National Air and Space Museum
musée américain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le National Air and Space Museum (ou NASM, en français : « Musée national de l'air et de l'espace ») de la Smithsonian Institution à Washington, aux États-Unis, possède la plus grande collection d'avions et de véhicules spatiaux du monde. C'est également un centre de recherches sur l'histoire, les sciences et techniques de l'aviation et du vol spatial, ainsi qu'en sciences planétaires.
Nom local |
Smithonian Air and Space Museum |
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Type |
Musée aéronautique (en) |
Ouverture | |
Visiteurs par an |
6,9 M () |
Site web |
(en) airandspace.si.edu |
Architecte |
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Pays | |
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Commune | |
Adresse | |
Coordonnées |
Le musée a été créé le par le Congrès des États-Unis sous le nom de National Air Museum. La course à l'espace des années 1950 et 1960 a permis au musée d'adopter son nom actuel.
Dans sa configuration actuelle, le musée a été inauguré le , lors des célébrations du bicentenaire de la Déclaration d'indépendance des États-Unis, par le président Gerald Ford, Michael Collins, directeur du musée et ancien membre de la prestigieuse mission Apollo 11 et Sidney Dillon Ripley, secrétaire de la Smithsonian Institution[1].
En raison du développement considérable en aéronautique et en astronautique, une annexe a été ouverte le , supérieure en taille au site principal : le Centre Steven F. Udvar-Hazy, situé à Chantilly, près de l'aéroport Dulles.
Sur l'ensemble de ses deux sites, le musée rassemble plus de 60 000 objets[2] parmi lesquels plusieurs centaines d'engins (avions, hélicoptères, fusées, missiles, drones et vaisseaux spatiaux) essentiellement américains. Certains sont exposés à même le sol, d'autres sont suspendus à des câbles d'acier, ce qui rend la présentation particulièrement attrayante. Des milliers d'autres objets sont visibles : des maquettes, des tenues vestimentaires de pionniers de l'aviation ou d'astronautes ainsi que des ustensiles qu'ils ont manipulés mais aussi des environnements reconstitués tels que la section d'un porte-avions avec différents appareils à l'intérieur.
List of aircraft in the Smithsonian Institution (en)
Le site principal se trouve au cœur de la capitale Washington D.C., sur le National Mall, entre le National Museum of the American Indian et le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden. Comptant parmi les destinations touristiques les plus visitées de la ville, sa visite est gratuite, comme pour tous les musées situés sur le Mall.
Toutes les époques et tous les types de matériel sont représentés. Les plus importants sont ici recensés.
Si l'on doit à l'Allemand Otto Lilienthal d'avoir effectué deux mille vols planés de 1891 à 1896 (l'un de ses planeurs est exposé au musée) et si l'on estime que le Français Clément Ader a réalisé en 1897 le premier décollage motorisé, ce sont les Américains Orville et Wilbur Wright qui ont réalisé les premiers vols contrôlés. Le musée leur consacre toute une salle. On peut notamment y découvrir.
Parmi les autres premiers avions du monde, on peut découvrir :
En raison des tensions internationales apparues au début des années 1910, les gouvernements européens se sont intéressés à l'aviation en tant qu'arme de guerre. Les avions ont alors été produits en série et confiés à des pilotes professionnels, d'abord pour des missions de reconnaissance puis de combat (avions de chasse et d'assaut). D'importantes avancées ont été faites en matière de vitesse, de capacité d'emport et de fiabilité.
Huit modèles (tous des biplans) sont exposés au musée :
En matière d'aéronautique, et jusqu'au début des années 1930, les biplans à haubans et le cockpit ouvert sont restés la norme. Des progrès techniques ont toutefois été menés qui ont donné lieu à un grand nombre de records (vitesse, altitude, durée du trajet...) dès la fin de la guerre, en premier lieu la traversée de l'Atlantique[11].
Sont entre autres exposés au musée :
Est également exposé l'un des premiers avions de tourisme de grand renom :
Ainsi qu'un avion de guerre :
L'époque a été par ailleurs marquée par la réalisation des toutes premières fusées à propulsion liquide, prélude à l'astronautique. On peut ainsi découvrir au musée :
Au début des années 1930, différents appareils marquent une véritable révolution dans le transport aérien de passagers. Sont ici exposés :
En 1935, deux records sont atteints par deux appareils fort différents :
La Seconde Guerre mondiale a accéléré considérablement la recherche d'augmentation des performances aériennes dans tous les pays industrialisés. En Europe, la suprématie de l'Allemagne (notamment par rapport à la France) explique en partie qu'elle ait pu dominer durablement le conflit.
