Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte

Maurice Boyau

aviateur français et joueur de rugby à XV De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Maurice Boyau
Remove ads

Maurice Boyau, plus tard renommé Joannès[Note 1], né le à Mustapha (aujourd’hui Sidi M'Hamed), en Algérie, et mort pour la France le (à 30 ans) à Mars-la-Tour (Meurthe-et-Moselle)[Note 2], est un as de l'aviation de la Première Guerre mondiale crédité de trente-cinq victoires aériennes homologuées, la plupart contre des ballons d'observation allemands Drachen.

Faits en bref Nom de naissance, Naissance ...

Il est également international de rugby à XV avec six sélections, quatre en 1912 et deux en 1913 comme capitaine lors des deux derniers matches du dernier tournoi des Cinq Nations avant la déclaration de la Première Guerre mondiale.

Remove ads

Biographie

Résumé
Contexte

Jean Paul Maurice Boyau naît le à Mustapha (aujourd’hui Sidi M'Hamed), à l'époque en Algérie française ; il est le fils de Jean Boyau, entrepreneur de travaux publics landais originaire de Castets (Landes), et de Blanche Nouguier, originaire de Saint-Félix-de-Sorgues (Aveyron)[10].

Maurice Boyau était le cousin de l'acteur de théâtre et de cinéma Pierre Laurel[11].

Carrière sportive

Faits en bref Taille, Poste (XV) ...

Avant les hostilités

Passionné et doué pour tous les sports (1,81 m[5] pour 75 kg), il pratique surtout le rugby à un haut niveau[13]. Il joue au poste de troisième ligne aile ou troisième ligne centre d'abord à l'US Dax de 1907 à 1909[14] – dont le stade porte actuellement son nom depuis 2001[15] et où une statue fut érigée en son honneur en 1924[16],[17] – puis au Stade bordelais pendant cinq ans jusqu'en 1914[14], avant de rejoindre pendant la guerre de 1914-1918 la région parisienne, avec un passage d'un an à Versailles[14] suivi de deux saisons au Racing Club de France de 1916 à 1918[14]. Il est aussi l'un des plus grands internationaux[FFR 1] de l'époque (essentiellement alors aux côtés de Marcel Communeau[FFR 2] et Fernand Forgues[FFR 3]).

À la veille de la Première Guerre mondiale, son palmarès comprend :

Davantage d’informations Date, Lieu ...

Durant les hostilités

Pendant les hostilités, à chaque fois qu'il en a le loisir, Boyau continue à pratiquer son sport favori d'abord au Rugby Club de Versailles lorsqu'il est pilote-instructeur à l'école d'aviation de Buc, puis, à partir de 1916, au Racing Club de France avec lequel il remporte notamment le au Stade du Matin à Colombes la Coupe de l'Espérance[L'A 9],[Note 4].

L'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA), dont la commission du « football-rugby » est présidée par Charles Brennus, organise le à la piste municipale de Vincennes un match de rugby entre une équipe de soldats français composée d'internationaux d'avant-guerre, engagés sur le front, et une équipe néo-zélandaise composée pareillement d'internationaux néo-zélandais qui combattent sur les champs de bataille de la Somme[Note 5].

Avec la présence dans ses rangs des internationaux Dutour[FFR 12], Lacoste[FFR 13], Jauréguy[FFR 14], Hedembaigt[FFR 15], Forgues[FFR 3], Domercq[FFR 11], l'équipe française sélectionnée par l'USFSA et rassemblée la veille seulement est censée opposer aux rudes joueurs néo-zélandais pour le moins une solide défense et ne peut certainement pas prétendre à une victoire, car, dans son ensemble, elle ne présente pas la cohésion que l'on trouvera dans le camp des NZEF[Jal 1],[L'A 11].

Ces craintes sont avérées puisque les néo-zélandais l'emportent aisément sur le score sans appel 40-0[Jal 2],[L'A 12], Maurice Boyau qui commande l'équipe française occupant pour l'occasion le poste de demi d'ouverture[Note 6].

