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langue slave occidentale parlée en Slovaquie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le slovaque (slovenčina, slovenský jazyk Écouter) est une langue appartenant au groupe slave occidental de la famille des langues indo-européennes parlée essentiellement en Slovaquie, dont il est la langue officielle. Des minorités slovaques existent en Tchéquie, en Voïvodine, en Hongrie, en Ukraine (région de Ruthénie subcarpathique, tchécoslovaque de 1918 à 1938), en Autriche, en Pologne, en Roumanie et des communautés immigrées gardent l’usage de leur langue, notamment au Canada, aux États-Unis et en Australie.
Slovaque slovenčina | |
Pays | Slovaquie, minorités en Tchéquie, en Serbie, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Autriche, en Croatie, en Hongrie, en Pologne, en Roumanie, en Ukraine et en Voïvodine |
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Nombre de locuteurs | plus de 5,2 millions (2015)[1] |
Nom des locuteurs | slovacophones |
Typologie | SVO + ordre libre, flexionnelle, accusative, à accent d'intensité |
Classification par famille | |
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Statut officiel | |
Langue officielle | Slovaquie Union européenne Voïvodine (Serbie) Langue régionale officielle[2] : Autriche Bosnie-Herzégovine Hongrie Pologne Roumanie Serbie Ukraine Croatie Tchéquie |
Régi par | Académie slovaque des sciences |
Codes de langue | |
IETF | sk
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ISO 639-1 | sk
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ISO 639-2 | slk, slo
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ISO 639-3 | slk
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Étendue | Langue individuelle |
Type | Langue vivante |
Linguasphere | 53-AAA-db
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WALS | svk
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Glottolog | slov1269
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État de conservation | |
Langue non menacée (NE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
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Échantillon | |
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)
Článok 1. Všetci ľudia sa rodia slobodní a sebe rovní, čo sa týka ich dôstojnosti a práv. Sú obdarení rozumom a majú navzájom jednať v bratskom duchu. |
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Carte | |
Monde slovacophone :
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Comme la plupart des langues slaves, le slovaque est une langue à déclinaisons (six cas), il a trois genres (masculin, féminin et neutre), ses verbes ont un aspect perfectif ou imperfectif, et son vocabulaire est caractérisé par un riche système de préfixes et de suffixes de dérivation ainsi que des diminutifs. Du point de vue de la prononciation, les mots slovaques sont toujours accentués sur la première syllabe et il existe des voyelles longues et courtes ; une des particularités du slovaque est que r et l peuvent jouer le rôle de voyelles, donnant lieu à des mots apparemment sans voyelles tels que prst (« doigt »).
Il est particulièrement proche du tchèque et la plupart des adultes slovaques et tchèques sont capables de se comprendre sans difficulté, ayant été en contact permanent avec les deux langues par l’intermédiaire de la radio et de la télévision nationales, jusqu’à la partition de la Tchécoslovaquie en 1993. Ceux n’ayant pas eu cette occasion, en particulier les plus jeunes, peuvent éprouver des difficultés de compréhension, lors de l’emploi de certains mots très différents, ou d’une expression orale trop rapide. Cependant, l’emploi du slovaque dans la communication officielle devant les autorités tchèques est toujours autorisé. Les livres et films tchèques sont encore largement consommés en Slovaquie.
Une intercompréhension plus limitée est aussi possible avec le polonais. Plus généralement l’intercompréhension est plus ou moins facile avec toutes les langues slaves occidentales et méridionales (slovène, serbe, croate, etc.). Le slovaque utilise un alphabet latin de 46 graphèmes proche de celui du tchèque, comportant des digrammes et de nombreux signes diacritiques. Le slovaque littéraire moderne n’a été codifié qu’au XIXe siècle, en grande partie par Ľudovít Štúr.
