Loading AI tools
Centre de formation cynotechniques de l'armée de terre De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le 132e régiment d'infanterie (132e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir de la 132e demi-brigade de première formation.
132e régiment d’infanterie cynotechnique | |
Insigne régimentaire du 132e RIC. | |
Création | 1794 |
---|---|
Pays | France |
Allégeance | Armée française |
Branche | Armée de terre |
Type | Régiment |
Rôle | Infanterie |
Effectif | 600 (en 2019) |
Fait partie de | 1re division |
Garnison | Suippes |
Ancienne dénomination | 132e régiment d'infanterie 132e groupement cynophile de l’Armée de terre 132e bataillon cynophile de l’Armée de terre |
Surnom | 132e RIC |
Devise | "Un contre huit" |
Inscriptions sur l’emblème |
Fleurus 1794 Kalish 1813 Bautzen 1813 Rosnay un contre huit 1814 (depuis 1957, commune de Rosnay-l'Hôpital) Les Éparges 1915 L'Aisne 1917 Picardie 1918 |
Anniversaire | Saint-Roch (16 août) Saint-Maurice (22 septembre) |
Guerres | Guerres napoléoniennes Première Guerre mondiale |
Batailles | Chemin des Dames |
Fourragères | Aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918 |
Décorations | Croix de guerre 1914-1918 avec deux palmes d'argent Croix de la Valeur militaire avec palme de bronze |
Commandant | Colonel Vincent Després[1] |
modifier |
Chaque unité se rattache aux corps ayant porté le même numéro. C'est ainsi que le 132e régiment d’infanterie cynotechnique (132e RIC) connu jusqu'au [2],[3] sous le nom de 132e bataillon cynophile de l’Armée de terre (132e BCAT) est actuellement l'héritier des traditions du 132e d'infanterie. Il en a la garde du drapeau. Unité d’infanterie spécialisée, le 132e RIC s’honore d’une double filiation : descendant de la 132e demi–brigade d’infanterie créée en 1794, il est également le dépositaire des savoir-faire des unités cynotechniques développées au sein des groupes vétérinaires[4].
(*) Officier qui devint par la suite général de brigade. (**) Officier qui devint par la suite général de division.
Le régiment est récréé en 1873.
En garnison à Reims de 1873 à 1914, au sein du 6e corps d’armée. Il dépend tour à tour des 23e jusqu'en 1913 et 24e brigade, 12e division.
La caserne Colbert, boulevard Cérès abritait[Quand ?] le 132e RI. Il occupa[Quand ?] aussi la caserne Neuchâtel qui fut construite au milieu des champs en 1883, entraînant la création de tout un nouveau « quartier Neufchâtel ». Ses premiers occupants furent les fantassins du 132e RI[18].
En 1875, l’armée restructure ses garnisons et de ce fait le recrutement est essentiellement régional.
En 1877, le mess des officiers quitte la rue du Trésor pour s’installer rue de Sedan[19][source insuffisante].
En 1880, la grande grève de mai vient d’être proclamée. Le monde militaire et administratif s’alerte ; les journaux s’émeuvent, à leur tête le Radical de l’Est, dirigé par M. Magnien. Le général de division de Fontanges de Couzan commande dans Reims car le colonel Cottin, nommé commandant militaire du Sénat, a laissé le 132e aux ordres de son lieutenant. Le 25 juillet, le général de brigade Coiffé, nouvellement promu à la 23e brigade de Mézières, vient faire la remise de son drapeau au 132e de ligne, au cours d’une revue de la garnison qui s’effectue dans l’allée des Promenades, entre le square Colbert et le kiosque des Marronniers, récemment édifié[style à revoir][20][source insuffisante].
Lors de la réorganisation des corps d'infanterie de 1887, le régiment fourni un bataillon pour former le 147e régiment d'infanterie.
En , les « Sans Patrie », un groupe anarchiste de Charleville organise la désertion d'un soldat du 132e, Loriette, dont la police a intercepté les lettres qui pouvaient laisser présager une action antimilitariste au sein de la caserne. Le soldat quitte la caserne mais se constituera prisonnier à la gendarmerie un peu plus tard. Le journal anarchiste Le Père peinard commentera son attitude : « À Charleville, il cane, va se constituer prisonnier et se laisse tirer les vers du nez. Il dénonce ceux qui pour lui rendre service, l'avaient aidé à se tire botter »[21].