Davantage d’informations Date, Lieu ...

À l'issue du match, le trophée Coupe de la Somme (en) offert par Le Journal est remis à l’équipe néo-zélandaise : trophée de circonstance, puisqu'il s'agit d'un bronze représentant un combattant français lançant une grenade, modelé par Georges Chauvel quelque temps plus tôt, lors d’un congé de convalescence obtenu à la suite d’une blessure reçue sur le front.

L'année suivante, le jour du mardi gras, Maurice Boyau est capitaine de l'équipe de l'armée française qui affronte au Parc des Princes l'équipe de l'Artillerie d'assaut anglaise des Tanks, formée de soldats mobilisés au front venant de diverses nations du Royaume-Uni et qui compte dans ses rangs cinq internationaux dont un colonel qui joue trois-quarts centre.

L'équipe française n'est pas, comme l'équipe de l'armée néo-zélandaise, une équipe de "l'armée française" mais bel et bien une équipe de France réunie par l'USFSA, ce qui explique la présence de Charles Brennus sur les photos. Ce dernier œuvre précisément pour affirmer la primauté de l'USFSA sur le rugby quand certains ministères souhaiteraient reprendre la main sur le sport français. Cela débouchera, à l'issue de la guerre, par la création de fédérations indépendantes, le la Fédération française de rugby (FFR) et le la Fédération française de football.

La liste des neuf matchs internationaux pour lesquels l'USFSA a décerné le titre d'« international de guerre » comprend 56 joueurs.

Davantage d’informations Date, Lieu ...

Le match du – qui ne compte pas comme match international de guerre – voit, après une partie des plus intéressantes et remarquablement bien jouée[L'A 21], la victoire de l'équipe française qui l'emporte 15-14 dans les dernières minutes grâce à un essai comme seul Géo André[FFR 18] sait les marquer. Il constitue un excellent prologue à la rencontre avec les néo-zélandais programmée le au Parc des Princes ; à l'issue de la rencontre est communiquée la composition de l'équipe qui affrontera les NZEF et dont le capitanat est toujours confié à Maurice Boyau[L'A 22].

Boyau ne peut honorer sa sélection moins de huit jours plus tard. La France perd encore la rencontre, mais avec les honneurs – de deux points seulement ! – et grâce à une défense héroïque[L'A 13],[Note 7].

Un match de rugby avait été prévu avant sa disparition dans lequel Maurice Boyau aurait occupé une fois de plus la place de capitaine de l'équipe du Racing. La partie est jouée malgré tout en , mais ses camarades, refusant de remplacer leur capitaine, laissent sa place vide et la disputent à quatorze[22].

Première Guerre mondiale

Thumb
Maurice Boyau en 1918.

Maurice Boyau est mobilisé au 37e régiment d'infanterie coloniale comme simple soldat lorsque la guerre éclate (décret du [23]) et combat avec lui dans les Vosges. Il est ensuite muté le au 8e escadron de train des équipages, où il officie comme conducteur d'automobiles, pendant environ un an, avant d'être détaché le au 1er groupe d'aviation de Longvic[24],[Note 8] pour suivre une formation de pilote[5],[25].

Il reçoit son brevet de pilote militaire le [26] à l'école de pilotage de Buc et est nommé brigadier le [5]. Ses connaissances techniques et ses talents de meneur d'hommes incitent les autorités militaires à l'affecter comme pilote-instructeur d'abord à l'école d'aviation de Pau[27] puis à celle de Buc[28] où il est détaché le [5].

Maurice Boyau insiste pour rejoindre une unité de combat. Sa demande est entendue et, le , il rejoint – il est alors caporal – l'Escadrille N 77[29], plus tard surnommée par le journaliste Jacques Mortane « Escadrille sportive » en raison du grand nombre d'athlètes dans ses rangs[30],[31]. Il y passe le reste de la guerre.

