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véhicule capable de se déplacer sans intervention d'un conducteur De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un véhicule autonome, véhicule automatisé, véhicule à délégation de conduite ou véhicule entièrement automatisé est un véhicule automobile capable de rouler — sur route ouverte — sans intervention d'un conducteur. Le concept désigne un véhicule pouvant circuler sur la voie publique dans les situations prévues de trafic sans intervention humaine. C'est une application typique du domaine de la robotique mobile dans laquelle de nombreux acteurs sont engagés.
Des éléments de solutions techniques, légales, psychologiques et juridiques ont déjà été introduits, mais certaines questions restent non résolues.
La notion de voiture autonome couvre, selon le contexte, des réalités différentes : un véhicule totalement autonome (niveau 5), inexistant à ce jour ; ou un véhicule « semi-autonome » disposant de différents systèmes d'aide à la conduite ou de conduite semi-automatisée supervisée par le conducteur (niveau 2+) ; ou encore un véhicule à délégation de conduite (niveau 3+).
Certains systèmes de conduite automatisée de niveau 3 sont prévus pour fonctionner dans des conditions spécifiques, par exemple dans les embouteillages sur autoroute ou lors du stationnement automatique.
Les systèmes de conduite où le volant peut être lâché un moment (en anglais : hands-free) pourraient laisser croire au conducteur qu'il n'est plus conducteur, la conduite étant partiellement réalisée par le véhicule. Toutefois, les constructeurs de ces véhicules considèrent que le conducteur reste responsable de la conduite, raison pour laquelle ils n'appellent pas ces véhicules des véhicules autonomes, appellation réservée aux véhicules dont les constructeurs sont légalement responsables de la conduite[1].
Ces aides à la conduite (ADAS) sont donc distinctes des systèmes de conduite automatisés (en anglais : automated driving systems ou ADS). Si le véhicule contrôle l’accélération, le freinage, le centrage dans la ligne, effectue des changements de file automatiques et contrôle les angles morts, et que les mains du conducteur sont sur ses genoux un certain temps, il ne s'agit cependant pas de délégation de conduite ni de conduite autonome[1].
Marque | Nombre de véhicules | Nom de la suite ADAS | Distance parcourue (hands-free miles) | Distance parcourue (kilomètres) |
---|---|---|---|---|
General Motors | 80 000 | Super Cruise | 77 millions[2] | ~100 millions[2] |
Ford | 225 000 | BlueCruise | 100 millions | 150 millions |
Tesla | 400 000 (États-Unis et Canada) | FSD | 325 millions | 475 millions |
Quelle que soit la marque, les ADAS sont moins sûrs que la conduite humaine normale car les conducteurs se fient excessivement à ces systèmes dès une période d'utilisation très courte, augmentent leur temps de réaction et se laissent également plus facilement distraire. Le risque dépend tout de même du domaine opérationnel, les situations à risque étant moindres sur autoroute qu'en ville[1].
En 2024, Jeep — filiale du groupe Stellantis — lance un système d'aide à la conduite dénommé Hands-Free Active Driving Assist, qui présente des similarités[Lesquelles ?] et des dissimilarités[Lesquelles ?] avec les systèmes BlueCruise de Ford et Super Cruise de GM[3]. Le groupe compte aussi produire une plateforme STLA AutoDrive à partir de fin 2024 pour la commercialiser en 2025. Cette plateforme doit offrir une capacité de niveau 2, dite « mains libres avec les yeux sur la route », et une capacité de niveau 3, dite « mains libres sans nécessité de surveiller la route »[4].
Dans les législations de langue française, l'expression « véhicule autonome » est utilisée au Québec et en France[5],[6] ; l'expression « véhicule automatisé » ou « véhicule entièrement automatisé » est utilisée par les règlements de l'Union européenne[7].
Dans la législation française, le code de la route utilise l'expression plus précise de « véhicule à délégation de conduite »[8],[9].
D'autres appellations sont moins usitées : « véhicule sans conducteur », « automobile sans pilote », « voiture automate »[10], « véhicule intelligent sans conducteur »[11],[12].
Ces concepts peuvent différer : si un véhicule automatisé est par définition un véhicule à délégation de conduite, la législation des pays liés par la convention de Vienne ou la convention de Genève requiert un conducteur dans le véhicule. De ce fait, légalement un véhicule automatisé à délégation de conduite n'est pas nécessairement un véhicule sans conducteur, pour le moment.
