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Township (Afrique du Sud)

zone urbaine sud-africaine réservée aux non-blancs sous l'apartheid De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Un township est un terme désignant, en Afrique du Sud, en Namibie et au Zimbabwe, un quartier de zone urbaine, construit en périphérie des villes. A partir de la fin des années 1920, le terme de native township (ou aussi de locations), puis simplement de township, fut aussi employé pour désigner les nouveaux quartiers destinés aux seules populations de couleurs (noirs, indiens ou coloured).

Dans le droit foncier sud-africain, ce terme a également une signification urbanistique légale, sans connotation raciale, correspondant à une unité cadastrale et urbanistique, administrée par les municipalités, les provinces ou les services de l’État.

Le plus grand township d'Afrique du Sud est Soweto, situé au sud-ouest de Johannesburg (d'où son nom qui signifie South Western Township). Il compte plus d'un million d'habitants.

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Origine et définition légale

Résumé
Contexte

A l'origine, le township constitue une subdivision du découpage administratif par paroisse en Angleterre au XIe siècle. La colonisation a diffusé le terme dans l'anglosphère où il revêt diverses significations dont le poids idéologique varie selon les pays[1].

Un terme à plusieurs sens en Afrique australe

En Afrique australe, et particulièrement en Afrique du Sud, Le mot township sous-entend un dédoublement sémantique. Il est à la fois un concept juridique défini et délimité mais également la conception d'un ordre social discriminatoire. Ces deux définitions, à la fois techniques et pragmatiques, se recoupent et s’opposent en fonction des volontés politiques du gouvernement.

Dans le droit sud-africain, le terme township prend d'abord une signification légale précise sans connotation raciale[2],[3]. Il désigne un terrain subdivisé en erfs (stands) dans le cadastre[4]. On parle par exemple de « holiday township » (exemple: Marloth Park). Le township est aussi un modèle d’urbanisme car sa mise en place repose sur une internalisation de théories comme celle des cités-jardins et de Le Corbusier. La conception du township requalifié comme outil technique se déleste des idéologies[1].

Durant la période de l'Apartheid, l’État possède le monopole sur la production foncière, ce qui lui permet de restreindre l’accès à la propriété des populations noires et métis. Le township permet, par le développement séparé des populations sous des politiques discriminatoires, d’accentuer la marginalisation de ces populations[1]. Le township est alors une forme urbaine répressive inspirée par une volonté hygiéniste. Il a pour but de maintenir une certaine stabilité sociale grâce à l’immobilité qu’induit sa structure.

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Caractéristiques géographiques

Les townships sont généralement construits en périphérie des villes de la fin du XIXe siècle jusqu'à la fin de l'apartheid[5],[6]. Ils sont découpés en parcelles résidentielles égales où s’implantent les « matchboxes », des maisons en forme de « boite d’allumettes » produites en série à bas coût. Les urbanistes s'inspirent des théories d’organisation spatiale des cités-jardins et de Le Corbusier. Pour eux, notamment durant l'apartheid, une organisation spatiale stricte devrait garantir l’ordre social[1].

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Historique en Afrique du Sud

Résumé
Contexte

En Afrique du Sud, l'apparition du terme township, en tant qu'unité cadastrale, date de 1894 quand la république de l’État libre d’Orange adopte une loi visant à contrôler le développement des centres urbains[1]. Après la formation de l’Union d’Afrique du Sud, la gestion des terres et la création des townships est laissé aux provinces[7],[1].

Au Cap, les premiers townships racialement ségrégués furent Ndabeni et Langa.

Progressivement, la définition juridique et technique du township évolue pour répondre à diverses exigences alors que l'Etat, qui prend la main sur la législation foncière et urbanistique, va se servir des townships pour en faire un instrument de contrôle des populations non-blanches[1]. A la fin des années 1920, le terme de native township commence à être employé pour désigner les nouveaux quartiers destinés aux populations de couleurs[1].

Développement sous l'apartheid

En Afrique du Sud et en Namibie, les townships racialement ségrégués sont fortement développés, à partir des années 1950 au début de la mise en œuvre de l'apartheid, pour servir de réservoir de main d’œuvre aux employeurs blancs. Les populations noires, expulsées des centres-villes ou des quartiers désignés comme blancs en fonction du Group Areas Act (Sophiatown, district 6), sont contraintes d'y résider. Des travailleurs indiens y sont aussi déplacés de force au nom des lois de l'apartheid[8]. Surpeuplés, mal équipés, les habitations, caractérisées par des maisons standardisées en forme de « boite d'allumettes », se dégradent vite et de nombreux quartiers deviennent insalubres alors que des quartiers informels (bidonvilles) se développent en périphérie de ces mêmes townships, faute de logements suffisants.

Depuis la fin de l'apartheid et la réforme des gouvernements locaux, les townships et les bidonvilles, certains reconnus administrativement ensuite en tant que township (Imizamo Yethu), sont gérés conjointement avec les villes au sein d'une division administrative unique, que ce soit des municipalités ou des métropoles (comme la métropole du Cap).

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Townships en Namibie

Résumé
Contexte

A partir de 1920, le Sud-ouest africain (actuelle Namibie) est administré par l’Union sud-africaine en vertu d’un mandat de la Société des Nations. A partir de 1959, le gouvernement y applique l’Apartheid.

Les townships namibiens sont des lieux associés à l’activité urbaine. Le premier township au Sud-Ouest africain, créé en 1922, comprend tout le centre de Windhoek, alors peuplé d'à peine 10 000 habitants, au sein de laquelle se concentrent toutes les activités y compris les lieux de résidence des populations noires[1]. Les premiers townships sont alors de véritables villes liées à des localités déjà existantes. La limite du township permet aux aménageurs de définir l’urbain et le non-urbain avec des espaces formant une zone tampon concentrique autour de la ville centre.

En 1963, une définition du township est mise en place dans le cadre de planification urbanistique par le texte juridique « Township and division of land Ordinace ». Le township se définit alors comme un espace « dont le lotissement a fait l’objet d’une planification et dont les titres fonciers ont été enregistrés au cadastre ».

Le township se définit donc comme une unité cadastrale ayant fait l’objet de planification par le gouvernement central. Il devient alors un instrument pour la planification qui permet au gouvernement de mettre en œuvre les politiques de ségrégation et de séparation des populations durant l’Apartheid. De plus, on peut remarquer que le terme de township remplace le terme de "locations" utilisé auparavant. S'ajoute alors une dimension technique, normée, mais aussi législative et ethnique[1].

Le township de Katutura proche de la ville de Windhoek est un cas particulier. Aménagé en 1960, il n’est reconnu légalement comme étant un township qu'en 1979 lorsque la politique de l’Apartheid s’assouplit et met fin aux « mesures discriminatoires ». Juridiquement, le township de Katutura n’a pas été reconnu comme tel afin d’accentuer l’emprise de l’état sur les populations. On ne permet pas aux résidents d’accéder à la propriété comme dans les autres townships[1].

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Townships au Zimbabwe

Le plus grand township (appelé aussi de nos jours "quartier à haute densité") du Zimbabwe est Mbare. Il fut créé en 1907 sous le nom d'Harari, durant l'époque de la Rhodésie, pour les gens de couleurs, afin qu'ils puissent résider en périphérie de Salisbury.

Principaux townships d'Afrique du Sud

Thumb
Soweto, Johannesburg.
Thumb
Mitchells Plain, Le Cap, en 2011.
Davantage d’informations Population (2001), Population (2011) ...
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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Références

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