Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte

Python (langage)

langage de programmation objet, multi-paradigme et multi-plateformes De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Python (langage)
Remove ads

Python (prononcé /pi.tɔ̃/) est un langage de programmation interprété, multiparadigme et multiplateformes. Il favorise la programmation impérative structurée, fonctionnelle et orientée objet. Il est doté d'un typage dynamique fort, d'une gestion automatique de la mémoire par ramasse-miettes et d'un système de gestion d'exceptions ; il est ainsi similaire à Perl, Ruby, Scheme, Smalltalk et Tcl.

Faits en bref Date de première version, Paradigmes ...

Le langage Python est placé sous une licence libre proche de la licence BSD et fonctionne sur la plupart des plateformes informatiques, des smartphones aux ordinateurs centraux, de Windows à Unix avec notamment GNU/Linux en passant par macOS, ou encore Android, iOS, et peut aussi être traduit en Java ou .NET. Il est conçu pour optimiser la productivité des programmeurs en offrant des outils de haut niveau et une syntaxe simple à utiliser.

Remove ads

Utilisation

Résumé
Contexte

Python est un langage de programmation qui peut s'utiliser dans de nombreux contextes grâce à des bibliothèques spécialisées.

Il est utilisé comme langage de script pour automatiser des tâches comme la récupération de la météo sur Internet ou l'enchaînement d'actions en conception assistée par ordinateur (voir la section Adoption). On l'utilise également comme langage de développement de prototype lorsqu'on a besoin d'une application fonctionnelle avant de l'optimiser avec un langage compilé. Il est particulièrement répandu dans le monde scientifique, et possède des bibliothèques optimisées pour le calcul numérique[5].

C'est l'un des langages utilisés dans le domaine du big data[6], de l'informatique quantique[7] et de l'intelligence artificielle incluant l'apprentissage automatique[5],[8].

Python à l'école

Python est apprécié par les pédagogues qui y trouvent un langage où la syntaxe, clairement séparée des mécanismes de bas niveau, permet une initiation aisée aux concepts de base de la programmation[9].

Cette initiation commence généralement au début du lycée en classe de seconde. Les élèves souhaitant approfondir le sujet peuvent choisir un enseignement de spécialité Numérique et sciences informatiques[10] (NSI).

Les calculatrices supportant Python[10] destinées aux lycéens fonctionnent en Python 3. Ces calculatrices peuvent échanger des programmes avec des ordinateurs personnels.

14 000 lycéens participent à la Nuit du code[11], un challenge à partir de la classe de première NSI pour créer un jeu en 6 heures avec le moteur Pyxel de Python. À Berlin[12] et Tokyo[13], les lycées français internationaux (LFI) participent à l'évènement.

Au LFI de Pékin[14], l'Heure de code est en langage graphique Scratch de puzzles colorés aimantés pour les collégiens ou en langage textuel Python pour les lycéens. Drew Houston[15] (Dropbox), Mark Zuckerberg[15] (Meta), Bill Gates[15] (Microsoft) et Barack Obama[15] apportent leur soutient à Code.org (en), une organisation à but non lucratif à l'initiative de Hour of code[16] et Hour of AI.

En janvier-février, Passe ton hack[17] d'abord réunit 7 000 lycéens en ligne pour capturer le drapeau (en) en programmant en Python[18] la détection d'une injection SQL, d'une attaque par force brute avec dictionnaire d'un mot de passe ou le décryptage d'un chiffrement par décalage de César.

Python est utilisé comme langage de programmation dans l'enseignement secondaire et supérieur, notamment en France[19]. Depuis 2013, il y est enseigné à tous les étudiants de classes préparatoires scientifiques dans le cadre du tronc commun (informatique commune). Auparavant, l'enseignement d'informatique était limité à une option en MP, l'enseignement se faisant en langage Caml ou Pascal. Cette option existe toujours, mais Pascal a été abandonné à partir de la session 2015 des concours et Caml a, lui, été enlevé au profit de OCaml dans cet enseignement. Les premières épreuves de concours portant sur le langage Python sont également celles de la session 2015[20],[21].

Remove ads

Historique

Résumé
Contexte

Au CWI

Thumb
Guido van Rossum, créateur de Python, à la OSCON 2006.

Au Centre pour les mathématiques et l'informatique (CWI) d'Amsterdam, aux Pays-Bas, à la fin des années 1980, l'informaticien Guido van Rossum participe au développement du langage de programmation ABC conçu pour l'enseignement[22].

Il travaille alors dans l'équipe du système d'exploitation Amoeba dont les appels systèmes sont difficilement interfaçables avec le Bourne shell utilisé comme interface utilisateur. Il estime alors qu'un langage de script inspiré d'ABC pourrait être intéressant comme interpréteur de commandes pour Amoeba[23].

En 1989, profitant d'une semaine de vacances durant les fêtes de Noël, il utilise son ordinateur personnel[24] pour écrire la première version du langage. Fan de la série télévisée Monty Python's Flying Circus, il décide de baptiser ce projet Python[25]. Il s'est principalement inspiré d'ABC, par exemple pour l'indentation comme syntaxe ou les types de haut niveau mais aussi de Modula-3 pour la gestion des exceptions, du langage C et des outils UNIX[26].

Durant l'année suivante, le langage commence à être adopté par l'équipe du projet Amoeba, Guido poursuivant son développement principalement pendant son temps libre. En [1], la première version publique, numérotée 0.9.0[27], est postée sur le forum Usenet[23] alt.sources. La dernière version sortie au CWI est Python 1.2.

Au CNRI

En 1995, van Rossum continue son travail sur Python à la Société pour les initiatives nationales de recherche (en)[28] à Reston, en Virginie, où il sort plusieurs versions du logiciel.

Au CNRI, l'équipe Python travaille sur le navigateur web expérimental Grail[28] utilisant Tcl/Tk. Il est l'équivalent pour Python du navigateur HotJava, permettant d'exécuter des applets dans un environnement sécurisé[29]. Il entraîne le développement de modules pour la bibliothèque standard de gestion de HTML.

En 1999, le projet Computer Programming for Everybody[30] (CP4E) est lancé conjointement entre le CNRI et la DARPA. Il s'agit d'utiliser Python comme un langage d'enseignement de la programmation. Cette initiative conduira à la création de l'environnement de développement dénommé IDLE.

