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Art de la Grèce antique

art produit dans la région parlant le grec entre le XIIIe et le Ier siècle AEC De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Art de la Grèce antique
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L’art de la Grèce antique a exercé une influence considérable sur la culture de nombreux pays des temps anciens à nos jours, en particulier dans les domaines de la sculpture et de l'architecture. À l'ouest, l'art de l'Empire romain s'est largement inspiré des modèles grecs.

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L'aurige de Delphes, Musée archéologique de Delphes. Un des plus beaux vestiges de la sculpture grecque antique, il date de 470 av. J.-C. et fait partie d'un plus large ensemble de statues qui fut offert au sanctuaire d'Apollon à Delphes par Polyzalos, frère d'un tyran de Syracuse. Il s'agit d'un bronze de la première époque classique, un des rares à avoir conservé ses yeux de verres originaux

À l'est, les conquêtes d'Alexandre le Grand ont permis plusieurs siècles d'échanges entre les Grecs, l'Asie centrale et les cultures indiennes, ce qui a donné naissance à l'art gréco-bouddhique, avec ses ramifications jusqu'au Japon lui-même. Après la Renaissance en Europe, l'esthétique humaniste et les techniques sophistiquées de l'art grec ont inspiré plusieurs générations d'artistes européens. Jusqu'au XIXe siècle, le classicisme de l'art grec a fortement influencé l'art du monde occidental.

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Définitions

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Histoire de l'art

Les historiens de l'art définissent généralement l'art grec ancien comme l'art produit dans la région parlant le grec entre le XIIIe et le Ier siècle av. J.-C. Ils excluent généralement l'art des civilisations minoenne et mycénienne, qui existaient entre le XVe et le XIIe siècle av. J.-C. Bien qu'il se soit agi de cultures parlant le grec, il n'existe que peu ou pas de continuité entre l'art de ces civilisations et l'art grec ultérieur.

À l'autre bout de l'échelle de temps, les historiens de l'art s'accordent généralement pour dire que l'art grec ancien se termine avec l'établissement de la culture romaine dans le monde parlant le grec. Après cette date, ils estiment que l'art gréco-romain, malgré ses réalisations monumentales, s'est inspiré des modèles grecs plus anciens et a décliné lentement en qualité jusqu'à ce que l'avènement du christianisme mette fin à la période classique vers le Ve siècle (pour les périodes suivantes, voir Art romain et Art byzantin).

Il y a aussi une interrogation par rapport au mot « art » dans la Grèce ancienne. Le mot grec pour « art » est τέχνη / tékhnê, mais ce mot évoque avant tout la « compétence » ou l'« habileté ». Les peintres et les sculpteurs grecs ont acquis leur technique par l'apprentissage, souvent initiés par leur père puis par de riches patrons. Bien que certains soient devenus connus et admirés, ils n'avaient pas le même statut social que les poètes ou les dramaturges. Ce ne fut qu'à partir de la période hellénistique (après 320 av. J.-C.) que les artistes commencent à être reconnus comme une catégorie sociale à part entière.

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Styles et périodes

L'art de la Grèce ancienne est traditionnellement divisé en trois périodes stylistiques : la période archaïque, la période classique et la période hellénistique.

La période archaïque débute généralement au VIIIe siècle av. J.-C., bien qu'en réalité on sache peu de choses sur l'art grec durant les deux siècles précédents : ce sont les « siècles obscurs ». Les guerres médiques (480-448 av. J.-C.) sont souvent retenues comme limite entre la période archaïque et la période classique ; le règne d’Alexandre le Grand, qui dura de 336 à 323 av. J.-C., sépare la période classique de la période hellénistique. En réalité, il n'y eut pas de transition nette d'une période à l'autre. Les différentes formes d'art se développèrent à des vitesses différentes dans le monde grec et comme dans toute l'Histoire certains artistes travaillaient dans des styles plus innovants et avant-gardistes que d'autres.

