Saint-Sébastien-sur-Loire
commune française du département de la Loire-Atlantique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Saint-Sébastien-sur-Loire[1] est une commune française de l'Ouest de la France, située au sud-est de Nantes, dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire.
Saint-Sébastien-sur-Loire | |||||
Vue aérienne de la ville. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Pays de la Loire | ||||
Département | Loire-Atlantique | ||||
Arrondissement | Nantes | ||||
Intercommunalité | Nantes Métropole | ||||
Maire Mandat |
Laurent Turquois 2020-2026 |
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Code postal | 44230 | ||||
Code commune | 44190 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Sébastiennais | ||||
Population municipale |
28 283 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 2 426 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 12′ 29″ nord, 1° 30′ 05″ ouest | ||||
Altitude | Min. 2 m Max. 33 m |
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Superficie | 11,66 km2 | ||||
Type | Grand centre urbain | ||||
Unité urbaine | Nantes (banlieue) |
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Aire d'attraction | Nantes (commune du pôle principal) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Sébastien-sur-Loire (bureau centralisateur) |
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Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Liens | |||||
Site web | www.saintsebastien.fr | ||||
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Le territoire de la commune est occupé au plus tôt 3 000 ans avant notre ère. Zone de peuplement celte, la région est dominée par les Gallo-romains, puis par les Francs, avant d'être intégrée au royaume puis au duché de Bretagne. En 1532, le duché est uni au royaume de France.
La paroisse, d’abord appelée Aigne, est créée à la fin du XIIe ou au XIIIe siècle ; elle est vouée à saint Sébastien et à partir du XIVe siècle devient un lieu de pèlerinage important au niveau local et régional. À l’époque moderne, c’est une communauté essentiellement rurale, mais où plusieurs grandes familles nantaises font construire des demeures dont certaines subsistent actuellement, notamment celles liées à la famille du général Cambronne, habitant de la commune de 1822 à 1842.
Au cours de la Révolution, malgré la proximité de Nantes, la commune prend massivement parti contre la République et se joint à l’insurrection vendéenne de mars 1793. Deux ans plus tard, c’est ici qu’est signé le traité de paix entre le général Hoche et le chef des insurgés vendéens, Charette : le traité de la Jaunaye (février 1795).
Au XIXe siècle, la commune connaît le passage de l’agriculture traditionnelle (vigne, blé, élevage) à l’agriculture maraîchère et une certaine industrialisation, notamment agroalimentaire (Cassegrain). Elle conserve un caractère semi-rural jusque dans les années 1960 ; elle est maintenant urbanisée en quasi-totalité, principalement sous la forme de l'habitat pavillonnaire, d'où sa désignation comme la cité-jardin. Au début du processus d’urbanisation, a eu lieu une expérience intéressante : la construction de la « Cité des Castors » de la Profondine, inaugurée en 1956.
C'est la 5e ville du département de la Loire-Atlantique en termes de population et la 26e plus petite, en superficie.
Saint-Sébastien est située sur la rive sud de la Loire, ce qui explique la dominance des toits de tuiles, à proximité immédiate de Nantes : le centre-ville de Saint-Sébastien se trouve à 4 km au sud-est de celui de Nantes.
Les communes limitrophes sont Nantes, Basse-Goulaine et Vertou.
Selon le classement établi par l'Insee, Saint-Sébastien est une commune urbaine, une des 24 communes de banlieue de l'unité urbaine de Nantes ; elle fait donc partie de l'aire urbaine de Nantes et de l'espace urbain de Nantes-Saint-Nazaire (cf. Liste des communes de la Loire-Atlantique).
Avant la Révolution, la paroisse atteignait la rive droite de la Sèvre nantaise et englobait non seulement le faubourg Pirmil/Saint-Jacques/Sèvre, mais également les îles de la Loire qui forment actuellement l'île Beaulieu.
Saint-Sébastien fait partie :
La superficie de la commune est de 1 166 hectares ; son altitude varie entre 2 et 33 mètres[2].
