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Tourouvre
ancienne commune française du département de l'Orne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Tourouvre est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Tourouvre au Perche.
Elle est peuplée de 1 507 habitants[Note 1].
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Géographie
La commune se situe dans la région naturelle du Perche et appartient au canton de Tourouvre au Perche dans l'arrondissement de Mortagne-au-Perche.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Tortum Robur en 1160[2].
De l'ancien français tors « tordu » et du bien connu rouvre « chêne rouvre », sorte de chêne[3].
Homonymie avec le Torquesne (Calvados), avec la forme dialectale quêne « chêne »[3]. Analogie avec Torfou « hêtre tordu » et peut-être Tordouet, « ruisseau sinueux ».
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Histoire
Résumé
Contexte
Antiquité
La hameau de Mézières — en ancien français « ruines » — a révélé un lieu de production de fer de l'époque gallo-romaine.
Moyen Âge
La paroisse faisait partie du comté du Perche, principauté traditionnelle sur laquelle s'est d'abord exercée l'autorité des seigneurs de Mortagne à laquelle a été rattachée la seigneurie du Perche, plus tard unie à la la maison de Nogent-le-Rotrou, puis à la celle de Châteaudun. Ces familles étaient toutes plus ou moins apparentées à celle des Rorgonides, descendante de la noblesse franque du Maine. C'est à partir de Rotrou II, vicomte de Châteaudun que l'on commence à parler de comtes du Perche. C'est un comté tampon entre le domaine royal et la Normandie jusqu'au début du XIIIe siècle. Sur le plan juridique, Tourouvre était soumise à la coutume du Perche, proche du celle du pays de Chartres et de l'Orléanais. C'est seulement avec la révolution française et la création des départements qu'elle est incluse dans celui de l'Orne dont la majeure partie des paroisses étaient traditionnellement sises dans le duché de Normandie.
Époque moderne
Le bourg de Tourouvre a été au XVIIe siècle le principal foyer de l'émigration française au Canada. Pour le géographe français Élisée Reclus (1830-1905), il est même « le lieu d'Europe qui a contribué, pour la plus grande part, au peuplement du Nouveau Monde », avec au moins 48 percherons émigrés au XVIIe siècle. Madame Pierre Montagne a sauvé les registres notariés de Tourouvre et les a déchiffrés. Un livre, Tourouvre et les Juchereau donne l'inventaire de tous les contrats de départ de ces Tourouvrains et permet de les situer dans l'histoire locale avant leur départ. Tourouvre a été naturellement choisi pour accueillir la maison de l’Émigration française au Canada qui a ouvert ses portes au public le et la commune est jumelée depuis le avec Saint-Laurent-de-l'Île-d'Orléans au Québec, là où plusieurs de ses émigrants ont fait souche.
Deux vitraux et plusieurs plaques à l'intérieur de l'église Saint-Aubin de Tourouvre rappellent l'émigration tourouvraine au Canada. Sur la plaque apposée par l'Association Perche-Canada à la mémoire des émigrants du XVIIe siècle, on peut y lire, entre autres, le nom de Jean Guyon, ancêtre de la chanteuse Céline Dion[5], et celui de Julien Mercier dont l'arrière-petit-fils Honoré Mercier (1840-1894) fut Premier ministre de la province de Québec (1887-1891). Un vitrail de l'église Saint-Aubin évoque la visite de ce célèbre descendant en en terre de ses ancêtres.
Liste des émigrés de Tourouvre au Canada[6]
- 1634
- le couple Henri Pinguet et Louise Lousche a eu neuf enfants, tous baptisés à Tourouvre. Quatre atteignent l'âge adulte et trois émigrent avec leurs parents vers la Nouvelle-France en 1634.
- Henri Pinguet (44 ans)
- Louise Lousche (45 ans)
- Françoise Pinguet (9 ans)
- Noël Pinguet (4 ans)
- Pierre Pinguet (3 ans)
- Noël Juchereau (41 ans) ; commis général de la Compagnie des Cent-Associés, part avec Robert Giffard puis rentre en France ; il meurt célibataire à Orléans en 1648.
