Saint-Jean-Baptiste (quartier)
quartier de la ville de Québec (Canada) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Saint-Jean-Baptiste, parfois appelé « faubourg Saint-Jean », est l'un des 35 quartiers de la ville de Québec. Il est situé dans l'arrondissement de La Cité-Limoilou.
Saint-Jean-Baptiste | |
La rue Sainte-Claire, l'église Saint-Jean-Baptiste de Québec, la rue Saint-Jean, la tour Martello no 4 et l'ancien hôpital Jeffery Hale |
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Administration | |
---|---|
Pays | Canada |
Province | Québec |
Municipalité | Québec |
Statut | Quartier |
Arrondissement | La Cité-Limoilou |
Démographie | |
Population | 9 245 hab. (2016) |
Densité | 13 799 hab./km2 |
Langue(s) parlée(s) | Français |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 48′ 36″ nord, 71° 13′ 17″ ouest |
Superficie | 67 ha = 0,67 km2 |
Divers | |
Site(s) touristique(s) | Grand Théâtre de Québec, Église Saint-Jean-Baptiste |
Localisation | |
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Il est le quartier le moins vaste mais aussi le plus dense de la ville. Il figure parmi les plus anciens quartiers de Québec, la partie la plus ancienne correspondant à l'ancien quartier populaire organisé autour de l'église Saint-Jean-Baptiste alors que la partie plus récente est occupée principalement par le gouvernement du Québec et de grands hôtels modernes.
Le quartier de Saint-Jean-Baptiste se trouve du côté nord de la colline de Québec, au sommet du coteau Sainte-Geneviève. Il est situé à l'ouest du Vieux-Québec, au nord de la Colline parlementaire de Québec, à l'est de Montcalm et au sud de Saint-Roch. Suivant le découpage officiel de la Ville de Québec, il est délimité par le coteau Sainte-Geneviève, l'avenue Honoré-Mercier, le boulevard René-Lévesque, la rue De la Chevrotière, la rue Jacques-Parizeau[1], la rue de Claire-Fontaine, la Grande Allée et l'avenue De Salaberry[2].
Il couvre 0,67 km2 sur les 22,18 km2 que compte l’arrondissement, ce qui en fait un tout petit quartier, situé en plein-cœur de la Ville[3].
Historiquement, le quartier Saint-Jean-Baptiste couvre l'ancien faubourg Saint-Jean et l'ancien faubourg Saint-Louis, rasé pour faire place à la Colline parlementaire et à l'actuel boulevard René-Lévesque Est.
Le faubourg Saint-Jean existe depuis le Régime français, constituant historiquement la banlieue de la haute-ville de Québec vers l'ouest. L'actuelle rue Saint-Jean est tracée sous forme de chemin en 1667[4]. Elle porte ce nom du fait de l'arpenteur Jean Bourdon[5]. La porte Saint-Jean est alors un étroit passage dans la fortification et est fermée le soir et la nuit[4]. Pâturage et lieu de passage au XVIIe siècle, le faubourg connaît un début d'occupation chaotique au XVIIIe siècle. Durant la Nouvelle-France, le territoire est occupé par des terres agricoles concédées à des colons ou gérées par les communautés religieuses: les Ursulines et les Hospitalières de l'Hôtel-Dieu possèdent la majeure partie du territoire correspondant à l'actuel quartier Saint-Jean-Baptiste[6].
Un hameau se développe alors le long du chemin Saint-Jean, qui devient un axe commercial[4]. Il commence à être loti en 1722, lorsque Joachim Girard, cordonnier, y lotit des arpents[7]. Vers 1740, le faubourg compte une trentaine de maisons et accueille des artisans de la construction, des tanneurs, des charretiers et des journaliers[7].
La côte d'Abraham porte le nom d'Abraham Martin, premier résident du coteau Sainte-Geneviève, qui avait là son chemin menant de ses pâturages, Les Plaines d'Abraham aujourd'hui, vers la rivière Saint-Charles[8]. En 1645, il possède 32 arpents entre le coteau et la rue Saint-Patrick[6] et y fait construire une maison et une grange. À côté de sa maison jaillit une fontaine qui donnera par la suite son nom à la rue de Claire-Fontaine. A son décès en 1664, ses héritiers vendent la terre aux Ursulines. Après la Conquête, les religieuses concèdent l'emplacement à Jean-Marie Deguise, qui y installe à partir de 1762 une tannerie alimentée par l'eau de la fontaine[6].
L'invasion du Canada en 1775 amène l'armée britannique à démolir le bourg pour dégager les fortifications de la ville[9]. En effet, la ville ayant été assiégée par les Américains, le Conseil de guerre britannique fait raser les maisons pour qu'elles ne puissent plus servir d'abri à l'ennemi[6].