En , Andrew M. Kuchling, le manager pendant une décennie des versions de Python 2.0[31] à 2.7[32], publie une critique dénommée "Les bizarreries de Python" (Python Warts[33]), qui synthétise les griefs les plus fréquents exprimés à l'encontre du langage. Ce document aura une influence certaine sur les développements futurs du langage[34].

Du fait du manque de financement du projet par la DARPA, et du départ de nombreux développeurs Python du CNRI (dont Guido van Rossum), le projet IDLE s'éteint en 2000[30]. Python 1.6 est la dernière version sortie au CNRI.

Zope

En 2000, l'équipe principale de développement de Python déménage à BeOpen pour former l'équipe PythonLabs à l’origine de Python 2.0. Après cette version, Guido van Rossum et les autres développeurs de PythonLabs rejoignent Digital Creations à présent connue sous le nom de Zope Corporation[35].

La Python Software Foundation

En 2001, Python 2.1 est une version dérivée de Python 1.6.1 et de Python 2.0. Sa licence est renommée Python Software Foundation License. Tout code, documentation et spécification ajouté, depuis la sortie de Python 2.1 alpha, est détenu par la Python Software Foundation (PSF), une association sans but lucratif fondée en 2001, modelée d'après l'Apache Software Foundation.

Google

En 2005, Guido van Rossum travaille sur les projets Mondrian et Rietveld[36].

En 2008, Python 3.0[37] est publié. L'équipe Python a choisi de casser la compatibilité ascendante dans cette nouvelle version majeure pour :

  • Réparer certains défauts du langage : par exemple l'orienté objet avec deux types de classes) ;
  • Nettoyer la bibliothèque standard de ses éléments obsolètes et redondants.

En 2012, Python 3.1[38] corrige les erreurs de jeunesse de la version 3.0.

Dropbox

En 2013, Guido van Rossum est embauché par Dropbox[39] (mypy[40]) jusqu'en 2019[41].

Microsoft

En 2020, Guido van Rossum entre dans la division développeur chez Microsoft[8].

Selon l'Index TIOBE, « Python, qui est devenu un élément incontournable de la science des données, du DevOps et du développement web, est aussi désormais le langage le plus populaire dans le classement de TIOBE. Classé troisième langage le plus populaire de l'index au début de l'année 2021, Python s'est hissé à la première place en octobre 2022 »[42], notamment en raison de son efficacité pour l'apprentissage automatique.

En août 2025, Python occupe la première place de ce classement[43].

Remove ads

Caractéristiques

Résumé
Contexte

Syntaxe

Python a été conçu pour être un langage lisible. Il vise à être visuellement épuré. Par exemple, il possède moins de constructions syntaxiques que des langages structurés tels que C, Perl, ou Pascal. Les commentaires sont indiqués par le caractère croisillon #[44].

Les blocs sont identifiés par l'indentation[45], au lieu d'accolades comme en C ou C++ ; ou de begin ... end comme en Pascal ou Ruby. Une augmentation de l'indentation marque le début d'un bloc, et une réduction de l'indentation marque la fin du bloc courant. Par convention, l'indentation est de quatre espaces en Python selon le standard de codage PEP 8[46].

Davantage d’informations Fonction factorielle en C, Fonction factorielle en Python ...

Remarque : L'indentation pourrait être modifiée ou supprimée dans la version en C sans modifier son comportement. De même, la fonction Python peut être écrite avec une expression conditionnelle[47]. Cependant, une indentation correcte permet de détecter plus aisément des erreurs en cas d'imbrication de plusieurs blocs et facilite donc l'élimination de ces erreurs. C'est pourquoi il est préférable d'indenter convenablement les programmes en C. La version courte s'écrirait ainsi :

Davantage d’informations Fonction factorielle en C, Fonction factorielle en Python ...

Mots-clés du langage

Les mots-clés réservés du langage Python sont fournis dans la liste keyword.kwlist du module keyword[48].

Les mots-clés de Python 2.7.5 sont les suivants : and, as, assert, break, class, continue, def, del, elif, else, except, exec, finally, for, from, global, if, import, in, is, lambda, not, or, pass, print, raise, return, try, while, with, yield.

À partir de Python 3.0, print et exec ne sont plus des mots-clés du langage, mais des fonctions du module builtins[49]. Sont ajoutés aux mots-clés : True, False, None et nonlocal. Les trois premiers étaient déjà présents dans les versions précédentes, mais ils ne sont plus modifiables (auparavant, l'affectation True = 1 était possible)[50]. nonlocal a été introduit par le PEP 3104[51], et permet, dans une fonction définie à l'intérieur d'une autre fonction, de modifier une variable d'un niveau supérieur de portée. Avant cela, seules les variables locales à la fonction, et globales (niveau module) étaient modifiables. Toutefois, il était possible, et ça l'est toujours sans le mot-clé nonlocal, de modifier un objet affecté à une variable d'un niveau de portée supérieur, par exemple une liste avec la méthode append - c'est évidemment impossible pour un objet immuable.

À partir de Python 3.10, il y a 3 mots-clés contextuels (« soft keywords » en anglais) : match, case, _ identique à l’instruction switch-case.

match valeur: 
    case condition_1:
        expression_1
    case condition_2:
        expression_2
    case _: # `case _´ est accédé si toutes les autres conditions sont fausses.
        expression_par_défaut

Types de base

Les types de base en Python sont relativement complets et puissants. Il y a, entre autres :

