Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte

Magicicada

genre d'insectes De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Magicicada
Remove ads

Cigale périodique

Magicicada est un genre d'insectes hémiptères de la famille des cigales (sous-famille des Cicadettinae, tribu des Lamotialnini (en)), seulement présent dans l'Est de l'Amérique du Nord. Ces insectes, communément appelés cigales périodiques, ont un cycle de vie de  et apparaissent en grand nombre tous les  13 ou 17 ans selon les espèces.

Remove ads

Étymologie et noms vernaculaires

Thumb
Magicicada septendecim

Le nom donné au genre par William T. Davis (en) en 1925[1], Magicicada, est une apocope de l'anglais magic cicada (« cigale magique »).

Le nom vernaculaire en français (cigale périodique) et en anglais (periodic cicada)[a] traduit la périodicité des éclosions observée pour le genre, 13 ans pour les cigales treize-ans (Magicicada tredecim, Magicicada neotredecim, Magicicada tredecassini et Magicicada tredecula), 17 ans pour les cigales dix-sept-ans (Magicicada septendecim et Magicicada septendecula)[3],[4]. Cette longévité de dix-sept ans est le record mondial pour des insectes vivant en milieu naturel[5],[6].

En japonais, « cigale périodique » se dit 周期ゼミ (Shūkizemi?, litt. « Cigale périodique »), mais une autre dénomination courante est 素数ゼミ (Sosūzemi?, litt. « Cigale nombre premier »)[7],[8] en raison du caractère premier des nombres 13 et 17.

Remove ads

Description et cycle vital

Résumé
Contexte
Thumb
Mue de Magicicada, du stade nymphal à la forme adulte.
Accéléré (1 image toutes les dix secondes, donnant une vidéo d'une minute pour 4 à 5 heures de temps réel) de la mue d'un magicicada.

Les cigales du genre Magicicada sont généralement rouges et noires, parfois jaunes et noires, et d'une longueur moyenne variant de 30 à 40 mm[3]. Elles sont dotées d'une paire d'yeux rouges[2]. Les femelles possèdent un oviscapte mobile, repliable le long de la partie terminale de leur abdomen en forme de pointe[9].

Les larves vivent enfouies sous terre pendant treize ou dix-sept ans, avant de rejoindre l'air libre par centaines de milliers ou par millions[b] pour effectuer leur mue et se reproduire[3],[4],[11]. L'émergence printanière se déroule après le coucher du soleil. Les mâles précèdent les femelles de quelques jours. La durée de la mue imaginale est de l'ordre d'une heure. La rigidification de l'exosquelette de l'imago nécessite au moins cinq jours d'attente silencieuse[2]. Après leur sortie du sous-sol, les cigales périodiques disposent de quelques semaines de durée de vie pour assurer la continuité de leurs lignées[11],[2].

Contrairement à la plupart des espèces de cigales, les populations de cigales périodiques vivent à l'état larvaire de manière quasi synchronisée, à l'échelle régionale. De ce fait, alors que les formes adultes des autres genres sont présentes chaque année, celles du genre Magicicada ne sont observées dans une zone géographique donnée que tous les treize ou dix-sept ans[9],[11],[2].

Thumb
Carte prévisionnelle des émergences de cigales périodiques, comté par comté. Service forestier de l'USDA, 2013.

Couvains

Les populations de cigales périodiques sont classées en « couvains » définis en fonction de l'année civile où elles émergent, d'extension géographique limitée. En 2014 par exemple, le couvain XXII (cigales 13-ans) a émergé en Louisiane, et le couvain III (17-ans) dans l'Ouest de l'Illinois et l'Est de l'Iowa.

Cette numérotation a été introduite en 1898 par l'entomologiste américain Charles Lester Marlatt (en) : de I à XVII pour les cigales 17-ans (années d'émergence de 1893 à 1909) et de XVIII à XXX pour les 13-ans (1893 à 1905)[12]. Seuls dix-sept de ces trente couvains potentiels ont réellement été observés, et deux d'entre eux sont désormais éteints. Il ne subsiste aujourd'hui que les couvains I à X, XIII et XIV (17-ans) et XIX, XXII et XXIII (13-ans)[13].

Remove ads

Taxonomie

Résumé
Contexte

Phylogénie

La tribu des Lamotialnini (en), qui comporte 19 genres dont Magicicada, est présente dans le monde entier sauf en Amérique du Sud. Bien que Magicicada ne se trouve que dans l'Est de l'Amérique du Nord, ses plus proches parents sont les genres Tryella (en) et Aleeta, uniquement présents en Australie[14]. En Amérique, son parent le plus proche est le genre Chrysolasia, présent au Guatemala[15].

Espèces

On connaît sept espèces du genre Magicicada, trois de 17 ans et quatre de 13[16],[1]. Elles se différencient par des motifs visibles de couleurs diverses, leurs chants et la longueur de leur cycle de vie[2],[3].

Chaque espèce de 17 ans présentant de fortes similarités avec une ou deux espèces de 13 ans, les sept espèces sont rassemblées en quatre groupes[17].

Davantage d’informations Groupe d'espèces, Cycle de 17 ans ...

Distribution

Les cigales périodiques se rencontrent dans l'Est des États-Unis, au-delà des Grandes Plaines[2],[7]. Les cigales dix-sept-ans sont majoritairement présentes dans le Nord, les cigales treize-ans dans le Sud et le Middle West[9],[2]. Des populations découvertes en Ontario (Canada) sont considérées comme éteintes[2]. D'autres ont été signalées en 2016 dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick[10].

Remove ads

Habitat

Les cigales périodiques peuplent les forêts décidues de montagne, à l'est des Grandes Plaines[2].

Pathogènes

Mite de la feuille de chêne

En se nourrissant de manière habituelle des larves des moucherons de la galle du chêne (Polystepha pilulae) et d'autres insectes, les cigales entrent en contact avec la mite de la feuille de chêne (Pyemotes herfsi) (aussi connu en anglais sous le nom de itch mite) qui devient un ectoparasite des œufs pondus par les cigales. Après qu'elles ont déposé leurs oeufs sur les branches des chênes, les mites s'en nourrissent et se reproduisent ce qui accroît leur population[18].

Massospora cicadina

Le champignon Massospora cicadina est un pathogène qui infectent des cigales périodiques ayant des cycles de vie de 13 et 17 ans.

L'infection des cigales consiste en une insertion de spores qui croissent progressivement au bout de l'abdomen des cigales vivantes, ce qui engendre infertilité, transmission du pathogène et éventuellement la mort des celles-ci[19].

Thumb
Une cigale Magicicada avec une infection abdominale avancée de Massospora cicadina à Bethesda, Maryland (31 Mai 2021)
Remove ads

Adaptation évolutive

L'émergence synchronisée des cigales périodiques et un long cycle de vie larvaire correspondent à une stratégie de saturation des prédateurs potentiels. Émergeant en grand nombre, les espèces du genre Magicicada réduisent la probabilité qu'un prédateur ou un parasite soit présent en abondance durant leur période de vie adulte et puisse causer la disparition de toutes les populations de l'hémiptère[11]. Une durée de vie larvaire de 13 ou 17 années, deux nombres premiers, rend plus rare encore la coïncidence d'un pic d'abondance d'un prédateur ou d'un parasite avec l'émergence des cigales[11],[6],[20].

Remove ads

Notes et références

Voir aussi

Loading related searches...

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.

Remove ads