèrent leurs propriétés à des laïcs de confiance. La bataille devient ainsi judiciaire quand l’État cherche à démontrer que les titres de propriété exhibés par ces laïcs sont fictifs et que la congrégation demeure le réel propriétaire. Au terme d'une série de procès, l'école de la rue des Postes est confisquée le dans un contexte de guerre scolaire[7]. Le , l'institution déménage rue de la Vieille-Église à Versailles, dans la propriété dite du « Grand Montreuil », emplacement de la maison des sœurs du Cénacle évincées en 1911[2]. L'emplacement actuel comportait, en 1913, le bâtiment Notre-Dame, la chapelle et le bâtiment Saint-François Régis construits près du pavillon appartenant à Joséphine-Louise de Savoie, épouse du comte de Provence, frère du roi Louis XVI, futur roi Louis XVIII (pavillon Madame). Le bâtiment Sainte-Geneviève est construit pour pouvoir accueillir les internes qui y sont logés en chambres doubles ou individuelles, suivant la volonté d'Alfred Mativet, directeur de l’époque[4].

À cette époque, l'école innove sur beaucoup de points. Il y a environ 10 % de demi-pensionnaires, tous les internes sont en chambre particulière ou presque ; des douches modernes, tièdes, sont prévues une fois par semaine et le lever est retardé à 6 h 25… On reconnaît l'existence des responsables de classe, les Z dans le vocabulaire des prépas.

La Première Guerre mondiale verra les lieux successivement transformés en hôpital militaire, puis occupés par l'Institut catholique d'arts et métiers[4]. Après la guerre, la vie de l'école reprend et, à la suite de l'action de la ligue des Droits du religieux ancien combattant, les lois de 1901 s'assouplissent. À la rentrée 1931, le père Gabriel de Boissieu devient le premier recteur jésuite à Versailles[2].

Durant la Seconde Guerre mondiale, la scolarité est perturbée par les actions de la police allemande et les convocations pour le STO[4]. Un hôpital militaire est installé dans l'école. Une partie des élèves loge en ville. Le pain est rationné, une basse-cour installée, les pelouses transformées en potagers[2].

Un monument aux morts, restauré en 1995, rappelle que plus de 2 500 anciens élèves sont morts pour la France.

En 1953, la rue de la Vieille-Église de Versailles est rebaptisée rue de l’École des Postes, en souvenir des origines de l’école[4].

À la suite de la loi Debré de 1959, l'établissement signe un contrat d'association avec l'État en 1960. De ce fait, les professeurs sont payés par l’Éducation nationale[2].

Diverses réformes dans les années 1960 associent davantage les élèves à la vie de l'établissement. La première jeune fille, Élisabeth, est inscrite en 1970 ; un bâtiment de l'internat des filles porte aujourd'hui son nom[4]. Il y avait, lors de la rentrée scolaire 2010, 824 élèves dont 277 filles[8]. C'est un établissement accueillant des étudiants de cultures, de religions et d'horizons divers (un gros tiers des élèves vient de la région parisienne, la moitié de province, plus de 10 % de l'étranger  notamment Maroc, Tunisie et Liban)[9],[10],[11].

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Organisation actuelle

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Les classes préparatoires

Le lycée abrite des CPGE économiques et commerciales en voie scientifique (ECG), et scientifiques (MP, PC, PSI, PT, BCPST). En 2025, les filières scientifiques MP, BCPST et PC sont premières du classement 2025 du Figaro[12]. Au niveau de celles commerciales (filière ECG), le lycée s'offre la première place au classement des admis HEC du site spécialisé PrépaECG[13] aussi bien en nombre d'admis (47 sur les 400 recrutés) qu'en pourcentage (54%).

En 2019, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2018 :

Davantage d’informations Filière, Élèves admis dans une grande école* ...