Le slovaque est la langue officielle de la Slovaquie et l’une des vingt-quatre langues officielles de l’Union européenne. Il est parlé dans l’ensemble du territoire de la Slovaquie, bien que certaines régions du sud du pays conservent le hongrois comme langue majoritaire, malgré la politique de slovaquisation menée depuis le XXe siècle. Le romani et le rusyn sont quant à eux majoritaires dans certaines municipalités de l’est du pays. Au recensement de 2021, 4 456 102 habitants de la Slovaquie (soit 81,77 % de la population totale) ont indiqué le slovaque comme langue maternelle (5,73 % n’ont pas répondu à la question)[3].
On trouve des minorités slovacophones dans les pays voisins :
Parmi les communautés émigrées, 32 227 personnes parlent slovaque aux États-Unis (2006-2008)[10], 17 580 au Canada (2011)[11] et 4 990 en Australie (2011)[12].
Le slovaque répandu au-delà des frontières de la Slovaquie est à la fois littéraire et dialectal. Des patois slovaques se retrouvent dans certaines parties de Hongrie, de Roumanie, de Serbie, d’Ukraine et d’autres pays ; ils y sont souvent différents[13]. Par exemple, dans l’oblast de Transcarpatie en Ukraine, les patois y sont mélangés avec d’autres langues[14]. L’usage des patois du dialecte oriental, et leur influence sur la littérature slovaque, y compris imprimée, ont été remarqués parmi les Slovaques des États-Unis entre les XIXe et XXe siècles[15].
Le tchèque et le slovaque sont, dans l’ensemble, mutuellement compréhensibles : il n’est pas rare qu’un Tchèque et un Slovaque aient une conversation dans laquelle chacun parle dans sa langue. Cependant, depuis la dissolution de la Tchécoslovaquie, les Tchèques et Slovaques sont moins souvent exposés à la langue de leurs voisins, et la compréhension de l’autre langue peut être plus difficile chez les plus jeunes. Les médias tchèques (films, livres, etc.) restent malgré tout largement consommés en Slovaquie et les films tchèques ne sont pas doublés ni sous-titrés, sauf ceux destinés aux enfants. On trouve encore des émissions de télévision bilingues telles que Česko Slovenská SuperStar, version tchèque et slovaque de la Nouvelle Star. Les Tchèques éprouvent plus de difficultés à comprendre le slovaque que l’inverse, en partie parce qu’ils sont moins souvent exposés au slovaque que les Slovaques au tchèque[16].
Le tchèque et le slovaque diffèrent par leur grammaire et leur prononciation. Leur orthographe est similaire, bien que certaines lettres n’existent qu’en slovaque (ä, dz, dž, ĺ, ľ, ô, ŕ) ou en tchèque (ě, ř, ů). Il existe également des différences dans le vocabulaire[17] :
Comme les autres langues slaves occidentales, le slovaque s’écrit avec une variante de l’alphabet latin enrichie par des diacritiques et des digrammes. L’alphabet slovaque comporte en tout 46 graphèmes[18].