L'escadrille N 77, à sa création, n'a pas d'insigne propre et les pilotes décorent leur appareil d'un insigne personnel. Boyau décore son Nieuport d'un grand teckel dont le corps s'étend sur toute la longueur du fuselage[29],[25].

Le , il est promu au grade de maréchal des logis[5]. Le , il remporte sa première victoire contre un Aviatik, qui vient d'abattre son camarade Raymond Havet[32] sous ses yeux[Note 9]. Malgré ce succès, Boyau trouve que vraiment « ça manque de Boches » dans la région. Il médite des projets audacieux. Il demande l'autorisation d'aller lancer quelques bombes chez l'ennemi sur avion de chasse. On commence par sourire, mais on finit par comprendre.

Le sergent Boyau obtient les obus nécessaires et, le , s'en va avec le sergent Boillot, frère du champion de course automobile, attaquer l'aérodrome de Marimbois, près de Thiaucourt-Regniéville. Lancés à 150 km/h, ils descendent à 220 mètres du sol et laissent tomber leurs projectiles. L'effet est immédiat : des réserves d'essence sont incendiées, les hangars s'effondrent en flammes[33]. Cet exploit lui vaut la citation suivante : « Le 16 mars 1917, a abattu un avion allemand dans les lignes ennemies. Le 23 mars, est descendu à moins de 250 mètres sur des hangars d'aviation ennemis et les a bombardés avec plein succès[34] ».

Le , l'Escadrille N77 est rééquipée avec des SPAD plus performants, elle change de nom et devient l'Escadrille Spa77[29].

Le , il partage sa première victoire contre un ballon avec son compagnon d'armes, un autre grand as Gilbert Sardier, au-dessus de Géline[35] sur la commune d'Hoéville[33],[36]. Le , alors qu'il vient d'incendier son deuxième ballon, son moteur cale alors qu'il redresse de son piqué et il se pose en vol plané dans un champ situé dans les lignes allemandes. Alors que deux automitrailleuses allemandes approchent pour le capturer, son moteur redémarre et il décolle sous le nez de ses poursuivants. Selon le témoignage de son camarade d'escadrille Henri Decoin qui le rapporte au journaliste Jacques Mortane, Boyau « se penche hors de la carlingue, accuse un virage et de sa main gantée de fourrure leur fait de toutes ses forces le geste caractérisé par l’un de nos plus fougueux académiciens… » (geste qui est très probablement un doigt d'honneur)[37],[25].

Ces divers succès valent au futur as une citation : « Pilote de chasse de grande valeur. Le , a attaqué un premier drachen qui est tombé en flammes, en a attaqué un deuxième, contraignant l'observateur à sauter en parachute[38] » et, pour prendre rang du , la médaille militaire : « Pilote de chasse d'une audacieuse bravoure. Trois fois cité à l'ordre, compte à son actif un avion et un drachen ennemi abattus. Le , a de nouveau détruit un drachen. Contraint d'atterrir en territoire ennemi, a remis son appareil en marche sous le feu d'autos mitrailleuses et a passé les lignes à 200 mètres d'altitude[2] ».

Le , c'est un doublé, le premier : Boyau incendie un drachen avec le sergent Boillot et le sous-lieutenant d'Hautefeuille et, pour porter secours à un camarade, abat un avion ennemi, pris dans un groupe de cinq : « Le , après l'attaque réussie d'un drachen, a attaqué un groupe de cinq avions ennemis, a abattu l'un d'eux, puis a réussi à dégager un de nos avions sérieusement menacé[39] ».

La sixième victoire arrive le , un avion au-dessus de Nancy : « Pilote hors ligne. Chaque jour, en monoplace, chasse, bombarde, photographie. Le , a abattu un avion allemand (5e victoire remportée par ce pilote[Note 10]). »

Maurice Boyau remporte ses dix premières victoires aériennes entre mars et , dont six contre des ballons d'observation, ce qui lui vaut l'honneur d'être mentionné dans le communiqué des armées du . Le , il abat un biplace allemand au nord de Champenoux, pour sa onzième victoire et est nommé sous-lieutenant à titre temporaire le [5]. Il est fin 1917 l'as des as français dans la spécialité de la chasse aux ballons d'observation.

