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historien, militaire et philosophe grec De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Xénophon (en grec ancien Ξενοφῶν / Xenophōn) est un historien, philosophe et chef militaire de la Grèce antique né à Athènes vers 430[2],[N 1] av. J.-C. et mort vers 355 av. J.-C. Outre l’Anabase et la Cyropédie, il a écrit une suite à l’Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide intitulée les Helléniques.
Naissance |
vers 430 av. J.-C. dème d'Erchia (Attique) |
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Décès | vers 355 av. J.-C. |
Activité principale |
philosophe politique, traités et manuels techniques et pratiques |
Langue d’écriture | Grec ancien de l'Attique |
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Genres |
dialogue socratique |
Œuvres principales
[1]
Cynégétique ou De la Chasse (390 av. J.-C.)
Constitution des Lacédémoniens (378 av. J.-C.à 377 av. J.-C.) mais douteux
Apologie de Socrate (370 av. J.-C.)
Anabase (365 av. J.-C.)
Mémorables
Le Banquet
Économique
Hiéron
L'Hipparque ou Le Commandant de cavalerie
De l'équitation
Cyropédie ou De l'Éducation de Cyrus Le Grand,
Agésilas
Helléniques
Des revenus (355 av. J.-C.)
Compléments
Disciple de Socrate à Athènes
A participé à l'expédition de Cyrus le Jeune en Perse en tant qu'invité puis stratège commandant de l'arrière garde.
À la tête d'un vaste domaine agricole pendant vingt ans à Scillonte sous la protection de Sparte
Y a élevé un temple dédié à Artémis.
Bien que citoyen d'Athènes, Xénophon est néanmoins l'ami de Sparte. Aristocrate, partisan de l'oligarchie, et proche du roi Agésilas II, il combat notamment en Perse au service de Sparte[3].
Xénophon, sans le savoir, ouvre la voie aux futures conquêtes d’Alexandre le Grand : dans l’Anabase, outre une description détaillée de son trajet en Asie, il montre qu'un corps expéditionnaire de soldats grecs peut traverser l’Empire perse invaincu. La campagne d'Agésilas en Asie Mineure confirme d'ailleurs la fragilité de l'Empire perse.
Originaire du dème d’Erchia en Attique[4], Xénophon est le fils de Gryllos[2].
Sa date de naissance est discutée : comme il était jeune homme au début de l’Anabase, la date approximative de 430 est avancée ; certains auteurs osent des dates plus précises. E. Delebecque propose ainsi la date de 426, correspondant à l'âge minimal pour participer à l'expédition athénienne à Lesbos en 406[5] ; ou 428/427 selon l’historienne Claude Mossé[6].
Né dans une riche famille aristocratique, il fréquente les sophistes, dont Prodicos à Thèbes. Disciple de Socrate[2], il dresse de son maître le portrait d’un homme plus attiré par la morale et la logique que par la métaphysique, comme ceci apparaît dans l’Apologie de Socrate, les Mémorables et le Banquet[7].
Il devient l’élève de Socrate[2]. Pénétré d'idées oligarchiques, il est hostile à la restauration de la démocratie après la tyrannie des Trente ; au sein des Socratiques, il ne s'entend ni avec Aristippe ni avec Platon, à qui il reproche de déformer les idées de Socrate par la superposition de leurs propres idées[8]. D’après Photios, Xénophon est aussi l'élève d’Isocrate[9].
Selon Strabon, puis Diogène Laërce, Xénophon aurait combattu à la bataille de Délion, où Socrate lui aurait sauvé la vie alors qu'il était tombé de son cheval, chose impossible vu la date de naissance de Xénophon (430 ou 426) et celle de la bataille de Délion (424). L'épisode apocryphe n'est qu'une variation du sauvetage d'Alcibiade par Socrate à la bataille de Potidée.
Auditeur de Socrate, il prend son enseignement en notes. Si, selon les écrits de Diogène Laërce, les premières traces de la sténographie remonteraient à 430, les historiens considèrent Xénophon comme l’un des contributeurs précoces à cette invention : au IVe siècle av. J.-C., il consigne ses pensées sur Socrate en utilisant un système d’écriture rapide en grec.
Appelé à la cour par son ami le stratège Proxène de Thèbes, il joint en observateur l’expédition de Cyrus le Jeune contre son frère Artaxerxès II (400). Il part un an avant la mort de Socrate[10]. La bataille de Counaxa, en 401, est perdue du fait de la mort de Cyrus et bien que les Grecs eussent défait les Barbares et n’eussent perdu aucun homme.
Cléarque dirige alors la retraite des Dix-Mille vers le nord. Des contacts sont noués avec le satrape Tissapherne, mais le spartiate Cléarque et la plupart des autres chefs tombent dans un guet-apens. Cléarque est décapité avec de nombreux officiers de son état-major, dont Proxène de Thèbes, ami de longue date de Xénophon. Ce dernier est élu stratège commandant de l’arrière-garde des mercenaires grecs, que dirige le général spartiate Chirisophos, successeur de Cléarque.