Graphème | API | Transcription française approximative | |
---|---|---|---|
A | a | [a] | a |
Á | á | [aː] | a long |
Ä | ä | [æ], [ɛ] | a de cat en anglais, è |
B | b | [b] | b |
C | c | [t͡s] | ts |
Č | č | [t͡ʃ] | tch |
D | d | [d] | d |
Ď | ď | [ɟ] | dieu (gy hongrois ou ghj corse) |
Dz | dz | [d͡z] | dz |
Dž | dž | [d͡ʒ] | dj |
E | e | [ɛ] | è |
É | é | [ɛː] | è long |
F | f | [f] | f |
G | g | [g] | g |
H | h | [ɦ] | h aspiré |
Ch | ch | [x] | son de la jota espagnole ou de ch allemand dans le mot Buch) |
I | i | [i] | i |
Í | í | [iː] | i long |
J | j | [j] | y de yoyo |
K | k | [k] | k |
L | l | [l], [l̩] | l |
Ĺ | ĺ | [l̩ː] | l long |
Ľ | ľ | [ʎ] | ll espagnol (aussi équivalent au lh portugais ou au gli italien) |
M | m | [m] | m |
N | n | [n] | n |
Ň | ň | [ɲ] | agneau |
O | o | [ɔ] | o |
Ó | ó | [ɔː] | o long |
Ô | ô | [u̯o] | ou-o enchaînés rapidement |
P | p | [p] | p |
Q | q | [kv] | kv, k |
R | r | [r], [r̩] | r roulé |
Ŕ | ŕ | [r̩ː] | r roulé long |
S | s | [s] | s |
Š | š | [ʃ] | ch |
T | t | [t] | t |
Ť | ť | [c] | tieu (ty hongrois ou chj corse) |
U | u | [u] | ou |
Ú | ú | [uː] | ou long |
V | v | [v] | v |
W | w | [v] | v |
X | x | [ks] | ks |
Y | y | [i] | i |
Ý | ý | [iː] | i long |
Z | z | [z] | z |
Ž | ž | [ʒ] | j |
L’alphabet utilise quatre diacritiques :
Les lettres q, w et x ne sont utilisées que dans des mots étrangers[18].
Les consonnes sont divisées en trois groupes : dures (g, h, ch, k, d, t, n), molles (c, dz, j et toutes celles avec un caron) et neutres (b, f, l, m, p, r, s, v, z)[18]. Cette classification est utile pour connaître le type de déclinaison des noms et des adjectifs. L’écriture de i ou de y (dont la prononciation est identique) dépend de la consonne précédente : après une consonne dure, on écrit y ou ý (sauf dans quelques terminaisons adjectivales) et i ou í après une consonne molle. Dans le cas des consonnes neutres, les deux peuvent être possibles : biť (« battre ») et byť (« être ») se prononcent de la même manière. Les enfants slovaques doivent apprendre par cœur la liste des mots où l’on écrit y[19].
Les lettres d, l, n et t sont généralement palatalisées (prononcées molles) quand elles sont suivies de e, i ou í : pour cette raison, on écrit ne au lieu de ňe, li au lieu de ľi, tí au lieu de ťí, etc. Il y a cependant des exceptions : les mots étrangers (par exemple, le t et le l de telefón sont durs), la déclinaison des adjectifs (le n de peknej — « joli » au génitif féminin singulier — est dur) et certains mots courants tels que jeden (« un ») ou ten (« ce, ceci »). De plus, la prononciation molle de l dans cette position est rarement respectée de nos jours[20].
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Exemple de prononciation slovaque | |
Un extrait du poème Mor ho de Samo Chalupka | |
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Le slovaque a cinq ou six voyelles courtes et cinq longues.
La voyelle ä ne se trouve qu’après les consonnes labiales (b, p, m, v)[23]. De nos jours, la prononciation [æ] est rare ; on prononce le plus souvent [ɛ], soit exactement comme e[24],[25].
Le slovaque a quatre diphtongues : ia, ie, iu et uo (orthographiée ô)[26].
Dans beaucoup de mots étrangers, par exemple organizácia, les lettres ia n’indiquent pas une diphtongue, mais deux voyelles séparées. Les combinaisons « i + voyelle » dans ces mots se prononcent avec un j entre les deux voyelles : ce mot est prononcé organizácija. Les diphtongues ia, ie et iu ne peuvent être placées qu'après des consonnes molles[27].
La longueur des voyelles est importante en slovaque : elle permet de distinguer des paires minimales telles que vina (« faute ») et vína (« vins »), mala (« elle avait ») et malá (« petite »), sud (« tonneau ») et súd (« tribunal »).
