Estonie
pays d'Europe du Nord sur le flanc oriental de la mer baltique / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L'Estonie (en estonien : Eesti), en forme longue la république d'Estonie (en estonien : Eesti Vabariik) est un État souverain d'Europe du Nord dont le territoire s'étend sur le flanc oriental et sur près de 2 200 îles de la mer Baltique. La partie continentale possède des frontières terrestres avec la Russie à l'Est et la Lettonie au Sud, tandis que l'archipel de l'ouest constitue l'essentiel de la partie insulaire du pays.
République d'Estonie
(et) Eesti Vabariik
Drapeau de l'Estonie |
Armoiries de l'Estonie |
Hymne |
en estonien : Mu isamaa, mu õnn ja rõõm (« Ma patrie, mon bonheur et ma joie ») |
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Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Forme de l'État | République parlementaire |
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Président de la République | Alar Karis |
Première ministre | Kaja Kallas |
Parlement | Riigikogu |
Langues officielles | Estonien |
Capitale | Tallinn |
Plus grandes villes | Tallinn, Tartu, Narva, Pärnu |
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Superficie totale |
45 339 km2 (classé 130e) |
Superficie en eau | 4,56 % |
Fuseau horaire | UTC +2 ; heure d’été : UTC+3 |
Entités précédentes |
|
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Indépendance |
Empire russe Empire allemand Union soviétique |
Gentilé | Estonien, Estonienne (eestlane) |
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Population totale |
1 365 884 hab. (classé 158e) |
Densité | 30 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
37,202 milliards de $ + 2,52 % (103e) |
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PIB (PPA) (2022) |
59,557 milliards de $ + 6,48 % (108e) |
PIB nominal par hab. (2022) |
27 970,807 $ + 2,52 % (41e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
44 778,397 $ + 6,48 % (43e) |
Taux de chômage (2022) |
7,1 % de la pop.active + 15,72 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale : 6,970 milliards d'€ + 25,92 % Relative : 20,881 % du PIB + 15,67 % |
Monnaie |
Euro (EUR ) |
IDH (2021) | 0,890[1] (très élevé ; 31e) |
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IDHI (2021) | 0,829[1] (22e) |
Coefficient de Gini (2020) | 30,7 %[2] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,100[1] (28e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 61,4[3] (14e) |
Code ISO 3166-1 |
EST, EE |
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Domaine Internet | .ee, .eu[note 1] |
Indicatif téléphonique | +372 |
Code sur plaque minéralogique | EST |
Organisations internationales |
ONU : COE : UE : OTAN : ESA : CD : CBSS : |
L'Estonie est une république unitaire ayant un régime parlementaire. Elle a pour capitale Tallinn et pour langue officielle l'estonien. Au , la population de l'Estonie est d'environ 1,36 million d'habitants.
Habité par des populations fenniques apparentées aux actuels finnois depuis le VIe millénaire av. J.-C., le territoire de l'Estonie connait un âge viking avant d'être colonisé et christianisé par des moines-soldats allemands lors des croisades baltes. Durant le Moyen Âge, les allemands asservissent les populations indigènes et développent le commerce sur la mer baltique. Tout au long de l'histoire, le pays est convoité par les puissances environnantes : Danemark, Pologne, Suède puis Russie ; qui envahissent tour à tour le pays tout en s'alliant avec le pouvoir local allemand. L'influence tardive du libéralisme et du nationalisme romantique dans cette région d'Europe pousse les indigènes estoniens à s'émanciper des tutelles allemandes et russes puis à développer un sentiment national à partir du XIXe siècle. Profitant de l'instabilité consécutive à la révolution russe, les Estoniens créent leur propre État à partir de 1918. La république d'Estonie est reconnue par les grandes puissances après la victoire dans sa guerre d'indépendance contre la Russie bolchévique en 1920. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la population estonienne est victime de persécutions et de crimes de masse par l'Union soviétique et l'Allemagne nazie. L'URSS occupe ensuite illégalement le territoire jusqu'en 1991, date à laquelle l'Estonie retrouve le contrôle plein et entier de son territoire après des décennies d’exil.