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Vestiges et restes d'art grec antique

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Une des sept merveilles du monde en ruine : cet ensemble de colonnes marque le site du Temple d'Artémis à Éphèse

L'art grec ancien a survécu jusqu'à nous sous la forme de sculpture et d'architecture mais également sous des formes d'art plus mineures comme la fabrication de pièces de monnaie, de poterie et de joaillerie. De la période archaïque, il reste beaucoup de poteries peintes mais ces restes donnent une fausse impression de l'étendue de l'expression artistique grecque. Les Grecs, comme d'autres cultures européennes, considéraient la peinture comme la plus noble forme d'art. Le peintre Polygnote de Thasos, qui travaillait dans le milieu du Ve siècle av. J.-C., était considéré par les grecs de la même façon qu'étaient considérés plus tard Léonard de Vinci ou Michel-Ange.

Les peintres grecs travaillaient principalement sur des panneaux de bois, qui furent rapidement abîmés après 400 av. J.-C., car ils n'étaient plus entretenus. Aujourd'hui, il nous reste peu de traces de la peinture grecque. Il demeure quelques exemples de terre cuite peinte et des peintures sur les murs de tombes, surtout en Macédoine et en Italie, mais aussi à Alexandrie, à Cyrène ou en Thessalie. Des chefs-d'œuvre de la peinture grecque, nous avons seulement quelques copies romaines, mais la plupart sont de qualité inférieure. La peinture sur la poterie, dont il reste beaucoup de vestiges, donne une idée de l'esthétique de la peinture grecque. Cependant, les techniques utilisées étaient très différentes de celles utilisées pour des peintures plus grandes.

Même dans les domaines de la sculpture et de l'architecture, seules quelques œuvres sont parvenues jusqu'à nous. Pour les chrétiens du IVe et du Ve siècle, détruire une œuvre païenne était un acte de piété. Le marbre brûlé était utilisé comme de la chaux et ce fut le destin de nombreuses statues de l'Antiquité au Moyen Âge. De même, par manque de métal pendant le Moyen Âge, on détruisit les statues en bronze de l'époque grecque ancienne. Les statues qui sont parvenues jusqu'à nous avaient été enterrées ou oubliées, ou dans le cas des bronzes, perdues en mer.

La grande majorité des constructions grecques n'ont pas survécu jusqu'à nos jours : soit elles ont été pillées pendant les guerres, soit elles ont été démontées pour utiliser les matériaux ou encore elles ont été détruites par des tremblements de terre fréquents en Grèce. Seuls quelques édifices, comme le Parthénon et le Héphaïstéion, à Athènes, ont été préservés. Des quatre merveilles du monde construites par les Grecs (la statue chryséléphantine de Zeus à Olympie, le Temple d'Artémis à Éphèse, le Colosse de Rhodes et le Phare d'Alexandrie) aucune n'a survécu.

Comme pour la période archaïque, la poterie peinte et la sculpture sont presque les seules formes d'art qui ont été conservées en qualité et en quantité. La peinture était à ses balbutiements à cette époque, et aucune œuvre n'a passé les siècles. Bien que le monnayage frappé ait été inventé au milieu du VIIe siècle av. J.-C., il était peu répandu en Grèce jusqu'au VIe siècle av. J.-C. (voir économie de la Grèce antique).

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La céramique

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Les anciens Grecs fabriquaient de la poterie pour un usage quotidien et non pas pour les exposer ; les trophées gagnés aux jeux sont des exceptions. La plus grande partie de la poterie est constituée de récipients pour boire comme des amphores, des cratères (récipients pour mélanger le vin et l’eau), des jarres à eau (hydries), des bols de libation, des cruches et des coupes. Des urnes funéraires peintes ont également été retrouvées. Beaucoup de figurines en terre cuite étaient également produites, principalement pour servir d'offrandes dans les temples. Pendant la période hellénistique, une grande variété de poteries fut produite, mais la plupart n'ont que peu d'intérêt artistique.

Pendant les plus anciennes périodes, même les petites cités grecques produisaient de la poterie pour le marché local. Les styles et modèles étaient ainsi très variés. Vers la fin de la période archaïque et le début de la période classique, cependant, Corinthe et Athènes dominèrent sur le marché de la poterie. Leur production fut exportée vers tout le monde grec, chassant les variétés locales. Des productions de Corinthe et Athènes ont été retrouvées de l'Espagne à l'Ukraine et elles sont si communes en Italie qu'au XVIIIe siècle elles furent classées dans l'art étrusque. La plupart de ces poteries sont des productions de masse de qualité inférieure. En fait, à partir du IVe siècle av. J.-C., la poterie devient une industrie et la peinture sur poterie cesse d'être une importante forme d'art.