Au printemps de 1918, Boyau équipe son SPAD XIII de fusées Le Prieur, des roquettes air-air pour abattre des ballons. Avec cet équipement remporte d'autres victoires à l'été 1918 : quatre en juin, neuf en juillet, et trois en août[25].

Entre le 14 et le , il abat ses quatre derniers ballons[36] et porte à trente-cinq le nombre de ses victoires homologuées, ce qui fait de lui le 5e As français de la Grande Guerre.

Il disparaît le au-dessus de Mars-la-Tour[8],[9] au cours d'un combat aérien dont la victoire est attribuée par les allemands à l'as Georg von Hantelmann du Jasta 15. Les causes exactes de sa mort demeurent incertaines. Boyau pourrait également avoir été victime de tirs d'artillerie allemands. Ni son avion ni son corps ne sont retrouvés[Note 11].

Un match de rugby avait été prévu auparavant dans lequel Boyau aurait occupé une fois de plus la place de capitaine de l'équipe du Racing. La partie est jouée malgré tout ; ses camarades, refusant de remplacer leur capitaine, la disputent à quatorze[22].

Le , il est fait officier de la Légion d'honneur pour prendre rang du [Note 12], avec la citation suivante[1],[3],[42] :

« Pilote d'une incomparable bravoure dont les merveilleuses qualités physiques sont mises en action par l'âme la plus belle et la volonté la plus haute. Officier magnifique, animé d'un admirable esprit de sacrifice, fournit, chaque jour avec la même simplicité souriante un nouvel exploit, qui dépasse le précédent. A excellé dans toutes les branches de l'aviation, reconnaissances, photographies en monoplaces, bombardement à faible altitude, attaques des troupes à terre, et s'est classé rapidement parmi les premiers pilotes de chasse. A remporté vingt-sept victoires, les douze dernières en moins d'un mois, en abattant seize drachens et onze avions ennemis. Médaillés militaire et chevalier de la Légion d'honneur pour faits de guerre. Onze citations. »

Remove ads

Chronologie des victoires

Résumé
Contexte

Muarice Boyau est crédité de 35 victoires homologuées dont 22 sur les ballons d'observation allemands drachens plus une victoire non homologuée.

Davantage d’informations Victoire n°, Date ...
Remove ads

Distinctions et hommages

Résumé
Contexte

Décorations

Hommages

En 1924 un trois-mâts de 132 tonneaux portant le nom de Lieutenant Boyau fut construit aux chantiers de Binic. François Monnier négociant en morue à Saint-Pierre-et-Miquelon le revendit en 1932 à la société de grande pêche de Gravelines. Parti en campagne de la pêche à la morue en Islande le 18 février 1935 il coule le 7 avril 1935. L'équipage est sauvé par le seul courage du matelot Adolphe Laurent qui se jettera dans les eaux glacée afin d'établir un va-et- vient et sauver les 18 membres de l'équipage[43].

Le stade omnisports de Dax, stade résident de l'Union sportive dacquoise où Maurice Boyau a joué de 1907 à 1909, porte son nom. Cachée en 1939-1945, sa statue qui trône devant le stade est de nouveau complète depuis le [Note 13].

À l'occasion des commémorations de la Première Guerre mondiale, l'école du village de Saint-Félix-de-Sorgues (Aveyron), d'où est originaire la mère de l'aviateur, est baptisée « École Maurice-Boyau » le , jour anniversaire du centenaire de sa mort[45],[46].

Une rue de Gravelines porte le nom de Lieutenant Boyau.

Notes et références

Voir aussi

Loading related searches...

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.

Remove ads