La commune s’étend sur un plateau de faible altitude qui se termine le long de la Loire par un abrupt très marqué : la côte Saint-Sébastien. Le pied de la côte a été exhaussé lors de la construction du boulevard des Pas Enchantés, qui est ainsi à peu près à l'abri des inondations. En contrebas, se trouve l'étendue inondable des îles. Le plateau est parcouru par quelques ruisseaux, pour la plus grande part recouverts à l'heure actuelle, mais qui déterminent quelques vallonnements :
L'aéroport de Nantes-Atlantique se situe à 15 minutes du centre de Saint-Sébastien-sur-Loire.
Saint-Sébastien-sur-Loire possède :
Saint-Sébastien est traversée par la ligne ferroviaire Nantes - Saintes. En 2003, la ville de Saint-Sébastien, la ville de Vertou, la SNCF et le Conseil régional des Pays de la Loire ont mis en place une ligne de TER dans l'agglomération. Elle relie la gare de Nantes à celle de Vertou en 10 minutes. C'est la ligne 31 du réseau TER Pays de la Loire. À cette occasion, la gare des Pas Enchantés et la gare du Frêne Rond ont été créées sur le territoire de la commune. Ces deux gares disposent d'un parking relais.
Depuis 2011, cette liaison TER est progressivement remplacée par le tram-train qui relie Nantes à Clisson[3],[4].
La commune est desservie par une ligne Chronobus (C9) et 5 lignes de bus (27, 28, 30 et 42) du réseau TAN[5].
Depuis 2006, la ligne 4 du Busway permet également de relier en 20 minutes le centre de Vertou à la Place Maréchal-Foch à Nantes, via Saint-Sébastien-sur-Loire et la route de Clisson.
La commune est aussi desservie par les lignes 312, 313, 331, 333, 362 et 370 du réseau régional Aléop au niveau du lycée La Joliverie[6].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 777 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 6,4 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nantes-Bouguenais », sur la commune de Bouguenais à 10 km à vol d'oiseau[9], est de 12,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 819,5 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Au , Saint-Sébastien-sur-Loire est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13]. Elle appartient à l'unité urbaine de Nantes[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant 22 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[14],[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nantes, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3],[15]. Cette aire, qui regroupe 116 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (75 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (70,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (62,1 %), eaux continentales[Note 4] (10,2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (7,9 %), zones agricoles hétérogènes (7,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5 %), prairies (4,3 %), forêts (3,3 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le village d'Aigne prend le nom du patron de la paroisse et devient Saint-Sébastien-d'Aigne au XVe siècle.
Jusqu'en 1789, la paroisse s'appelle Saint Sébastien d'Aigne. Ensuite, le nom usuel de la commune est Saint-Sébastien (Sébastien de 1793 à 1801), jusqu'en 1920 où le nom de Saint-Sébastien-sur-Loire est adopté par la municipalité, après le refus par le ministère des Postes de Saint-Sébastien-lès-Nantes, nom que l'on trouve pourtant fréquemment sur les cartes postales d'avant la Première Guerre mondiale.
Depuis quelques années, la municipalité utilise pour sa communication la dénomination Saint-Sébastien Sud Loire.
Abréviations : SSSL, Saint-Sé, Saint-Séb (cette dernière utilisée localement par les habitants de l'agglomération nantaise pour désigner la commune, est également le nom d'un centre commercial : Saint-Séb'Boulevard et celui d'une des publications municipales, le mensuel Saint-Séb'actu)
En breton le nom de la commune est Sant-Sebastian-an-Enk[19].
La première mention[20] se rencontre sous la forme latine Engniam dans une charte de 1287 émanant de l'évêque de Nantes et énumérant un certain nombre de paroisses de la région.
L'étymologie rattachant Aigne à Eaux ne paraît pas acceptable car elle repose sur une dérivation Aigne-Aignes-Aigues qui a effectivement amené une traduction en latin Aquis ; mais le terme d'origine Engniam ne paraît pas pouvoir être mis en relation avec Aquis.
Une étymologie envisageable est un mot celte, eginn, hauteur.
Une autre relie Engniam à la localité italienne d'Aniane, lieu d'origine du mouvement bénédictin.