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Œnochoé Levy. Style des Chèvres sauvages. H. 39,5 cm. Milet, v. 630. Époque orientalisante
Musée du Louvre E 658

L'histoire de la poterie grecque ancienne est divisée stylistiquement en périodes :

La gamme de couleurs qui pouvait être utilisée sur les poteries était restreinte par les techniques de cuisson : noir, blanc, rouge et jaune étaient les couleurs les plus courantes. Pendant les trois premières périodes, les poteries gardaient leur couleur naturelle claire avec quelques motifs noirs.

La céramique peinte est une caractéristique du monde égéen dès les époques minoenne et mycénienne, mais les formes et styles sont bouleversés durant les âges obscurs. Après une phase « submycénienne » encore très marquée par les traditions antérieures, le proto-géométrique et le géométrique (v. 1050-700 av. J.-C.) sont caractérisés par des décors peints en noir sur fond beige faits de bandes, pouvant couvrir tout le vase, et des scènes figurées se développent au VIIIe siècle av. J.-C. (scènes funéraires, processions de chars, batailles), des styles locaux ressortent (notamment l'Attique où les nécropoles ont fourni un matériel céramique abondant, aussi Argos) et des « mains » d'artistes (le « Maître du Dipylon ») commencent à se déceler. Le style orientalisant (v. 700-600 av. J.-C.), développé autour d'ateliers corinthiens, attiques et dans la partie orientale du monde grec, intègre des éléments proche-orientaux (motifs floraux et animaux) qui supplantent les motifs géométriques et développe la polychromie. Les représentations figurées deviennent plus complexes. Après 600 se développe le style à figures noires, comme son nom l'indique caractérisé par des scènes peintes en noir, parfois rehaussées d'autres couleurs ou incisées pour souligner les détails, et représenté sur des vases de formes diverses (notamment des coupes et cratères) ; c'est pour cette période que les premiers noms d'artistes sont connus (Sophilos, Exékias), et que se développe l'habitude d'inscrire les noms des potiers, peintres et/ou chefs d'atelier sur les vases. Une poterie à figures noires de qualité est également produite en Laconie à cette période. Vers 525 se développe le style attique à figures rouges (avec le « Peintre d'Andokidès » et Psiax), qui inverse le schéma chromatique précédent puisque cette fois-ci le fond et les détails sont peints en noir et les personnages laissés de la couleur rouge de l'argile du vase, d'autres couleurs étant de plus en plus utilisées pour les détails (surtout le blanc). Des artistes tels qu'Euphronios développent des représentations anatomiques plus détaillées, permises par la nouvelle technique qui permet un rendu plus précis des détails de la musculature. La peinture attique a notamment un grand succès en Italie, où elle est importée puis imitée. La céramique du début de l'époque classique poursuit sur ces bases, développe les scènes intimes (notamment de gynécées), puis la céramique peinte sur fond blanc (notamment pour les lécythes), et la polychromie fait son retour. Alors qu'Athènes décline après la guerre du Péloponnèse, les ateliers de Grande Grèce prennent l'ascendant au début du IVe siècle av. J.-C. en produisant une céramique à figures rouges aux scènes riches. La céramique à figures rouges est abandonnée à la fin du IVe siècle av. J.-C., et l'époque hellénistique voit d'une manière générale le déclin de la céramique peinte de qualité. Les représentations sont généralement limitées à des frises et motifs floraux, mais on réalise aussi des décors en relief moulés sur des vases[1],[2]. Après émerge la céramique à vernis rouge classique de l'époque romaine, la sigilée, à décor fait de motifs imprimés, dont les ateliers de céramistes du monde grec (en particulier l'Asie Mineure) participent à la production en masse[3].


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Tondo d'un kylix attique à figures rouges, (environ - 500) British Museum, Londres.

Pendant les périodes protogéométriques et géométriques, la poterie grecque était décorée avec des motifs abstraits. Au cours des périodes suivantes avec les changements esthétiques et l'amélioration des techniques des potiers, les décorations prirent la forme de figures humaines, représentant souvent des dieux ou des héros de l'histoire et de la mythologie grecque. Les scènes de bataille et de chasse étaient également très populaires, avec des représentations de chevaux, que les grecs adoraient. Dans les dernières périodes, les représentations érotiques, hétérosexuelles ou pédérastiques devinrent communes.

