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royaume établi par le peuple germanique des Burgondes en Gaule De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le royaume des Burgondes, ou Burgondie (en allemand Burgund), est un royaume barbare créé par le peuple burgonde après son installation sur les bords du lac Léman, en Sapaudie, au Ve siècle. Sa capitale est Lyon[1].Son souverain le plus glorieux, Gondebaud, gouverne à son apogée, un territoire qui s'étend de Gien (sur la Loire) au lac de Constance (en Suisse) et de Chaumont[2] à Marseille voire même Perpignan entre 507 et 509[3].
Statut | Monarchie |
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Capitale |
Worms (411–437) Genève (443) Lyon (vers 461) |
Langue(s) | burgonde, latin |
Religion |
christianisme nicéen arianisme (minorité burgonde) |
Superficie (443) | 16 000 km² |
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• 476 | 115 000 km² |
437 | Prise de Worms par les Huns |
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532 | Bataille d'Autun |
534 | Conquête du royaume par les francs |
411 – 437 | Gondicaire |
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524 – 534 | Godomar III |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Pendant les six siècles qui suivent l'installation de ce peuple, les remous de l’histoire font naître successivement différentes entités géopolitiques aux limites territoriales toujours changeantes qui prennent le nom de Bourgogne[4].
A son apogée, la Burgondie incluait :
De 507 à 509 :
Les principales villes du royaume burgonde étaient: Lyon, Vienne, Embrun, Avignon, Valence, Genève, Saint-Maurice, Besançon, Dijon, Autun, Nevers, Auxerre, Marseille, Arles et Langres.
Profitant de la faiblesse de l'Empire romain d'Occident, les Burgondes, à la suite des Vandales, franchissent le Rhin à Mogontiacum (Mayence) en 406 et s'introduisent en Gaule. Gondicaire est généralement considéré comme le fondateur, en 411 ou 413, du premier royaume burgonde avec le statut de fédéré, établi sur la rive gauche du Rhin, avec Worms/Alzey comme capitale. Il lutte tour à tour contre les Romains, les Suèves, les Alamans et les Huns[5].
Dans les premiers temps de leur séjour sur le territoire romain, le christianisme se répand parmi les peuples barbares, Goths et Vandales, à la voix de l’évêque arien[Note 1] Wulfila, (ou Ulfila), dépêché aux Goths vers les années 340 et traducteur de la bible en langue gotique. Les sources[6] apportent des témoignages contradictoires à la forme de christianisme - nicéen ou arien - adoptée par les Burgondes lorsqu'ils ont délaissé le paganisme et soulèvent une controverse parmi les historiens[7]. Plus tard, alors que les Burgondes occupent la vallée de la Saône et du Rhône, Avit de Vienne et Grégoire de Tours indiquent que l'arianisme est bien implanté chez les Burgondes. Katalin Escher indique[8] que l'explication qui semble la plus rationnelle est de considérer que les Burgondes se sont convertis du paganisme au christianisme nicéen dans le royaume rhénan et qu'un arianisme est apparu dans le royaume rhodanien.
Après vingt ans d'établissement autour de Worms, les Burgondes rompent le traité qui les lie à Rome et s'étendent en Germanie supérieure vers Strasbourg et Spire. Ils sont attaqués sur la rive droite du Rhin. Gondicaire est tué lors d'une bataille livrée contre des mercenaires huns à la solde du général en chef romain Aetius en 437[9]. La bataille de Worms/Alzey est évoquée dans la légende des Nibelungen, où Gondicaire est l'époux de Brunehilde sous le nom de Gunther (ou Gunnar).
La terrible défaite de 437 et la mort de Gondicaire a constitué une véritable rupture dans l'histoire des Burgondes. Elle eut pour conséquence la fin du royaume de Worms, dont le territoire revint sous le contrôle direct des Romains.
Les Burgondes obtiennent l'autorisation des autorités de l'Empire pour migrer en Sapaudie (région de Genève), sur les bords du lac Léman et devenir fédérés de l'armée romaine en 443. Ils y édifient leur propre royaume sur les bords du lac Léman[10], le royaume des Burgondes (regnum Burgondionum), que l’on peut considérer comme le premier royaume de Bourgogne, dont le nom est issu du peuple burgonde. Ainsi placés sur le verrou stratégique que constitue l'axe Rhin-Rhône, les Burgondes protégeaient l'Empire des attaques des Alamans qui, par le passé, avaient déjà pillé la vallée du Rhône, les cités de Lyon, Vienne et Arles, couloirs essentiels de circulation des Gaules vers Rome.