- Jean Guyon (42 ans) ; maître maçon, appelé par Robert Giffard. Baptisé à Tourouvre mais habitant de Mortagne, quitte la France au printemps 1634 avec le premier groupe de colons composés d'habitants de Mortagne et de Tourouvre avec son fils aîné Jean. Son épouse Mathurine Robin et leur cinq autres enfants ne les rejoignent qu'en 1636.
- Jean Guyon
- le couple Henri Pinguet et Louise Lousche a eu neuf enfants, tous baptisés à Tourouvre. Quatre atteignent l'âge adulte et trois émigrent avec leurs parents vers la Nouvelle-France en 1634.
- vers 1640
- Mathurin Gagnon (~34 ans) ; baptisé à Tourouvre en 1606
- Jean Gagnon (~30 ans) ; baptisé à Tourouvre en 1610
- Pierre Gagnon ; baptisé à La Ventrouze en 1612
- Renée Roger ; mère des trois précédents, originaire de La Ventrouze
- 1641
- Guillaume Pelletier père, dit le Globoteur, fils d'Eloy et Françoise Matte, originaire de Bresolettes
- Antoine Pelletier, frère du précédent
- Michelle Mabille (49 ans), femme de Guillaume Pelletier
- Guillaume Pelletier (17 ans), fils de Guillaume Pelletier
- Jean Pelletier (14 ans), fils de Guillaume Pelletier
- 1643
- Mathieu Fanuel (~23 ans), sieur de la Gasserie. À la fin de son engagement de trois ans, il revient dans son village natal de Tourouvre.
- vers 1643
- Marguerite Gagnon (~45 ans) ; rejoint ses trois frères (Mathurin, Jean et Pierre) avec ses deux filles Marguerite et Marie.
- Jean Juchereau (~51 ans)
- Marie Langlois ; femme de Jean Juchereau
- Jean Juchereau ; fils de Jean Juchereau
- Geneviève Juchereau ; fille de Jean Juchereau
- vers 1644
- Robert Giguère (~28 ans)
- Sébastien Legrand (~44 ans) ; décède peu de temps après son arrivée en Nouvelle-France, le à Québec en état d'ébriété, sans descendance
- 1646
- Charles Guilleboust (37 ans) ; célibataire, engagé comme domestique par Noël Juchereau (frère de Jean Juchereau)
- François Mabille (27 ans) ; engagé comme scieur de long pour 5 ans par Jean Juchereau. Il revient ensuite dans le Perche et y retrouve son épouse.
- Antoine Mery ; engagé pour une durée de 3 ans
- Mathurin Provost (40 ans) ; engagé pour une durée de 3 ans
- Jacques Goulet
- Marguerite Mullier, épouse de Jacques Goulet
- 1647
- Jacques Aubin (~26 ans) ; il rentre en France vers 1654
- Philibert Chaudon (46 ans) ; engagé pour une durée de 3 ans au service de Noël Juchereau. Son épouse reste dans le Perche
- Raoullin Frondière ; engagé pour une durée de 3 ans, mais il n'est pas certain qu'il soit parti
- Jean Malenfant (22 ans) ; engagé pour une durée de 5 ans au service de Jean Juchereau. Rentre vraisembablement après son service
- Julien Mercier (26 ans) ; engagé pour une durée de 3 ans au service de Noël Juchereau. S'installe et fait souche.
- Pierre Piaud ; engagé pour une durée de 3 ans au service de Jean Juchereau. Rentre vraisembablement après son service
- Daniel Trémond (24 ans) ; engagé pour une durée de 3 ans au service de Jean Juchereau. Rentre vraisembablement après son service
- René Visage (17 ans) ; engagé pour une durée de 3 ans au service de Jean Juchereau. Rentre vraisembablement après son service
- vers 1647
- Jacques Loiseau (27 ans) ; engagé pour une durée de 3 ans au service de Noël Juchereau. Il ne parviend pas à se marier en Nouvelle-France : trois contrats de mariage sont successivement annulés à Trois-Rivières.
