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Mort et funérailles d'Hassan II
décès du roi du Maroc le 23 juillet 1999 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La mort d'Hassan II, roi du Maroc depuis 1961, survient le au CHU Ibn Sina à Rabat, deux semaines après ses 70 ans, des suites d'une maladie cardiaque. Hassan II est enterré le au mausolée Mohammed-V à l'issue d'une prière funéraire. Son décès suscite un deuil national au Maroc, où il est remplacé par son fils aîné Mohammed VI.
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Contexte
En 1995, lors d’une visite à New York aux États-Unis, Hassan II souffre d'une maladie respiratoire et est hospitalisé en urgence. Ses médecins lui ont alors conseillé d’arrêter de fumer. Le roi insiste notamment de ne pas aller se faire soigner hors du Maroc, à la différence de Hussein de Jordanie, qui se fait hospitaliser plusieurs fois aux États-Unis lors de ses derniers ans. En avril 1999, trois mois avant sa mort, il déclare : « Je ne suis pas comme lui. [...] Je n’irai pas en avion de capitale en capitale, d’hôpital en hôpital, Hassan n’est pas Hussein »[1],[2],[3],[4].
Le roi fête ses 70 ans le , avant d'effectuer une visite à Paris cinq jours plus tard pour assister au défilé militaire annuel, à cette occasion ouvert par la Garde royale marocaine, en tant qu'invité d’honneur. Il s’agit de sa dernière visite à l’étranger[5]. Le , il reçoit les présidents Omar Bongo et Denis Sassou-Nguesso au Palais royal de Rabat, puis le président yéménite Ali Abdallah Saleh au lendemain[6],[7]. À l'époque, son aspect fatigué suscite quelque inquiétude[3],[7].
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Dernières heures
Le à 3 h 50 (TU), ressentant un syndrome grippal, le roi téléphone à son oto-rhino-laryngologiste pour lui demander de passer le voir « vers huit heures »[4],[8]. Dix minutes plus tard, il commence à ressentir un dérèglement de son rythme cardiaque, ce qui suscite son transport à la clinique du Palais royal vers 8 h[7],[8]. Son état de santé n'étant pas encore préoccupant, il est ensuite placé en observation médicale et répond normalement au traitement[7],[6],[9].
Vers 12 h, le roi tombe dans le coma des suites d'un infarctus du myocarde, alors qu'il vient d'être transféré au CHU Ibn Sina[7],[6],[9]. Son fils aîné, le prince héritier Sidi Mohammed, téléphone au Premier ministre Abderrahmane Youssoufi et à son cousin, le prince Moulay Hicham (se trouvant à Paris), pour communiquer l'état de santé déclinant de son père[4],[1].
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Mort
Le roi Hassan II est déclaré mort à 16 h 30[10],[6].
Le premier média à annoncer sa mort est l'Agence France-Presse, qui cite des sources proches du palais[1]. Par la suite, les chaînes nationales de télévision et de radio interrompent leurs programmes pour diffuser le Coran[11],[9]. À 20 h 40, le prince héritier Sidi Mohammed rend public le décès du roi dans une intervention télévisée[10]. Plus tard dans la soirée, vers 22 h, il assiste à un conseil de famille rassemblé au Palais royal, qui lui proclame le roi Mohammed VI, son frère cadet lui remplaçant comme prince héritier. Cet événement, qui comprend une bay'a, est assisté par les conseillers royaux, les oulémas et les membres de la famille royale et du gouvernement[4],[7],[10],[11],[12].
Funérailles
Résumé
Contexte
Vidéo externe | |
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Édition spéciale diffusée par France 3. |
La prière funéraire d'Hassan II est fixée au , reportée par un jour en vertu de l'assistance de plusieurs dignitaires étrangers[13]. Le programme des funérailles est organisé par le gouvernement d'Abderrahmane Youssoufi[12],[14].
