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réalisateur japonais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Kenji Mizoguchi (溝口 健二, Mizoguchi Kenji ) est un réalisateur japonais né le à Tokyo et mort le à Kyoto. Il est aujourd'hui considéré comme un des maîtres du cinéma japonais, aux côtés d'Akira Kurosawa et de Yasujirō Ozu.
Naissance |
Tokyo (Japon) |
---|---|
Nationalité | Japonais |
Décès |
(à 58 ans) Kyoto (Japon) |
Profession | Réalisateur |
Films notables |
Conte des chrysanthèmes tardifs Miss Oyu La Vie d'O'Haru femme galante Les Contes de la lune vague après la pluie L'Intendant Sansho Les Amants crucifiés Le Héros sacrilège La Rue de la honte |
Mizoguchi naît à Tokyo en 1898. Sa famille, malgré l'ambition de son père, devient très pauvre après la crise économique de 1904. Il vit alors dans le quartier d'Asakusa, le plus pauvre de Tokyo. Le père de Mizoguchi, un ancien charpentier, est violent envers sa mère et sa sœur Suzu qu'il vendra comme geisha[1].
Ayant des difficultés à l'école, il devient apprenti dans l'atelier d'un dessinateur de mode. Il se passionne alors pour la peinture et, soutenu par sa sœur, s'inscrit à l'académie de peinture Aoibashi. Puis il travaille comme dessinateur publicitaire et dans un journal de Kobe. En 1918, il participe à de violentes émeutes s'inspirant de la révolution russe qui lui font perdre son emploi.
Il entre dans l'industrie du film en 1920 comme acteur pour le studio Nikkatsu puis devient rapidement assistant réalisateur de Tadashi Ono[2]. En 1922, il réalise son premier film, Le jour où l'amour revint, imprégné de ses convictions socialistes et qui est censuré par le gouvernement.
Au début de sa carrière, il réalise ses films rapidement, souvent des adaptations d'Eugene O'Neill, de Tolstoï ou des remakes de films expressionnistes allemands. Il tourne ainsi plus de 70 films dans les années 1920 et 1930 dont la plupart sont aujourd'hui perdus[3]. Cette époque est marquée par son engagement contre le totalitarisme dans lequel bascule le Japon, et son intérêt pour les prostituées en rapport avec la situation de sa sœur. Ces thèmes sont tous deux transcrits dans ses films.
Pour être plus indépendant, il fonde en 1934 avec le producteur Masaichi Nagata la société de production Daiichi Eiga qui fera rapidement faillite[1].
Mizoguchi dira qu'il n'a commencé à tourner sérieusement qu'avec Les Sœurs de Gion en 1936 qui connaît un important succès populaire[3]. C'est l'année où commence une fructueuse collaboration avec le scénariste Yoshikata Yoda. Il s'oriente dès lors vers le réalisme, au moyen duquel il montre la transition du Japon de la féodalité à la modernité.
Après La Cigogne en papier (折鶴お千, Orizuru Osen ), son dernier film muet, il passe à l'ère du cinéma parlant en 1935 avec Oyuki la vierge, adapté de la nouvelle Boule de suif de Guy de Maupassant[3].
Il reçoit un prix du ministère de la Culture avec Conte des chrysanthèmes tardifs (1939) qui étudie le rôle déprécié des femmes dans la société japonaise. Il développe sa célèbre approche « une scène/un plan », aidé par son chef décorateur Hiroshi Mizutani qui l'incite à utiliser des objectifs grand angles.
Il réalise pendant la guerre des films de propagande pour la Shōchiku, la plus grande maison de production cinématographique japonaise. On peut citer Le Chant de la caserne, le célèbre La Vengeance des 47 rōnin et L'Épée Bijomaru qui lui permet d'éviter la prison.
Le Japon connaît après 1945 une vague de liberté dont Mizoguchi témoigne dans ses films militants pour le suffrage des femmes comme La victoire des femmes et Flamme de mon amour. Il craint à cette époque la répression anti-communiste et quitte en 1950 la Shōchiku. Il se tourne vers des drames revisitant les traditions japonaises avec son scénariste et collaborateur Yoshikata Yoda.
Il commence à être connu en Occident au début des années 1950, notamment grâce au critique et réalisateur Jacques Rivette. Son premier film reconnu est La Vie d'O'Haru femme galante en 1952, avant qu'il ne reçoive la consécration d'un Lion d'argent au festival de Venise l'année suivante pour Les Contes de la lune vague après la pluie. Il est encore récompensé en 1954 pour L'Intendant Sansho et Les Amants crucifiés.
Il sera suivi par Akira Kurosawa, puis par Yasujirō Ozu. Mizoguchi touche par sa subtilité et sa poésie, non dénuées de noirceur et servies par des images en noir et blanc très travaillées.
Entre 1953 et sa mort en 1956, tous ses films sont favorablement accueillis par la critique européenne et rencontrent leur public. Mizoguchi meurt à Kyoto d'une leucémie à l'âge de 58 ans. Il est aujourd'hui considéré comme un des maîtres du cinéma japonais.
Entre 1923 et sa mort, il a réalisé quatre-vingt-quatorze films, dont deux en couleurs (L'Impératrice Yang Kwei-Fei et Le Héros sacrilège). Soixante-deux de ces films sont perdus, ce qui fait de Mizoguchi le réalisateur de premier plan dont le plus grand nombre de films sont perdus, loin devant John Ford, un autre grand réalisateur dont nombre de films n'ont jamais été retrouvés. On ne conserve, notamment, qu'une poignée de films muets de Mizoguchi (ce sont La Chanson du pays natal (1925), Le Pays natal (1930), des extraits de La Marche de Tokyo (1929), un court métrage documentaire sur un journal japonais en 1929, un court fragment de L'Étrangère Okichi (1930), Le Fil blanc de la cascade (1933), La Cigogne en papier, 1935). Six films parlants de la période 1938-1945 sont également perdus. Au cours des années 2000, Ojō Okichi, un film parlant de 1935 réalisé en collaboration avec Tatsunosuke Takashima[4],[5], est retrouvé.
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