Un très grand nombre d'avions militaires furent construits ; huit chasseurs sont ici exposés :
Également un bombardier célèbre :
Le conflit a surtout été l'occasion d'une nouvelle révolution : l'avion à réaction [21]. Le principe de base du moteur à réaction repose sur la projection d'un fluide (gaz ou liquide) vers l'arrière ; par réaction, il transmet au véhicule qui en est équipé une poussée de force égale et de direction opposée, vers l'avant. Bien plus efficace que le moteur à piston et l'hélice, il va accroître considérablement les performances.
Le musée présente notamment :
La fin du conflit est enfin marquée, en Allemagne, par l'utilisation des tout premiers missiles balistiques :
La guerre est pour les constructeurs américains l'occasion d'améliorer considérablement leurs performances, notamment en matière de vitesse. Ainsi, en 1947, se joue le record de dépassement de la vitesse du son entre trois avions américains. Le Lockheed P-80 Shooting Star (en juin) et le Douglas Skystreak (en août) s'en approchent sans l'atteindre. Le musée expose l'avion ayant remporté le challenge :
On trouve également :
Depuis l'exploit de Yeager, presque tous les records de vitesse sont détenus par les Américains.
Ceux-ci pulvérisent également les records d'altitude. Au début des années 1950, la limite des 20 km est franchie. Le but recherché par l'armée américaine est de disposer d'appareils pouvant évoluer hors de portée des défenses anti-aériennes. Est ainsi présenté au musée :
Est également présenté dans la reconstitution d'une soute de porte-avions :
Les avancées techniques réalisées au titre de l'effort de guerre sont réinvesties dans le domaine de l'aviation commerciale. Expérimenté en 1947 et commercialisé en 1949, le Boeing 377 Stratocruiser (non exposé au musée) emporte plus de cent passagers à 550 km/h sur plus de 6 700 km. Plus révolutionnaire, trois ans plus tard, le quadriréacteur anglais De Havilland Comet (non exposé au musée) est le premier avion de ligne à réaction à entrer en production[22]. On peut visiter
Les avions transportent de plus en plus de passagers et sont produits en très grand nombre. Ainsi le Boeing 737 (non exposé), commercialisé en 1968 pour transporter entre 100 et 200 voyageurs, reste l'avion le plus vendu au monde. Ces appareils étant volumineux, on en trouve quelques-uns dans l'annexe du musée. Mais dans le site du Mall, on peut visiter :
En marge de l'aviation commerciale, des appareils surprenants font leur apparition, notamment, en 1966, le Harrier GR-Mk, l'un des tout premiers avions à décollage et atterrissage vertical et, en 1989, le Boeing-Bell Osprey, appareil mi-avion, mi-hélicoptère. Ces engins ne sont pas visibles au musée mais, parmi les principales curiosités, on peut découvrir :
Le , l'URSS devint la première puissance spatiale en expédiant le tout premier satellite artificiel : Spoutnik 1. Et le , pour la première fois également, elle envoya sur orbite un homme, Youri Gagarine. À deux reprises, donc, et en plein climat de Guerre froide, les États-Unis se voyaient doublés par le régime communiste. Le , soit trois semaines après le vol de Gagarine, le président Kennedy prononçait un discours dans lequel il s'engageait à ce qu'un Américain foule le sol lunaire et en revienne vivant avant la fin de la décennie. Débuta alors une véritable compétition et ce furent les Américains qui la gagnèrent, déposant quatre d'entre eux sur la Lune avant la date fatidique du .
La plupart des objets exposés au musée, pratiquement tous américains, sont les témoins de cet affrontement ; les autres sont des répliques des premiers engins partis à la conquête de l'espace interplanétaire et dont certains ont quitté le système solaire.