Le caractère anciennement rural de la commune apparaît dans la toponymie : la Métairie (quartier), le Pré, Chantepie (= chante pie : lieu où chante la pie)[21], avec plusieurs toponymes agricoles récurrents : ouche, clos, noue, lande, bois.
Les premiers occupants s'installent le long de la Loire entre 3 000 et 2 200 ans avant Jésus-Christ. Dans l'Antiquité, le territoire est peuplé par le peuple gaulois mal connu des Ambilâtres, qui occupait la rive sud de la Loire, avec notamment la cité de Ratiatum (Rezé), et qui faisait partie de la fédération des peuples pictons.
Après la conquête romaine, la Loire marque la limite entre la province d'Aquitaine (qui inclut la cité des Pictons) et la province de Lyonnaise (où se trouve celle des Namnètes). À l'époque des attaques et razzias vikings, le territoire situé sur la rive sud de la Loire participe à la défense du Bas-Poitou sous l'autorité du Comte d'Herbauges. C'est seulement à partir du milieu du IXe siècle, après les victoires des Bretons, commandés par Nominoë, sur les Francs, que le nord du pays d'Herbauges est rattaché au comté de Nantes et à la Bretagne.
Mais il reste longtemps un enjeu pour les puissances féodales voisines, en particulier les comtes d'Anjou. En 984, Geoffroy Grisegonelle étend son domaine jusqu’à la Sèvre nantaise ; il fortifie ses possessions au sud de Nantes, notamment en construisant une forteresse au Pallet. Ce puissant fort donnait à Geoffroy le contrôle de la vallée de la Sèvre nantaise et des voies d’accès du Poitou au Comté de Nantes. La puissance angevine profita de la construction du donjon du Pallet pour permettre la fondation d'un très important monastère à Vertou. L'influence angevine sur le Sud-Loire nantais se maintiendra jusqu'à la fin du XIIe siècle[22].
En 851, par le traité d'Angers confirmant la victoire bretonne sur le royaume franc de Charles le Chauve, l'ensemble de la Marche de Bretagne, ainsi que les territoires environnant Nantes, au sud de la Loire, sont incorporés au royaume breton.
Le bref royaume viking de Bretagne du Xe siècle, centré sur Nantes, ne remettra pas en cause ce nouvel arrimage de la commune de Saint-Sébastien. L'expulsion des normands par Alain Barbe-Torte, petit-fils du dernier roi breton, et la transformation de la Bretagne en duché, confirment la fixation de la limite orientale de la Bretagne. L'intégration des Mauges occidentales au Comté de Nantes est définitivement scellé dès le Xe siècle, de même, le rôle politique central de la cité nantaise au sein du Duché est déjà bien établi (Nantes et ses environs étant l'un des rares territoires sous tutelle directe du Duc).
Il était certainement habité, mais pas suffisamment important pour être bien documenté.
La plus ancienne mention concernant l'actuel territoire communal concerne Portechaise. En effet, un acte royal de 1123 confirme les privilèges accordés par des actes du Xe siècle (dont un de 936) à l'évêque de Nantes sur le port de Rezé et le ort des chaises (portus Racciaci et portus cathedrarum).
En ce qui concerne la paroisse, la date de sa création se situe entre deux dates extrêmes :
La création de la paroisse, dont le saint patron n'est indiqué par aucune source avant le XIVe siècle, date donc de la fin du XIIe siècle ou du début XIIIe siècle[23].
L'église est bâtie sur les fondations d'une précédente église près du hameau du « Bois-Poitou » (ultérieurement déformé en « Bas-Poitou », nom utilisé actuellement).
Avant la Révolution, la paroisse de Saint Sébastien d'Aigne s'étend jusqu'à la rive de la Sèvre nantaise à l'Ouest et englobe le faubourg de Saint-Jacques et son prieuré ainsi que les îles sur la Loire qui formeront, au XXe siècle, l'île Beaulieu.
La paroisse d'Aigne devait déjà être consacrée à Saint Sébastien, mais cela n'apparaît qu'au XVe siècle, lorsqu'elle devient un haut lieu de pèlerinage et prend le nom de Saint-Sébastien d'Aigne. La notoriété de ce pèlerinage est assez grande pour que Rabelais l'évoque dans Gargantua (chapitre 38 de l'édition Juste de 1542). La peur de la peste faisait venir de nombreux pèlerins qui imploraient la protection de Saint Sébastien, qui, selon la Légende dorée, avait sauvé Rome et Pavie de la peste au VIIe siècle.
