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1771 en France

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1771 en France
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Cette page concerne l’année 1771 du calendrier grégorien.

Faits en bref

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Événements

  • 11 janvier : lettres patentes qui réglementent le commerce des grains à l'intérieur du royaume. Elles confirment l’arrêt du Conseil d’État du , par lequel Terray interdit l’exportation des blés[1].
  • 21 janvier : exil du parlement de Paris. Les parlements, qui s’étaient opposés aux édits royaux, sont réorganisés et perdent leurs prérogatives politiques : devant leur résistance aux réformes financières de l’abbé Terray, Maupeou condamne l’unité de corps des parlements, puis, devant leur refus de se soumettre à l’autorité royale, il ordonne la reprise des activités parlementaires par l’envoi de mousquetaires au domicile des magistrats (nuit du 19 au 20 janvier), exile et confisque les charges aux parlementaires qui refusent[2].
  • 26 janvier : le marquis de Monteynard devient secrétaire d’État à la Guerre[3].
  • 18 février : remontrances de la Cour des Aides contre la levée de nouveaux impôts, contre la réforme Maupeou et contre les abus du pouvoir royal, rédigées par le premier président Malesherbes[4]. Les cours souveraines y sont dépeintes comme des institutions substituables aux défunts États généraux, jadis investis de la représentation nationale. Maupeou procède à sa dissolution.
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Gravure satirique de René-Nicolas de Maupeou, chancelier de France : Maupeou, nouveau Samson, ébranle les colonnes du temple de l’État.
  • 23 février : édit réorganisant la justice. Maupeou crée un nouveau parlement dont les membres sont appointés et révocables (la vénalité des offices est supprimée), mis en place en avril. Les circonscriptions judiciaires sont remodelées, et les parlements remplacés par six conseils supérieurs, strictement cantonnés dans des attributions judiciaires. Malgré les protestations des anciens parlementaires et de l’aristocratie, la réforme est maintenue jusqu’à la mort de Louis XV, mais abolie par Louis XVI, qui révoque le chancelier[5].
  • Février :
    • édit mettant en place une évaluation de la valeur des offices. Il établit une déclaration obligatoire par les titulaires de la valeur de leurs offices, qui détermine à la fois la valeur de l’office pour la taxe (Marc d'or) et pour le remboursement[4].
    • édit qui transforme la « paulette » en « seurette », du nom de Le Seure, trésorier des revenus casuels. Le droit annuel du soixantième de la valeur de l’office, selon l’évaluation de 1638, devient un droit du centième[4].
    • édit créant des offices de jurés-priseurs et de barbiers-perruquiers[4].
    • édit qui supprime les deux offices de trésoriers généraux de la Marine et les deux offices de trésoriers généraux des Colonies pour les replacer par deux nouveaux offices de trésoriers généraux de la Marine et des Colonies réunis[4].
    • établissement d’un droit de 2 sols par livre pesant sur l’amidon fabriqué dans le royaume et de 4 sols pour l’amidon importé[6].
    • Voltaire rédige une Réponse aux Remontrances de la cour des aides, par un membre des nouveaux conseils souverains, favorable à la réforme Maupeou[4].
  • 1er mars : une déclaration royale fixe les droits sur les papiers et cartons[7].
  • 21 mars: Vergennes est nommé ambassadeur à Stockholm (1771-1774)[8].
  • 22 mars : la Cour des aides rend un arrêt pour défendre aux officiers de son ressort de reconnaître le Parlement intérimaire et dénie la qualité de magistrats aux membres des « prétendus conseils supérieurs »[3]. Le Conseil d’État du roi qualifie cet arrêt comme attentatoire à l’autorité royale et contraire au respect qui était dû au souverain. Il fait défense à la Cour des aides de prendre de tels arrêts et de former de tels arrêtés à l’avenir.
  • 27 mars : Malesherbes, accompagné des présidents de Boisgibault et Cordier de Montreuil et du greffier Dutrequin se rendent à Versailles pour apporter le registre de la Cour des Aides au roi[9].
Il se forme autour de Malesherbes un mouvement d’opposition au despotisme, la coalition des « patriotes », qui soutiennent la thèse parlementaire contre la thèse royale. Issus de la noblesse (d’Aubuisson, Brancas), magistrats (Malesherbes, Augeard), ecclésiastiques (Mey), avocats (André Blonde, Jean-Baptiste Élie de Beaumont, Target et les extrémistes Jacques Martin de Marivaux, Morizot et Guillaume-Joseph Saige), journalistes (Pidansat de Mairobert), ils incarnent le segment majoritaire de l’opinion publique, qui s’est imposé avec l’essor du journalisme, de la population urbaine, des classes instruites et du secteur administratif et judiciaire. Ils prennent le relais des jansénistes, mais ont des liens avec les philosophes et réfléchissent à la mise en œuvre d’une nouvelle « constitution » française, inspirée du Contrat social de Rousseau et basée sur le respect de la loi, qui doit être supérieure au Prince et égale pour tous. Ils sont partisans d’une représentation nationale par les États généraux, et à défaut par le Parlement et revendiquent la liberté de conscience, la liberté de presse, la liberté personnelle contre les lettres de cachet, la liberté de propriété, la liberté nationale…
Outre les royalistes (pro-Maupeou) et les patriotes (pro-parlementaire), une troisième voix, radicale, est celle des philosophes mûrissant ou plus jeunes. Les plus modérés sont Necker, Galiani ou Turgot, qui se contenteraient d’un absolutisme tempéré, à l’abri de l’arbitraire. La plupart voient plus loin (Diderot, d’Alembert, Helvétius, d’Holbach, Mably, Condorcet, Raynal, Grimm, Madame d’Epinay, Mirabeau) et invoquent contre le despotisme triomphant les Lumières et la loi naturelle. Ils envisagent la liberté comme une fin en soi (Diderot) ou un accès à la justice, la vertu ou le bonheur. Ils souhaitent la tolérance religieuse mais n’excluent pas d’en finir avec l’Église catholique. Enfin les novateurs préconisent l’égalité devant la loi, la souveraineté populaire incarnée dans un corps de représentation législative et nationale élu au suffrage censitaire.
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Notes et références

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