Loading AI tools
ensemble des États communistes d’Europe centrale et orientale sous contrôle plus ou moins direct de l'Union soviétique, de 1945 à 1991 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’expression bloc de l’Est désigne l’ensemble des régimes communistes instaurés après la Seconde Guerre mondiale dans les pays d’Europe placés sous le contrôle plus ou moins direct de l’Union soviétique et situés à l’Est du rideau de fer. D’autres désignations sont aussi utilisées, les plus courantes étant pays de l’Est, mais aussi bloc soviétique, bloc communiste ou camp socialiste. Pour leur part, les partis communistes emploient l’expression « démocraties populaires » visant à accréditer l’idée que ces régimes permettent aux peuples de mieux exprimer leur souveraineté que les régimes parlementaires d’Europe occidentale. Les Occidentaux les qualifient de manière péjorative de « pays satellites de l'URSS ».
Bloc de l'Est | |
Carte du Bloc de l'Est en 1948 durant la Guerre froide en Europe. En rose les pays membres du pacte de Varsovie et du Conseil d'assistance économique mutuelle (de haut à gauche en bas à droite : Allemagne de l'Est, Pologne, URSS, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie et Albanie ; la Yougoslavie ayant rompu ses relations avec l'URSS en 1947 est en jaune). | |
Situation | |
---|---|
Création | À partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale (1944-1945) jusqu'en 1948. |
Dissolution | Chute des régimes communistes en Europe (1989) et dislocation de l'URSS (1991). |
Type | Alliance politique, économique et militaire. |
Langue | russe, ukrainien, polonais, allemand, roumain, biélorusse, hongrois, tchèque, bulgare, slovaque, lituanien, letton, albanais, estonien. |
Organisation | |
Membres | |
modifier |
Les pays d’Europe ayant appartenu au bloc de l’Est sont l’Albanie[b], l'Allemagne de l'Est (ou RDA), la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie[c], la Tchécoslovaquie et brièvement la Yougoslavie. La notion de « bloc » est cependant toute relative. Ainsi, la Yougoslavie de Tito reste, après la rupture de 1948, à l’écart de la tutelle soviétique, joue un rôle majeur au sein du mouvement des non-alignés et met en œuvre une politique d'ouverture avec l'Europe de l'Ouest. Les relations de l’Albanie avec l’URSS se dégradent également en 1961. La Roumanie, dans une moindre mesure, acquiert également durant les années 1960 une certaine autonomie vis-à-vis de l’URSS, tout en restant oligarchique et dogmatique en politique intérieure.
Entre 1945 et 1948, le parti communiste prend le pouvoir dans tous ces pays, devient parti unique en éliminant ou en absorbant les autres partis, et met en place un régime se réclamant du socialisme, calqué sur celui de l’Union soviétique. Pendant les quarante années qui suivent, ces pays connaissent un réel développement économique, mais surtout dans les domaines de l’industrie lourde, de l’armement et de la conquête spatiale. En revanche, l’agriculture, les industries de transformation et les services connaissent de graves difficultés, de sorte que le niveau de vie de la majorité des citoyens qui n'appartiennent pas à la nomenklatura reste très inférieur à celui de l’Ouest.
Ces difficultés économiques, conjuguées avec les restrictions des libertés, entraînent de violentes crises en RDA en 1953, en Pologne et en Hongrie en 1956. Khrouchtchev assouplit sensiblement le régime stalinien et introduit des réformes qui améliorent les conditions de vie de la population, mais n'apportent pas à long terme de solution durable aux problèmes économiques et sociaux. Les succès spatiaux et sportifs, largement exploités par la propagande, ne parviennent pas à cacher les échecs. Brejnev impose le maintien de « l'unité » du bloc de l'Est au prix si nécessaire d'une intervention militaire pour mettre fin en 1968 au Printemps de Prague, tentative des dirigeants communistes tchécoslovaques d'instaurer un socialisme à visage humain.
L’effondrement du bloc de l’Est et de l’URSS se produit sur une période très courte, entre 1989 et 1991, le plus souvent de manière pacifique. Il prend par surprise les Occidentaux malgré les voix dissidentes qui s'élèvent à l'Est comme celle d'Andreï Amalrik[d] qui estime déjà dans les années 1970 que l’étouffement du « Printemps de Prague » et donc du « socialisme à visage humain » prive le bloc de l’Est de sa dernière « alternative d’avenir », rendant inéluctable son effondrement.
Le bloc de l'est se définit par opposition au bloc de l'ouest.
Le passage de la Grande alliance entre les États-Unis, l'Union soviétique et la Grande-Bretagne pour vaincre le Troisième Reich allemand à l'instauration de la guerre froide opposant les démocraties occidentales aux régimes communistes s'est opéré en moins de trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale[1]. Les évènements décisifs consacrant ce divorce se sont déroulés en Europe, avec la mainmise soviétique sur six pays d'Europe de l'Est, tandis que les Occidentaux conservent leur prépondérance en Grèce, en Turquie et en Iran malgré les tentatives de déstabilisation menées par Staline[2].
Le pacte germano-soviétique permet à Staline de reprendre la quasi-totalité des territoires aux marches occidentales de l'empire russe perdus depuis la chute du tsarisme. Il annexe ainsi les trois Pays baltes, (Estonie, Lettonie et Lituanie), ainsi que des régions devenues polonaises à l'ouest de l'Ukraine et de la Biélorussie, selon un tracé adapté de celui de la ligne Curzon[3].
Dès la conférence interalliée de Téhéran en 1943, les Alliés commencent à examiner l'avenir de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale[4]. Roosevelt espère s'entendre avec Staline sur une vision pacifiée du monde sous l'égide de l'ONU et des grandes puissances, tout en comprenant qu'un accroissement considérable de l'influence soviétique en Europe sera inévitable. Le président américain ne se résigne que difficilement à l'absorption des Pays baltes par l'URSS, mais il sera impossible d'obtenir de Staline que ce sujet puisse être soumis à discussion tant il désire à tout prix récupérer le territoire que les bolcheviks ont perdu par le traité de Brest-Litovsk puis au cours de la guerre avec la Pologne[e]