Certains suffixes et certains cas provoquent l’allongement de la voyelle précédente ; dans ce cas, les diphtongues ia, ie et ô peuvent être considérées comme les équivalents longs de ä, e et o : le génitif pluriel de dolina (« vallée ») est dolín, mais celui de hora (« montagne ») est hôr. Ó ne se trouve que dans les mots étrangers et les interjections, é dans les mots étrangers, les terminaisons des adjectifs et quelques rares mots d’origine slovaque (dcéra « fille » et ses dérivés)[28].
Une règle de prononciation appelée loi rythmique fait que, sauf cas particulier, deux syllabes qui se suivent ne peuvent pas avoir toutes les deux une voyelle longue (une diphtongue compte comme une voyelle longue). Cela conduit à des modifications d’un grand nombre de désinences des verbes, des noms et des adjectifs : par exemple, la forme du présent de la première personne du singulier de la plupart des verbes en -ať est normalement -ám (hľadať : « chercher », hľadám : « je cherche »), mais devient -am si le radical du verbe se termine par une syllabe longue (váhať : « hésiter », váham : « j’hésite »). Il y a cependant des exceptions à cette règle, notamment[29],[30] :
Fichier audio | |
Strč prst skrz krk | |
Un virelangue slovaque qui illustre les consonnes syllabiques | |
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Les consonnes R et L peuvent jouer le rôle de voyelles dans des mots comme vlk (« loup ») ou zmrzlina (« crème glacée »), voire le virelangue Strč prst skrz krk. On parle alors de consonnes syllabiques. Comme les autres voyelles, ces sons peuvent être allongés : vŕba (« saule »), kĺb (« articulation »)[31].
Le slovaque a 27 consonnes.
Labiales | Alvéolaire | Post-alvéolaires | Palatales | Vélaires | Glottale | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nasales | /m/ m | /n/ n | /ɲ/ ň | ||||
Occlusives | Sourdes | /p/ p | /t/ t | /c/ ť | /k/ k | ||
Sonores | /b/ b | /d/ d | /ɟ/ ď | /ɡ/ g | |||
Affriquées | Sourdes | /t͡s/ c | /t͡ʃ/ č | ||||
Sonores | /d͡z/ dz | /d͡ʒ/ dž | |||||
Fricative | Sourdes | /f/ f | /s/ s | /ʃ/ š | /x/ ch | ||
Sonores | /v/ v | /z/ z | /ʒ/ ž | /ɦ/ h | |||
Spirante | /j/ j | ||||||
Latérales | /l/ l | /ʎ/ ľ | |||||
Roulée | /r/ r |
La consonne v se prononce [u̯] en fin de syllabe (sauf avant n ou ň) : slovo (« mot ») se prononce [ˈslɔvɔ], mais son génitif pluriel slov est prononcé [ˈslɔu̯] et rime avec zlou (« mauvaise » à l’instrumental).
La plupart des consonnes slovaques forment des paires de consonnes sourdes et sonores[18],[34]. Cette classification est indépendante de la classification en consonnes dures et molles.
Consonnes sonores | b | d | ď | dz | dž | g | h | v | z | ž |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Consonnes sourdes | p | t | ť | c | č | k | ch | f | s | š |
Les consonnes j, l, ľ, m, n, ň et r sont phonétiquement sonores mais n’ont pas d’équivalent sourd et n’interviennent pas dans l’assimilation à l’intérieur des mots.
Comme dans d’autres langues slaves, les consonnes subissent un dévoisement final : quand une consonne sonore est à la fin d’un mot, elle se prononce comme la consonne sourde correspondante[35]. Par exemple, prút (« baguette ») et prúd (« courant ») ont la même prononciation : [pruːt]. La différence entre ces deux mots apparaît aux autres cas : au pluriel, prúty et prúdy sont prononcés différemment.
Les consonnes s’assimilent aussi à l’intérieur des mots : dans un groupe de consonnes, le voisement dépend de la dernière[36] :
Cette assimilation n’a pas lieu quand la dernière consonne du groupe est v : tvoj (« ton ») se prononce comme il s’écrit.