L'Estonie réintègre à partir des années 1990 la sphère d'influence européenne. Elle rejoint l'Union européenne et l'OTAN à partir de 2004. L'Estonie est également membre de la zone euro, de l'ONU, de l'OMC, du Conseil de l'Europe, de l'espace Schengen, de l'OCDE ou encore du Conseil des États de la mer Baltique, et est observateur au Conseil nordique et à l'Organisation internationale de la Francophonie. En 2020 et 2021, l'Estonie siège au Conseil de sécurité des Nations unies[4].
Pays de culture autochtone nordique fennique[5] possédant un folklore, une origine et langue[6] semblables à celles de la Finlande[7],[8] (toutes deux berceaux du Sauna[9],[10]), l'Estonie a aussi été influencée par les traditions baltes[11] et la culture allemande[12],[13],[14]. Elle est politiquement rattachée à ses voisins méridionaux baltes : la Lettonie et la Lituanie, avec lesquelles elle est engagée contre l’impérialisme russe[15],[16],[17],[18]. Malgré sa faible population et son statut de petite nation, l'Estonie est un pays développé avec un Indice de développement humain élevé (31e sur 191 pays)[19] et figure parmi les chefs de file mondiaux dans des domaines tels que la qualité de vie[20], le niveau d'éducation (premier pays européen selon l'OCDE)[21], l'absence de corruption[22] ou encore la liberté de la presse[23].
La résilience de l'État estonien et de son économie est attribuée entre autres à la digitalisation de l'administration et des services publics effectuée au sortir de l'occupation[24],[25], au point que le pays est régulièrement qualifié d'État plateforme[26],[27],[28]. Cette stratégie, conjuguée à une politique plus libérale que ses voisins nordiques permet à l'Estonie de bien figurer au classement de facilité de faire des affaires[29] et d'avoir le plus grand nombre de start-ups par habitants en Europe[30].
Le nom "Estonie" tire son nom du peuple estonien. Les origines du nom de ce peuple au cours de l'histoire pourraient provenir de racines germaniques via le nom tribal gothique aistan ("respect, honneur"), ou via les mots āst, eest ("grange, grenier"), ou encore aistmar ("mer d'ambre"). Elles pourraient aussi provenir alors de racines baltes que l'on retrouverait dans certains lieux-dits dans les actuelles Lettonie et Lituanie.
L'une des premières traces de ce terme pour qualifier un peuple est le mot Aestii, le nom latinisé de tribus de l'Antiquité mentionnées dans l'ouvrage de l'historien romain Tacite La Germanie (vers 98 ap. J.-C.) et décrit aux côtés des Germains et des Goths qui peuplent les régions au-delà des limites Nord-Est de l'Empire romain. La plupart des chercheurs pensent que ce nom s'appliquait en réalité aux tribus baltes actuelles (notamment lituaniens), et non aux ancêtres des actuels estoniens, situés plus au Nord. D'autres chercheurs considèrent que Tacite désignait toute la région de la Baltique orientale, incluant à la fois les peuples fenniques (dont les estoniens) et les peuples baltes.
Le même ethnonyme Esti, Aesti ou Haesti apparaît également au VIe siècle dans les œuvres de l'écrivain antique Cassiodore. Adam de Brême, au XIe siècle, mentionne trois îles, dont la plus septentrionale est appelée Aestland. La forme iestlatum se retrouve dans les runes scandinaves (XIe siècle). Les sagas scandinaves sont considérées comme la source la plus ancienne (seconde moitié du XIIe siècle), où le nom de lieu Eistland est utilisé au sens moderne. L'historien danois Saxo Grammaticus mentionne en latin la terre Hestia, Estia et l'ethnonyme Estones comme forme plurielle d'Esto dans sa chronique "Gesta Danorum" (XIIe – XIIIe siècles). Par l'intermédiaire des Scandinaves, le mot a atteint l'Allemagne en remplaçant la diphtongue ei par la voyelle longue e : Ehstland (Estonie), Ehste (Estonien), qui devient Estland en abrégeant la voyelle de la racine. Ce nom rentre depuis l'allemand dans les textes latins : Issu du pluriel de l'ethnonyme latin Estones, le terme "Estonia" est employé par le chroniqueur Henri, qui raconte la conquête allemande de l'actuelle Estonie au XIIIe siècle.