La poterie grecque est souvent signée, parfois par le potier lui-même et plus rarement par le peintre. Des centaines de peintres sont cependant identifiables par leur style artistique.

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Autres peintures

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En plus des céramiques, la peinture se retrouvait également sur les sculptures antiques, bien qu'elle en ait généralement disparu. La grande peinture sur murs ou panneaux de bois est surtout connue par des descriptions antiques (Pline l'Ancien, Pausanias) et les copies qui en ont été faites sur mosaïques. Des trouvailles archéologiques, surtout dans un contexte funéraire telles celles des tombes macédoniennes de Vergina et Agios Athanasios, ont depuis précisé la connaissance sur cet art majeur. Les peintres et leur art jouissent en effet d'un statut important dans l'Antiquité. Les textes antiques en ont préservé des grands noms. Cimon de Cléones aurait été un des pionniers à la fin du VIe siècle av. J.-C., puis Polygnote de Thasos et Micon développent cet art à Athènes au début de l'époque classique, représentant avant tout des thèmes mythologiques. Apollodore d'Athènes s'illustre à la fin du Ve siècle av. J.-C. par son travail sur l'ombre et la lumière, puis se développent l'école ionienne (Zeuxis d'Héraclée, Parrhasios d'Ephèse) et surtout l'école de Sicyone, qui s'illustre dans les portraits individuels et l'expression des sentiments (la peinture devant rapporter les traits physiques et moraux du sujet), notamment avec Apelle de Cos qui travaille pour Alexandre. Les peintures de Vergina, réalisées vers la même période, représentent des thèmes mythologiques (rapt de Perséphone par Hadès) et de chasse. Durant l'époque hellénistique la peinture murale est employée dans un cadre privé, représentant des thèmes floraux, des scènes de genre, des représentations architecturales, parfois des thèmes grotesques ou érotiques[4],[5].

Les élites romaines commanditent des copies des peintures grecques, comme cela se voit à Pompéi et Herculanum, y compris sur mosaïque puisqu'il est estimé que la fameuse « mosaïque d'Alexandre » de Pompéi est une copie d'une peinture hellénistique renommée. Les Romains font aussi venir des peintres grecs en Italie (Métrodore d'Athènes ou encore Iaia de Cyzique, une des rares femmes peintres dont le nom soit connu) pour satisfaire leur demande. De ce fait les styles des débuts de l'époque impériale romaine dérivent de ceux de la peinture hellénistique tardive. La peinture du Haut Empire est mal connue ; pour le monde grec elle est surtout attestée par les nombreux portraits funéraires du Fayoum[6].

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Sculpture

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La sculpture des âges obscurs est peu documentée, peut-être parce qu'elle était réalisée essentiellement sur bois, matériau périssable qui a disparu. Un groupe de statues de divinités de Dréros (Crète) en bronze plaqué sur bois, date d'environ 750 av. J.-C. La sculpture crétoise se développe au siècle suivant avec le style dédalique, aux formes angulaires, d'inspiration orientale. Dans les Cyclades la sculpture de la même période cherche plutôt son inspiration du côté de l’Égypte, adaptant la statuaire masculine égyptienne pour créer les statues en marbre de jeunes hommes, kouroi (singulier kouros), nus et sur pied, caractéristiques de l'art grec archaïque. Ce style se diffuse rapidement à l'est et sur le continent. On crée aussi des statues de jeunes filles, korè, puis les formes dédaliques sont abandonnées au profit d'une recherche de réalisme. La sculpture de style archaïque (v. 600-480 av. J.-C.) de jeunes hommes témoigne d'une volonté de transcrire sur pierre les idéaux de beauté physique, qui varient selon les préférences des écoles, qui se trouvent dans les îles (Naxos, Samos) et sur le continent (Béotie, Athènes). Du côté des jeunes femmes, habillées, les sculpteurs se concentrent sur les visages et les formes des habits, surtout à partir du moment où sont représentés les vêtements amples (chiton et himation) offrant des possibilités de jouer sur les drapés. Les commandes à cette époque sont se font essentiellement pour des finalités religieuses, accompagnant le développement des sanctuaires. Pour le décor des temples, se développe une sculpture architecturale sur calcaire et marbre, en bas ou haut-relief, représentant des scènes et créatures mythologiques, en développant les façons de représenter des scènes frappantes et dramatiques en jouant sur les postures des personnages. Pour la sculpture en pierre, le marbre est de plus en plus employé. Se développe aussi une statuaire en métal, moins bien conservée car les métaux ont généralement été refondus. À la fin de l'époque archaïque, la créativité explose, chaque école cherchant à innover et à expérimenter, les styles changeant vite y compris dans un même atelier[7],[8].