L’armée a une double mission : veiller sur la défense des frontières, la défense extérieure et maintenir l’ordre à l’intérieur. Elle doit assurer le maintien de l’ordre notamment lors des inventaires des biens de l’Église consécutifs à la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905. Une circulaire du oblige en particulier les prêtres à ouvrir les tabernacles pour faire l'inventaire des vases sacrés. Beaucoup de catholiques y voient une forme de profanation et craignent que la mesure n'encourage les vols et les spoliations. En de nombreux endroits, les inventaires effectués sans ménagement réveillent les rancœurs et entraînent une nouvelle fois le pays au bord de la guerre civile. Des officiers catholiques refusent de marcher contre leurs convictions religieuses. Le gouvernement ne sévit pas et accepte leurs démissions. Clemenceau, ministre de l’intérieur y met fin le [22].
Dans cette période, les militaires n’ont pas le droit de vote pendant leurs services. Par contre, ayant accompli sa durée légale, un jeune ayant devancé l'appel à 18 ans pouvait devenir électeur à 19 ans ½ environ alors que la majorité était à 21 ans. Le fait d'accomplir sa durée légale donnait la majorité de citoyen responsable.
Victimes de la surproduction, les vignerons se sentent menacés par la « fraude » dans la fabrication du vin : la chaptalisation ou l'importation de vin en fraude. Dans une région où la vigne est une activité essentielle, la crise mobilise les populations, comme lors de la révolte des vignerons du Languedoc en 1907. Le recrutement local de l'armée rend les conscrits solidaires du milieu dans lequel ils évoluent. Un exemple connu est celui des soldats du 17e régiment d’infanterie : plusieurs centaines d'entre eux, au mépris des ordres, regagnent Béziers, « crosse en l'air », et s'installent en plein centre-ville avec de nombreux soutiens le . Cette désobéissance, apothéose de la crise, cesse bientôt sans incident majeur, tandis que le gouvernement vote une loi sur la chaptalisation.
Lors de la lutte des « cossiers » (vignerons en patois Champenois) contre les négociants et les importations de vins en fraude, le , le vignoble de la vallée de la Marne est en état de siège. Le 31e régiment de dragons, en garnison à Épernay, et des éléments de renfort de quatre autres régiments, dont un bataillon du 132e et un bataillon du 106e régiment d'infanterie interdisent les accès d'Épernay et, montant la garde à la gare et chez des négociants, se répartissent entre Damery, Venteuil, Cumières, Ay et Hautvillers[23].
Le dépôt commun du 132e et du 332e était à Reims. Pendant la guerre 1914-1918, Reims étant directement menacé par l'avancée allemande et la proximité de la ligne de front, le dépôt a été déplacé à Guingamp, le [25], puis à Châtelaudren dans les Côtes-du-Nord, en Bretagne en 1915.
les Éparges, seconde bataille de Champagne, Verdun, Bataille de la Somme, Chemin des Dames.
Ce régiment, emblématique de la garnison de Reims avant la Première Guerre mondiale, s'illustre notamment aux Éparges avec son frère d'armes le 106e régiment d'infanterie de Châlons-sur-Marne. Une rue de Reims porte leurs noms.
Le régiment quitte sa garnison de Reims le au matin, comme troupes de couverture, sous les ordres du Colonel Gramat. Son effectif est alors de 59 officiers, 179 sous-officiers, 3 152 hommes de troupe et 185 chevaux.
Le régiment, après avoir repassé la Meuse à Consenvoye le , maintient l’ennemi sur l’autre rive par une défense acharnée du au 1er septembre matin. Le 1er septembre, combat à Septsarges (7 tués et 541 blessés)[29], il attaque et rejette l'ennemi vers le village de Dannevoux.
Dans la nuit du 5 au , l’ordre est donné de prendre l’offensive, direction Rembercourt-aux-Pots, Sommaisne (un tué et 222 blessés)[29], Pretz-en-Argonne. L’ennemi se retire devant la violence des attaques, ses contre-attaques sont brisées après une lutte acharnée au nord-ouest d'Érize-la-Petite le 10 (huit tués et 213 blessés)[29]. La poursuite continue du 13 au 23 : Ippécourt, Fromeréville, Charny, Beaumont, la ferme d’Anglemont (GPS E 05 22 43, N 49 15 46) et le bois des Caures sont repris.