Chaque année, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le 20 janvier, la ville de Nantes organisait un pèlerinage officiel jusqu'à l'église de Saint-Sébastien. Ce pèlerinage prit fin au cours de la Révolution : le Conseil municipal de Nantes du 16 janvier 1793 arrête la suppression de la cérémonie qui se faisait annuellement au lieu-dit Saint Sébastien.
La documentation devient plus importante à partir du XVIe siècle avec l’apparition des registres d’état-civil (baptêmes, mariages, sépultures) et des documents issus des fonds notariaux. En revanche, il n’existe pas de document d’ensemble avant le recensement de février 1793, effectué dans le cadre de la commune actuelle. Comme les registres d’état-civil de la paroisse de Saint-Sébastien correspondent en gros à la commune actuelle, l’étude de la période des Temps modernes laisse de côté les données de la paroisse Saint-Jacques.
Le plus ancien registre[24] conservé est un registre de baptêmes commençant en 1503 (mélangeant latin et français), mais il y a ensuite des interruptions. Les registres de décès sont disponibles de 1608 à 1668 et en continu à partir de 1673 ; les registres de baptêmes sont disponibles en continu à partir de 1634 et les registres de mariage à partir de 1673.
Cela ne fournit pas de renseignements précis sur la population, puisqu’on ne connaît pas le nombre de familles (« dénombrement des feux » qui peut exister ailleurs). On doit donc l’évaluer à partir des naissances en admettant un taux de natalité de 30 à 40 %[25].
On peut estimer qu’en fait, à la veille de la Révolution, la population de l’actuel territoire communal ne dépassait pas 1 800 habitants.
La différence considérable entre le XVIe et le XVIIe siècle n’est pas expliquée (trois causes possibles : immigration (mais aucun document n'évoque un tel phénomène), mais aussi : mauvaise tenue de l’état-civil au XVIe siècle ou changement dans la délimitation).
Réalisé en février 1793, à la veille de l'insurrection vendéenne, il fournit une vue d’ensemble[26] qui permet de mieux situer les données démographiques antérieures.
En février 1793, sont dénombrés 1 603 habitants formant 385 familles (dans le sens : personnes vivant sous le même toit ; actuellement, l'Insee utilise le mot « ménage »).
La commune comprend 30 agglomérations, dont les plus importantes sont :
Sur les 385 familles, 340 sont des familles paysannes. Les 45 autres familles vivent principalement dans le bourg et à Portechaise : neuf bourgeois (négociants nantais), cinq rentiers, six fariniers, trois charpentiers, trois tisserands, trois bateliers, deux maçons (pour le reste : 14 corps de métier chacun représenté par une famille, dont le curé, le sacristain et une maîtresse d’école).
Pendant la Révolution française, la majorité des habitants de Saint-Sébastien manifeste des réticences vis-à-vis du nouveau régime et est hostile à la République, prenant part à la rébellion vendéenne en 1793.
L'assemblée des habitants en vue de la réunion des États généraux a lieu le 5 avril 1789 : elle élit 8 délégués pour l'assemblée électorale de la sénéchaussée de Nantes et adopte un cahier de doléances classique. En décembre 1789, le nouveau découpage administratif intègre la commune nouvellement créée au district de Nantes et en fait le chef-lieu du troisième canton, qu'elle forme avec Basse-Goulaine[27].
Un point qu'il faut clairement établir est que la délimitation de la commune de Saint-Sébastien par rapport à celle de Nantes ne date ni de 1797, ni de 1801, mais de 1790.
Lorsque la commune est créée, lui sont attribués les territoires des paroisses de Saint-Sébastien et de Saint-Jacques. Cela signifie pour Nantes la perte de tout contrôle administratif[28] sur le secteur des îles et du pont de Pirmil. La municipalité de Nantes va donc tout faire pour obtenir le rattachement du territoire de Saint-Jacques. Elle présente une requête en ce sens dès le mois de décembre 1789.
