1989

année du XXe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre

1989

L'année 1989 est une année commune qui commence un dimanche. Cette année est marquée par le bicentenaire de la Révolution française et la chute du mur de Berlin le 9 novembre, marquant un terme à la guerre froide divisant le monde en deux blocs depuis 1945.

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L'année 1989
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Relations internationales

Événements

Afrique

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Débarquement en Namibie de Land Rover destinés au GANUPT.
  • 1er mars : l’assemblée générale de l’ONU adopte le plan des Nations unies pour la Namibie ; le 1er avril, le GANUPT prend en charge l’administration du pays pour contrôler le retrait des Sud-Africains de Namibie et organiser des élections[11].
  • 24-26 mai : sommet de la francophonie à Dakar. Le 24, la France annonce l’annulation de la totalité de la dette publique de 35 pays africains[14]. Déclaration de Dakar sur les questions d’éducation et de formation, qualifiées de « domaines stratégiques d’interventions »[15].
  • 7-11 novembre : abolition de la ségrégation raciale et élections législatives multipartistes en Namibie. La SWAPO obtient 57 % des suffrages aux élections à l’Assemblée constituante[25].
  • Novembre : grève générale des fonctionnaires du Bénin, impayés depuis plusieurs mois[26]. Le 30 novembre, le Comité central annonce des réformes politiques, institutionnelles et économiques[27].

Algérie

  • 9 février : création du RCD - rassemblement pour la culture et la démocratie
  • 17 février : l'Algérie rejoint l’Union du Maghreb arabe.
  • 18 février : annonce à la mosquée Es-Sunna à Bab El Oued de la création prochaine du Front islamique du salut[32].
  • 23 février : référendum sur une nouvelle constitution algérienne, plus démocratique et respectueuse des libertés publiques. Plébiscite avec 99 % des voix et 82 % de taux de participation. Instauration du multipartisme[33]. Création d'un parlement élu et séparation de pouvoir civil et militaire.
  • 10 mars : fondation à la mosquée Ibn Badis de Kouba du Front islamique du salut, parti islamiste réclamant l’instauration du califat en Algérie.
  • 6 septembre : le FIS obtient l’agrément du ministère de l’Intérieur[32], en violation de la nouvelle constitution de février interdisant la création de tout parti politique confessionnel.
  • 16 septembre : le réformateur Mouloud Hamrouche forme un nouveau gouvernement en Algérie[34]. Il libéralise la presse, réforme l'appareil judiciaire et met fin à certains monopoles de l'Etat sur les entreprises publiques et privées. La libéralisation effective de l'économie et de la vie politique entraîne une effervescence sans précédent dans la société algérienne.
  • 21 décembre : plusieurs dizaines de milliers de femmes voilées, accompagnées de leurs maris, convergent vers l’Assemblée populaire nationale algérienne pour dénoncer « la recrudescence des agressions contre l’islam et les musulmans »[35]. Des oulémas, dirigeants de la Ligue de la Dawa islamique dénoncent le sport et la mixité, et exigent des lois conformes à l’islam, allant jusqu’à comparer les associations féministes algériennes aux « femmes de parachutistes français à la fin des années 1950 ».