Après 1780, le faubourg commence à se redévelopper en dépendance du bourg de Québec[10]. En 1783, les religieuses de l'Hôtel-Dieu confient à l'arpenteur Vondenvelden la subdivision des terrains, qui opte pour un plan orthogonal (les rues se coupent à angle droit)[6] et jette ainsi la base de la trame urbaine future du quartier. En 1795, le faubourg Saint-Jean compte 230 ménages[11] et quelque 170 demeures[12]. En 1795, on compte 1245 résidents dans le faubourg[6]. Le quartier se développe principalement au XIXe siècle. En 1840, il compte plus de 9000 résidents[13],[6].
Le faubourg Saint-Louis se développe dans la première moitié du XIXe siècle, au sud de la rue Saint-Patrick. La population qui s'y installe est modeste, et se compose de familles d’origine irlandaise, arrivées à Québec dans les années 1830 et qui s'installent dans les rues Scott, O’Connell (nommée en l'honneur du patriote irlandais Daniel O'Connell[14]), Saint-Patrick et adjacentes[15].
Trois incendies importants détruisent la majeure partie des habitations en 1845, 1876 et en 1881[16] tant dans le faubourg Saint-Jean que le faubourg Saint-Louis. Le premier incendie, le plus important, se déclare le à 11 heures du soir rue d'Aiguillon. Deux églises, trois écoles et près de 1.300 maisons sont détruites; on évalue les pertes à six millions de dollars[17]. Trois incendies moins dévastateurs se déroulent les , (tous deux aux environs de la rue Scott, et qui détruisent respectivement 57 et 95 maisons[6]) et ; ils illustrent un problème récurrent dans le faubourg: le service d'aqueduc ne fonctionne pas, et les pompes ne peuvent pas amener suffisamment l'eau vers la haute-ville[17]. Le deuxième incendie d'importance se déclare le , dans une écurie de la rue Scott. Près de 26 arpents sont rasés, 500 maisons disparaissent laissant 3 000 personnes sans abris[17]. L'incendie du rase l'église Saint-Jean-Baptiste[18], détruit 1200 maisons et fait 5000 sinistrés[17].
Le marché Berthelot, implanté en 1825[4], permet aux faubourgs Saint-Jean et Saint-Louis de devenir davantage autonomes par rapport à la cité à l'intérieur des fortifications, et davantage avec les agrandissements de ce marché en 1852 et 1866. À cette époque, l'Association des zouaves de Québec promeut les valeurs catholiques[4].
Au cours des années 1950 et 1960, le paysage urbain du faubourg Saint-Louis est complètement transformé avec la modernisation de la Cité parlementaire du gouvernement du Québec. Le mouvement communautaire marque les années 1970 et 1980 avec la création de plusieurs coopératives d’habitation et d’alimentation ainsi que de comité de citoyens[16].
Entre 1871 et 1941, la population du quartier passe de 15 658 à 25 463 habitants[19]. Le taux moyen annuel de natalité oscille entre 35,8 pour mille (en 1871) et 42,1 pour mille (1911), pour finir à 21,2 pour mille entre 1931 et 1941[19].
Lors du recensement de 2016, le portrait démographique du quartier était le suivant[20] :
Au conseil municipal de Québec, le quartier est inclus dans le District de Cap-aux-Diamants[21]. Aux élections municipales de 2021, Mélissa Coulombe-Leduc est élue pour Québec forte et fière.
Aux élections municipales de 2017, Jean Rousseau est élu[22] conseiller municipal du district Cap-aux-Diamants avec 40,69% des voix, et prend la succession d'Anne Guérette, pour le parti Démocratie Québec.
En matière de démocratie de proximité, les citoyens du quartier sont représentés par le conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste[23]. Au sein de la Ville de Québec, les conseils de quartier émettent des recommandations sur les projets de modification aux règlements d’urbanisme dans le quartier ou tout projet touchant le quartier qui leur est soumis par la Ville; tenir des séances de consultation publique; transmettre leur avis au conseil de la ville ou au conseil d’arrondissement sur toute matière concernant le quartier; bonifier l’offre de services et contribuer à la planification ou la mise en œuvre d’un projet municipal touchant le quartier. Le conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste promeut un développement selon les principes d'écoquartier urbain[24].