À Saint-Sébastien, les premières élections municipales ont lieu le 23 mars 1790, dans le cadre de la commune étendue : François Lyrot est massivement choisi par les électeurs ruraux de Saint-Sébastien, tandis que Jean-Jacques Fleuranceau, négociant, est tout aussi massivement choisi par les électeurs urbains de Saint-Jacques. À partir de là, Nantes considère que le secteur Saint-Jacques fait partie de Nantes.
Cependant, la commune de Saint-Sébastien présente un recours devant l'assemblée du district (l'équivalent de l'arrondissement actuel) de Nantes, donnant l'occasion à toutes les parties concernées (Saint-Sébastien, Nantes, le département) de présenter leurs arguments. En août 1790, l'assemblée du district donne raison à la municipalité de Nantes et lui accorde les quartiers Saint-Jacques, Dos d'âne et Vertais. Saint-Sébastien ne fait pas appel de cette décision.
Conséquence religieuse : en mai 1791, dans le cadre du système de la constitution civile du clergé, la paroisse de Saint-Jacques devient autonome et cesse d'être une dépendance de Saint-Sébastien. Cette situation religieuse sera entérinée en 1801 par le pape, qui n'avait pas reconnu la constitution civile du clergé. Mais il doit être clair que ce n'est absolument pas le pape qui a permis que Nantes s'étende au sud de la Loire.
La rédaction qui suit est issue de l'ouvrage Du village à la cité-jardin, page 93-94. De cet ouvrage sont tirées des citations qui explicitent le point de vue développé par la municipalité nantaise dans cette affaire (disponibles dans la page Histoire de Nantes).
Le comportement de Nantes et des autorités sur la question territoriale a pu être mal ressenti à Saint-Sébastien. Mais l'instauration de la constitution civile du clergé en 1790-91 est un motif de rupture beaucoup plus important. Les deux prêtres desservants de Saint-Sébastien, Thomas Gergaud, curé (et procureur de la commune) et son vicaire Jean-Baptiste Blanchet, sont réfractaires au serment constitutionnel et révoqués en mai 1791 ; ils quittent la commune le 26. Le 29 a lieu l'arrivée du curé constitutionnel, Jean-Baptiste Desaux, sous la protection de cent gardes nationaux nantais : la population lui est clairement hostile dès le départ.
À Saint-Sébastien, la rébellion prend corps les 11 et 12 mars 1793, après l'annonce de la convocation de douze jeunes hommes pour l'armée ; le soir du 12, les insurgés contrôlent la commune, et, après le curé Desaux, 62 familles se réfugient à Nantes (quelques autres les rejoindront ensuite). François Lyrot accepte, après quelques hésitations, de prendre un commandement dans l'armée insurgée.
Après l'échec de l'assaut vendéen contre Nantes (juillet 1793), les troupes républicaines reprennent le contrôle de Saint-Sébastien en novembre. Mais la politique des colonnes infernales maintient l'état de guerre pendant une longue période ; la commune subit le passage d'une colonne[29] en avril 1794. La situation se détend après Thermidor, en particulier avec le traité de la Jaunaie conclu[30] entre Hoche et Charette en février 1795. Mais la rébellion reprend partiellement ; il faut attendre l'arrestation de Charette et de Stofflet au début de 1796 pour que l'ordre revienne à peu près ; et c'est seulement au début de 1797 que sont rétablies les municipalités de Saint-Sébastien (officiellement nommé Sébastien pour quelques années) et de Basse-Goulaine. L'état-civil de Saint-Sébastien, dont la tenue s'était arrêtée le 11 mars 1793, reprend le 12 mars 1797. En ce qui concerne la vie religieuse, il faut attendre le Concordat de 1801 qui permet le rétablissement du culte. En 1803, l'ancien vicaire réfractaire, Jean-Baptiste Blanchet, devient curé de Saint-Sébastien. Une plaque explicative est affichée au manoir de la petite Jaunaie.