- 1648
- Nicolas Rivard (31 ans) ; est engagé pour une durée de 3 ans au service de Noël Juchereau. S'installe au Québec
- vers 1648
- Mathurin Goyer (~27 ans) ; soldat et caporal de milice veuf, épouse une fille du roi en 1669 à Montréal avec qui il aura trois enfants
- Jean Creste (22 ans), neveu de Sébastien Legrand, épouse en 1654 à Québec la percheronne Marguerite Gaulin.
- 1650
- Jean Roussin (52 ans)
- Madeleine Roussin (~26 ans), fille de Jean Roussin
- Louise Roussin (~8 ans)
- 1651
- Françoise Roussin (19 ans), fille de Jean Roussin
- Nicolas Roussin (16 ans), fils de Jean Roussin
- vers 1659
- Jean Collet
- vers 1661
- Robert Geoffroy (~21 ans) ; rentre en 1665
- vers 1662
- Pierre Cochereau (~20 ans) ; rentre en 1678
- Aubin Lambert (~30 ans) ; épouse en 1670 la fille du roi parisienne Élisabeth Aubert avec qui il a dix enfants
- François Provost (~24 ans) ; s'installe, lié aux Gagnon et aux Mercier
- Robert Rivard (~24 ans) ; s'installe
- vers 1663
- Michel Aubin (~24 ans), frère de Jacques, s'établit sur l'île d’Orléans où il épouse la fille du roi Marie Prévost avec qui il a deux enfants
- Antoine Lefort (~22 ans) ; épouse Marie Doyon, petite-fille de Mathurin Gagnon, le à Château-Richer. Veuf, il se remarie avec Anne Avart, une fille du roi.
- vers 1730
- François Drouet (~28 ans) ; s'établit avec son épouse à Québec.
- vers 1735
- Jacques Gagnon (~21 ans) ; baptisé à Tourouvre en 1713
Époque contemporaine
Au début du XXe siècle, le patron de la verrerie payait les ouvriers en monnaie de billon, qui leur permettait de payer les commerçants de la commune, que ces derniers devaient retourner à la verrerie. Au retour, la verrerie appliquait une décote de 10 %, évidemment répercutée par les commerçants. Les ouvriers perdaient donc 15 % de leur salaire par ces opérations[7],[8].
Le , lors de la bataille de Normandie, alors que les troupes allemandes se replient et que les Américains sont tout proches, des éléments de la division SS Hitlerjugend, occupants de Tourouvre depuis le mois d'avril, massacrent dix-huit personnes et incendient une partie du village. Deux odonymes locaux (« rue du 13-Août-1944 » et « cour du 13-Août-1944 ») rappellent cet événement.
Le , Tourouvre intègre avec neuf autres communes la commune de Tourouvre au Perche[9] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales. Les communes d'Autheuil, Bivilliers, Bresolettes, Bubertré, Champs, Lignerolles, La Poterie-au-Perche, Prépotin, Randonnai et Tourouvre deviennent des communes déléguées et Tourouvre est le chef-lieu de la commune nouvelle.
Fin , à l'issue du conseil municipal d'installation, Franck Poirier (Divers Gauche) est élu maire de Tourouvre bien qu'il ne soit pas issu de la commune.
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Héraldique
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Administration municipale
Le conseil municipal était composé de dix-neuf membres dont le maire et quatre adjoints[13]. Onze de ces conseillers intègrent le conseil municipal de Tourouvre au Perche le jusqu'en 2020[9] et Guy Monhée devient maire délégué de Tourouvre et est élu maire de Tourouvre-au-Perche.