Amérique

  • 10 mars, crise de la dette en Amérique Latine : annonce du Plan Brady. Le secrétaire du Trésor américain, Nicholas Brady, propose un plan qui oblige les banques commerciales à faire des concessions importantes à leurs débiteurs, notamment une réduction de dette « volontaire »[44] ; « les banques doivent faire des efforts pour parvenir à des réductions, tant de la dette que du service de la dette ». Quelques pays, comme le Costa Rica, peuvent bénéficier rapidement du plan Brady, mais pour la majorité des autres le problème de la dette reste toujours irrésolu.
  • 7 mai : élection au Panama[46]. Victoire probable du candidat Guillermo Endara du parti de l’Alliance démocratique d’opposition civiliste (ADOC). Manuel Noriega refuse de reconnaître la défaite de son candidat de la Coalition de libération nationale (COLINA), Carlos Duque (en) et le Tribunal suprême des élections annule le scrutin pour éviter une guerre civile.
  • 31 mai, Mexique : le gouvernement Salinas présente au Congrès son Plan National de Développement 1989-1994[47]. Il accélère la privatisation des entreprises nationalisées et prend des mesures pour inciter les étrangers à investir en leur permettant de contrôler entièrement les entreprises.
  • 8 juillet, Argentine : arrivée au pouvoir de Carlos Menem[48]. Il promulgue une loi de réforme de l’État (14 août), prévoyant une baisse des dépenses publiques et un échéancier de privatisations (Aerolíneas Argentinas, ENTel) et une loi sur l’urgence économique (1er septembre), qui dans un premier temps aggrave l’hyperinflation[49]. Des mesures supplémentaires visant à libérer totalement les marchés après un changement de ministre de l’Économie (19 décembre) parviennent à maîtriser l’inflation[50].
  • 19 juillet : le vol 232 de la United Airlines s'écrase à Sioux City. 111 morts.
  • 30 juillet : démocratie au Chili. Des réformes constitutionnelles (limitation du rôle du Conseil de sécurité nationale, mandat présidentiel à 4 ans, etc.) sont approuvées par référendum. Une Concertation pour la démocratie est formée en vue des présidentielles, réunissant 17 partis de gauche et du centre pour soutenir Patricio Aylwin, président de la Démocratie chrétienne[51].
  • 7 août : les cinq chefs d’État de l’Amérique centrale, réunis à Tela au Honduras, concluent un accord pour mettre fin à la guérilla armée (Contras) contre le régime sandiniste (communiste) du Nicaragua, moyennant une promesse de démocratisation du régime de Daniel Ortega[52].
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Scène de la campagne électorale des élections chiliennes en décembre.
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20 décembre : opération Just Cause au Panama

Asie et Pacifique

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15 février : retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan.
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Pu Zhiqiang, alors étudiant, lors d’une manifestation à Tiananmen le 10 mai .
  • 2 juin : Sōsuke Uno devient premier ministre du Japon (fin le 9 août)[77].
  • 4 juin : l’armée chinoise réprime la révolte des étudiants sur la place Tian’anmen à Pékin. Cet événement est couvert en direct à la télévision. Des affrontements d’une grande violence font des centaines de morts chez les étudiants, les ouvriers et les employés qui refusent d’obtempérer aux ordres, mais aussi chez les militaires. Le massacre ruine temporairement le prestige de la Chine, mise au ban de la communauté internationale[70].
  • 18 juin : le nom de la Birmanie est officiellement changé en Union du Myanmar et le nom de la capitale de Rangoun en Yangon[78].
  • 24 juin : Zhao Ziyang est remplacé au secrétariat général par le maire de Shanghai, un ancien ingénieur, Jiang Zemin, qui devient bientôt président de la Commission militaire à la suite de Deng Xiaoping[79]. Les dissidents sont pourchassés, emprisonnés, exécutés ou contraints à fuir à l’étranger. Jiang Zemin émerge, cumulant les fonctions de chef de l’État, de président de la Commission militaire et de secrétaire général du parti.

Proche-Orient

  • 17 mai : le Parlement israélien vote des propositions de paix définies par Yitzhak Shamir le 14[92] : élections dans les territoires occupés mais refus de la participation de l’OLP, autonomie provisoire durant trois ans, puis ouverture de négociations sur le statut final des territoires, mais refus d’un État palestinien. James Baker accepte le plan Shamir mais refuse l’idée d’un grand Israël. Arafat accepte l’initiative de Shamir mais en l’amendant (retrait partiel de l’armée israélienne, supervision des élections par l’ONU, retour des réfugiés, création définitive d’un État de Palestine)[93].
  • 7 octobre : James Baker propose un plan pour la mise en place d’une délégation palestinienne pour les négociations avec droit de regard d’Israël, organiser des élections dans les territoires occupés et la reconnaissance du plan Shamir[93].
  • 8 novembre : les élections en Jordanie montrent une forte progression des islamistes, qui obtiennent 31 sièges sur 80[97]. Hussein de Jordanie décide de procéder à des mesures de libéralisation politique et s’en prend à la politique américaine jugée responsable de la situation économique. Il annonce de nouvelles élections, les premières depuis 1967, et autorise les partis politiques interdits depuis 1957[98]. Il appelle les pays pétroliers à lui fournir une aide économique et financière.
  • 31 décembre : au Nakhitchevan, des centaines de manifestants, pour la plupart des réfugiés chassés de l’Arménie voisine, demandent des terres nouvelles. En quelques heures, ils détruisent sur 130 kilomètres de frontière avec l’Iran, des dizaines de postes frontaliers, des centaines de pylônes et de bornes frontières[99].

