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Tirant le Blanc

roman de Joanot Martorell De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Tirant le Blanc
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Tirant le Blanc (titre original en catalan : Tirant lo Blanch ; Tirant lo Blanc dans la langue moderne) est un roman chevaleresque de Joanot Martorell paru pour la première fois à Valence en 1490.

Faits en bref Auteur, Pays ...

Il est considéré comme le chef-d’œuvre de la littérature classique catalane et l’un des chefs-d’œuvre de la littérature universelle[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7]. Livre favori de Miguel de Cervantes, dont la profonde influence se retrouve dans la conception de son Don Quichotte, il marque un jalon important dans l’élaboration du roman moderne[1],[2],[8],[9],[10],[11].

Le livre raconte en 487 chapitres[12] les aventures d'un gentilhomme breton, Tirant le Blanc, qui se fait connaître au cours de fêtes et de combats à la cour d’Angleterre. Il devient chef des forces armées qui volent au secours de l’île de Rhodes et de l’Empire grec, qu’il défend contre l’invasion turque[10]. Le roman raconte également les amours de Tirant le Blanc avec Carmésine, la fille de l'empereur de Constantinople[12].

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Historique

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Page de l'édition incunable du Tirant lo Blanc (Valence, 20 novembre 1490).

Martorell commence la rédaction de l'œuvre le [13]. Elle sera achevée par Martí Joan de Galba (en)[14] (néanmoins la part de sa contribution réelle à l'œuvre finale a été fortement réduite par les études récentes)[15].

Tirant lo Blanc est publié en 1490 à l'initiative de Galba, alors que son auteur est mort depuis plus de deux décennies, par le typographe allemand Nicolau Spindeler (es) installé à Valence à 715 exemplaires, puis encore réédité à Barcelone par Spindeler à environ 1 000 exemplaires en 1497[13],[11].

Traductions

La première traduction connue en castillan est publiée en 1511 à Valladolid par Diego de Gumiel (ca)[15]. Il s'agit probablement de la version connue de Cervantes[15].

En 1737 est publiée la première traduction en français (traduction adaptée), attribuée au comte de Caylus[15].

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Analyse

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Reconstitution du tournoi d'Oxford au Musée des soldats de plomb de Valence.

Le caractère révolutionnaire de l'œuvre réside notamment dans le réalisme des scènes militaires dépeintes et de la psychologie du héros lui-même, en opposition avec les romans de chevalerie antérieurs où situations et personnages étaient en grande part invraisemblables[16].

Le récit mêle scènes de batailles et intrigues amoureuses du héros, en alternant narration en prose aux styles variés et dialogues expressifs[17].

Contenu du récit

Les chapitres 189 à 202 sont une adaptation de La Faula, texte décrit par Lola Badia comme une sorte de « best seller » de la littérature catalane médiévale[18].

Dans Don Quichotte

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Examen des livres de Don Quichotte.

Au chapitre six de la première partie de Don Quichotte, on jette au feu les livres qui ont rendu fou le héros (traduction de Louis Viardot) :

Et, sans se fatiguer davantage à feuilleter des livres de chevalerie, le curé dit à la gouvernante de prendre tous les grands volumes et de les jeter à la basse-cour.
Il ne parlait ni à sot ni à sourd, mais bien à quelqu’un qui avait plus envie de les brûler que de donner une pièce de toile à faire au tisserand, quelque grande et fine qu’elle pût être. Elle en prit donc sept ou huit d’une seule brassée, et les lança par la fenêtre ; mais voulant trop en prendre à la fois, un d’eux était tombé aux pieds du barbier, qui le ramassa par envie de savoir ce que c’était, et lui trouva pour titre Histoire du fameux chevalier Tirant le Blanc.
« Bénédiction ! dit le curé en jetant un grand cri ; vous avez là Tirant le Blanc ! Donnez-le vite, compère, car je réponds bien d’avoir trouvé en lui un trésor d’allégresse et une mine de divertissements. C’est là que se rencontrent don Kyrie-Eleison de Montalban, un valeureux chevalier, et son frère Thomas de Montalban, et le chevalier de Fonséca, et la bataille que livra au dogue le valeureux Tirant, et les finesses de la demoiselle Plaisir-de-ma-vie, avec les amours et les ruses de la veuve Reposée, et Madame l’impératrice amoureuse d’Hippolyte, son écuyer. Je vous le dis en vérité, seigneur compère, pour le style, ce livre est le meilleur du monde. Les chevaliers y mangent, y dorment, y meurent dans leurs lits, y font leurs testaments avant de mourir, et l’on y conte mille autres choses qui manquent à tous les livres de la même espèce. Et pourtant je vous assure que celui qui l’a composé méritait, pour [n’]avoir [pas][19] dit tant de sottises sans y être forcé, qu’on l’envoyât ramer aux galères tout le reste de ses jours. Emportez le livre chez vous, et lisez-le, et vous verrez si tout ce que j’en dis n’est pas vrai.
— Vous serez obéi, répondit le barbier …