La sculpture de l'époque classique (v. 480-330 av. J.-C.), généralement tenue pour l'apogée de l'art grec, s'oriente vers des rendus plus réalistes, naturalistes, aussi une grande attention pour la narration, et aussi une quête d'intériorité, mêlant sagesse et modération (la sophrosynè), en lien avec les réflexions sur l'homme qui se produisent au même moment. Les matériaux travaillés sont encore le marbre et le bronze, la plupart des œuvres originales ont disparu, mais le prestige qu'elles ont rapidement acquis fait qu'elles ont été copiées par la suite (y compris les statues en bronze copiées sur pierre), ce qui permet de les connaître. Parmi les principaux sculpteurs du Ve siècle av. J.-C. (qui comprend la période du « classicisme » au sens strict, surtout v. 450-420), Polyclète d'Argos (actif v. 470-420) s'illustre dans ses représentations de nus masculins pour lesquels il élabore un nouveau canon ; son contemporain Phidias d'Athènes, maître d’œuvre du chantier de l'Acropole, est célébré pour ses représentations du divin, notamment sa statue chryséléphantine d'Athéna qui trône dans le Parthénon. Ses élèves poursuivent la décoration des temples athéniens durant les temps difficiles de la guerre du Péloponnèse (période d'activité de Callimaque). Après la guerre la sculpture athénienne concerne essentiellement les stèles funéraires. Les grands sculpteurs du IVe siècle av. J.-C. (notamment le « second classicisme », après 370) sont Praxitèle, connu pour avoir développé le nu féminin avec sa statue d'Aphrodite, Scopas, qui dirige le programme sculptural du Mausolée d'Halicarnasse, puis Lysippe (actif v. 370-310) qui révolutionne la représentation du nu masculin, et s'illustre par ses portraits détaillés (notamment d'Alexandre le Grand)[9],[10].

L'expansion du monde grec durant l'époque hellénistique offre de nouvelles occasions aux sculpteurs, qui puisent leur inspiration dans les maîtres des époques précédentes, développant pour certains des styles éclectiques, empruntant à l'un et à un autre, tandis que d'autres s'en tiennent à un classicisme plus prudent restant plus proche d'un modèle. À Alexandrie les portraits royaux dégagent une impression de sérénité suprahumaine, alors que les stèles funéraires sont de type attique ; à Pergame se développe un art réaliste, autour d'Épigone qui réalise des œuvres célébrant les exploits guerriers du royaume[11]. La sculpture hellénistique se retrouve jusqu'aux cités des confins du monde indien et de l'Asie centrale, notamment sur le site afghan d'Aï Khanoum, où elle devait par la suite donner naissance à l'art gréco-bouddhique. Parmi les œuvres célèbres de la période on compte la Victoire de Samothrace (v. 190 av. J.-C.), de style baroque qui témoigne d'une volonté de mise en scène dramatique. Le Faune Barberini (v. 230-200) illustre l'émergence d'une statuaire plus fantaisiste, prisée par les élites dans un cadre privé. La Vénus de Milo (v. 100) est un nu féminin de style néoclassique, à la manière de Praxitèle[12].

Les guerres de conquête romaines sont par bien des aspects dévastateurs pour la sculpture grecque : des centaines de statues sont prises et emportées en Italie où elles sont au goût des élites. Cela s'accompagne d'une demande croissante pour des copies d’œuvres classiques, qui garnissent les carnets de commande des ateliers du monde grec. Ce marché ne se tarissant pas avec le temps, c'est par ce biais que la plupart des œuvres des grands sculpteurs grecs sont connues. Durant cette basse époque hellénistique est aussi réalisé le grand autel de Pergame, dont les frises aux accents baroques représentent un gigantomachie et la fondation mythique de la cité. La sculpture privée est attestée dans les riches demeures de Délos. Après les guerres mithridatiques, beaucoup de sculpteurs grecs s'installent en Italie, où ils créent les dernières écoles hellénistiques[13].