À partir du XIXe siècle, les premiers intellectuels estoniens, notamment Friedrich Reinhold Kreutzwald et Johann Voldemar Jannsen se réapropprient la racine du mot qu'ils transforment en Eesti ou Eestimaa pour désigner le territoire, et Eestirahwas (plus tard orthographié Eestirahvas) pour désigner le peuple. Cette expression remplace alors le terme maarahvas ("les gens du pays") utilisés jusqu'alors.
Dans les langues étrangères, la version déclinée dans la plupart des langues germaniques est Estland, tandis que dans les langues issues du latin, c'est le terme Estonia qui prédomine et donne le mot français Estonie, autrefois orthographié Esthonie. Le terme, aussi trouvé sous la forme germanique francisée Estlande, a souvent été utilisé par les envahisseurs pour qualifier la province correspondant au Nord de l'Estonie actuelle, le Sud était autrefois considéré comme une partie de la province limitrophe de Livonie.
En dehors des deux principales versions latines et germaniques, les pays voisins : la Lettonie au Sud, et la Finlande au Nord appellent respectivement l'Estonie Igaunjia et Viro, en références aux noms des régions estoniennes les plus proches de ces pays. Le terme Igaunjia vient de la province historique d'Ungannie, tandis que Viro fait référence au Comté de Viru[31].
D'une superficie (45 227 km2) proche de celle des Pays-Bas (celle définie par le traité de paix de Tartu en 1920 était de 47 549 km2), l'Estonie est le plus septentrional des pays baltes, largement ouvert à l'ouest sur la mer Baltique, au nord sur le golfe de Finlande (3 794 km de côtes), bordé à l'est par la Russie (frontière de 294 km) et au sud par la Lettonie (frontière de 339 km). La côte est diversifiée : tantôt roselière, tantôt rocheuse, tantôt sablonneuse, tantôt avec un haut escarpement.
Dix pour cent du territoire est composé d'un archipel de plus de 1 500 petites îles situées dans la Baltique dont les deux plus grandes sont Hiiumaa (989 km2) et Saaremaa (2 673 km2).
La distance de Tallinn à Helsinki n'est que de 85 km alors qu'il faut 307 km pour aller à Rīga, 395 km pour rejoindre Saint-Pétersbourg et 405 km pour Stockholm.
- Vue satellite de l'Estonie en avril – lacs gelés et glace sur la mer Baltique.
- Chute Valaste en hiver.
- Paysage de la côte d'Osmussaar.
- La rivière Emajõgi et le lac Võrts (Võrtsjärv).
- La taïga, forêt boréale à Männiku.
- Paysage agricole estonien.
Relief
Le terrain de l’Estonie est simple. Il existe des zones plus élevées au sud et à l'est. Dans les zones basses, les inondations sont fréquentes au printemps. Le sol et le climat de l'Estonie sont assez favorables à l'agriculture. L'Estonie est la région la plus septentrionale du monde où les céréales sont historiquement cultivées pour l'exportation[32]. 49 % du pays est constitué de bois et de forêts, et 13 % de marais à tourbe. L'Estonie compte également plus de 1 400 lacs. Le relief de l'Estonie est caractérisé par une altimétrie assez faible et un grand nombre de lacs et environ 150 rivières. Le point culminant est le Suur Munamagi, situé au sud-est du pays.
