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personnalité politique française et journaliste De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Paul Lafargue, né le à Santiago de Cuba et mort le à Draveil (France), est un journaliste, économiste, essayiste, écrivain et homme politique socialiste français.
Paul Lafargue | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (1 an, 11 mois et 19 jours) |
|
Élection | 25 octobre 1891 |
Circonscription | 1re de Lille |
Législature | Ve (Troisième République) |
Prédécesseur | Achille Werquin |
Successeur | Paul Le Gavrian |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Santiago de Cuba (Cuba) |
Date de décès | (à 69 ans) |
Lieu de décès | Draveil (France) |
Nationalité | française |
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Époux de Laura Marx et ainsi gendre de Karl Marx, il est surtout connu pour son essai Le Droit à la paresse. Il a été militant de l'Association internationale des travailleurs, de la franc-maçonnerie[1], du Parti ouvrier français, du Parti socialiste de France et de la Section française de l'Internationale ouvrière.
Paul Lafargue est né d'une mère ayant des origines juive et indigène jamaïcaine et d'un père chrétien bordelais dont la propre mère était une mulâtre de Saint-Domingue[2],[1]. Les Lafargue regagnent la France en 1851 ; le jeune Paul est alors âgé de neuf ans. Il suit des études secondaires à Bordeaux, dont est originaire son père François Lafargue, puis des études de médecine à la faculté de médecine de Paris[3], où il fait connaissance avec Proudhon. Il collabore alors au journal La Rive gauche, favorable aux idées de Proudhon[4].
À la suite d'une déclaration au premier congrès international des étudiants qui a lieu à Liège, en octobre 1865, et dans laquelle il émet le souhait de voir disparaître les rubans tricolores au profit de la seule couleur rouge, il est exclu à vie de l'université de Paris. En 1865, il vient présenter l'état du mouvement socialiste français au conseil général de l'Association internationale des travailleurs à Londres. Il rencontre Friedrich Engels et Karl Marx (en ), dont il épouse la seconde fille, Laura, en avril 1868[5],[6]. Après son exclusion de l'université en France, il retourne à Londres finir ses études. Il est élu au conseil général de l'Internationale et fréquente régulièrement les Marx[6].
Il rentre alors en France où il devient membre de la Première Internationale. Dès 1866, il est élu au conseil général de l'Internationale où il représente l'Espagne jusqu'au congrès de Bruxelles en 1868.
Il participe à la Commune de Paris en 1871. Il est alors envoyé à Bordeaux pour y organiser un soutien pour le mouvement parisien. En , alors que la section bordelaise est dissoute, il la reconstitue aussitôt, avec le bottier Vezinaud. En avril, quelque 300 personnes descendent dans les rues de Bordeaux, descellent les pavés et bombardent la caserne de la Garde nationale en criant « vive la Commune »[7]. Paul Lafargue est rejoint à Bordeaux par son épouse, ses enfants et ses belles-sœurs. Après la semaine sanglante de , pour éviter d'être arrêtés, ils trouvent refuge à Luchon. Le dernier né, Marc-Laurent, meurt à Luchon le 26 juillet 1871 à l'âge de cinq mois[8]. Finalement, Lafargue doit passer secrètement en Espagne à Bossòst le 6 août. Le lendemain, le 7 août, les femmes et l'enfant survivant, Charles-Étienne, le rejoignent à Bossòst. Le soir, Jenny et Eléanor rentrent en France pour poursuivre leur cure à Luchon. Elles sont arrêtées à la frontière et ramenées sous escorte à Luchon. Leurs chambres sont fouillées, à la recherche d'explosifs et de documents compromettants, sans succès (le seul document qui aurait pu les incriminer, une lettre de Gustave Flourens, avait été mise dans un vieux livre de comptes poussiéreux par Jenny, juste avant une fouille au corps au poste frontière de Fos[9]). Après une nuit d'interrogatoire à la gendarmerie, les deux sœurs Marx sont libérées, mais leurs passeports ne leur seront remis qu'une dizaine de jours plus tard[10].
Lafargue fonde, à Madrid, une section marxiste (1871) de la Ire Internationale. Il y dirige des groupes ouvriers et combat les thèses anarchistes.
Après s'être rendu au Portugal, Lafargue revient à Londres où il rencontre Jules Guesde. Il rentre en France après l'amnistie et fonde, avec Guesde, le Parti ouvrier (1880) et son périodique, Le Socialiste (1885-1904). Dans les années 1880, il est, tout comme Jules Guesde, l'une des rares voix en France à s'élever contre le colonialisme. Il dénonce par exemple, lors de la conquête de la Tunisie, « la responsabilité du sang versé en Afrique et des infamies commises, [qui] retombe sur la tête de la bourgeoisie » (décembre 1881)[11].
Il est incarcéré en 1883 à la prison Sainte-Pélagie pour propagande révolutionnaire, d'où il réédite son célèbre Le Droit à la paresse, initialement paru en 1880 dans le journal L'Égalité de Jules Guesde. Il devient député de Lille en novembre 1891 alors qu'il est à nouveau emprisonné à la suite d'une condamnation pour « provocations au meurtre » après la fusillade de Fourmies (), qui a fait neuf morts chez les ouvriers.
Il est élu député du Nord du au [12]. Lors de l'affaire Dreyfus, il prend parti pour ce dernier[13].
En 1896, Laura Marx-Lafargue hérite d’une partie de la fortune de Friedrich Engels. Paul et Laura achètent alors une propriété à Draveil où ils vivent d’une « manière hédoniste », tout en poursuivant leurs anciens combats[14].
À partir de 1906, il rédige régulièrement des éditoriaux pour l'Humanité.
À 69 ans, en 1911, proche de la limite d'âge de 70 ans qu'il s'était fixée, il se suicide à Draveil[15] avec son épouse, en se justifiant dans une courte lettre[16] :
« Sain de corps et d'esprit, je me tue avant que l'impitoyable vieillesse qui m'enlève un à un les plaisirs et les joies de l'existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. »
Paul Lafargue et Laura Marx sont enterrés au cimetière du Père-Lachaise (division 76), face au mur des Fédérés. Leurs obsèques ont lieu le en présence d'une foule nombreuse[17]. Plusieurs leaders socialistes y prennent la parole, notamment : Karl Kautsky, Jean Jaurès, Édouard Vaillant, Alexandra Kollontaï et Lénine qui séjourne alors à Paris.
En 1974, le chanteur Georges Moustaki lui rend hommage avec une chanson intitulée Le Droit à la paresse, du nom d'un essai de Paul Lafargue publié en 1880'[18].
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