Combats de Mouilly, du 24 au , le 132e a été déployé dans le secteur boisé de Rupt-en-Woëvre, ferme d'Amblonville, tranchée de Calonne, bois Saint-Remy, bois Loclont, bois Bouchot, bois Trésauvaux, Vaux-les-Palameix. 22 tués et 137 blessés[29].
Engagée aussitôt vers Saint-Remy-la-Calonne et les Éparges, des combats acharnés ont lieu dans les bois de Mouilly et à Vaux-les-Pamaleix du au , car les Allemands viennent de prendre pied sur les Hauts de Meuse. On organise partout la résistance, la guerre de mouvement est interrompue. Les tranchées se creusent, la guerre de secteur commence[30].
Du 17 au , violents combats aux Éparges. Sur ordre du général Dubail, l'attaque commence le . Quatre mines de 1 500 kg sautent ; l'attaque française est lancée par les sapes de l’ouest que l'on a fait exploser. Après une importante préparation d'artillerie, les éléments de la 12e division d’infanterie s’engagent. Le 106e régiment d'infanterie de Châlons-sur-Marne, où sert le sous-lieutenant Maurice Genevoix, part à l’assaut du bastion ouest de la crête (point A) et conquiert facilement les tranchées allemandes inoccupées. Deux bataillons du 132e RI marchent en échelon à gauche du 106e régiment d'infanterie. Le 106e monte l'arme à la bretelle et enlève la crête ; l'ennemi contre-attaque à la grenade. En riposte, l'état-major allemand décide de reprendre les positions concédées. Entre le 18 et le , attaques et contre-attaques se succèdent sous un bombardement permanent et d'une violence inouïe.
Le , le 132e monte à l’assaut de la crête, du côté de l’est, vers le point X et le point D. Les Allemands parviennent à réinvestir une partie du terrain perdu, mais ne peuvent repousser totalement les Français qui tiennent l'ouest de la crête. Les pertes humaines sont considérables dans les deux camps ; les survivants, au comble de l'épuisement, dans une boue meurtrière et omniprésente, entre les cadavres qu'ils ne peuvent évacuer, vivent des jours parmi les plus effroyables de la Grande Guerre.
Le au matin, un bataillon du 106e (à droite), un bataillon du 67e (au centre), et un bataillon du 132e (à gauche), après une très rapide préparation d'artillerie, s'élançaient sur les tranchées allemandes et s'en emparaient. Au centre, le 67e dépassait même la fameuse crête et dévalait sur les pentes qui descendent vers Combres. Les Allemands qui, pendant la nuit, avaient massé, dans cette région des forces importantes, se lancèrent aussitôt à la contre-attaque et rejetèrent nos troupes sur leurs positions de départ. Le 67e, descendant vers Combres, est pris entre des barrages et, décimé, se replie ; seul le bataillon du 132e put se maintenir, pendant quelques heures, dans un petit bois qu'il avait réussi à conquérir. Le 21, le colonel Bacquet est tué. Le 132 reprend le bois de Sapins, clef de la position. Des deux côtés l'artillerie entra alors en action et, jusqu'à la tombée de la nuit, arrosa copieusement les fantassins, qui organisaient les positions qu'ils occupaient.
Au cours de ces rudes journées du 17 au , nos troupes n'avaient pu s'emparer de leur objectifs. Le 132 perd 59 hommes le 17, 28 tués le 18, 99 tués ou blessés le 20, 50 tués le 21[31]. Les Bavarois ont perdu 2 000 hommes tués, blessés ou prisonniers, mais Hermann von Strantz a décidé de tenir coûte que coûte ; il fait creuser des abris-cavernes ainsi que des galeries boisées, à 8 mètres sous terre[32].
À partir du , la bataille s'apaise. Les Français aménagent leurs positions, reconstruisent les tranchées que les bombardements ont bouleversées dans l'optique des futures offensives : l'objectif étant la prise du plateau dans sa totalité.
Les attaques françaises sont relancées en , sous le commandement du général Herr qui obtient de Joffre des renforts en hommes et en matériels. Au mois de mars sur les parties centre et est de la crête, attaque par les sapes sur le point D et plus à l’est sur le point X. La 12e division se heurte, du 18 au , à des défenses formidables que l'ennemi ne lâche qu'en partie et après une âpre résistance[33].