La sculpture d'époque romaine est par bien des aspects ancrée dans le passé, marquée par la copie ou l'imitation de modèles anciens, suivant les styles classiques et hellénistiques. Les ateliers sont implantés en Grèce (notamment Athènes) et en Asie Mineure, mais les artisans peuvent se déplacer dans tout l'empire, où se retrouve leur travail. Parmi les grands chantiers de l'époque comprenant un programme ambitieux de sculptures se trouve par exemple le Sébasteion d'Aphrodisias en Carie. Les ateliers grecs sont également d'importants centres de production de sarcophages sculptés produits à destination des élites romaines[14].

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Figurines en terre cuite

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La coroplathie, la production de figurines moulées en terre cuite, représente un versant plus populaire de la sculpture. Elle a connu un développement important dans le monde grec, en particulier à l'époque hellénistique. Le principal centre de production connu est Tanagra en Béotie, et on désigne souvent ces figurines comme des « tanagras », mais il n'était pas le seul, loin de là, puisque des centres de production importants ont été identifiés en Asie Mineure (Myrina, Smyrne, Tarse). Ces figurines ont avant tout pour but d'être offertes à des divinités ou des défunts, mais elles peuvent avoir une fonction décorative. Elles représentent souvent des jeunes filles, des éphèbes, des enfants, des divinités (Éros, Aphrodite, la Victoire), s'inspirant couramment du style de sculpteurs renommés[15].

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Mosaïque

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L'art de la mosaïque apparaît en Grèce durant l'époque classique, peut-être à partir de modèles anatoliens, avec des mosaïques de galets. Il est attesté à la fin du Ve siècle av. J.-C. à Olynthe et Corinthe, reproduisant des motifs géométriques et scènes figurées, cherchant sans doute à imiter les motifs des tapis qui ornaient les riches demeurent. Les mosaïques des sols des maisons riches de Pella, dans la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C., témoignent du développement de cet art, avec une extension du répertoire chromatique et iconographique, aboutissant à la réalisation de scènes de grande qualité, s'inspirant sans doute des peintures. La période hellénistique voit le développement des mosaïques en tesselles, petites pièces de marbre ou autre pierre, peut-être originaire de Sicile, où elle est attestée en premier. Cela conduit à un perfectionnement de l'art de la mosaïque, qui rivalise avec la peinture par l'inventivité de ses compositions, constituées d'un panneau central encadré par des motifs végétaux ou géométriques. Il s'en trouve sur les sols des maisons riches, et également des bâtiments publics, notamment à Alexandrie, Pergame, Délos. Au-delà de leur aspect décoratif, elles manifestent le statut social du commanditaire, et sont surtout employées dans un contexte privé pour les salles de banquet. La technique se diffuse dès cette époque dans le monde romain, où elle devient murale, et sert comme vu plus haut pour des reproductions de tableaux célèbres dans les demeures de Pompéi. Pour le monde grec romain, l'art de la mosaïque est bien attesté en Syrie dans la région d'Antioche, à Zeugma et Apamée, et ce jusqu'au début de l'époque byzantine. Il est également adopté au Levant pour des synagogues et des églises chrétiennes[16],[17].

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L'architecture

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Le Parthénon en 1978

L'architecture se développa en Grèce à la fin de la période mycénienne (du XIIe jusqu'au VIIe siècle av. J.-C.). Cependant, ces constructions étaient en bois ou en briques, ce qui explique qu'il n'en reste rien à part quelques bases ; c'est à l'époque archaïque (au début du VIe siècle av. J.-C.) que les matières légères furent remplacées par de la pierre ou du marbre. Elle connut son apogée durant l'époque classique. La plus grande partie des connaissances sur l'architecture grecque provient des quelques restes de constructions des époques classique, hellénistique ou romaine — puisque l'architecture romaine a beaucoup copié celle de la Grèce et qu'il n'y a presque pas de sources écrites sur l'architecture plus ancienne ou sur la description de bâtiments. Les temples sont les seules constructions qui ont survécu en nombre[18].

La musique

Le théâtre

Références

Voir aussi

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