  • Les objets numériques
    • int est le type des entiers relatifs. Avant la version 3.0, ce type était dénommé long, et le type int correspondait à un entier de 32 ou 64 bits. Néanmoins, une conversion automatique en type long évitait tout débordement. Maintenant, ce type correspond aux entiers relatifs avec une précision illimitée sans restriction de taille.
    • long est le type des entiers relatifs, illimités de plus de 32 bits en Python 2, remplacé par le type int en Python 3
    • float est le type flottant équivalent au type double du C, soit tout nombre entre −1,7 × 10308 et 1,7 × 10308 sur les plateformes conforme à l'IEEE 754.
    • complex est le type des approximations des nombres complexes (c'est-à-dire deux float).
  • Les objets « itérables »
    • Les objets tuple (n-uplet) sont des listes immuables d'objets hétérogènes.
    • Les objets typename obtenus avec la fonction namedtuple() sont des variantes des tuple permettant d'accéder à un élément du tuple avec un nom se comportant comme une variable. Contrairement aux dict, ils sont immuables[52],[53].
    • Les objets list sont des tableaux dynamiques (ils étendent automatiquement leur taille lorsque nécessaire) et acceptent des types de données hétérogènes.
    • Les objets set sont des ensembles non ordonnés d'objets.
    • Les objets frozenset forment une variante immuable des set.
    • Les objets dict sont des tableaux associatifs (ou dictionnaires) permettant d'associer un objet (une clef) à un autre.
    • Les objets str sont des chaînes de caractères. À partir de la version 3.0, les caractères sont en Unicode sur 16 ou 32 bits ; les chaines d'octets sont des objets bytes[54],[55]. Dans les versions précédentes, ces objets étaient respectivement de type unicode et str. Les objets str et bytes sont immuables.
    • Les objets bytearray sont des chaînes d'octets modifiables. La version d'Unicode employée par Python peut être déterminée à l'aide de la variable unidata_version du module unicodedata.
    • Les objets file correspondent à un fichier obtenu grâce à la méthode open()
    • Il existe aussi d'autres types d'objets itérables, notamment range obtenu via la méthode range()et enumerate obtenu via la méthode enumerate()[56] et les types liés aux méthodes de dictionnaires .keys(), .values() et .items(). La plupart d'entre eux sont immuables.
  • Les autres objets, n'étant ni numériques ni itérables
    • None est simplement le type d'un « vide ». Il sert à dénoter qu'une variable est vide.
    • type est le type du type des objets, obtenu grâce à la méthode type().
    • object est le type basique dont tous les autres types « héritent »
    • slice est une partie de type ou un objet extensible
    • NotImplementedType est, comme son nom l'indique, une absence d'implémentation du type auquel on essaie d'accéder.
    • bool est un booléen, soit le type de True et False renvoyés par exemple lors de comparaisons hors de l'utilisation de méthodes is_x().
    • exception est le type d'un message d'erreur lancé lorsque le code lève une exception.
    • function est le type d'une fonction, utilisé lors de l'appel des mots-clef def et lambda.
    • module est le type d'un module, utilisé lors de l'appel des mots-clef import et from.

Les objets itérables sont parcourus à l'aide d'une boucle for de la manière suivante :

for element in objet_iterable:
    traiter(element)

Pour une chaîne de caractères, l'itération procède caractère par caractère.

Il est possible de dériver les classes des types de base pour créer ses propres types. On peut également fabriquer ses propres types d'objets itérables sans hériter des itérables de base en utilisant le protocole d'itération du langage.

Programmation fonctionnelle

Python permet de programmer dans un style fonctionnel. Il dispose également des compréhensions de listes, et plus généralement les compréhensions peuvent produire des générateurs, des dictionnaires ou des ensembles[57],[58]. Par exemple, pour construire la liste des carrés des entiers naturels plus petits que 10, on peut utiliser l'expression :

liste = [x**2 for x in range(10)]
# liste = [0, 1, 4, 9, 16, 25, 36, 49, 64, 81]

La liste des nombres pairs :

liste = [entier for entier in range(10) if entier % 2 == 0]
# liste = [0, 2, 4, 6, 8]

Une table de passage des lettres de l'alphabet vers leur code ASCII :

{chr(n): n for n in range(65, 91)}
# {'A': 65, 'B': 66, 'C': 67, ..., 'X': 88, 'Y': 89, 'Z': 90}

L'ensemble des lettres d'un mot (produit l'ensemble {'r', 'c', 'd', 'b', 'a'}) :

s = "abracadabra"
{c for c in s}

Une compréhension peut comprendre plusieurs boucles et filtres, et il existe une correspondance avec le code réalisant le même calcul à l'aide d'instructions for et if :

Davantage d’informations Compréhension, Code équivalent ...

Cependant, une différence notable dans la version sans compréhension est que les variables i et j existent, avec la valeur qu'elles avaient lors de leur dernier tour de boucle. Ce n'est pas le cas pour des constructions par compréhension.

Une forme limitée de fonction anonyme est possible :

lambda x: x + 2

Les fonctions lambda peuvent être définies en ligne et utilisées comme arguments dans des expressions fonctionnelles :

list(filter(lambda x: x % 2 == 0, range(10)))
# renvoie [0, 2, 4, 6, 8]

retournera une liste constituée des nombres pairs inférieurs à 10.

Le même résultat peut être obtenu avec :

[x for x in range(10) if x % 2 == 0]
# renvoie [0, 2, 4, 6, 8]

Les lambdas de Python n'admettent que des expressions et ne peuvent être utilisées comme fonctions anonymes généralisées ; mais en Python, toutes les fonctions sont des objets, elles peuvent donc être passées en arguments à d'autres fonctions, et appelées lorsque c'est nécessaire. En effet, une fonction définie avec def peut être créée à l'intérieur d'une autre fonction et on obtient ainsi une définition de fonction dans une variable locale, par exemple :

def filtre_inferieur_a_5(une_liste):
    def mon_filtre(x): # variable locale mon_filtre
        return x < 5
    return filter(mon_filtre, une_liste)

Une fonction locale peut modifier l'environnement de la fonction qui l'a créée, grâce au mot-clé nonlocal (voir Fermeture (informatique)) :

from typing import Callable # type le retour de fonction
def accum(pas) -> Callable[[int], int]: # retourne une fonction appelable
    total = 0 # initialise une fois l'accumulateur
    def ajoute(germe) -> int:
        nonlocal total # accède à l'accumulateur de la fonction accum
        total += germe * pas # incrémente l'accumulateur du germe fois le pas
        return total # retourne la valeur accumulée
    return ajoute # retourne la fonction accumulateur paramétrée par le pas

paire = accum(2) # retourne la fonction ajoute avec un pas de 2
assert isinstance(paire, Callable)   # paire est une fonction appelable
print([cell.cell_contents for cell in paire.__closure__]) # environnement initial : [2, 0]

print ([paire(1) for _ in range(5)]) # affiche la liste des cinq premiers nombres pairs
# [2, 4, 6, 8, 10]
print ([paire(1) for _ in range(3)]) # affiche la suite à partir du dernier compteur précédent
# [12, 14, 16]
print([cell.cell_contents for cell in paire.__closure__]) # environnement final : [2, 16]

On peut ainsi créer plusieurs accumulateurs, faisant chacun référence à son propre total. Il est possible d'accéder à l'environnement d'une fonction locale à l'aide de l'attribut __closure__.

Programmation objet

Tous les types de base, les fonctions, les instances de classes (les objets « classiques » des langages C++ et Java) et les classes elles-mêmes (qui sont des instances de méta-classes) sont des objets.