Attaques des 18, 19 et . Elles étaient initialement prévues les 10 et . Reportées afin de coordonner une attaque conjointe avec la DI de marche de Verdun.
La préparation d'artillerie a lieu le et dure une heure environ ; l'attaque d'infanterie se déclenche à 16 h 10. La première ligne occupée par nous, sauf à droite : mais la seconde ligne, trop proche de la première pour être tenue sous le feu de nos canons, se garnit de défenseurs dont le tir arrête notre progression. Nous sommes contraints d'engager le bataillon du 302e régiment d'infanterie, sans pouvoir augmenter nos gains. La première attaque du se solde par une conquête territoriale assez médiocre. 651 tués[35]
Objectif primaire : S’emparer de l’éperon Est afin d’avoir des vues directes sur les secondes lignes allemandes. Objectif secondaire : s’emparer du bastion Ouest et de la courtine reliant les deux bastions.
Le , le bataillon de marche du 171e RI vient compléter les effectifs du 132e RI qui a été éprouvé aux Éparges.
Le , par un temps exécrable, la 12e DI du général Paulinier, sans relève envisagée, poursuit la mission de reprise des Éparges, entamée depuis le . La 24e brigade du colonel Gramat se lance à l’assaut de la crête. Le 106e RI doit s’emparer du mamelon C à droite, et le 132e RI du point X à gauche. Trois bataillons ont été placés en réserve sur Rupt-en-Woëvre et la Tranchée de Calonne. Malgré la boue, les Français s’emparent du point C mais n’empêchent pas les renforts ennemis d’arriver au point X. En soirée, les Français tiennent la crête, mais le au matin, les Allemands les submergent et reprennent le point C. Avec l’aide de l’artillerie, les Français sont de retour sur le point C en fin de journée avec d’importantes pertes de part et d’autre. Le mauvais temps ayant empêché les réglages d’artillerie, la plaine de la Woëvre transformée en marécage, force est de constater qu’au soir du , « la manœuvre en tenaille » a échoué. Les Éparges restent donc le seul point d’ancrage de l’effort destiné à briser le front ennemi.
Le , le 8e RI est dirigé sur Le Tilliat, fort de Rozelier, tranchée de Calonne puis sur la position des Éparges où il se bat jusqu’au , contribuant pour une large part, à l’enlèvement de la « forteresse des Éparges »[37].
Le point X sera enlevé et perdu 2 fois puis repris le par le 8e RI arrivé en renfort la veille.
La tâche, si ardue, se termine dans la période du 5 au , par l’encerclement du point X., clef de la position de cette Crête des Éparges d’où chacun veut dominer et arrêter son adversaire. L’honneur de l’enlèvement de cette position revient à 4 compagnies du 132e et à 2 compagnies du 67e. C’est le qu’une fraction de la 7e compagnie (compagnie de gauche) du 132e a atteint, au prix d’efforts inouïs, le but de sa mission et s’est jetée sur les derrières de la défense ennemie du point X, prenant pied dans les boyaux de communication menant à Saulx à leur intersection avec le boyau de Combres. Ces braves étaient au nombre de 40[38].
Ensuite stabilisation du front et occupation d'un secteur vers le bois Loclont et Trésauvaux. À cette longue et terrible période de combat succède l’occupation d’un secteur calme, bois Loclont, bois du Bouchot, en alternance avec le 106e près de la Calonne.
Le , le 132 est en reconstitution à Les Monthairons. Du 5 au inclus, le 132 compte 176 tués, 520 blessés, 228 disparus[39]. Entre mi-mars et fin avril, la brigade à laquelle appartient le 132e reçoit 3 000 hommes. Le , le 132e est à Sommedieue où le Général Joffre le passe en revue le 21. Il quitte Sommedieue le 24 pour se rendre à Rupt-en-Woëvre, puis à Mouilly, où il passe, le , sous les ordres du général qui commande la 48e brigade de son P. C. de la Ferme d'Amblonville. Le secteur affecté au 132e est la côte de Senoux, sous la tranchée de Calonne. Les défenses françaises, à l’est de Mouilly, s’appuyaient sur le chemin des Éparges et sur le chemin menant au calvaire situé en bas de la Gruerie, en passant par la Grande Haie. Le 132e essuie surtout des tirs d’artillerie. Il reste dans ce secteur jusqu'au .