Cette période est marquée par la personnalité des quatre curés plutôt traditionalistes qui se succèdent de 1803 à 1879 : Blanchet, Le Gal, Verhoeven et Picaud. Durant cette période, on peut signaler le transfert du cimetière en 1834 et la reconstruction de l'église de 1868 à 1875. Fin XIXe et début XXe siècle a lieu une certaine modernisation avec la création des sociétés d'obédience catholique : société de musique, société de gymnastique (La Cambronnaise).
Il n'y a pas d'école à Saint-Sébastien (dans les limites actuelles) avant 1820. Les écoles se situaient à Saint-Jacques (prieuré) ou à Nantes. L'alphabétisation paraît assez faible au début du XIXe siècle. La première école créée est une école (privée) de filles ; une école de garçons apparaît seulement en 1832, mais elle devient école communale dès 1834 : l'instituteur reçoit un traitement annuel et doit accueillir des élèves de familles dispensées de paiement. En 1845 est construite la première mairie-école (face à l'église, dans l'actuelle rue du Général Duez). L'école communale de filles est établie durant le Second Empire, mais elle occupera longtemps des bâtiments de location, notamment rue (actuelle) Mérot du Barré, alors même qu'en 1910 est construite une seconde mairie-école (ancienne mairie) à laquelle l'école de filles sera ajoutée seulement dans l'entre-deux-guerres.
Saint-Sébastien reste une commune rurale et agricole jusqu'aux années 1920. Au cours du XIXe siècle, les productions traditionnelles (vin et blé) reculent tandis que la culture des légumes (alors appelée jardinage ; le terme maraîchage apparaît après 1900) se développe à partir des années 1830, et surtout des années 1860, notamment les petits pois et les carottes. L'établissement dès 1856 de l'usine Cassegrain (encore existante) au Frêne Rond montre l'importance de la commune dans ce secteur. À partir de 1870, les jardiniers utilisent massivement les châssis ; et à la fin du siècle, apparaissent les mouilleurs, châteaux d'eau privés (un exemplaire est visible rue de la Galtière), qui permettent d'arroser plus facilement. Au début du XXe siècle apparaît la culture du muguet qui va prendre une énorme importance dans les décennies suivantes.
À partir de 1866, la commune est traversée par la ligne de chemin de fer Nantes-La Roche-sur-Yon (ultérieurement reliée à La Rochelle puis Bordeaux), mais ne bénéficie d'aucun arrêt malgré des demandes réitérées. La gare la plus proche est alors celle de Vertou.
En revanche, lorsqu'une ligne à voie métrique du Petit Anjou est construite en 1899 entre Nantes et Cholet (via Beaupréau), Saint-Sébastien a droit à un arrêt (le bâtiment encore existant, rue Jean-Macé, sera construit seulement en 1924 au frais de la commune). La ligne fonctionne jusqu'en 1947.
Au cours de cette guerre, 83 des 403 mobilisés de Saint-Sébastien trouvent la mort.
Dès 1914, la commune accueille un assez grand nombre de réfugiés de Belgique et du nord de la France.
D'octobre 1918 à juillet 1919, 2 300 soldats américains en attente de départ sont hébergés à Saint-Sébastien.
L'armée allemande est à Saint-Sébastien le . Le , un avion français de reconnaissance venu de Jonzac (Charente) est abattu au-dessus de la commune par la DCA de Saint-Jacques ; les trois aviateurs périssent : le sergent Thierry et les lieutenants Augé et Marty.
Le , la ville est bombardée par l'aviation alliée. Les dégâts sont importants dans le Bourg et les victimes sont nombreuses. La ville est libérée en .
Après la guerre, Saint-Sébastien connaît un processus d'urbanisation assez rapide, qui fait disparaître l'activité agricole. Le dernier clos de vigne est détruit lors de la construction du collège des Savarières en 1967-68 ; la polyculture s'achève en 1998. Mais surtout, l'activité maraîchère prend fin en 1993 : la ville est progressivement devenue à partir des années 1970 une banlieue pavillonnaire, la cité-jardin. Les maraîchers partent s'installer au sud vers Saint-Philbert-de-Grand-Lieu ou à l'est vers Saint-Julien-de-Concelles.