Ces règles s’appliquent aussi entre les mots qui sont prononcés ensemble, notamment entre les prépositions et les mots qui suivent : bez teba (« sans toi ») se prononce besťeba. La consonne finale est dévoisée même lorsque le mot suivant commence par une voyelle ou une consonne sonore sans équivalent sourd (m, l, etc.) : ak môžeš (« si tu peux ») est prononcé ag môžeš[37].
Il existe d’autres règles d’assimilation qui concernent le point d’articulation des consonnes :
De nombreux suffixes de dérivation, et parfois de déclinaison et de conjugaison, provoquent un changement des consonnes précédentes. Les changements les plus fréquents sont les suivants[39],[40] :
L’accent tonique est sur la première syllabe des mots. Lorsqu’un mot est précédé d’une préposition, c’est la préposition qui est accentuée[41]. Les clitiques (cf. Syntaxe) ne sont jamais accentués[27].
Les mots de plus de trois syllabes peuvent présenter une accentuation secondaire plus faible sur la troisième ou quatrième syllabe[42] : c'est le cas, par exemple, des mots ˈobýˌvateľ (habitant) et ˈdemokraˌtický (démocratique).
L’intonation prosodique des phrases, le tempo du discours et les pauses jouent un rôle important dans la langue slovaque. Une intonation descendante est caractéristique des phrases affirmatives ou interrogatives débutant par un pronom interrogatif ; l’intonation montante se retrouve dans les phrases interrogatives sans pronom interrogatif[43].
Comme la plupart des autres langues slaves, le slovaque est une langue flexionnelle avec des déclinaisons abondantes et des conjugaisons. Les substantifs sont répartis en trois genres (masculin — avec dans certains cas une distinction entre masculin animé et inanimé —, féminin, neutre) et les adjectifs s’accordent en genre et en nombre.
On trouve en slovaque six cas[44] :
De plus, tous les cas (sauf le nominatif) peuvent suivre une préposition : par exemple, s (« avec ») exige l’emploi de l’instrumental et podľa (« selon ») doit être suivi du génitif.
Le vocatif (vokatív), archaïque en slovaque moderne, est maintenant remplacé par le nominatif ; on retrouve sa forme dans quelques mots seulement, comme boh — bože (« dieu »), človek — človeče (« personne »), chlap — chlape (« gars »), kmotor — kmotre (« compère »), syn — synu / synku (« fils ») et quelques autres[43].
Les noms (y compris les noms propres), les adjectifs, les pronoms et les numéraux se déclinent.
Les noms slovaques appartiennent obligatoirement à l’un des trois genres : masculin, féminin ou neutre[45]. Le plus souvent, il est possible de deviner le genre d’un nom grâce à sa terminaison :
Dans le cas des noms masculins, on distingue également les noms animés et inanimés : les mots désignant des personnes sont animés, les autres sont inanimés. Les animaux sont généralement considérés animés au singulier mais inanimés au pluriel. L’animéité influence les déclinaisons, notamment à l’accusatif : pour les noms masculins animés, l’accusatif est identique au génitif, alors qu’il est identique au nominatif pour les inanimés[46].
Certains mots appelés pluralia tantum n’existent qu’au pluriel, même s’ils désignent un seul objet : nohavice (« pantalon »), nožnice (« ciseaux »), dvere (« porte »), ainsi que de nombreux noms de villes : Košice, Michalovce, Topoľčany, etc[47].