La position des Burgondes face au pouvoir romain est alors ambivalente, les souverains veillant constamment sur leur légitimité. Contrairement à de nombreux autres confédérés germaniques, les Burgondes respectent scrupuleusement les obligations imposées par leur statut de fédérés et luttent à de nombreuses reprises contre les envahisseurs. Des troupes burgondes aux ordres d’Aetius combattent les Huns puis prennent part à l’offensive contre les Suèves au milieu du Ve siècle.
En 457, après la mort d’Aetius, les Burgondes exploitent la situation trouble en Gaule pour envahir la région autour de Lyon. Ils conquièrent à cette occasion, la Bresse, le Bugey et le Jura[11] jusqu'aux Vosges et à la Trouée de Belfort[12]. L’année suivante, ils assiègent Lyon qui tombe en leur pouvoir à une date incertaine, vers 461, et sert de résidence à partir de cette date aux rois des Burgondes.
En 463, ils s'empare du sud de Lyon jusqu’à la ville de Die ainsi qu'une partie des Alpes[13]. En Auvergne, ils combattent à nouveau aux côtés des Romains, contre les Wisigoths et s'empare d'une bande de terre au nord-est allant jusqu'a Moulins[11]. Dans les années 470 et 480, ils partent en guerre contre les Alamans qu'ils repoussent[14]. En 476, ils connaissent leur plus grande expansion : ils s'emparent du reste de la Vallée du Rhône jusqu'à la Durance, de la vallée de la Saône, d'une grande partie de la Suisse et de l'actuelle Bourgogne jusqu’à la Loire[15]. L'expansion continue. En l'an 484, Gondebaud, roi des Burgondes, franchit la Durance et s'empare de la Provence avec Nice, Arles et Marseille[16]. L'année suivante, il parvient à prendre Langres et son diocèse[17], ce qui marque l'extension maximale du royaume. Les prochaines tentatives de conquêtes, notamment vers le sud et l'ouest, se solderont par des échecs.
Les principales villes du Royaume seront Lyon, Vienne et Genève, mais Autun, Besançon, Saint-Maurice, Arles et Avignon joueront également parfois, des rôles de tout premier plan. Le royaume Burgonde s'étend sur les provinces parmi les plus riches de l'empire, et ne tardera pas à susciter la convoitise des Francs.
Le processus de romanisation des Burgondes s’accélère. Le roi autorise le conubium, c’est-à-dire les mariages entre Burgondes et Romains des provinces. L’étonnante faculté d’adaptation des Burgondes entraîne la perte de tout sentiment d’identité et l'assimilation rapide aux peuples parmi lesquels ils vivaient. L’aristocratie gallo-romaine qui coexistait sans peine avec les Burgondes y voit une garantie de maintien de l’ordre établi lui permettant peut-être de reprendre possession de ses terres[18]. À la suite de la déposition de l’empereur Romulus Augustule en 476, le roi des Burgondes exerce directement sur son territoire les pouvoirs de l’empereur d’Occident[19]. Toutefois, afin de légitimer sa bonne foi romaine, il demande à l’empereur d’Orient de le confirmer dans son rang de magister militum. Un trait marquant de la royauté burgonde est la dévolution d'apanages à des membres de la famille royale sans que la souveraineté soit pour autant divisée ; aux côtés de Lyon, Genève et Vienne deviennent ainsi des résidences royales[20]. Cette cohabitation des éléments romains et germaniques se concrétise dans la « loi Gombette » (de Gondebaud) ou « Loi des Burgondes ». Promulguée au début du VIe siècle par le roi Gondebaud, puis complétée par ses successeurs, elle fixe les usages à respecter par les sujets burgondes du royaume. Une seconde loi ou « Loi romaine des Burgondes » fixe le droit des sujets gallo-romains du royaume. Prises dans leur ensemble ces deux lois démontrent le degré de cohabitation entre les libres romains et germaniques.
Gondebaud est le petit-fils de Gondicaire, fondateur de la monarchie burgonde, et le fils aîné de Gondioc. Éduqué à la cour impériale de Ravenne et magister militum de la Gaule, Gondebaud est élevé au rang de patrice des Romains en 472 et exerce véritablement le pouvoir dans les régions qu'il contrôle.
Le royaume est divisé en comtés et les comtes jouent un rôle déterminant dans la gestion du pays. Le roi est à la tête d'une vaste bureaucratie composée, de magistrats, de fonctionnaires royaux (optimate) avec à leur tête le maire du palais[21].
Dans le domaine religieux, qui dans d’autres royaumes revêt un aspect hautement politique, on n’observe aucune controverse entre ariens et catholiques même si les Burgondes sont ariens. La maison royale semble s’être orientée très tôt vers le catholicisme. De plus, il n’est pas certain que tous les rois burgondes aient été ariens, même si les hauts postes de l’Église étaient occupés dans le royaume par des ariens[22].