L'hétérogénéité domine dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, et l'on distingue aisément l'architecture du secteur nord du quartier, témoignant encore des gabarits postérieurs à l'incendie de 1845, de celle du secteur sud, dont l'architecture publique et institutionnelle s'appuie sur une trame plus aérée. On trouve dans la partie sud quelques édifices datant de la seconde moitié du XIXe siècle, principalement des maisons de deux, trois et quatre étages, construites en bordure du trottoir et dont le recouvrement est fait de briques[25]. Bien que le Conseil municipal ait interdit d'employer le bois comme matériau de construction après l'incendie de 1845[17], cela ne fut pas respecté, et le patrimoine bâti de Saint-Jean-Baptiste est le reflet de trois incendies majeurs survenus au XIXe siècle. L'incendie de 1881 a rasé la plupart des maisons du faubourg[26], à l'exception de quelques maisons à l'est de la côte Sainte-Geneviève. Il ne subsiste aujourd'hui plus de maisons de bois à un ou deux étages antérieures à 1845[27].
L'immeuble à toit plat, apparu vers 1900, forme l'architecture dominante du quartier[25], et a remplacé progressivement les toits brisés ou à deux versants, afin de pouvoir aménager des logements au troisième étage[4]. Ces immeubles à logements multiples répondent à la densification du quartier à l'aube du XXe siècle.
Parmi les édifices intéressants, on peut noter :
Les principaux édifices religieux d'intérêt patrimonial comprennent :
De nombreux escaliers[46],[47] relient la haute-ville à la basse-ville à Québec, cinq relient le quartier à celui de Saint-Roch, en bas de la falaise[4] :
D'autres escaliers jalonnent le quartier comme celui rue Claire-Fontaine ou celui de la Coop L'Escalier.
Le quartier est centré autour de l'église Saint Jean Baptiste. Les deux axes routiers dans le sens est-ouest offrent des aspects contrastants. La rue Saint-Jean est une rue commerciale animée bordée de boutiques, bars et cafés. Le quartier a une image bohème, est animé et ouvert à la diversité[28]. Le boulevard René-Lévesque est une large avenue où se retrouvent de grands hôtels, des édifices à bureaux et des institutions comme le Grand Théâtre, le Centre des congrès de Québec et l'hôtel Hilton Québec[49].
Le cadre bâti résidentiel se caractérise par la présence de logettes et de portes cochères. Plusieurs commerces de proximité traditionnels demeurent dans le quartier, par exemple les dépanneurs de coin de rue[4].
Une particularité du quartier, il existe une rue partagée sur la rue Sainte-Claire[50].
Comme d'autres quartiers de Québec, Saint-Jean-Baptiste est aux prises avec le phénomène des îlots de chaleur urbains. À partir des données collectées et compilées par l'INSPQ et le CERFO en 2015[51], il est possible d'observer que la rue Saint-Jean, dont une grande section traverse le quartier, est au centre d'une zone qui subit intensément le phénomène d'îlot de chaleur. Une carte des zones les plus chaudes montre qu'il n'existe que très peu d'endroits dans le quartier qui ne subissent pas le phénomène. Seule une mince zone correspondant au Parc Badelard (au nord du quartier) peut être considérée comme îlot de fraîcheur.
Plusieurs institutions se trouvent sur le territoire du quartier Saint-Jean-Baptiste. Parmi celles-ci, on peut citer:
Petit répertoire des œuvres d'art public du quartier[54],[55] :
Quelques fresques ou murales, parfois des graphes artistiques, ornent les murs du quartier. Ils ont l'avantage de limiter les graffitis indésirables, un problème récurrent du quartier[56]. Ce genre d’œuvre d'art devrait plus facilement voir le jour dans les prochaines années grâce un assouplissement des règles de la ville de Québec[57]
La rue Saint-Jean dans le quartier Saint-Jean-Baptiste est un lieu privilégié de la vie gaie à Québec , avec des établissements comme Le Drague, le St. Matthew’s et le Bloc 225. La fermeture d'établissements antérieurs comme le Ballon Rouge et l'Amour Sorcier ont toutefois atténué l'effervescence gaie dans le quartier[62].
Les plaques « Ici vécut »[63] posées par la ville de Québec sur son territoire permettent de découvrir ceux qui ont marqué la petite comme la grande histoire du quartier. Parmi eux, plusieurs artistes et musiciens :
Le quartier Saint-Jean-Baptiste compte plusieurs lieux d'enseignement, du primaire au post-secondaire.
Les services de garde sont assurés par le Centre de la petite enfance Coopérative Saint-Jean-Baptiste fondé en 1972[74]. Une maison des jeunes sise sur la rue Saint-Gabriel offre des services à cette strate de la population[4]. La maison des jeunes du quartier Saint-Jean-Baptiste est ouverte à tous les jeunes des quartiers centraux (12 à 17 ans).
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