Transports Canada publie la définition suivante :
« Un véhicule automatisé utilise une combinaison de capteurs, de contrôleurs, d'ordinateurs de bord et de logiciels pour aider le véhicule à contrôler au moins une partie des fonctions de conduite à la place d'un conducteur humain. Certaines des fonctions que les véhicules automatisés peuvent contrôler sont :
- la direction ;
- le freinage et l'accélération ;
- la surveillance de l'environnement de conduite. »
— Transports Canada[13]
véhicule partiellement automatisé | véhicule équipé d'un système de conduite automatisé exerçant le contrôle dynamique du véhicule dans un domaine de conception fonctionnelle particulier, devant effectuer une demande de reprise en main pour répondre à certains aléas de circulation ou certaines défaillances pendant une manœuvre effectuée dans son domaine de conception fonctionnelle. |
véhicule hautement automatisé | véhicule équipé d'un système de conduite automatisé exerçant le contrôle dynamique d'un véhicule dans un domaine de conception fonctionnelle particulier, pouvant répondre à tout aléa de circulation ou défaillance, sans exercer de demande de reprise en main pendant une manœuvre effectuée dans son domaine de conception fonctionnelle. Ce véhicule peut être intégré dans un système technique de transport routier automatisé tel que défini au 1. de l'article R. 3151-1 du code des transports. |
véhicule totalement automatisé | véhicule équipé d'un système de conduite automatisé exerçant le contrôle dynamique d'un véhicule pouvant répondre à tout aléa de circulation ou défaillance, sans exercer de demande de reprise en main pendant une manœuvre dans le domaine de conception technique du système technique de transport routier automatisé auquel ce véhicule est intégré, tels que définis aux 1° et 4° de l'article R. 3151-1 du code des transports. |
Au sens de ce décret, les systèmes d'aide à la conduite ne sont pas des systèmes de conduite automatisée.
Français | Anglais | Exemple de définition |
---|---|---|
véhicule autonome | autonomous vehicle |
|
véhicule automatisé | automated vehicle | véhicule à moteur conçu et construit pour se déplacer de façon autonome pendant certaines périodes de temps sans supervision continue de la part du conducteur, mais pour lequel l'intervention du conducteur demeure attendue ou requise[7]. |
véhicule entièrement automatisé | fully automated vehicle | véhicule à moteur qui a été conçu et construit pour se déplacer de façon autonome sans aucune supervision de la part d'un conducteur[7]. |
véhicule sans conducteur | driverless vehicle | |
véhicule à délégation de conduite | véhicule qui se rattache à la catégorie internationale M, N, L, T ou C ou qui relève d'un genre national, muni d'une ou plusieurs fonctionnalités permettant de déléguer au véhicule tout ou partie des tâches de conduite pendant tout ou partie du parcours du véhicule.
La délégation est partielle lorsque le conducteur délègue au système électronique du véhicule une partie des tâches de conduite mais conserve a minima une action physique de conduite. La délégation est totale lorsque le conducteur délègue complètement au système électronique du véhicule l'ensemble des tâches de conduite. Cette définition exclut les aides à la conduite, qui ne dispensent pas le conducteur d'exercer les tâches de conduite. Elle exclut également les dispositifs de sécurité légaux, qui font l'objet d'une homologation et d'une obligation d'équipement au sens de la réglementation en vigueur. Les véhicules DPTC[16] circulant à des fins expérimentales ne sont pas des systèmes de transports au sens de l'article L. 1612-2 du code des transports[17]. | |
véhicules en peloton | vehicle platooning | liaison de deux véhicules ou plus en un convoi au moyen d'une technologie de connectivité et de systèmes d'aide à la conduite automatisée qui permettent aux véhicules de maintenir automatiquement entre eux une distance rapprochée déterminée lorsqu'ils sont connectés pour certaines parties d'un trajet et de s'adapter aux changements dans le mouvement du véhicule de tête sans interventions ou avec peu d'interventions de la part des conducteurs[7]. |
système de conduite automatisé[18] | Automated driving system | éléments matériels et logiciels permettant d'assurer le contrôle dynamique d'un véhicule de façon ininterrompue. |
« « Fonction de conduite automatisée », une fonction du système qui est capable d'exécuter les tâches relatives à la conduite dynamique du véhicule »
— Règlement 157, complément 1[19]
Dans le cadre de projets comme Vivaldi, Pegasus, GaiaX4PLC et VMM, auxquels participent des industriels dont Stellantis, Ford, Volkswagen, Audi, BMW ou Mercedes, un glossaire technique bilingue allemand-anglais est compilé sous licence Creative Commons pour refléter le vocabulaire utilisé dans la communication[20].
La Suisse utilise l'expression « conduite automatisée », notamment dans l'ordonnance sur la conduite automatisée[21].
Un véhicule autonome est équipé de capteurs d'images — par caméras, radars, sonars, lidars — dont les données sont traitées par des processeurs et des logiciels dédiés :
L'interface avec un conducteur humain permet l'engagement et le désengagement du mode conduite automatisé.
Certains analystes estiment que le développement de ce type de véhicules pourrait bouleverser l'industrie automobile mondiale, à travers un changement radical des modes de consommation. Alors qu'aujourd'hui de nombreux particuliers achètent des véhicules pour leur utilisation personnelle, le développement de services de transport (taxi) reposant sur une flotte de véhicules autonomes pourrait conduire à une réduction substantielle de ce type d'achats[22]. L'industrie automobile passerait alors progressivement d'une industrie de biens à une industrie de services, les véhicules restant la propriété des sociétés de transport