Le 132e relevé quitte la Calonne pour aller au repos à Rambluzin-et-Benoite-Vaux. À partir d’août une période de repos et d’instruction à Villote devant St Mihiel. Il reste à cet endroit jusque début septembre. Le 132e gagne ainsi, Rumont, Vavincourt, Rancourt-sur-Ornain, pour être le à Heitz le Maurupt, le 7 à Bussy-Lettrée et le 21 à Cernon au Sud de Châlons-sur-Marne. Une marche vers le camp de la Noblette amène le 132e près de ce camp le . Du 22 au , le 132e stationne au camp de "La Noblette".
Le , dans le cadre de la grande offensive de Champagne, le 2e corps d'armée colonial, aile droite de la 4e armée commandée par le général de Langle de Carry, avait la redoutable mission, en partant de part et d'autre du village de Souain, de faire tomber la première position allemande sur un front de 5 kilomètres et sur une profondeur de plus de 3 kilomètres. Le 2e corps colonial devait ensuite percer la deuxième position ennemie au nord de Navarin, afin de permettre aux unités du 6e corps d'armée (127e DI, 12e DI, 56e DI) d'exploiter en direction de Sommepy -Vouziers.
Quand le moment est venu d’intervenir, le , le 132e, avec sa vigueur habituelle enlève la butte de Souain et la tranchée du Satyre ; mais il est arrêté devant des fils de fer intacts. Néanmoins, il conserve sa position, repoussant toutes les contre-attaques, impassible sous un ouragan de mitraille. Sur cette position à partir du , au bois des Cuisines le , au sud du bois du Sabot le 5, au bois p. 15 et p. 16 du 7 au , il travaille à l’organisation de la ligne, il organise défensivement le terrain conquis ou progresse à la grenade pour en conquérir un nouveau. Le , les bois p. 15 et p. 16 sont occupés en entier par lui et organisés
Du au : nouvelle période d’instruction à Mourmelon
Du 14 au , le 6e corps d’armée envoyé à Verdun résiste aux plus formidables attaques de l’ennemi. Le 132e a la mission de défendre les ravins boisés des croupes à l’ouest et au sud du fort de Vaux à partir du tunnel de Tavannes. Les bataillons y sont engagés successivement dans des conditions très critiques. Le terrain confié à ses soins est conservé par lui malgré de lourdes pertes. Engagés très près du fort de Vaux, qui, à ce moment-là, est tombé aux mains de l’ennemi, les trois bataillons sont pris de 3 côtés sous le bombardement de l’artillerie et le tir des mitrailleuses.
Au moment d’une des plus fortes attaques allemandes devant Verdun, le , le 1er bataillon vient d’être relevé par un bataillon du 54e au bois du Chapitre. L’attaque ennemie réussit à percer devant le 54e RI, prenant avec les défenseurs de ce régiment les commandants de compagnie du 132e qui, victimes de leur devoir, sont restés sans leur troupe, pour passer la consigne de leur secteur.
Par la suite, le 3e bataillon du 132e (commandant Nivelle) est encerclé ; cerné sur ses positions, ce bataillon résiste du 20 au avec un admirable courage et ne se replie que sur l’ordre du Commandement[40].
le 24 et le , il se porte en ligne et va arrêter l’ennemi sur la ligne Épine de Malassise, ferme du bois Labbé à la route de Péronne-Bouchavesnes. Sa mission est de former une barrière pour fixer l’Allemand sur le pivot de l’immense champ de bataille de la Somme. Il s’agit de creuser des tranchées, de poser des fils de fer et d’organiser un système de défense sous un marmitage effroyable et incessant. L’ennemi s’applique à arrêter, à détruire nos travaux, il cherche à reprendre le terrain en contre-attaquant ; ses efforts sont vains ! Quand le 132e est relevé, le après 20 jours d’occupation, la barrière est constituée, le secteur est organisé au prix de combien de sacrifices, de combien d’efforts ! Le chiffre des pertes est éloquent, la terre remuée, les défenses accessoires placée, les coups de mains entrepris, toutes les contre-attaques brisées en témoignent ! Voir sur la D149, route de Bouchavesnes à Cléry-sur-Somme, un monument rend hommage au soldat Gustave Fumery tué dans le secteur du Bois Madame le .