Des préfets dirigent une ou plusieurs filières. Voici les répartitions :

  • 3 classes de MPSI, 1 classe de MP, 2 classes de MP* et 1 classe de PSI* dans une seule et même préfecture
  • 3 classes de PCSI, 1 classe de PC, 2 classes de PC*, 1 classe de PTSI et au sein d'une même préfecture
  • 4 classes de ECG (2 de première année et 2 de deuxième année) et 2 classes de BCPST (première et deuxième année)

En première année (dite « sup »), les élèves de MPSI et PCSI font le choix de conserver ou non les sciences industrielles de l'ingénieur (SII). S'ils font ce choix depuis la PCSI, ils intègrent alors la classe de PSI*. Ce choix est donc soumis à contrôle du préfet. Si ce n'est pas le cas, leur deuxième année (dite « spé ») s'effectue en classe PC/PC*. En MPSI, le choix de l'option SII reporte seulement le choix d'orientation pour la spé à la fin de la première année.

S'ils jugent leurs résultats insatisfaisants lors des concours d'écoles d'ingénieur, ils ont, dans la limite des places disponibles, la possibilité de redoubler et ainsi passer non pas deux mais trois années en classes préparatoires. On appelle ces élèves « cinq-demis » (car ils pourraient intégrer l'X entre leur 2e et leur 3e année, soit , X faisant ici allusion à l'École polytechnique).

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Projet pédagogique

Le lycée Sainte-Geneviève délivre une éducation inspirée de celle de la Compagnie de Jésus. Le cadre de l'internat obligatoire pour tous les élèves s'inscrit dans une volonté de permettre une émulation commune à la fois intellectuelle, sociale et spirituelle. Le lycée met en avant l'idée de la coresponsabilité et d'une part importante de collaboration à toutes les échelles[21]. À ces fins, de nombreuses activités culturelles sont proposées aux lycéens[22], mais également de nombreuses activités sportives ; le lycée est un des rares établissement non universitaire qui participe aux compétitions FFSU[23].

Controverses

La question du bizutage

Avant 1995, l'intégration des nouveaux se traduisait par des bizutages qui, s'ils se voulaient ludiques et humoristiques, se révélaient également humiliants et éprouvants[b]. Ces bizutages étaient organisés par les redoublants de mathématiques spéciales (dits « cinq-demis ») sur les élèves de première année[c].

En 2006, un jeune enseignant ayant dénoncé des faits de bizutage datant de 2004, bien qu'interdits depuis 1998, est poussé à la sortie[24],[25],[26]. En 2007, une élève du lycée dénonce avoir subi un bizutage particulièrement violent en 2003[26].

ParcourSup

En 2021, Le Monde signale que le lycée, comme d'autres formations prestigieuses, demande aux candidats de fournir des pièces supplémentaires à celles de Parcoursup afin de postuler à l'internat[27].

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Anciens élèves célèbres

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Source : Annuaire des anciens élèves de l'école Sainte-Geneviève, édition 2011.

Religieux

Militaires

Chefs d'entreprises

Scientifiques

Personnalités politiques

  • Jean-François Deniau (1928-2007), homme politique, écrivain, ambassadeur et membre de l'Académie française
  • Charbel Nahas (né en 1954), ministre libanais
  • Laurent Touvet (né en 1962), conseiller d'État, directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur
  • Valérie Pécresse (née en 1967), ancienne ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, présidente du Conseil régional d'Île-de-France
  • Amélie de Montchalin (née en 1985), ancienne ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, représentante permanente de la France auprès de l'OCDE
  • Othman Nasrou (né en 1987), vice-président de la région Île-de-France, secrétaire d'État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations depuis septembre 2024

Autres

Une amicale d’anciens élèves a été créée en 1875.

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Liste des directeurs

  • À partir de 1854 : Père Philippe Delvaux
  • Père Léon Turquand
  • Père Adolphe Pillon
  • Jusqu'en 1871 : Père Léon Ducoudray
  • 1871-1880 : Père Stanislas du Lac
  • -1917 : Alfred Mativet
  • 1917-1918 : Raymond Tabournel[29]
  • 1937-1939 : Père François Berlier de Vauplane
  • 1992-2000 : Père Patrice de la Salle (SJ)
  • 2000-2010 : Isabel Jubin
  • 2010-2017 : Jean-Noël Dargnies
  • 2017-2021 : Manuela Rousselot
  • Depuis 2021 : Isabelle Malbet
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Notes et références

Voir aussi

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