Vers 15 h, le cercueil d'Hassan II, qui repose auparavant dans la salle principale du Palais royal, est placé sur un semi-chenillé militaire avant d'être transféré dans une procession au mausolée Mohammed-V, lieu de sépulture de son père. Le roi Mohammed VI et le prince héritier Moulay Rachid dirigent le cortège, suivi par l'ensemble des dignitaires étrangers présents à la cérémonie[15],[13],[16]. Après l'arrivée du cercueil, une congrégation près du mausolée exécute la prière Asr (3ème prière de la journée), suivie de la prière funéraire. Les dépouilles du roi sont ensuite inhumées au mausolée[13],[15].
Les funérailles sont diffusées en direct sur TVM et sur plusieurs chaînes étrangères. Environ 45 pays sont représentés, dont 36 qui envoient leurs chefs d'État ou de gouvernement.
Assistance des personnalités étrangers
Familles royales
Hamed ben Issa Al Khalifa, émir du Bahreïn[17]
Albert II, roi des Belges[17]
Juan Carlos Ier, roi d'Espagne, accompagné de la reine Sophie et le prince Felipe[18]
Abdallah II, roi de Jordanie [13],[19]
Le prince Sultan ben Abdulaziz Al Saoud d'Arabie saoudite, ministre de la Défense[14]
Le prince Saoud ben Fayçal Al Saoud d'Arabie saoudite, ministre des Affaires étrangères[17]
Khalifa ben Zayed Al Nahyane, prince héritier d'Abou Dabi[17]
Mohammed ben Rachid Al Maktoum, prince héritier de Dubaï[17]
Le prince Takamado du Japon[17],[20]
Saad al-Abdallah al-Salim al-Sabah, prince héritier du Koweït[19]
Le prince Haakon, prince héritier de Norvège[17]
Haitham bin Tariq Al Said, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères d'Oman[17]
La princesse Margriet des Pays-Bas[17]
Le prince Charles, prince de Galles[21]
Dirigeants politiques
Thabo Mbeki, président de la République d'Afrique du Sud[22],[23]
Abdelaziz Bouteflika, président de la République algérienne démocratique et populaire[19]
Johannes Rau, président fédéral de l'Allemagne[24]
Sheikh Hasina, Premier ministre du Bangladesh[17]
Mathieu Kérékou, président de la République du Bénin[22]
Blaise Compaoré, président de la République du Burkina Faso[22]
Paul Biya, président de la République du Cameroun[22]
Roméo LeBlanc, gouverneur général du Canada[17]
Henri Konan Bédié, président de la République de Côte d'Ivoire[22]
Hosni Mubarak, président de la République arabe d'Égypte[19],[22]
José María Aznar, Premier ministre de l'Espagne[18]
Bill Clinton, président des États-Unis, accompagné de la Première dame Hillary Clinton[19]
Jacques Chirac, président de la République française, accompagné de Bernadette Chirac[19]
Yahya Jammeh, président de la République de Gambie[17]
Lansana Conté, président de la République de Guinée[17]
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la République de Guinée équatoriale[17]
Ezer Weizman, président d'Israël[13]
Ehud Barak, Premier ministre d'Israël[13]
Carlo Azeglio Ciampi, président de la République italienne[25]
Émile Lahoud, président de la République libanaise[17]
Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya, président de la République islamique de Mauritanie[17]
Olusegun Obasanjo, président de la République fédérale du Nigéria[23]
Muhammad Rafiq Tarar, président de la République islamique du Pakistan[17]
Yasser Arafat, président de l'Autorité palestiene[19]
Aleksander Kwaśniewski, président de la République de Pologne[17]
Jorge Sampaio, président de la République portugaise[17]
Abdou Diouf, président de la République du Sénégal[17]
Ruth Dreifuss, président de la Confédération suisse [17]
Gnassingbé Eyadéma, président de la République du Togo[17]
Zine El Abidine Ben Ali, président de la République de Tunisie[17]
Süleyman Demirel, président de la République de Turquie[17]
Ali Abdullah Saleh, président de la République du Yémen[17]
Représentants des autres pays
Louis Michel, ministre des Affaires étrangères de la Belgique[17]
Taha Yassin Ramadan, vice-président irakien[17]
Ryutaro Hashimoto, ancien Premier ministre du Japon[17]
Abdelkrim Lahlou, consul général du Monaco à Rabat[26]
Knut Vollebæk, ministre des affaires étrangères de la Norvège[17]
Robin Cook, secrétaire d'État aux Affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni[21]
Représentants des organisations internationales
- Organisations internationales
Ahmed Asmat Abdel-Meguid, secrétaire général de la Ligue arabe[17]
Azzeddine Laraki, secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique[27]
Kofi Annan, secrétaire général de l'Organisation des Nations unies[28]
Miguel Ángel Moratinos, représentant spécial de l'Union européenne pour le Moyen-Orient[17]
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Réactions
Résumé
Contexte
Réactions au Maroc
Le gouvernement marocain décrète une période de quarante jours de deuil national, les drapeaux étant mis en berne aux toutes les institutions publiques et semi-publiques et aux missions diplomatiques marocaines à l'étranger[29],[30],[12]. Des centaines de milliers de Marocains bordent la route du cercueil royal au cours des funérailles, nécessitant un rassemblement de la majorité des 37 mille policiers du royaume à Rabat[31]. La bourse et les services publics rouvrent deux jours après la mort d'Hassan II, malgré le deuil national qui poursuit[32]. Le , le roi Mohammed VI annonce la fin de la période de deuil national.