Une classe se définit avec le mot-clé class. Les classes Python supportent l'héritage multiple ; il n'y a pas de surcharge statique comme en C++, ou de restrictions sur l'héritage comme c'est le cas en Java (une classe implémente plusieurs interfaces et hérite d'une seule classe) mais le mécanisme des arguments optionnels et par mot-clé est plus général et plus flexible. En Python, l'attribut d'un objet peut référencer une variable d'instance ou de classe (le plus souvent une méthode). Il est possible de lire ou de modifier un attribut dynamiquement avec les fonctions :

  • getattr(objet, "nom_attribut")
  • setattr(objet, "nom_attribut", nouvel_attribut)

Exemple de deux classes simples :

class Personne:
    def __init__(self, nom, prenom):
        self.nom = nom
        self.prenom = prenom
    def presenter(self):
        return self.nom + " " + self.prenom

class Etudiant(Personne):
    def __init__(self, niveau, nom, prenom):
        Personne.__init__(self, nom, prenom)
        self.niveau = niveau
    def presenter(self):
        return self.niveau + " " + Personne.presenter(self)

e = Etudiant("Licence INFO", "Dupontel", "Albert")
assert e.nom == "Dupontel"

Méthodes spéciales et définition des opérateurs

Python fournit un mécanisme élégant et orienté objet pour définir un ensemble prédéfini d'opérateurs : tout objet Python peut se voir doté de méthodes dites spéciales.

Ces méthodes, commençant et finissant par deux tirets de soulignement (underscores), sont appelées lors de l'utilisation d'un opérateur sur l'objet : + (méthode __add__), += (méthode __iadd__), [] (méthode __getitem__), () (méthode __call__), etc. Des méthodes comme __repr__ et __str__ permettent de définir la représentation d'un objet dans l'interpréteur interactif et son rendu avec la fonction print.

Les possibilités sont nombreuses et sont décrites dans la documentation du langage[59].

Par exemple on peut définir l'addition de deux vecteurs à deux dimensions avec la classe suivante :

class Vector2D:
    def __init__(self, x, y):
        # On utilise un tuple pour stocker les coordonnées
        self.coords = (x, y)

    def __add__(self, other):
        # L'instruction a+b sera résolue comme a.__add__(b)
        # On construit un objet Vector2D à partir des coordonnées propres à l'objet, et à l'autre opérande
        return Vector2D(self.coords[0]+other.coords[0], self.coords[1]+other.coords[1])

    def __repr__(self):
        # L'affichage de l'objet dans l'interpréteur
        return "Vector2D(%s, %s)" %self.coords

a = Vector2D(1, 2)
b = Vector2D(3, 4)
print(a + b) # Vector2D(4, 6)

Générateurs

Le mot-clef yield utilisé dans une fonction permet de faire de cette fonction un générateur. L'appel de cette fonction renvoie un objet de type generator, qui peut être utilisé dans une boucle for, par exemple.

À chaque appel, le générateur effectue son traitement jusqu'à rencontrer le mot-clé yield, renvoie la valeur de l'expression yield, et à l'appel suivant, reprend son déroulement juste après le yield. Par exemple pour calculer la suite de Fibonacci, on peut écrire :

def gen_fibonacci():
    """Générateur de la suite de Fibonacci"""
    a, b = 0, 1
    while True:
        yield a  # Renvoie la valeur de "a", résultat de l'itération en cours
        a, b = b, a + b

fi = gen_fibonacci()
print([next(fi) for _ in range(7)])
# renvoie [0, 1, 1, 2, 3, 5, 8]
print([next(fi) for _ in range(3)])
# renvoie [13, 21, 34]

Le module itertools permet de manipuler les générateurs. Par exemple, pour extraire les 10 premiers éléments du générateur précédent :

import itertools
list(itertools.islice(gen_fibonacci(), 10))
# renvoie [0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34]

Depuis Python 3.3, il est possible de produire un générateur à partir d'une fonction récursive, grâce à la syntaxe yield from, apparue dans le PEP 380[60] et qui « délègue » le calcul à un sous-générateur. L'exemple suivant calcule les permutations des dames correspondant aux solutions du problème des huit dames étendu à un échiquier de taille n × n.

Problème des huit dames
def QueenSolver(nbrFile, lstColumn=[]):
    '''Résoudre nbrFile Dames sans prise sur un échiquier de nbrFile colonnes'''
    if (nbrRank := len(lstColumn)) == nbrFile:
        yield lstColumn # Solution itérable trouvée
    else:
        for indFile in [col for col in range(1,nbrFile+1) if col not in lstColumn]:
            isQueenUnderAttack = False; indRank = nbrRank
            for col in lstColumn:
                if col in [indFile+indRank,indFile-indRank]: # Collision ?
                    isQueenUnderAttack = True; break # colonne col à rejeter
                indRank -= 1 # Rangée précédente
            if not(isQueenUnderAttack): # Dame non attaquée ?
                # appel récursif en insérant dans la liste la Dame en indFile
                yield from QueenSolver(nbrFile, lstColumn + [indFile])

sum(1 for _ in QueenSolver(8)) # Nombre de solutions
# renvoie 92
abcdefgh
8
Thumb
Dame blanche sur case noire h8
Dame noire sur case blanche d7
Dame blanche sur case blanche a6
Dame noire sur case noire c5
Dame blanche sur case noire f4
Dame noire sur case blanche b3
Dame blanche sur case blanche g2
Dame noire sur case noire e1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Solution 92
Davantage d’informations Fonction d'affichage, N° ...

Un générateur peut sembler identique à une fonction qui retourne une liste par return, mais contrairement à une liste qui contient tous ses éléments, un générateur calcule ses éléments un par un.

import timeit # chronomètre
[n * n for n in range(10)]       # une liste est entre crochets
# [0, 1, 4, 9, 16, 25, 36, 49, 64, 81]
36 in [n * n for n in range(10)] # 36 est-il dans la liste des carrés ?
# True

(n * n for n in range(10))       # un générateur est entre parenthèses
# <generator object <genexpr> at 0x0000022DCAED1490> # l'adresse hexadécimale peut changer
36 in (n * n for n in range(10))  # 36 est-il dans un des premiers résultats du générateur ?
# True

timeit.timeit(stmt='36 in [n * n for n in range(100)]', number=1_000_000) # quand range(maxNbr) augmente,
# 7.3 s
timeit.timeit(stmt='36 in (n * n for n in range(100))', number=1_000_000) # le générateur peut être plus rapide.
# 1.2 s

Ainsi, le test 36 in [n * n for n in range(10)] va s'effectuer sur la liste calculée en entier, alors que dans 36 in (n * n for n in range(10)), qui utilise un générateur, le calcul des carrés s'arrête dès que 36 est trouvé. On peut s'en convaincre en remplaçant n * n par un appel de fonction réalisant un effet de bord, par exemple un affichage à l'écran.