Liban

  • 11 et 14 février : les Forces libanaises attaquent l’armée libanaise à Jdeideh et à Monteverde dans la banlieue de Beyrouth. le général Michel Aoun acquiert une popularité croissante qui dépasse les clivages confessionnels. Il veut restaurer l’autorité de l’État libanais. Il affronte les Forces libanaises (15 février), puis ferme les ports clandestins du secteur chrétien (décret du 24 février, applicable le 6 mars)[101]. Puis il décide de s’en prendre aux ports sous contrôle druze. Les milices druzes résistent, soutenues par la Syrie.
  • 14 mars : le général Michel Aoun, premier ministre depuis le déclare la « guerre de libération » contre l’occupant syrien[102]. Les affrontements dans Beyrouth font des pertes civiles considérables. La guerre dure plusieurs mois et Aoun cherche une intervention internationale.
  • 28 juillet : un commando israélien enlève au Sud-Liban, le cheikh Abdel Karim Obeid, considéré comme le chef spirituel et militaire du Hezbollah au sud de Tyr et connaissant la plupart des secrets des opérations de prises d’otages occidentaux depuis 1982[103].
  • 31 juillet : le Hezbollah diffuse un film-vidéo de la pendaison du colonel américain Higgins (en)[103], commandant en chef de l’ONUST enlevé le dernier, d’après des sources américaines le colonel aurait été torturé puis exécuté dès le mois de décembre 1988.
  • 17 septembre : un comité tripartite arabe (Maroc, Algérie, Arabie saoudite) propose un plan de paix, accepté par la Syrie, comprenant un cessez-le-feu général, la levée des blocus et la réunion des députés libanais hors du pays[104].
  • 30 septembre : réunion des députés libanais à Taëf pour discuter du plan de paix proposé par la Ligue arabe[100].
  • 22 octobre : les députés libanais votent les accords de Taëf. Ils soulignent l’indépendance du Liban et rappellent l’appartenance du pays à la LEA (Ligue des États arabes), aux Nations unies et au Mouvement des non-alignés. Le nombre des députés est porté à 108 avec parité entre musulmans et chrétiens. Les pouvoirs du président de la république sont réduits au profit de ceux du président du Conseil[102]. La restauration de l’unité nationale passe par l’élection d’un nouveau chef de l’État, la dissolution des milices, la mise sur pied d’un cabinet d’union nationale et l’adoption de réformes. Les forces syriennes sont autorisées à rester deux ans au Liban pour aider à la reconstruction et à l’autorité de l’État. Les milices, les communautés musulmanes non sunnites et Michel Aoun s’opposent à l’accord.
  • 4 novembre : Michel Aoun prononce la dissolution du Parlement, décision estimée illégale par le Premier ministre Sélim Hoss[105].
  • 5 novembre : en dépit des pressions aounistes sur les députés chrétiens, René Moawad est élu président de la République et désigne Sélim Hoss comme Premier ministre[102].
  • 22 novembre : René Moawad est assassiné[100].
  • 24 novembre : Elias Hraoui est élu président de la République[100]. Aoun maintient son contrôle sur la partie chrétienne de Beyrouth. Les ambassades étrangères décident de reconnaître Hraoui et délaissent Aoun. Les FL acceptent de se rallier à l’accord de Taëf.