Réactions au Front Polisario
Le Front Polisario, engagé dans la guerre du Sahara occidental avec le Maroc entre 1975 et 1991, exprime qu'Hassan II « reste dans les mémoires pour avoir gouverné le territoire contesté avec une oppression impitoyable »[33]. Son dirigeant, Mohamed Abdelaziz (aussi président de la République arabe sahraouie démocratique), adresse le roi Mohammed VI directement et qualifie la mort d'Hassan II d'« une nouvelle tragique qui nous a profondément affligé »[34].
Réactions internationales
Plusieurs États arabes décrètent une période de deuil national à la suite du décès d'Hassan II[31].
Algérie : Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qualifie le roi d'une « source d'une grande tristesse pour moi personnellement et pour la majorité des Algériennes et des Algériens fiers du patrimoine commun entre l'Algérie et le Maroc »[35].
Égypte : Le président de la République, Hosni Moubarak, exprime sa « profonde tristesse » à la perte d'un « frère, ami et compagnon d'armes »[35].
États-Unis : Le président Bill Clinton exprime qu'Hassan II eut « de courage et d'une volonté d'épouser le changement »[31].
France : Jacques Chirac, président de la République se trouvant au Nigeria pour une visite officielle, exprime ses condoléances aux Marocains, remémorant « un homme qui aimait notre pays et qui aimait les Français ». Le Premier ministre Lionel Jospin a quant à lui exprimé sa « solidarité » en son nom même et en celui du gouvernement, en qualifiant Hassan II d'un « homme de culture et de dialogue » ayant fait « le choix de la démocratie et du progrès »[36].
Israël : L'ancien Premier ministre Shimon Peres exprime qu'Hassan II « avait beaucoup contribué » au processus de paix israélo-palestinien[37].
Monaco : Le prince Rainier III et le prince héréditaire Albert expriment leurs condoléances au roi Mohammed VI[26].
Palestine : Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, rend hommage aux politiques du roi « en faveur du peuple palestinien et de son droit d'établir un État indépendant avec Jérusalem pour capitale », avant d'annuler une réunion des dirigeants palestiniens à Gaza[35]. Le gouvernement palestinien décrète trois jours de deuil officiel[29].
Royaume-Uni : La reine Élisabeth II exprime ses condoléances dans un message envoyé au roi Mohammed VI[21], tandis que le Premier ministre Tony Blair salue Hassan II pour « son dévouement et son courage »[33].
Russie : Le président Boris Eltsine qualifie Hassan II de « dirigeant sage qui travailla sans relâche pour la paix »[33].
Soudan : Le président Omar el-Bechir se remémore d'un « frère, ami et messager de paix entre les nations » et « symbole de modération dont tous recherchaient le soutien »[35].
Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, affirme que le roi défunt « fit du Maroc lui-même un pont de compréhension et de coopération entre l'Europe et l'Afrique, le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest »[37]. Le , l'Assemblée générale des Nations unies se réunit pour rendre hommage à Hassan II et pour observer une minute de silence[38].
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Notes et références
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