Réflexivité

Grâce à un usage intensif des dictionnaires (conteneur associatif développé avec des tables de hachage), Python permet d'explorer les divers objets du langage (introspection) et dans certains cas de les modifier (intercession).

Typage

Thumb

Le typage est dynamique[61]. Il n'est pas vérifié à la compilation mais à l'exécution. Il n'est pas nécessaire d'indiquer le type des variables : Python est sans typage statique explicite.

Python est fortement typé. Il interdit à l'exécution des opérations ayant peu de sens. Par exemple : concaténer par l'opérateur + un nombre réel ou entier à une chaîne str pour l'afficher avec print().

Il n'y a pas de conversion automatique. Python propose les fonctions int() et str() permettant de convertir un nombre dans un autre type :

floatPoint = 3.2 # Python découvre dynamiquement que floatPoint est du type float
print("Tu as " + floatPoint + " points !") # Génère l'erreur de typage :
# TypeError: can only concatenate str (not "float") to str

# intPoint est du type int : entier. La fonction int() force la conversion.
intPoint = int(floatPoint) # Sa valeur 3 est arrondie à l'unité inférieure.
print("Tu as " + intPoint + " points !")
# TypeError: can only concatenate str (not "int") to str

strPoint = str(intPoint) # strPoint est du type str : chaîne de caractères
print("Tu as " + strPoint + " points !") # affiche "Tu as 3 points !"'

En pratique, il n'est pas utile de préfixer les noms de variables par leur type. La conversion d'un nombre vers str est automatique avec une chaîne préfixée par f en mettant la variable entre accolades à l'intérieur de la chaîne sans opérateur + :

nbrPoint = 3.2 # Python reconnaît dynamiquement que nbrPoint est du type float
print(f"Tu as {nbrPoint} points.")      # affiche "Tu as 3.2 points."
print(f"Tu as {int(nbrPoint)} points.") # affiche "Tu as 3 points."
print(f"Tu as {nbrPoint:.0f} points.")  # affiche "Tu as 3 points." avec zero décimale

Python utilise le typage dynamique dénommé duck typing : lors de l'exécution, si une méthode invoquée sur un objet a la même signature qu'une méthode déclarée sur cet objet, alors c'est cette dernière méthode qui est exécutée. De ce fait, invoquer une méthode qui n'existe pas sur un objet va échouer, signifiant que l'objet en question n'est pas du bon type.

Python propose aussi un mécanisme de typage statique pour les attributs des classes grâce à l'API trait[62] ou au patron de conception decorators.

Annotations

Depuis la version 3.0, Python propose l'annotation des variables dans les fonctions (introduit dans la PEP 3107[63]). Ce qui permet de rendre le code plus lisible sans pour autant faire office de solution de typage statique puisque rien n'oblige à suivre ces annotations[64].

def hello(name: str) -> str:
    return "Hello {} !".format(name)

hello("Alice") # Appel suggéré par les annotations
hello(True) # Appel non conforme mais tout à fait fonctionnel

En complément, depuis la version 3.5, Python propose le module typing[65] (introduit dans la PEP 484[66]).

from typing import List

def split_string(string: str) -> List[str]:
    return string.split(" ")

Analyse statique

Il est possible d'effectuer une analyse statique des modules Python avec des outils comme Pylance[67], Pylint[68], mypy[40], ou PyChecker. Sans nécessiter une exécution, ces outils repèrent des fautes ou des constructions déconseillées. Par exemple, une classe qui hérite d'une classe abstraite et qui ne redéfinit pas les méthodes abstraites, ou bien des variables utilisées avant d'être déclarées, ou encore des attributs d'instance déclarés en dehors de la méthode __init__.

Déassembleur

Il est aussi possible de générer un code intermédiaire (bytecode) Python :

import dis # module déassembleur
dis.dis("val = 0; val += 1")

Le résultat du bytecode est :

[Running] python -u "c:\Tool\python\inc.py"
  0           RESUME                   0

  1           LOAD_CONST               0 (0)
              STORE_NAME               0 (val)
              LOAD_NAME                0 (val)
              LOAD_CONST               1 (1)
              BINARY_OP               13 (+=)
              STORE_NAME               0 (val)
              RETURN_CONST             2 (None)

[Done] exited with code=0 in 1.645 seconds

Compilateur

L'outil ligne de commande PyInstaller[69] ou ses variantes (auto-py-to-exe, cx_Freeze, py2app sous macOS ou py2exe sous Windows) permettent de « compiler » un programme Python sous forme d'un exécutable comprenant le programme, l'interpréteur Python et toutes ses bibliothèques.

  • L'inconvénient est le poids de l'exécutable. Le programme ne tourne pas plus rapidement car il n'est pas compilé sous forme de code machine.
  • L'avantage est que tout est compris dans l'exécutable : cela simplifie sa distribution, notamment sur une autre machine où Python n'est pas installé.

Modèle objet

En Python, tout est objet, dans le sens qu'une variable peut contenir une référence vers tous les éléments manipulés par le langage : nombres, méthodes, modules, etc.[70]. Néanmoins, avant la version 2.2, les classes et les instances de classes étaient un type d'objet particulier, ce qui signifiait qu'il était par exemple impossible de dériver sa propre sous-classe de l'objet list.

Méthodes

Le modèle objet de Python est inspiré de celui de Modula-3[26]. Parmi ces emprunts se trouve l'obligation de déclarer l'instance de l'objet courant, conventionnellement nommée self, comme premier argument des méthodes, et à chaque fois que l'on souhaite accéder à une donnée de cette instance dans le corps de cette méthode. Cette pratique n'est pas naturelle pour des programmeurs venant par exemple de C++ ou Java, la profusion des self étant souvent critiquée comme étant une pollution visuelle qui gêne la lecture du code. Les promoteurs du self explicite estiment au contraire qu'il évite le recours à des conventions de nommage pour les données membres et qu'il simplifie des tâches comme l'appel à une méthode de la superclasse ou la résolution d'homonymie entre données membres[71].