Le lac Peïpous est le quatrième plus grand lac d'Europe après les lacs Ladoga et Onega en Russie et le Vänern en Suède. Il ressemble à une véritable mer intérieure du point de vue de sa superficie et sert de frontière à l'est avec la Russie. Il est gelé en hiver pendant quatre mois et est navigable pendant les huit autres mois de l'année. À l'inverse, l'été avec les longues journées ensoleillées estoniennes, le lac est propice à la baignade et de nombreux Estoniens et Finlandais sont attirés par les plages de dunes sur son côté nord. Il présente même de nombreux campings gratuits, mode d'hébergement favori dans les pays nordiques. Le reste du lac est par contre davantage composé de marécages.
Climat
Grâce au courant nord atlantique chaud, le climat est considérablement plus doux qu’ailleurs dans le monde à la même latitude. La mer Baltique cause des différences climatiques notables entre les zones côtières et continentales.
Le climat est caractérisé par un hiver plutôt froid, un printemps doux et un peu pluvieux, un été relativement chaud et un long et doux automne (température moyenne en juillet +18 °C ; température moyenne en février −4 °C). Les premières neiges apparaissent vers novembre. La température peut descendre en dessous de −20 °C l'hiver. Le mois le plus sec est le mois de mars avec en moyenne 24 mm alors que la pluviométrie est la plus élevée au mois de juin avec une moyenne de 127 mm.
Comme dans les autres pays nordiques, la latitude élevée de l'Estonie engendre une importante différence de lumière de jour entre l'hiver et l'été.
Les journées sont plus courtes au solstice d'hiver :
- Tallinn (au nord) : 6 h 2 min de jour / 17 h 58 min de nuit ;
- Valga (sud) : 6 h 39 min de jour / 17 h 21 min de nuit.
À l'inverse, les journées sont plus longues au solstice d'été :
- Tallinn : 18 h 40 min de jour / 5 h 20 min de nuit crépusculaire ;
- Valga : 18 h 10 min de jour / 5 h 50 min de nuit crépusculaire.
Le nombre annuel d'heures ensoleillées varie entre 1 600 et 1 900, ce nombre étant plus élevé sur la côte et les îles et plus faible à l'intérieur du pays. Cela correspond à moins de la moitié de la quantité maximale de soleil possible.
Écologie
Le pays produit la quasi-totalité de son électricité avec du pétrole de schiste et du charbon. En conséquence, il est le deuxième émetteur de CO2 par habitant d'Europe. L’Estonie compte aussi parmi les États à refuser l’objectif de neutralité carbone pour 2050[33]. La Commission européenne a lancé plusieurs procédures d'infraction à l'encontre de l'Estonie, constatant que celle-ci ne respectait pas pleinement le droit européen, notamment en raison de dépôts sauvages de déchets et de non-conformité de la législation estonienne avec les règles européennes de préservation de la nature[34],[35]. Selon une étude, les côtes de Talinn et de la baie de Muuga sont par ailleurs lourdement polluées[36].
Les Estoniens, comme les autres populations nordiques, sont très proches de la nature et soucieux de la préservation de l'environnement [réf. nécessaire]. L'Estonie pratique le libre droit d'accès à la nature comme la Finlande. Le camping sauvage est autorisé partout hors des villes et des endroits qui mentionnent une interdiction spécifique.
Une initiative de dépollution de grande ampleur a été mise en place en 2008 au niveau national par l'association Teeme Ära, devenu par la suite Let's do it! World au niveau international. Les zones polluées par de nombreux déchets ainsi que les décharges sauvages ont été localisées par images satellite et par des citoyens qui renseignaient une base de données. Les coordonnées GPS de chaque endroit ont ensuite été communiquées aux participants qui pouvaient localiser les zones proches de chez eux et y intervenir pour s'occuper des déchets. Plusieurs dizaines de milliers d'Estoniens ont participé à ce projet. Cette expérience fut accompagnée d'une vaste campagne de sensibilisation. 80 % des déchets collectés par les bénévoles ont été recyclés[37]
Réseau européen Natura 2000
Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
En décembre 2018, l'Estonie comptait 567 sites dont :
- 66 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de 12 683 km2 ;
- 541 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de 11 689 km2.
La superficie totale est de 14 861 km2, ce qui représente 17,9 % de la surface terrestre et marine du territoire de l'Estonie[38].