La déclinaison des noms est complexe : on distingue traditionnellement douze modèles de déclinaison[47], quatre pour chaque genre, avec beaucoup de variantes et d’exceptions. Six cas et deux nombres donnent douze possibilités, mais les noms ont toujours moins de douze formes : il y a toujours des cas identiques à d’autres. À titre d’exemple, voici un paradigme pour chaque genre (tous les modèles sont donnés dans l’article Déclinaisons en slovaque) :
Genre | Masculin | Féminin | Neutre | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Sens | « chêne » | « femme » | « ville » | |||
Nombre | Singulier | Pluriel | Singulier | Pluriel | Singulier | Pluriel |
Nominatif | dub | duby | žena | ženy | mesto | mestá |
Génitif | duba | dubov | ženy | žien | mesta | miest |
Datif | dubu | dubom | žene | ženám | mestu | mestám |
Accusatif | dub | duby | ženu | ženy | mesto | mestá |
Locatif | dube | duboch | žene | ženách | meste | mestách |
Instrumental | dubom | dubmi | ženou | ženami | mestom | mestami |
Les adjectifs s’accordent en genre, nombre et cas[48]. Les adjectifs épithètes précèdent le nom auxquels ils se rapportent (veľký dom : « grande maison »), sauf dans certains cas particuliers tels que les noms scientifiques des êtres vivants (par exemple pstruh dúhový : « truite arc-en-ciel »).
La déclinaison des adjectifs qualificatifs est régulière. Il en existe deux modèles[49] :
Nombre | Singulier | Pluriel | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Genre | Masculin | Neutre | Féminin | Masculin | Neutre | Féminin | ||
Animé | Inanimé | Animé | Inanimé | |||||
Nominatif | pekný | pekné | pekná | pekní | pekné | |||
Génitif | pekného | peknej | pekných | |||||
Datif | peknému | peknej | pekným | |||||
Accusatif | pekného | pekný | pekné | peknú | pekných | pekné | ||
Locatif | peknom | peknej | pekných | |||||
Instrumental | pekným | peknou | peknými |
Il existe aussi quelques adjectifs dérivés de noms d’animaux tels que páví (« de paon ») ; ceux-ci se déclinent comme cudzí, même si leur radical se termine par une consonne dure, et ne respectent pas la loi rythmique[50].
Le comparatif se forme en ajoutant le suffixe -ší ou -ejší : dlhý (« long ») donne dlhší (« plus long »), silný (« fort ») donne silnejší (« plus fort »). Dans le cas des adjectifs terminés par -oký ou -eký, cette terminaison est généralement supprimée : hlboký → hlbší (« profond → plus profond »). Il existe certaines irrégularités : dobrý → lepší (« bon → mieux/meilleur »), zlý → horší (« mauvais → pire »), veľký → väčší (« grand → plus grand »), malý → menší (« petit → plus petit »).
Le superlatif se forme de manière régulière, en ajoutant le préfixe naj- au comparatif : najlepší (« le meilleur »), najsilnejší (« le plus fort »)[51].
Il existe aussi en slovaque des adjectifs possessifs issus de noms de personne. Ils se terminent par -ov pour un possesseur masculin et -in pour un possesseur féminin : otcov (« du père »), matkin (« de la mère »). Leur déclinaison est différente de celles des autres adjectifs[52].
La plupart des adverbes sont dérivés d’adjectifs à l’aide des suffixes -o et -e : dobrý → dobre (« bon → bien »), hlboký → hlboko (« profond → profondément »), rýchly → rýchlo ou rýchle (« rapide → vite »), etc. Les adverbes dérivés d’adjectifs en -ský et -cký se finissent par -sky et -cky : matematický → matematicky (« mathématique → mathématiquement »)[53].
Ces adverbes forment le comparatif et le superlatif de la même manière que les adjectifs, avec la terminaison -(ej)šie (identique à la forme neutre de l’adjectif) : hlbšie (« plus profondément »), najrýchlejšie (« le plus vite »). Il y a quelques irrégularités[54] :
Il existe aussi de nombreux adverbes qui proviennent de la combinaison d’une préposition avec un nom ou un adjectif : zďaleka (« de loin »), napravo (« à droite »), oddávna (« depuis longtemps »)[55].
Les verbes slovaques sont conjugués selon le temps, le mode, la voix, la personne (première, deuxième, troisième) et le