Parmi les opérations d'urbanisme, on peut signaler la construction de la cité des Castors à la Profondine au début des années 1950, fondée sur la participation des futurs propriétaires aux travaux de construction ; l'inauguration a lieu en 1956.
À la même époque, la commune supervise avec un organisme HLM la construction d'une petite cité au lieu-dit La Malnoue. Durant les décennies suivantes, les logements collectifs restent rares. À partir des années 1980, en revanche, on assiste à de nombreuses opérations de constructions d'immeubles, principalement dans et près du Bourg.
Le groupe scolaire du Douet, projeté en 1937, est réalisé après la Seconde Guerre mondiale. En 1957 est créé le troisième groupe scolaire, celui de la Profondine. Celui de la Martellière date des années 1970.
À partir des années 1950, un CEG fonctionne dans les locaux de l'école du Bourg. Il assure un enseignement secondaire court, sans latin. L'enseignement secondaire long est assuré par les lycées de Nantes. En 1968 est créé le CES des Savarières (Collège des Îles de Loire depuis quelques années), suivi en 1972 du CES de l'Ouche Quinet (Collège René Bernier depuis 1988). Pour les classes au-delà de la 3e, les élèves de Saint-Sébastien vont principalement au lycée des Bourdonnières (Nantes sud), proche du Douet, et au lycée La Herdrie (Basse-Goulaine) créé au début des années 1990.
Le CET, maintenant lycée professionnel des Savarières, a été créé dans les années 1970.
Depuis 1945, sept maires se sont succédé :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Aimée Verbe | FN/SFIO | Première femme maire de la commune et l'une des premières de France | ||
Constant Piveteau | URD puis DVD |
Employé SNCF retraité Conseiller général de Nantes-IV (1945 → 1958) | ||
Marcellin Verbe[Note 5] | UDSR puis DVG |
Médecin Conseiller général de Nantes-IV (1958 → 1964) Conseiller général de Nantes-X (1973 → 1982) | ||
[31] | Yves Laurent[Note 6] | PS | Chargé de mission auprès du ministre de la Ville Conseiller général de Nantes-X (1988 → 1991) Décédé en fonction[32],[33] | |
[34] | Michel Caudal | PS | Premier adjoint du précédent, maire par intérim | |
Martine Laurent (épouse du précédent) |
DVG puis PS | Enseignante Conseillère générale de Nantes-X (1991 → 1996) Élue lors de l'élection municipale partielle du 20 octobre 1991 | ||
Joël Guerriau[Note 7] | UDF puis NC puis UDI |
Cadre bancaire Sénateur de la Loire-Atlantique (depuis 2011) Conseiller général de Nantes-X (1996 → 2011) Démissionnaire à la suite de sa réélection comme sénateur | ||
En cours (au 10 février 2022) |
Laurent Turquois[35] | UDI | Cadre supérieur Conseiller départemental de Saint-Sébastien-sur-Loire (depuis 2015) Réélu pour le mandat 2020-2026[36] |
Le Conseil jeunes, créé fin 1997 début 1998, est composé aujourd'hui de vingt jeunes collégiens, lycéens, étudiants de 15 à 21 ans. C'est une instance citoyenne qui permet aux jeunes de réfléchir sur leur place au sein de la ville, d'échanger avec la municipalité mais surtout de proposer et mettre en œuvre des projets. Au cours de ces dernières années, le Conseil jeunes a organisé des tournois sportifs, des concerts, des soirées à thèmes et des actions à caractère caritatif (voir ci-dessous). Les travaux du Conseil jeunes reposent sur le volontariat et le bénévolat de ses membres. Il reste largement ouvert à la participation d'autres jeunes Sébastiennais.
Au cours des années, ils ont lancé ou accompagné les projets et événements suivants :
Ils mènent aussi des actions de promotions du conseil et réalisent le journal Tilt !
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[37],[Note 8].