Python reconnaît trois types de méthodes :

  • les méthodes d'instance, qui sont celles définies par défaut. Elles reçoivent comme premier argument une instance de la classe où elles ont été définies.
  • les méthodes de classe, qui reçoivent comme premier argument la classe où elles ont été définies. Elles peuvent être appelées depuis une instance ou directement depuis la classe. Elles permettent de définir des constructeurs alternatifs comme la méthode fromkeys() de l'objet dict. Elles sont déclarées avec le décorateur @classmethod.
  • les méthodes statiques, qui ne reçoivent pas de premier argument implicite. Elles sont déclarées avec le décorateur @staticmethod.

Visibilité

Le langage a un support très limité de l'encapsulation. Il n'y a pas, comme en Java par exemple, de contrôle de l'accessibilité par des mots clefs comme protected ou private.

La philosophie de Python est de différencier conceptuellement l'encapsulation du masquage d'information. Le masquage d'information vise à prévenir les utilisations frauduleuses, c'est une préoccupation de sécurité informatique. Le module bastion de la bibliothèque standard, qui n'est plus maintenu dans les dernières versions du langage, permettait ainsi de contrôler l'accès aux attributs d'un objet dans le cadre d'un environnement d'exécution restreint.

L'encapsulation est une problématique de développement logiciel. Le slogan des développeurs Python est we're all consenting adults here[72] (nous sommes entre adultes consentants). Ils estiment en effet qu'il suffit d'indiquer, par des conventions d'écriture, les parties publiques des interfaces et que c'est aux utilisateurs des objets de se conformer à ces conventions ou de prendre leurs responsabilités. L'usage est de préfixer par un underscore les membres privés. Le langage permet par ailleurs d'utiliser un double underscore pour éviter les collisions de noms, en préfixant automatiquement le nom de la donnée par celui de la classe où elle est définie.

L'utilisation de la fonction property() permet de définir des propriétés qui ont pour but d'intercepter, à l'aide de méthodes, les accès à une donnée membre. Cela rend inutile la définition systématique d'accesseurs et le masquage des données comme il est courant de le faire en C++ par exemple.

Héritage

Python supporte l'héritage multiple. Depuis la version 2.3, il utilise l'algorithme C3, issu du langage Dylan[73], pour résoudre l'ordre de résolution de méthode (MRO). Les versions précédentes utilisaient un algorithme de parcours en profondeur qui posait des problèmes dans le cas d'un héritage en diamant[74].

Remove ads

Bibliothèque standard

Thumb
Python est fourni « piles incluses ».

Python possède une grande bibliothèque standard, fournissant des outils convenant à de nombreuses tâches diverses. Le nombre de modules de la bibliothèque standard peut être augmenté avec des modules spécifiques écrits en C ou en Python.

La bibliothèque standard est particulièrement bien conçue pour écrire des applications utilisant Internet, avec un grand nombre de formats et de protocoles standards gérés (tels que MIME et HTTP). Des modules pour créer des interfaces graphiques et manipuler des expressions rationnelles sont également fournis. Python inclut également un framework de tests unitaires (unittest, anciennement PyUnit avant version 2.1) pour créer des suites de tests exhaustives.

Remove ads

Conventions de style

Bien que chaque programmeur puisse adopter ses propres conventions pour l'écriture de code Python, Guido van Rossum a mis un guide à disposition, référencé comme PEP 8[46],[68]. Publié en 2001, il est toujours maintenu pour l'adapter aux évolutions du langage. Google propose également un guide[75].

Interfaces graphiques

Résumé
Contexte
Thumb
Interface graphique en wxPython pour wxWidgets.

Python possède plusieurs modules disponibles pour la création de logiciels avec une interface graphique. Le plus répandu est Tkinter[76]. Ce module convient à beaucoup d'applications et peut être considéré comme suffisant dans la plupart des cas. Néanmoins, d'autres modules ont été créés pour pouvoir lier Python à d'autres bibliothèques logicielles toolkit »), pour davantage de fonctionnalités, pour une meilleure intégration avec le système d'exploitation utilisé, ou simplement pour pouvoir utiliser Python avec sa bibliothèque préférée. En effet, certains programmeurs trouvent l'utilisation de Tkinter plus pénible que d'autres bibliothèques. Ces autres modules ne font pas partie de la bibliothèque standard et doivent donc être obtenus séparément.

Les principaux modules donnant accès aux bibliothèques d'interface graphique sont Tkinter et Pmw[77] (Python megawidgets) pour Tk, wxPython pour wxWidgets, PyGTK pour GTK, PyQt et PySide pour Qt, et enfin FxPy pour le FOX Toolkit. Il existe aussi une adaptation de la bibliothèque SDL : Pygame, un binding de la SFML : PySFML, ainsi qu'une bibliothèque écrite spécialement pour Python : Pyglet.

Il est aussi possible de créer des applications Silverlight en Python sur la plateforme IronPython.

Remove ads

La communauté Python

Résumé
Contexte

Guido van Rossum est le principal auteur de Python, un langage de programmation largement utilisé dans divers domaines, allant du développement web à l'intelligence artificielle. Son rôle central dans l'évolution de Python lui a valu le titre humoristique de « Dictateur bienveillant à vie » (Benevolent Dictator for Life, BDFL[78]) « par intérim[22] ». Cependant, en , Guido van Rossum a annoncé sa retraite de ce rôle, se déclarant en « vacances permanentes » de ses responsabilités de BDFL[79]. Par la suite, en , il a également retiré sa candidature au conseil directeur du langage Python[80].

Après le retrait de van Rossum, la gouvernance de Python est passée à un modèle plus démocratique, sous la direction d'un Conseil directeur composé de cinq membres élus. Ces membres sont principalement issus de la communauté des core developers, une équipe de développeurs ayant un accès en écriture au dépôt de CPython, l'implémentation de référence du langage Python. Cette équipe se coordonne principalement via la liste de diffusion python-dev, où sont discutées et décidées les évolutions du langage et de sa bibliothèque standard.

Les contributions de la communauté sont encouragées, et les développeurs tiers peuvent soumettre des améliorations via la plateforme de gestion de bugs et de suivi de tâches Roundup, qui a remplacé l'ancien système basé sur SourceForge. La transition vers GitHub en 2017 a également facilité la collaboration ouverte et la contribution au code source de Python.

Les utilisateurs et développeurs de bibliothèques tierces peuvent échanger via diverses autres ressources en ligne, notamment le forum Usenet anglophone comp.lang.python, ainsi que des forums, mailing lists, et réseaux sociaux plus modernes comme Reddit ou Discord.