Les premiers missiles intercontinentaux furent, en 1957, le soviétique R-7 Semiorka[31] puis l'Américain SM-65 Atlas. En 1962 éclata la crise des missiles à la suite du déploiement de missiles nucléaires soviétiques à Cuba. Du début des années 1970, on peut découvrir :
L'équilibre géopolitique international a alors été lié aux négociations passées entre les deux superpuissances (SALT 1, 1972). En 1977, débuta la Crise des euromissiles : les Soviétiques ont installé sur leur territoire des missiles SS-20, missiles à charge nucléaire de moyenne portée (de 500 à 5 000 km), capables, donc, d'atteindre l'Europe de l'Ouest, le Moyen-Orient, la Chine et le Japon. Du fait de la dégradation des relations est-ouest après l'invasion soviétique en Afghanistan, en 1979, les États-Unis n'ont pas ratifié les accords SALT 2. En 1983, ils mirent en place (essentiellement en RFA) des missiles Pershing II. Chacun des blocs pointait vers l'autre une armada d'une puissance jusque-là inégalée sur une si faible surface de la terre. Dans la pratique, les accords ont cependant été respectés.
On peut aujourd'hui découvrir au musée ces deux engins, côte à côte :
Les drones sont des aéronefs sans pilotes, le plus souvent télécommandés, à usages civil et militaire et dont la masse peut aller de quelques grammes à plusieurs tonnes. Inventés dès la première Guerre mondiale, c'est au début de la Guerre froide, donc durant les années 1950 (Guerre de Corée) et 1960 (Guerre du Viêt Nam), qu'ils ont commencé à se développer, produits essentiellement par les États-Unis à des fins de surveillance et d’intervention militaire sans courir les risques de pertes humaines. Mais c'est l'État d'Israël, dans les années 1980, qui a assuré au drone militaire la réputation qu'il a aujourd'hui.
Durant les années 1990, la doctrine « zéro mort » contribue à leur essor à travers le monde et, au cours des années 2000, ils sont de tous les conflits. Le marché du drone est actuellement en pleine expansion, le chiffre d'affaires étant passé de 62 millions d'euros en 2012 à environ 288 millions d'euros en 2015.
Plusieurs drones de combat américains sont exposés au musée, dont :
Le public peut également découvrir différents objets symbolisant le mythe de la conquête de l'espace, dont la maquette de tournage originale de l'USS Enterprise (NCC-1701) de la série télévisée Star Trek (1966-1969).
Il peut aussi avoir accès à une bibliothèque et profiter de différentes attractions : une salle de cinéma IMAX, des simulateurs de vol et le planétarium Albert Einstein.
Le musée accueille enfin un centre de recherche, le Center for Earth and Planetary Studies (en) (centre d'études terrestres et planétaires).
Située en Virginie à l'écart de Washington, et de dimensions plus importantes que le site principal, l'annexe du musée présente quelques engins ayant fait date dans l'histoire mais a surtout vocation à accueillir des appareils particulièrement volumineux. Comme sur le site du Mall, différentes périodes sont représentées.
La décennie 1930 voit le développement exponentiel de l'avion biplace privé aux États-Unis. Les pièces les plus renommées de cette époque sont :
On peut également découvrir :
L'une des spécificités de l'aviation militaire américaine était de disposer, dès 1938, d'un bombardier aux capacités surdimensionnées, le B-17, la célèbre « forteresse volante » construite par Boeing en près de 13 000 exemplaires et capable chacune de larguer une tonne de bombes.
Le modèle suivant était le B-29, construit en près de 4 000 exemplaires à partir de 1940 et qui fut utilisé pendant vingt ans. L'exemplaire le plus célèbre de ce nouveau modèle est celui qui, le , pour la première fois, largua une bombe atomique sur une ville, celle d'Hiroshima au Japon, causant ainsi environ 250 000 morts :
Deux chasseurs ayant connu une grande renommée aux États-Unis, tous deux mis en service en 1942 :
La suprématie américaine a tenu essentiellement aux innovations technologiques. Particulièrement caractéristiques de l'époque :
Le musée présente également quelques avions étrangers :
Sont également exposées les toutes premières ailes volantes :
Pendant la Guerre, les constructeurs américains ont recyclé dans le domaine de l'aviation commerciale les avancées techniques opérées au titre de l'effort de guerre. Boeing et Lockheed, notamment, ont repris les chaînes de production de leurs bombardiers pour lancer des appareils commerciaux aux dimensions et aux performances alors inédites. En premier lieu :
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, Américains et Soviétiques s'engagent dans un bras de fer idéologique ("Guerre froide") qui les conduit à s'affronter par pays interposés, notamment en Corée. De nouveaux appareils naissent, dont :
Le renouveau économique qui marque la période dite des Trente glorieuses se traduit entre autres par la création et la remise en fonctionnement de nombreuses lignes aériennes et d'avions de lignes sans cesse plus performants.