Mis au repos pendant 15 jours, après les plus flatteurs compliments de ses chefs, le brave régiment revient sur la brèche au commencement de novembre pour continuer son œuvre. À cette époque le 132e RI suit la 24e brigade à la 56e division. Une période d’instruction recommence du au [41].
La grande offensive connue sous le nom d'offensive Nivelle commence le . C'est un sanglant échec qui provoque une grande crise dans l'armée française. Le , Nivelle est remplacé par Pétain à la tête des armées françaises.
Le lieutenant-colonel Theron, grièvement blessé, a été remplacé à la tête du régiment par le chef de bataillon Perret commandant le 1er bataillon. 26 officiers dont un chef de bataillon tués et 900 hommes tués ou blessés ont arrosé de leur sang les pentes qui mènent au Chemin des Dames vers la ferme de Froidmont[41].
Les trains qui amènent les régiments de la 56e DI ont pu arriver jusqu’à Breteuil. Le au soir, le 132e formant le dernier élément de la Division, débarquait. Les bataillons lancés dans différentes directions, au fur et à mesure de leur arrivée, se trouvaient le 27 à midi : le 1er bataillon à Davenescourt, le 2e à Etelfay, le 3e à Fescamps, sur un front de 15 km, et en arrière d’eux aucune réserve. Débordés de toutes parts, les bataillons de chasseurs à pied, après des combats meurtriers durent se replier derrière des bataillons du 132e.
Le 27 au soir, l’avance allemande continuant devant tout le front, les bataillons du 132e se trouvent bientôt en contact, mais impuissants à tenir un front d’une étendue telle qu’il aurait fallu au moins 4 divisions, l’ordre de repli arrive, se fait pas à pas, en infligeant des pertes à l’assaillant et les 3 bataillons passent l’Avre et le Dom le soir.
Le 28 au point du jour, Montdidier est occupé par l’ennemi. La rive ouest de l’Avre et du Dom est divisée en trois secteurs de défense pour la division ; dans chacun de ces secteurs se trouve en première ligne un bataillon du 132e. Dans le secteur sud, le Lieutenant-Colonel Perret à Royaucourt, a sous ses ordres son 3e bataillon (capitaine de la Haye), quelques cavaliers à pieds et vers 10 heures un bataillon territorial. L’Armée allemande, poussée par son état-major et rendue confiante par ses succès de la veille (ils étaient 7 ou 8 fois plus nombreux), lance ses colonnes vers la ligne Amiens-Paris. Il faut à tout prix arrêter son avance et permettre aux renforts d’arriver. Le moment est propice pour surprendre les colonnes allemandes qui s’avancent avec confiance et les attaquer de front et de flanc. Avec un seul bataillon l’entreprise pourrait paraître téméraire mais la qualité de la troupe et les circonstances centuplent les chances de succès. De fait, le 3e bataillon, suivant les ordres qu’il a reçus, lance deux compagnies contre la tête de colonne qui s’engage sur la route de Mesnil-St-Georges-Le Cardonnois et jette une compagnie sur son flanc gauche à Mesnil. La colonne allemande attaquée avec fureur et bousculée se retire en désordre, laissant une compagnie avec son chef entre les mains du 3e bataillon. Le premier coup est porté. À gauche de ce bataillon, les colonnes allemandes, découvertes par suite de la retraite de celles de gauche, sont arrêtées par une défense héroïque du 1er bataillon et cèdent aux attaques du 2e bataillon à Fontaine sous Montdidier. Le 132e vient de sauver la situation avec un brio qui arrache l’admiration.
Il est cité à l’ordre de l’Armée.
Du 25 au , retranchée dans une très forte position à Saint-Mard les Triots, l’armée ennemie résiste à 5 attaques. Le , le 132e relève les troupes de première ligne fatiguées et attaque à son tour. L’ennemi vaincu perd 520 prisonniers, 11 officiers dont un chef de bataillon et un matériel énorme. Le , le sous-lieutenant Holstein avec sa section pénètre le premier dans Roye. Comblé de félicitations, le régiment passe en réserve et suit la progression de la division jusqu’au canal du Nord où une formidable défense arrête de nouveau nos troupes de première ligne. Après quelques jours d’essais infructueux, le général de division a recours encore une fois au 132e. Le 3e bataillon est à droite, le 2e à gauche, le 1er en réserve. On tâte le terrain ; l’entreprise est difficile partout, presque insurmontable. Un brave de la 11e compagnie, le soldat Le Corre, fournit une solution. Avec une audace superbe, il traverse le canal à la nage, escalade la berge opposée, surprend et tue les mitrailleurs et facilite le passage à sa compagnie qui traverse le canal sur des madriers. Le canal est bientôt franchi par tout le régiment, la 11e compagnie se lançant à la poursuite de 200 ou 300 Allemands, pénètre avec eux dans Esmery-Hallon dont elle s’empare après un combat de rue.