Europe

Europe de l’Ouest

Europe de l’Est

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16 juin : funérailles d’Imre Nagy.
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11 juillet : le Premier ministre hongrois Miklos Nemeth offre au président George H. W. Bush (à gauche) et au secrétaire d’État James Baker (à droite) des plaques contenant des barbelés pris sur le rideau de fer.
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23 août : voie balte.
  • 23 août : voie balte. Manifestation sous la forme d’une chaîne humaine dans les pays baltes, allant de Vilnius à Tallinn en passant par Riga, pour demander l’indépendance vis-à-vis de l’Union soviétique[125].
  • 31 août : à l’initiative de la majorité moldave, le roumain est déclaré langue officielle en Moldavie[146]. Les problèmes ethniques et territoriaux dégénèrent en guerre civile. Des mouvements séparatistes apparaissent dans le sud et dans l’est du pays. Des fonctionnaires refusent d’appliquer localement la loi linguistique dans la région située à l’est du Dniestr où est installée une forte minorité slave. Un parti politique, Yedinstvo, (« unité » en russe), est créé et revendique une plus grande autonomie pour la Transnistrie. Il obtient l’organisation d’un référendum (), à la suite duquel les autorités locales annoncent, le , la création de la république socialiste soviétique moldave du Dniestr[147].
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7 octobre : 40e anniversaire de la République démocratique allemande.
  • 7 octobre : dernière grande manifestation populaire du régime communiste d’Allemagne de l’Est, à l’occasion du 40e anniversaire de la RDA[134].
  • 9 octobre : 70 000 personnes manifestent à Leipzig en scandant : « Wir sind das Volk ! » (« Nous sommes le peuple ! »). Les forces de l’ordre n’interviennent pas[134].
  • 18 octobre :
    • Gorbatchev refusant le recours aux tanks soviétiques (7 octobre[125]), Erich Honecker, secrétaire général du parti communiste et chancelier de RDA, quitte le pouvoir. Son successeur, Egon Krenz (-3 décembre), à beau faire des concessions et rouvrir la frontière tchécoslovaque le 3 novembre, il est dépassé par l’ampleur du mouvement de contestation[153].
    • instauration du multipartisme en Hongrie, qui ne se désigne plus comme démocratie populaire[156].
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Manifestations du lundi à Leipzig le 23 octobre.
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9 novembre : chute du mur de Berlin. Les Allemands de l’Est obtiennent la liberté de mouvement, sans en profiter pour émigrer vers l’Ouest prospère. La question de la survivance de la RDA se pose. Les communistes modérés comme le nouveau Premier ministre Hans Modrow et le secrétaire général Gregor Gysi, espèrent conserver un système socialiste qui serait devenu libéral, mais de Leipzig part une revendication en faveur de la réunification des deux Allemagnes, mot d’ordre qui trouve une approbation croissante dans l’opinion publique.
  • 9 novembre : chute du mur de Berlin, marquant la fin symbolique de la guerre froide[129]. Egon Krenz doit se résoudre à ouvrir ses portes à l’ouest.
  • 10 novembre :
    • démission du dictateur bulgare Todor Jivkov au pouvoir depuis 1954 en république populaire de Bulgarie. Après un plaidoyer qui manque de sincérité en faveur d’un « pluralisme socialiste », sa politique d’assimilation forcée des turcophones témoigne d’un nationalisme borné et, quand il leur laisse par défi la possibilité de partir, 300 000 d’entre eux gagnent la Turquie. Ces mesures outrancières incitent les communistes les plus modérés, regroupés autour de Petar Mladenov, à acculer à la démission Todor Jivkov), puis à l’expulser du parti[125]. L’opposition, rassemblée dans l’Union des Forces Démocrates (UFD) obtient du gouvernement qu’il amende la Constitution, mette un terme au monopole du parti communiste et permette aux turcophones de reprendre leurs noms musulmans.
    • les Ossètes réclament leur autonomie en Géorgie[132].
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17 novembre : Révolution de Velours
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Ouverture de la frontière entre les deux Allemagnes.

Fondations en 1989

Naissances en 1989

Décès en 1989

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Ayatollah Khomeini.
Personnalités majeures décédées en 1989
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Salvador Dali
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Georges Simenon

Notes et références

Voir aussi

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