Période contemporaine

Martí de Riquer écrit dans sa préface à l'édition catalane de  : « Il est fort naturel qu’en 1490 Tirant, roman alors d’actualité, ait eu de nombreux lecteurs. Mais ce qui est vraiment surprenant c’est qu’en 1969, dix mille lecteurs se précipitent sur un roman chevaleresque, vieux de cinq cents ans, et l’épuisent à un rythme que lui envieraient nombre de romans actuels et engagés dans ce siècle. C’est la grande victoire littéraire de Joanot Martorell. »

Le récit a inspiré un opéra, Le Triomphe de Tirant, créé en et un film, Tirant le Blanc, le complot des dames, sorti en .

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Éditions et œuvres inspirées

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Éditions en français

Traductions dans d'autres langues que le français

Tirant Lo Blanch fait partie des ouvrages en catalan les plus traduits, ayant été traduit en allemand, anglais, asturien, castillan, chinois, danois, finnois, français, italien, japonais, néerlandais, polonais, portugais, roumain, russe, serbe, suédois et tagalog[20].

  • (de) Der Roman vom weißen Ritter Tirant lo Blanc, traduction partielle de Fritz Vogelgsang, 1990, Frankfurt am Main, Fischer Verlag ; réédition en 2007.
  • (en) Tirant lo Blanc, traduction de David H. Rosenthal, 1984, New-York.
  • (en) Tirant lo Blanc, traduction de Ray La Fontaine, 1993, New-York, Peter Lang.
  • (en) The White Knight: Tirant lo Blanc, traduction de Robert S. Rudder, 1995, projet Gutenberg.
  • (es) Los cinco libros del esforçado cavallero Tirant el Blanco de Roca Salada, Valladolid, Diego de Gumiel, 1511 ; texte repris par Martí de Riquer, 1990, Barcelona, Planeta.
  • (es) Tirant lo Blanc, traduction de J. F. Vidal Jové, 1969, avec un prologue de Mario Vargas Llosa, Madrid, Alianza.
  • (zh) Qishi Dilang, traduction de Wang Yangle, 1993, Renmin Wenxue Che Bansche, Beijing.
  • (fi) Tirant Valkoinen, traduction de Paavo Lehtonen, 1987, Helsinki.
  • (it) Tirante il bianco, 1538, traduction de Lelio Manfredi, Venise ; réédité en 1566 et 1611 ; édition critique de Annichiarico, A., L. Indini, M. Majorano, V. Minervini, S. Panunzio i S. Zilli, 1984, introduction de G. E. Sansone, Roma, Edizioni La Tipografica.
  • (it) nouvelle traduction de Giuseppe Grilli.
  • (ja) traduction de Ko Tazawa (2007), Tokyo, Iwanami Shoten.
  • (nl) Tirant lo Blanc, traduction de Bob de Nijs, 1988, Amsterdam ; réédité en 2001 sous le titre De volmaakte ridder Tirant lo Blanc, Amsterdam, Querido.
  • (pl) Tirant Biały, traduction en cours de Rozalya Sasor.
  • (pt) Tirant lo Blanc, traduction de Cláudio Giordano, 2004, Atelié Editorial, Cotia.
  • (ro) Tirante el Blanco (roman cavaleresc), traduction partielle de Oana Busuioceanu, 1978, Bucarest, Minerva.
  • (ru) Tirant lo Blanc, traduction de Marina Abràmova, Piotr Skobtsev et E. E. Gúixina, 2006, Moscou, Ladomir : Nauka.
  • (sr) Tirant lo Blanc, traduction d’Aleksandar Grujicic, 2005, Paideia.
  • (sv) Tirant en Vite, traduction de Miquel Ibàñez, 1994, Stockholm, Interculture.

Œuvres diverses tirées de Tirant le Blanc

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Notes et références

Voir aussi

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