À son apogée, ce royaume occupe un espace considérable : il trouve ses limites, au nord de Langres, au midi jusqu'à Marseille et la méditerranée[Note 2]. À l’ouest il s'étend jusqu’à Gien, et au nord-est jusque sur les bords du lac de Constance.
500 marque le commencement du déclin pour le royaume des Burgondes. Cette année-là, les francs et les Wisigoths lancent diverses attaques sur les Burgondes et battent ces derniers[23]. Ils s'emparent au nord de l'Auxerois et l'année suivante au sud, refoulent les Burgondes hors de Provence et des actuelles Hautes-Alpes[24], mais ces derniers parviennent à se maintenir à Avignon. Un accord est signé en 502 sur la Cure; le sud de la Champagne ainsi que l'Auxerrois (dont a été détachée la ville nouvelle de Nevers), est cédé à Clovis.
À l'automne 507, après la bataille de Vouillé, Francs et Burgondes cette fois-ci alliés, lancent des grandes offensives contre le royaume wisigoths alors chancelant[25]. Les troupes Burgondes parviennent à reprendre presque entièrement le contrôle de la Provence mais, au terme d'un siège difficile, échouent à reprendre Arles, ainsi quelques régions côtières. Ils fondent simultanément sur la Septimanie[26] et s'emparent de Nîmes puis de Narbonne au printemps 508[4]. Les troupes wisigothes menées par Gésalic battent en retraite vers Barcelone à l'abris derrière les Pyrénées. En dehors de la partie ouest avec Carcassonne qui résiste toujours aux Francs, toute la Septimanie est conquise par Gondebaud qui compte bien l'intégrer à son royaume[27]. Les troupes burgondes participent également à la prise de Toulouse par les Francs la même année.
Le , les troupes de Théodoric quittent leurs garnisons [Où ?]et se mettent en marche vers la Gaule[28]. L'armée ostrogothique commandée par le général Ibba, prend les troupes burgondes à revers. À la suite d'un combat particulièrement meurtrier, elle libère Arles au cours de l'été 508 puis reprend Narbonne un peu plus tard[29]. Les ostrogoths infligent de lourdes pertes aux troupes burgondes et franques qui sont contraint d'évacuer progressivement leurs conquêtes méditerranéennes[30]. Dans le même temps, des renforts commandés par le général ostrogoth Mammo, franchissent les Alpes au Montgenèvre et ravagent les cités d'Orange et de Valence. Acculé, après une année de combats coûteux et difficiles contre les Ostrogoths, Gondebaud négocie en 509 ou 510[31], une paix aux conditions humiliantes : il perd la Provence et la Septimanie fraîchement conquise mais obtient la restitution du nord ouest de la Provence (avec Orange et Avignon) et la ville de Viviers[32]. La Septimanie quant à elle retourne aux Wisigoths. Le reste de la Provence demeure en possession de Théodoric, brisant définitivement l'espoir des Burgondes de se maintenir jusqu'au rives de la Méditerranée.
Après la mort du roi Gondebaud, son fils Sigismond est proclamé roi. Battu par les Francs mérovingiens, il est livré et mis à mort par Clodomir. Son frère Godomar III, proclamé roi par l'aristocratie burgonde, réussit néanmoins à repousser les Francs à la bataille de Vézeronce en 524, dans laquelle Clodomir trouve la mort. Les Francs doivent attendre dix ans pour s’emparer du royaume qu’ils divisent entre eux. Son existence est éphémère : de 444 à 534. Les visées franques de Clovis Ier, en 500 ou 501, sont poursuivies par ses fils, Clodomir, roi d'Orléans, lors de plusieurs campagnes militaires qui se déroulent entre 532 et 534 ; Childebert, roi de Paris, et Clotaire, roi de Soissons, finissent par mettre un terme au Royaume burgonde.
Malgré l'effondrement de la dynastie burgonde et la victoire définitive des successeurs de Clovis, la cohésion entre les deux ethnies burgonde et gallo-romaine, née des actions pacificatrices et unificatrices des rois burgondes fait naître un particularisme qui perdure. Les Mérovingiens intègrent le Royaume burgonde aux différents royaumes mérovingiens mais lui conservent son individualité. La culture et l'identité Burgonde va survivre et conserver même une certaine inertie notamment jusqu'aux reformes des carolingiens. Le nouveau royaume de Bourgogne apparaît toujours comme une entité géopolitique, au même titre que la Neustrie et l'Austrasie.
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