La retraite des mercenaires est restée dans l’histoire sous le titre de retraite des « Dix Mille » : les Grecs de la retraite sont 13 600 au départ et 8 000 à l'arrivée à Byzance. Xénophon décrit dans son ouvrage l’Anabase les multiples péripéties d'un trajet long et difficile, tant du fait de la géographie et du climat que de l'opposition des multiples peuples montagnards. Il se montre très soucieux du sort de ses soldats, dont les mésaventures continuent, une fois qu'ils sont descendus des montagnes : avec les cités grecques, avec la flotte spartiate et avec les diverses peuplades littorales. Il remet le commandement des restes de l'armée au spartiate Thimbron pour une campagne contre les satrapes perses en Asie Mineure.
À son retour à Athènes, il est mal accueilli car il s'est mis au service de Sparte. Il part alors pour Sparte, où il est incorporé aux troupes du roi Agésilas II qui combattent en Perse. Il est dès lors banni d’Athènes et dépossédé de ses biens.
En 394, il se bat contre les Athéniens à Coronée ; Athènes le bannit pour cette trahison et ses idées politiques en faveur de Sparte[11]. Il se marie avec Philésia, qui lui donne deux fils, Gryllos et Diodore, surnommés « les Dioscures ». À la demande du roi Agésilas II, il fait venir ses fils à Sparte pour y être élevés à la mode spartiate[12]. Après avoir vécu à la cour du roi, il quitte Agésilas, et s’établit à Scillonte, en Élide, sur la côte ouest du Péloponnèse, territoire proche d'Olympie, site des Jeux Olympiques. D’après Démétrios de Magnésie, il est rejoint par sa femme et ses deux fils[13]. Il passe plus de 20 ans à Scillonte. En 362, il autorise ses deux fils à combattre dans la cavalerie athénienne aux côtés des Spartiates : Gryllos meurt au combat lors de la bataille de Mantinée.
Sur son domaine, il rédige ses ouvrages, notamment l’Anabase et s’adonne entre autres à la chasse. Il rentre à Athènes en 365[14] lorsqu'une guerre entre Sparte et les Éléens l’oblige à quitter Scillonte ; il se réfugie à Élis, puis à Corinthe. Le grammairien Démétrios de Magnésie le dit mort à Corinthe ; Lucien de Samosate dans ses Exemples de longévité écrit qu'il a vécu 90 ans[2]. Athènes, alliée de Sparte, lève la sentence de bannissement en 367 ; Istros, historien grec du IIIe siècle av. J.-C.[15],[16], dit qu'il fut exilé par ordre d'Eubule et rappelé par son avis[17],[18]. Dion de Pruse, dans le VIIIe Discours, rapporte que Xénophon était déjà exilé pour sa participation à la campagne de Cyrus quand Diogène de Sinope arrive à Athènes[19]. Or, c'est inexact. Il meurt en 355[2] ou peu après[20].
On peut distinguer dans l’œuvre de Xénophon des thèmes récurrents, correspondant aux différents aspects de sa vie d'homme politique, de militaire, et de disciple de Socrate :
Xénophon aborde le thème de l'art du commandement — l'art de se faire obéir avec plaisir[21] — dans au moins cinq de ses ouvrages :
Xénophon écrit, dans sa Cyropédie, une biographie romancée du Perse Cyrus II, une des toutes premières réflexions sur le leadership[22],[23]. Il s'agit d'un « Émile » avant la lettre, une éducation idéale selon les préceptes de son maître Socrate. Selon Peter Drucker, on n'a rien écrit de mieux sur la question depuis[24].
Élu stratège, c'est lui qui assure le succès de la retraite des Dix mille. Ses nombreux discours aux troupes. Le soin qu'il prend de ses hommes. Ses négociations avec les adversaires.
Dans l’Hipparque, Xénophon donne des conseils à un commandant de cavalerie. Dont, dans le chapitre 6, les moyens de s'assurer le respect et l'obéissance des hommes.
Dialogue de Socrate avec Nicomachides.
Xénophon nous offre dans ses Mémorables, son Économique et son Revenus, « une des toutes premières réflexions sur le concept de gestion publique et privée »[25].
Dans cet ouvrage est décrit la gestion d'un grand domaine financier notamment le rôle central des femmes dans la famille ainsi que la formation et le commandement des chefs de culture à travers le chapitre XI ou encore dans le chapitre XXI les chefs des rameurs.
Xénophon a rédigé deux traités d'équitation qui sont les premiers à nous être parvenus dans leur intégralité :
Dans De l'Équitation (Péri Hippikés), ouvrage qui demeure surprenant par son sous-titre, Xénophon décrit la relation qui existe entre le cheval et son cavalier, pierre-de-touche des traités d'équitation qui suivirent. Son intérêt se porte principalement sur le cheval de guerre. Il y fait référence aux parades. Cinq chapitres concernent précisément l'équitation, les autres portent sur l'achat des chevaux, le dressage des poulains, thème qu'il aborde brièvement, suggérant d'en confier le soin à un professionnel, les soins et des instructions destinées aux palefreniers. Dans le dernier chapitre, il décrit l'armement du cavalier.
L'Hipparque ou Le commandant de cavalerie est consacré aux fonctions du commandant de cavalerie, et constitue plus un manuel de technique militaire et un guide pour ceux qui envisagent de poursuivre une carrière politique. À Athènes, le commandement de la cavalerie était attribué à deux généraux qui étaient élus tous les ans par l'Ecclésia, l'assemblée du peuple citoyen, pour occuper ce poste prestigieux, à la fois militaire et politique[26].
Xénophon a écrit quatorze livres :
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