En 2021, la commune comptait 28 283 habitants[Note 9], en évolution de +7,25 % par rapport à 2015 (Loire-Atlantique : +6,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
28 283 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 26,0 % la même année, alors qu'il est de 23,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 12 970 hommes pour 14 413 femmes, soit un taux de 52,63 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,42 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,8 | 2,1 | |
6,9 | 10,1 | |
14,9 | 17,0 | |
20,0 | 19,6 | |
19,3 | 18,5 | |
19,7 | 17,5 | |
18,5 | 15,4 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,6 | 1,8 | |
6 | 8,6 | |
15,1 | 16,4 | |
19,4 | 18,8 | |
20,1 | 19,3 | |
19,2 | 17,4 | |
19,5 | 17,6 |
La commune est, au même titre que sa voisine Nantes, une ville très active en matière de culture.
Chaque année, la programmation culturelle propose des spectacles pour tous, mêlant arts plastiques, peintures, dessins, photographies, sculptures, expositions historiques et patrimoniales, mais aussi pièces de théâtre, concerts, danses, chants, cinéma et spectacles de rue :
Saint-Sébastien-sur-Loire est la ville la plus sportive des Pays de la Loire depuis 2000[42]. La commune compte de nombreux terrains de sport, dont un terrain synthétique, et a reçu en 2011 de la part du Moniteur le titre de « Ville Ludique et Sportive ».
Le club de Saint Sébastien Sud Loire Handball.
Club mixte avec pour équipe fanion l'équipe féminine de Nationale 1.
Développer et promouvoir le handball sous toutes ses formes, de la pratique sportive aux organisations d'événements, de stages, de formations.
Le Rugby Club de St Sébastien/Basse-Goulaine (RCSSBG) évolue en Fédérale 3 (équivalent de la 5e division nationale) . Il est composé d'une école de rugby (à partir de 6 ans) et de toutes les équipes classiques jusqu'aux seniors. L'équipe des vétérans du club (LES FROGS) comporte environ 35 membres et se déplace dans tout l'ouest de la France et à l'étranger pour des rencontres amicales et festives. Il existe depuis la saison 2013/2014 une troisième équipe Seniors engagée en 4e et 3e série[43]. Le club compte également une équipe de rugby à V, ou "Five", s'entrainant deux fois par semaine et réalisant plusieurs tournois par an (7 en 2023/2024)[44].
Le club local est le Saint-Sébastien-sur-Loire Football Club, né en 2017 de la fusion de La Profondine, fondée en 1959[45], de Saint-Sébastien entreprise et du Groupement sportif de Saint-Sébastien, fondé en 1945[46]. Le GS Saint-Sébastien a disputé quatre saisons en Division 4 de 1986 à 1990, une saison en Nationale 3 en 1995-1996 puis une saison en CFA 2 en 1997-1998[46]. Le meilleur résultat du club en Coupe de France est un 32e de finale en 1985-1986, perdu contre l'Angers SCO.
Le club de Rink hockey de la ville s'appelle l'Amicale Laïque Saint-Sébastien Rink-hockey.
Depuis le XVe siècle, mais surtout depuis le XVIIe siècle, des demeures nobles ou bourgeoises ont été construites en assez grand nombre à Saint-Sébastien (dans les anciennes limites paroissiales), quelques-unes isolées, mais beaucoup dans des sites privilégiés. Certaines ont disparu, mais ont généralement laissé des traces.
La paix de la Jaunaye a été signée le à Saint-Sébastien-sur-Loire, qui alors s'appelait Saint-Sébastien. Ce traité entre Républicains et Insurgés Vendéens devait mettre un terme à une guerre fratricide qui durait depuis le mois de [Note 10].
La peinture murale de Diana Taubin est un panneau mesurant 5 × 3,70 m. À droite sous la tente se trouvent les républicains. Près de la table, Ruelle représentant en mission est accompagné de plusieurs généraux. Derrière la tente une troupe de soldats républicains présente les armes.
Certains d'entre eux ont conservé une allure villageoise et des bâtiments anciens :
Blason | ||
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Détails | Adopté par délibération du Conseil Municipal du .
Le lion reprend les armes de Cambronne ; la barre ondée évoque la Loire ; le muguet rappelle l'importante production locale de cette fleur. Les mouchetures d'hermine évoquent le d'hermine plain de la Bretagne, rappelant l'appartenance passée de la ville au duché de Bretagne. |
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