Cité à l’ordre de l’Armée pour la seconde fois, cette 2e citation comprend la prise de plusieurs villages, la capture de 520 prisonniers.
La mission de la 56e division est d’attaquer Mont-d’Origny, en traversant l’Oise, et de marcher sur Guise. Après la première attaque, le 132e, à gauche du dispositif, atteint ses objectifs et conserve le terrain conquis mais il est obligé d’attendre, dans une position difficile, que l’attaque qui a échoué sur sa droite soit reprise. Pendant 8 jours, cramponné à sa position, il résiste à toutes les attaques ennemies. Le , une attaque générale réussit enfin et aboutit à la prise de Mont-d’Origny. Alors d’un bond, le 132e s’élance vers Guise après avoir pris un poste de la route qui gênait sa marche. La marche est si rapide, les attaques si violentes que l’ennemi ne peut s’accrocher nulle part au terrain, il est rejeté dans Guise. Une lutte corps à corps, acharnée, s’engage à la ferme de la Motte prise et reprise, puis surtout à la cote 150 qui domine la gare. Le 3e bataillon qui a accompli le plus magnifique effort, finit par rester maître de la position, assurant ainsi le succès de l’attaque de Guise pour les troupes qui devaient nous succéder. Le 1er et le 2e bataillon ont eux aussi fermé le livre des combats du régiment sur une belle page, où à chaque ligne se trouve l’exemple de l’héroïsme.
Le départ de la région de l’Oise pour la Lorraine a coïncidé avec l’armistice de 1918. La 56e division allait prendre part à une nouvelle offensive en Lorraine, qui devait amener la capitulation de l’Armée allemande. Placée près de Mirecourt au moment de la marche en avant, la division a pénétré une des premières en Alsace.
Le 132e RI est relevé les 27 et de sa mission à Rastatt, Après 400 kilomètres de route par un temps très rigoureux, il a fait son entrée à Vitry-le-François, sa garnison provisoire.
Le , il rejoint sa garnison provisoire de Vitry-le-François, puis de Reims et de Verdun.
Son comportement pendant la Grande Guerre lui a valu d’avoir le privilège de faire choisir par l’un de ses soldats, le soldat Auguste Thin, dans la citadelle de Verdun, le , le Soldat Inconnu qui repose sous l'Arc de Triomphe, scène évoquée par Bertrand Tavernier dans son film La Vie et rien d'autre.
Huit corps de soldats ayant servi sous l'uniforme français mais qui n'avaient pu être identifiés ont été exhumés dans les huit régions où s'étaient déroulés les combats les plus meurtriers : en Flandres, en Artois, dans la Somme, en Île-de-France, au Chemin des Dames, en Champagne, à Verdun et en Lorraine.
Le , les huit cercueils de chêne ont été transférés à la citadelle de Verdun, dans une casemate où ils ont été plusieurs fois changés de place pour préserver l'anonymat de la provenance de chacun d'entre eux.
Le , les cercueils ont été placés sur deux colonnes de quatre dans une chapelle ardente dont la garde d'honneur fut confiée à une compagnie du 132e régiment d'infanterie. André Maginot, ministre des Pensions, s'est avancé vers un des jeunes soldats qui assurait la garde d'honneur, Auguste Thin, engagé volontaire de la classe 1919, fils d'un combattant disparu pendant la guerre, pupille de la Nation.
Il lui tendit un bouquet d'œillets blancs et rouges, et lui exposa le principe de la désignation : le cercueil sur lequel ce jeune soldat allait déposer ce bouquet serait transféré à Paris et inhumé sous l'Arc-de-Triomphe. Il me vint une pensée simple. J'appartiens au 6e corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c'est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6e cercueil que je rencontrerai (témoignage d'Auguste Thin[44]).