Les références aux Monty Python[25], une troupe comique britannique, sont un élément récurrent dans la culture Python[81]. Illustrant l'humour décalé[82] et omniprésent dans la communauté Python, la documentation du langage utilise souvent les termes spam et eggs comme espace réservé, en référence au célèbre sketch Spam des Monty Python, où le SPAM (un jambon en conserve) est le leitmotiv du menu truffé d'expressions en français. Ce sketch a d'ailleurs donné son nom au phénomène du courriel non sollicité[83].

Les résultats peuvent différer par rapport à la documentation officielle de Python[84] :

Command-line example
Here are some examples of the random command-line interface:
PS C:\Tool\python> # Choose one at random
PS C:\Tool\python> python -m random egg bacon sausage spam "Lobster Thermidor aux crevettes with a Mornay sauce"
spam
PS C:\Tool\python> python -m random egg bacon sausage spam "Lobster Thermidor aux crevettes with a Mornay sauce"
egg
PS C:\Tool\python> # With explicit arguments
PS C:\Tool\python> python -m random --choice egg bacon sausage spam "Lobster Thermidor aux crevettes with a Mornay sauce"
Lobster Thermidor aux crevettes with a Mornay sauce

Adoption de Python

Plusieurs entreprises ou organismes mentionnent sur leur site officiel[85] qu'elles utilisent Python :

Python est aussi le langage de commande d'un grand nombre de logiciels libres :

Et commerciaux :

Remove ads

Implémentations du langage

Résumé
Contexte

Outre la version de référence, nommée CPython (car écrite en langage C), il existe d'autres systèmes mettant en œuvre le langage Python[91] :

Ces autres versions ne bénéficient pas forcément de la totalité de la bibliothèque de fonctions écrites en C pour la version de référence, ni des dernières évolutions du langage.

Remove ads

Distributions

Résumé
Contexte

Différentes distributions sont disponibles, qui incluent des paquets dédiés à un domaine donné :

  • La version officielle[96],[97] de la fondation logicielle Python. Les bibliothèques complémentaires sont à installer à la demande avec pip, conda ou poetry.
  • ActivePython[98] : disponible en version gratuite (ne pouvant être « utilisée en production ») ou commerciale.
  • Enthought (en) Canopy : distribution commerciale à usage scientifique, disponible en version gratuite sous le nom de Canopy Express[99].
  • Anaconda ou Miniconda[100] optimisée en taille : distribution à usage scientifique, disponible en version gratuite ou commerciale.
  • Intel Distribution for Python : distribution installable par conda ou pip, intégrant la bibliothèque oneMKL du noyau mathématique Python (en) d'Intel afin d'accélérer les calculs numériques[88] de NumPy et SciPy. Elle est disponible gratuitement seule, ou bien intégrée à Intel Parallel Studio, qui nécessite une licence payante.
  • Pyzo : distribution scientifique destinée à être facile d'utilisation[101].
  • WinPython[102] : distribution à usage scientifique avec l'éditeur Spyder.

Ce ne sont pas des implémentations différentes du langage Python : elles sont basées sur la référence CPython, mais sont livrées avec plus ou moins de bibliothèques préinstallées. Ces modules tiers[8] peuvent être en versions différentes d'une distribution à l'autre, introduire des contraintes de dépendance ou avoir des cycles de développement propres qui peuvent ne pas être synchronisés avec la dernière version officielle.

Développement

Résumé
Contexte

Les PEP

Les propositions d'amélioration de Python (ou PEP : Python Enhancement Proposal) sont des documents textuels qui ont pour objet d'être la voie d'amélioration de Python et de précéder toutes ses modifications[103]. Un PEP est une proposition d'orientation pour le développement (process PEP), une proposition technique (Standard Track PEP) ou une simple recommandation (Informational PEP). La PEP la plus connue est la PEP 8[46] pour son guide sur le style de code.

Historique des versions

L'historique présente un extrait des nouveautés majeures du logiciel Python par version avec la date de début de sortie et celle de fin de support. Les mises à jour de sécurité sont assurées jusqu'à la date entre parenthèses.

Chaque nouveauté correspond à une proposition d'amélioration de Python (PEP) acceptée dont le numéro apparaît en dernière colonne. Ce tableau n'est pas exhaustif. Se reporter, en première colonne, à chaque version pour l'ensemble des liens des PEP avec leurs auteurs.

Davantage d’informations Version, Début ...
Légende :
Ancienne version
Ancienne version, toujours prise en charge
Dernière version stable
Dernière version avancée
Version future

Python 3

En 2009, c'est la version 3 de Python, qui remplace de plus en plus la version 2 (le projet était au départ appelé « Python 3000 » ou « Py3K »), sans compatibilité descendante avec la série des versions 2.x, dans le but d'éliminer les faiblesses du langage. La ligne de conduite du projet était de « réduire la redondance de Python par la suppression de méthodes obsolètes ». Python 3.0a1, la première version alpha, avait été publiée le [132]. Le PEP 3000[133] détaille les changements prévus. Les programmeurs en Python 2 sont incités à migrer vers la version 3[134].

Philosophie

Python 3 a été développé avec la même philosophie que dans ses versions antérieures, donc toute référence à la philosophie de Python s'appliquera aussi bien à la version 3. Cependant, le langage avait fini par accumuler nombre de méthodes redondantes. En recherchant à supprimer ce qui est redondant dans le langage et ses modules, Python 3 suit la ligne directrice de Python « Ne devrait subsister qu'une seule méthode à la fois optimale et naturelle pour chaque chose ».

Python 3 reste un langage multiparadigme. Les programmeurs auront encore le choix entre l'orientation objet, la programmation structurée, la programmation fonctionnelle et d'autres paradigmes ; Python 3 a pour but d'être utilisé de manière plus naturelle que dans les versions 2.x, bien que son print nécessite l'emploi de parenthèses contrairement à Python 2.

Planning et compatibilité

Python 3.0a1, la première version alpha de Python 3.0, fut publiée le . Les versions 2.x et 3.x de Python seront publiées en parallèle pendant plusieurs cycles de développement, pendant lesquels la série des 2.x subsistera principalement pour la compatibilité, en incluant quelques caractéristiques importées depuis Python 3.x. Le PEP 3000[133] contient plus d'informations à propos du processus de publication d'une version.