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Démographie
En 2021, la commune comptait 1 507 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Tourouvre[15]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2]. Tourouvre a compté jusqu'à 2 034 habitants en 1851.
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Économie
Lieux et monuments
Résumé
Contexte
Église Saint-Aubin
L'église Saint-Aubin, d'origine romane, est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [18]. Le maitre-autel, un autel latéral, une crédence et des vitraux sont classés au titre objet[19].
Vitraux
L'église Saint-Aubin est notamment ornée des vitraux suivants :
- deux vitraux du XVIe siècle, Les Disciples d'Emmaüs et La Légende de saint Hubert, classés en 1905 au titre objet aux monuments historiques ;
- neuf vitraux de 1892-1893, réalisés par les ateliers Lorin de Chartres, sont répertoriés à l'Inventaire général du patrimoine culturel (IGPC) ;
- un vitrail de 1948, réalisé par Max Ingrand, également répertorié à l'IGPC.
- L'église Saint-Aubin
- L'entrée du clocher-porche.
- Les fonts baptismaux à Saint-Aubin.
- Plaque commémorative dans l'église.
- Départ de Julien Mercier pour l'Amérique. Vitrail financé par Honoré Mercier.
- Visite à Tourouvre d'Honoré Mercier, Premier Ministre du Québec de 1887 à 1891.
Autres lieux et monuments
- Presbytère du XVIIIe siècle. Il s'agit du pavillon de l'ancien château, détruit au XIXe siècle. Vers 1855, la commune achète ce bâtiment à la famille Mongréville pour y loger le curé en 1861. Ce fut le presbytère de la paroisse Sainte-Anne du Perche[20] jusqu'à sa revente à un particulier en 2018.
- Manoir de Bellegarde, en partie du XVe siècle, partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [21].
- Vestiges d'un camp romain signalé à Saint-Gilles. Il se présente sous la forme d'une plate-forme rectangulaire de 68 × 59 mètres de côté qui est ceinturé par des talus de terre haut d'un à deux mètres par rapport à l'intérieur et d'un fossé de un à deux mètres de profondeur. Le rempart ouest est interrompue en son centre par une ouverture (porte)[22].
- La route départementale D 5 (dite route de Mortagne) qui relie le village à la RN 12[23], a été la première route au monde productrice d'électricité[24]. En , furent lancés les travaux pour recouvrir une demi-chaussée sur 1 km de dalles photovoltaïques conçues par l’entreprise Colas et fabriquées dans la commune par la société SNA[24]. En mai 2024, la route est détruite par manque de rentabilité de production électrique et de multiples problèmes de maintenance[25].
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Activité, labels et manifestations
Labels
La commune a obtenu le label Village étape en 2013[26].
La commune est une ville fleurie (deux fleurs) au concours des villes et villages fleuris[27].
Jumelages
La commune de Tourouvre est depuis 1977 jumelée avec la municipalité allemande de Freiensteinau[28] et la ville autrichienne de Herzogsdorf depuis 1982[29].
Sport
L'Association de l'Étoile du Perche fait évoluer une équipe de football en ligue de Basse-Normandie et une seconde en division de district[30].
Personnalités liées à la commune
- Robert Giffard (vers 1589-1668), apothicaire à Tourouvre ; un des pionniers de la Nouvelle-France, il organisa à partir de 1634 un mouvement d'émigration duquel sont issues plusieurs des grandes familles québécoises dont Jean Guyon (1592-1664), ancêtre de la famille Dion d'où est issu la chanteuse Céline Dion (voir maison de l’Émigration française au Canada).
- Robert Giguère (Tourouvre, 1616 - 1709), pionnier en Nouvelle-France.
- Julien Mercier (Tourouvre, 1621 - 1676), pionnier en Nouvelle-France.
- Gervais-François Magné de Marolles (1727-1792), chasseur et bibliographe érudit.
- Gabriel Vaugeois (1753-1836), homme politique.
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Notes et références
Voir aussi
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