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Rouchi

variante locale du picard parlée dans la région de Valenciennes De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Le rouchi ou rouchy est une variété locale du picard en usage dans la région de Valenciennes, jusqu'aux alentours de Saint-Amand, Lille, Tournai, Cambrai et Douai[1].

Faits en bref Pays, Région ...

Il existe des documents anciens écrits dans cette variété dialectale au Moyen Âge : les Serventois et sottes chansons[2] (XIIIe siècle), la Chronique de Flandres[3] (XIVe siècle) mais l'œuvre vedette, de valeur mondiale, est le Mirouer des simples ames anienties et qui seulement demourent en vouloir et desir d’amour (Miroir des âmes simples et anéanties) de Marguerite Porête (années 1290)[4].

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Définition

Résumé
Contexte

« Quant à l'orthographe rochi, elle est conséquente avec la prononciation valenciennoise, où l'on dit drochi, origine du mot ; ce n'est qu'à la campagne qu'on prononce drouchi, qui signifie en cet endroit, d'où par aphérèse on a fait rouchi, et cette prononciation a prévalu[5]. »

 Gabriel Hécart

Selon Gabriel Hécart, Rouchi, désigne « le parler d'ici ».

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Aire de diffusion du Rouchi en orange.

Le rouchi est classé en tant que variété du picard, malgré de nombreuses différences avec les autres parlers picards. Ainsi, dans le Glossaire étymologique et comparatif du patois picard, ancien et moderne de 1851, le rouchi y est dissocié du picard et du wallon, et y est décrit comme étant parlé à Valenciennes, Saint-Amand, Bouchain, Bavay, Maubeuge, Avesnes, Cambrai, Douai et Lille. Dans le Dictionnaire Rouchi-Français de 1834, le rouchi y est présenté comme le parlé de Valenciennes, Saint-Amand, Lille, du Tournaisis, Bouchain, Cambrai, Douai et Quiévrain[1].

Selon Charles Guerlin de Guer, le rouchi est un compromis entre les parlers wallons et picards du sud comme l'artésien[6].

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Extrait de la "Chronique universelle de Baudoin d'Avesnes" en rouchi.
En l'an ki fu de l'Incarnation Nostre Signeur...
BNF, ms. français 2633, f. 7v, XIIIe siècle.

On retrouve, dans le rouchi, des traces des langues allemande et flamande dont quelques expressions ont obtenu parmi nous le droit de bourgeoisie ayant été apportées, les premières par les causes indiquées les secondes par des Croisés, par des Templiers et par les nombreux pèlerins qui ont visité le tombeau du Christ à différentes époques[7].

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Phonologie

Le Rouchi se démarque des autres parlers picard par le passage du tch à k (un tchien devient un kien)[8], ou par la transformation du w transformé en o dans les terminaisons à l'imparfait comme pour le verbe avoir[1] (avoér devient avos). A l'intérieur d'un mot, la diphtongue française oy, se fractionne en rouchi en une voyelle o (loyer devient loïer)[8].

Lorsque le c se prononce comme k, on le trouve en rouchi comme en latin, alors que le français a palatalisé en ch[9] :

Davantage d’informations Latin, Français ...

Ce k a pu aussi être gardé du francique (klinka, clinque, clenche)[9].

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Variétés

Le rouchi ne forme pas un dialecte totalement homogène. Il présente de nombreux parlers spécifiques :

  • le kimberlot ou camberlot, variété rouchi du Cambrésis[10] qui se rapproche du picard du sud[1] ;
  • le gommegnion, parler de Gommegnies[11] ;
  • le tournaisien, variété du Tournaisis[12] ;
  • le pecquois, dialecte de transition entre le rouchi et les variétés circum-lilloises, proche des parlers de Tournai, Roubaix et Mouscron[13] .

Références

Voir aussi

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