Comme Perl 6, Python 3.0 rompt la compatibilité descendante (rétrocompatibilité). L'utilisation de code écrit pour les séries 2.x n'est pas garantie avec Python 3.0. Ce dernier apporte des changements fondamentaux, comme le passage complet à l'Unicode et pour cette raison une nécessaire distinction entre les chaînes de caractère et les objets « bytes ». Le typage dynamique associé à certaines méthodes sur les objets de type dictionnaire rend une transition parfaite de Python 2.x vers Python 3.0 très délicate. Un outil nommé 2to3 traduit le plus gros des versions 2.x vers les versions 3.x et indique les zones de code demandant des finitions par des commentaires spéciaux et des mises en garde. Dans sa préversion, 2to3 semble réussir franchement à réaliser une traduction correcte[135]. Dans le cadre d'une migration de Python 2.x vers Python 3.x, le PEP 3000 recommande de conserver le code original comme base des modifications et de le traduire pour la plateforme 3.x en utilisant 2to3.

Python 2.6 fournit un début de compatibilité ascendante, aussi bien qu'un mode « mise en garde » qui devrait faire prendre conscience des problèmes potentiels de transition pour le passage à Python 3[136].

Python pour smartphones

Il existe des versions de Python adaptées pour les smartphones Android[137].

Scripting Layer for Android (en) (SL4A) n'est plus supporté :

import android  # possibilité de faire des petites interfaces graphiques
# telephone local 
droid = android.Android() # client lié au serveur local lancé par l'application SL4A
droid.vibrate(3) # fait vibrer le téléphone pendant trois secondes
result = droid.smsSend(phoneNbr, "SMS") # envoyer un SMS
droid.cameraInteractiveCapturePicture("/sdcard/picture.jpg") # allumer la caméra

# téléphone distant à l'adresse 192.168.0.5, avec SL4A lancé sur le port 9887
# android.Android('192.168.0.5', 9887)

Sur iPhone, Kivy est recommandé[138].

Un portage de Python 3.2 sur les terminaux Blackberry est sorti en , pour le système BlackBerry OS 10[139].

Remove ads

Filmographie

Résumé
Contexte

Python : Le documentaire

  • Python: The Documentary, 2025, CultRepo[140]

Le , la réalisatrice danoise Ida Lærke Bechtle[141] présente son long métrage « Python : Le documentaire. Une histoire d’origine » (Python: The Documentary. An origin story) à la conférence PyCon à Athènes[142].

Le film est produit par Cult.Repo[143] à Berlin en relation avec la société irlandaise Open Source World Films Limited : Emma Tracey est créditée au générique.

Pendant une année[141], le tournage se déroule aux Pays-bas, États-Unis, Canada et en Australie.

Parole de femme

Ida Bechtle donne la parole à la communauté féminine de Python ouverte à la diversité :

Thumb
PyLadies.
  • Mariatta Wijaya anime des conférences PyCascades sur PyLadies[144]. Elle a été présidente de la conférence PyCon US. Elle est l'autrice des PEP 588 et PEP 8001 ;
  • Jessica McKellar (en) est directrice[145] de la fondation Python de 2012 à 2014;
  • Lisa Guo[87] est interviewée sur la migration de Python chez Instagram ;
  • Lisa Roach[146] relate comment elle a résolu la migration de Python 2 vers la version 3 dans les applications de Meta. Elle est l'autrice du PEP 526. C'est une oratrice régulièrement invitée aux conférences sur Python.

Pythonista, Pythoneer et fondateur

Ida Bechtle capture l'humanité des Pythonistas[147] (utilisateur), Pythoneers[147] (expert) et fondateurs qui lui ont ouvert leurs portes sur les lieux de naissance du langage :

  • Barry Warsaw (CNRI, NIST, GNU Mailman, Microsoft[148], PSF, PEP 1, PEP 8000[78]) ;
  • Ken Manheimer (CNRI, NIST, GNU Mailman) est le créateur[149] du terme BDFL. Il cite Wikipedia à 00:18:55s ;
  • Paul Everitt (PyCharm, JetBrains, PEP 750) ;
  • Au CWI, Stephen Pemberton et Lambert Meertens resituent l'abécédaire du langage précurseur de Python avec leur collègue Sjoered Mullender ;
  • L'avocate Patrice Ann Lyons et Robert Elliot Kahn se rappellent de l'embauche de Guido van Rossum au CNRI ;
  • Drew Houston (DropBox) ; Benjamin Peterson (DropBox, PEP 387, PEP 552, Python 2.7 manager) ;
  • Armin Ronacher (en) (Flask, PEP 372, PEP 414) ;
  • Travis Oliphant (en) (NumPy, Anaconda, PEP 357, PEP 3118), Peter Wang (Anaconda) ;
  • Robin Friedrich[89] à la NASA ;
  • Tim O'Reilly (O'Reilly Media) ;
  • Ton Roosendaal (Blender) ;
  • Tim Peters (en) (PEP 20, PEP 572, PEP 8001) est crédité pour l'import du module dénommé this :
import this # Affiche :

« The Zen of Python, by Tim Peters[150] ».

Ida Bechtle confie à Barry Warsaw la strophe « même si, de prime abord, elle n'est pas évidente, à moins d'être Néerlandais. ».

  • Brett Cannon[148] (Microsoft[151], PSF, PEP 2, PEP 758, PEP 8001) évoque Python pour l'atterrissage sur Mars avec un parachute. Dans l'initiation sur Python par la NASA, les enfants de 12 ans apprennent à coder du morse[152] lors de l'atterrissage martien. Barry Warsaw fait tourner la tête à l'opérateur morse := du PEP 572.
  • Guido van Rossum (CWI, CNRI, PSF, PEP 8, PEP 572, Microsoft, PEP 750) accepte la controversée[153] PEP 572[122]. Affecté par la rage des débats, il tire un trait sur ses activitées de BDFL[8] mises en pointillées par le stress[22].

Guido van Rossum se tourne vers d'autres fenêtres[8]. Il rejoint l'équipe composée de Brett Cannon, Steve Dower[154] (CPython, PEP 731, PEP 8013) et Barry Warsaw[148].

Tel le père Noël de ce pittoresque cirque volant au-dessus des continents « à l'exception de l'Antartique », Barry Warsaw referme la parenthèse du générateur pythonique[150] jaillissant avec peps dans l’esprit de Guido van Rossum.

Remove ads

Notes et références

Voir aussi

Loading related searches...

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.

Remove ads