voie de communication autonome réservée aux déplacements non motorisés De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Une voie verte est une voie de communication autonome réservée aux déplacements non motorisés, tels que les piétons et les vélos. Les voies vertes sont développées dans un souci d’aménagement intégré valorisant l’environnement, le patrimoine, la qualité de vie et la convivialité. En Europe, elles sont définies[1], officialisées et organisées depuis octobre 1994 par l'ONG PlanèteVéloTousTerrains puis dans le cadre du réseau vert Européen[2],[3]dès 2000, afin notamment de coordonner et réglementer des usages souvent interdits dans certains pays ou concurrencés par des pratiques motorisées[4].
À cet égard, les chemins de halage, anciens chemins ruraux, voies ferrées désaffectées sont des supports privilégiés de développement des voies vertes[5]. Si elles sont gérées adéquatement (gestion différentiée et restauratoire, et sans pesticides des abords, qui peuvent alors éventuellement jouer un rôle dans la trame verte et bleue locale), les voies vertes sont un des éléments des politiques de développement durable des territoires concernés.
Pour les anglophones, le mot greenway désigne les voies vertes, mais aussi de manière plus générique, « une route qui est bonne d'un point de vue environnemental » (Turner, 1995[6] ou – en Angleterre selon un sondage cité par Turner en 2006 – « un espace linéaire contenant des éléments planifiés, conçus et gérés à des fins multiples, y compris écologiques, récréatives, culturelles, esthétiques et autres compatibles avec le concept d'utilisation durable des terres ») ou un large éventail de stratégies de planification paysagère et urbaine incluant plus ou moins une préoccupation environnementale associée à une infrastructure de déplacement[7],[8], dont les abords ont souvent pris une valeur particulière[9] et parfois associés à la notion de corridor biologique en Europe[10].
Des années 1975 à 1995, les voies vertes se sont fortement multipliées dans les paysages urbanisés des pays dits développés[11]. À titre d'exemple plus de 500 communautés étaient en train d'en construire en 1995, rien qu'en Amérique du Nord. Elles répondent à de nouveaux besoins humains même si elles prolongent aussi une partie des fonctions des chemins ruraux séculaires. Plus que de simples équipements ou aménagements paysagers, elles visent de plus en plus à aussi fournir un contrepoint à la perte de paysage naturel dans un contexte d'urbanisation croissante et d'industrialisation de l'agriculture. Avec les temps qui changeaient, la notion de chemins verts ou corridors verts a évolué pour répondre aux nouveaux besoins et défis[11].
Trois étapes distinctes (ou « générations ») de voie verte peuvent être identifiées en tant que forme du paysage urbain et périurbain :
En France la dénomination de voies vertes tend à se superposer à celle des voies vertes du réseau véloroute et voies vertes[12]. À la différence des sentiers pédestres de grande randonnée, ces infrastructures sont, en pratique, libres d'accès vélo et peu clôturées. Un projet de recensement et d'archivage de cartographies internationales de voies ferrées désaffectées, de chemins ruraux/forestiers, de rives notamment de Mayenne, Seine et Loire, dont les continuités sont testées et évaluées dès 1985 par des communautés bénévoles internationales, est lauréat Defi-Jeunes "Tourisme/Aventure" de l'INJEP en France[13].
En Belgique, un réseau de 2 200 km de voies vertes était déjà défini en 2003, dont 900 km étaient aménagés[14].
En Région wallonne, elles forment le réseau RAVeL.
En Flandre, il y a un réseau de chemins de halage, sentiers ferroviaires et autres pistes cyclables indépendantes. La plupart est intégrée dans les réseaux cyclables à nœuds numérotés des provinces, ou fait partie des LF-routes (néerlandais: lange-afstandsfietsroute, véloroute touristique de longue distance) ou du réseau des cyclostrades (néerlandais: fietssnelweg, voies vertes utilitaires et directes entre et autour les villes).
Aux Pays-Bas, la situation et les terminologies sont comparables à la Flandre, avec la différence qu'il y a peu de sentiers ferroviaires, et beaucoup d'autres pistes cyclables indépendantes.
En France, un décret du a introduit les voies vertes dans le Code de la Route : les voies vertes sont définies comme des routes « exclusivement réservées à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers[15] ».
En Suisse, il existe notamment une voie verte transfrontalière de Genève à Annemasse[16]. Une voie verte traversant Lausanne (le long des voies de chemin de fer) est réalisée en 2018[17].
Elles sont aménagées le plus souvent sur d'anciennes lignes ferroviaires[18], sur des chemins de halage[19], des routes fermées à la circulation automobile, des itinéraires culturels (chaussées romaines, routes de pèlerinage). Elles présentent certaines caractéristiques :
Les voies vertes sont aussi des services, localisés dans d'anciens équipements, également préservés, tels que les anciennes gares de chemin de fer et les maisons d'éclusier. Ces services peuvent être de différents types : logement, musées, location de vélo, hébergement de cavaliers, maisons de quartier, etc. Ils s'adressent aussi bien aux usagers locaux qu'aux touristes. Les voies vertes font l'objet d'informations (édition de cartes, de brochures, etc.) sur l'itinéraire lui-même et sur les sites situés à proximité. Plusieurs dizaines de kilomètres de l'ancienne ligne du littoral des chemins de fer de Provence ont par exemple été aménagés en piste cyclable entre Toulon et Pramousquier (commune du Lavandou).
Cet exemple illustre la principale critique à l'égard des voies vertes, à savoir le fait qu'elles contribuent parfois à déclasser et donc condamner définitivement des voies ferrées pouvant potentiellement être rouvertes dans un but de collectivisation et de décarbonation des déplacements en milieu périurbain ou rural, au lieu de reprendre de la place sur les routes. Cette mise en concurrence de deux modes complémentaires dans une ère de transition énergétique induisant une décarbonation croissante des déplacements peut donc constituer un comble[20].
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