Partant par la droite, Auguste Thin a fait un tour, puis il a longé les quatre cercueils de droite, a tourné à gauche, est passé devant le 5e et s'est arrêté devant le 6e cercueil sur lequel il a déposé son bouquet et s'est figé au garde-à-vous. Désormais le souvenir de la Première Guerre mondiale associant patriotisme, héroïsation des combats militaires, exaltation de la victoire et deuil collectif sera associé à la tombe du soldat inconnu sous l'Arc-de-Triomphe.
Le , le 132 est dissous et ses traditions gardées par le 106e RI, son frère des Éparges (à la 24e brigade de la 12e DI). En , le 106e régiment d'infanterie prend sa place dans ses quartiers à Reims.
Le , le régiment dérivé du 4e bataillon appartenant au 149e régiment d’infanterie de forteresse du temps de paix est créé, pour constituer la garnison permanente du sous-secteur de Marville. Il n’existe aucun ouvrage de la Commission d'organisation des régions fortifiées (CORF) sur ce sous-secteur. À l’origine, le 132e régiment d’infanterie de forteresse est regroupé à Longuyon, caserne Lamy. Le centre mobilisateur est stationné à Saint-Jean-lès-Marville. Cette installation deviendra définitive le .
Le vers 1 heure du matin, mise sur pied de l’échelon A. L’état-major du régiment s’installe à Grand-Failly. Le régiment de réserve A RIF type Metz Lauter est mis sur pied le . Région militaire, Centre Mobilisateur d'infanterie, CMI 63 Etain / Longuyon.
À la déclaration de guerre le , le 132e régiment d'infanterie de forteresse occupe le sous-secteur de Marville sur la ligne Maginot.
Le , le 132e régiment d’infanterie de forteresse est rattaché au secteur fortifié de Montmédy.
Le , tôt le matin, il est mis fin aux hostilités. Le poste de commandement régimentaire et les 3 sections du commandant Rigaud sont faits prisonniers à Viterne.
Ainsi prend fin l'histoire du 132e régiment d'infanterie de forteresse. La guerre n'est pourtant pas finie. De nombreux combattants ont pu échapper au piège et continuer le combat. Durant ces affrontements le drapeau du 132e régiment d'infanterie de forteresse est brûlé au pied de la colline de Sion pour éviter qu'il ne tombe aux mains de l'ennemi.
Par décision du Ministre de la Défense[45], le 132e groupe cynophile de l’Armée de terre, issu de la dissolution du Centre d'instruction des formations vétérinaires de Compiègne, du 24e Groupe vétérinaire de Suippes et du 541e Groupe vétérinaire de Tarbes, reçoit le Drapeau et la garde des traditions du 132e régiment d’infanterie.
Le , il s'installe à la ferme impériale du Piémont dans le camp de Mourmelon près de Suippes. Il achète et forme environ 350 chiens de guerre par an depuis les années 2000 et en 2019 dispose du plus grand chenil d'Europe[3].
Dans les années 2020, le régiment sera intégré dans la Force Scorpion avec l’arrivée du « SERVAL cyno », un blindé dédié qui permettra au personnel d’être totalement intégré dans la manœuvre interarmes[3].
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[46] : Ces inscriptions sont déjà celles arrêtées par un BO paru en 1934[47].
Sa cravate est décorée :
Un contre huit à la suite de l'honneur que fit l'empereur Napoléon à ce régiment après sa victoire de Rosnay de faire imprimer cette phrase sur le drapeau du régiment[47]. Fête: (1814, Rosnay)[47].
Refrain : Le cent trente-deuxième régiment d'infanterie[47].
(Meuse) tous mentionnés sur une stèle. Le Commandant et ses hommes y reposent en paix.
Il comprend quatre compagnies en 2019 avant sa transformation en régiment :
La compagnie de formation et de soutien canin qui était présente à la ferme de Piémont à Suippes a été dissoute en pour former le centre de formation cynotechnique rattaché au 17e groupe d'artillerie à Biscarrosse.
Il est la seule formation des Forces Terrestres dédiée à la cynotechnie. Ses missions sont les suivantes :
À ce titre il est présent simultanément sur tous les théâtres d'opérations où sont déployés des forces françaises.
Le 132e RIC entretient des relations avec:
Chaque compagnie est jumelée avec une commune des environs de Suippes:
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.