En 1952, et de fabrication anglaise, le De Havilland Comet (non exposé ici) est le tout premier avion de ligne à réaction. Le coût de la place au kilomètre a chuté de 30 %, ce qui permet de démocratiser le voyage aérien, tandis que les vitesses de vol s'élèvent de 450 à 800 km/h. Le Douglas DC-8 (commercialisé en 1959) connait également un grand succès.
De cette importante période de mutation est simplement exposé au musée :
Par ailleurs, alors que les premiers hélicoptères ont été expérimentés au début des années 1920 et que leur usage s'est développé à la fin des années 1930, la collection du musée en rassemble assez peu. On recense cependant :
Après que Chuck Yeager ait franchi pour la première fois le mur du son à bord du X-1, en 1947, et alors que se développait le climat de rivalité entre les États-Unis et l'URSS, ces deux pays (puis ceux qui leur étaient alignés) se sont équipés en avions supersoniques. Construit en 1955, l'U-2 américain (présenté dans le site principal du musée) est l'un des plus célèbres.
Plusieurs bombardiers sont ici exposés dont :
qui font partie de la première génération de chasseurs supersoniques américains, connue sous le nom de « Century Series Fighters
Tous trois ont été employés lors de la guerre du Viêt Nam.
On peut également découvrir un exemplaire d'un avion aux capacités longtemps inégalées :
Parmi les avions plus récents :
Pour des raisons de coûts, les avions supersoniques militaires n'ont connu que deux équivalents dans le secteur de l'aviation civile : le soviétique Tupolev Tu-144 (premier vol en 1968 ; commercialisé jusqu'en 1978) et le franco-britannique Concorde (premier vol en 1969, commercialisé jusqu'en 2003). Est ici exposé :
À la suite d'un tragique accident survenu à Paris lors de la phase de décollage, il fut mis un terme à son exploitation commerciale.
Deux pièces des années 1960 sont exposées :
La pièce majeure exposée au musée est la navette spatiale. Pour faire suite aux cabines spatiales, coûteuses car non réutilisables, les Américains décidèrent en 1972 de construire un engin combinant les qualités de vaisseau spatial et de planeur : la navette. Cinq exemplaires fut construits et volèrent de 1981 à 2011. Les deux premiers, Columbia et Challenger, ayant été accidentellement détruits en missions, c'est la troisième navette qui est ici exposée :
On doit entre autres à Discovery d'avoir mis sur orbite le télescope Hubble (vol STS-31, en 1990); d'avoir opéré un rendez-vous avec la station Mir, ce qui marquait la reprise de la collaboration entre Américains et Soviétiques, vingt ans après le vol Apollo-Soyouz (vol STS-63, 1995); d'avoir envoyé John Glenn pour la deuxième fois dans l'espace, 37 ans après son vol Mercury et alors âgé de 77 ans (STS-95, 1998) et d'avoir été le premier vaisseau spatial commandé par une femme (Eileen Collins, STS-114, 2005). À douze reprises (de 1999 à 2011), elle s'est arrimée à la station spatiale internationale, pour contribuer à sa construction, l'approvisionner en vivres et renouveler ses équipages.
Les grandes premières ne sont pas exclusivement l'œuvre des grandes nations et des grands constructeurs. Profitant des avancées technologiques, notamment la réalisation de matériaux composites ultra-légers, des petites entreprises s'enhardissent et remportent différents challenges, dont le prix Kremer.
Différents engins insolites voient ainsi le jour, parmi lesquels on peut découvrir :
En marge des collections, on peut visiter la Tour Donald D. Engen, qui offre un panorama à 360 degrés sur l'aéroport Dulles.
Un certain nombre d'objets nécessitant des travaux de restauration, ceux-ci sont effectués au site de préservation, de restauration et de stockage Paul E. Garber[34], situé à Suitland, dans le Maryland. Acquis par la Smithsonian Institution en 1952, et tenant son nom d'un ancien conservateur du musée, ce site est composé de 32 bâtiments.
Y sont restaurés non seulement des avions et engins spatiaux mais de nombreux objets tels que les combinaisons spatiales d'astronautes.
Situées en partie dans le bâtiment principal, sur le Mall, en partie à Suitland, les archives du musée ne sont ouvertes qu'aux historiens et aux personnes mandatées.
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