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peintre française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Hermine David, de son vrai nom Hermine-Lionette Cartan-David, est une artiste peintre et graveuse française — membre de la Société des peintres-graveurs français — née le [Note 1] dans le 17e arrondissement de Paris, morte le [Note 2] à Bry-sur-Marne[3].
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Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 2933, 1 pièce, -)[2] |
Comme sa mère le lui rappela souvent, Hermine David pensa toute sa vie être le fruit de la relation d'une nuit de celle-ci avec un prince de Habsbourg[4].
Membre de l'École de Paris de la première moitié du XXe siècle, elle entre à l'académie Julian et intègre l'atelier de Jean-Paul Laurens de 1902 à 1905[5].
En 1901, un accident stupide, une baleine de corset reçue dans l'œil, la défigure, la dotant à vie d'yeux exorbités et globuleux[4],[Note 3].
C'est en 1907 chez le marchand de tableaux Henri Bing[5] qu'elle rencontre Jules Pascin, venu de Berlin, qui devient son mentor. Il traîne une réputation sulfureuse et ils vivront une relation tumultueuse du fait d'une seconde relation sentimentale que Pascin vit simultanément et sans dissimulation avec Lucy Krohg[6]. Pascin et Hermine David mènent alors jusqu'en 1914 une vie de bohème, entourés d'amis : Georges Braque, Tsugouharu Foujita, Juan Gris, Moïse Kisling, et ceux du Bateau-Lavoir : Max Jacob, Suzanne Valadon, Maurice de Vlaminck.
La nationalité bulgare de Pascin (la Bulgarie est l'ennemie de la France dans la Première Guerre mondiale) le contraint à gagner les États-Unis en 1914. Six mois après son départ, Hermine le rejoint par le paquebot Lusitania et emménage avec lui à Brooklyn[4]. Le regard puritain de l'Amérique sur le concubinage les fait se marier le [7]. Le marché de l'art leur fait néanmoins bon accueil et ils resteront à New York jusqu'en 1920. Ils voyagent alors en Floride, en Louisiane, en Caroline du Sud, au Texas, jusqu'au Mexique.
À Cuba, les frasques de Pascin les obligent en à rentrer en France où le couple vit un temps au 15, rue Hégésippe-Moreau (la Villa des Arts), puis au 73, rue Caulaincourt[8], avant de se séparer[9],[Note 4].
Paysagiste, qualifiée de post-impressionniste, Hermine David est aussi portraitiste. On lui doit, entre autres, le portrait de Kiki de Montparnasse[Note 5],[10],[Note 6].
David est une illustratrice très sollicitée par le monde de l'édition de 1926 à 1929[Note 7]. Une suractivité dans ce domaine qui la passionne (voir rubrique Livres illustrés ci-dessous) l'oblige au repos. Elle effectue, en 1929, une cure à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), avant de poursuivre dans les Pyrénées, à Barcelone et dans l'île de Majorque, périple dont elle rapporte de nombreux dessins et aquarelles[9],[5].
En 1930[Note 8], Pascin se suicide, laissant un testament où il lègue tout en partage entre sa femme légitime, Hermine, et sa maîtresse Lucy Krohg[11],[Note 9]. Les deux femmes se réconcilient alors, Hermine se rapprochant de Lucy Krohg chez qui (10 bis Place Saint-Augustin) elle exposera jusque dans les années 1960. Après la mort de Pascin, Hermine David fait aussi plusieurs séjours de ressourcement spirituel en l'abbaye d'En-Calcat et y fait don de deux toiles Madone à l'enfant.
À partir des années 1940, elle crée également des émaux de Limoges sur cuivre, œuvre dans l'art sacré[12] et dans le décor des vases de Sèvres.
Elle participe aux expositions de groupe organisées par la Société des femmes artistes modernes (FAM), créée en 1931 par Marie-Anne Camax-Zoegger. Elle est présente sur la liste des artistes de l'exposition de 1935 à la galerie Bernheim-Jeune.
En 1966, Hermine David se retire à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne.
Les expositions ont été très nombreuses surtout à Paris, mais aussi à la Library of Congress Washington et à l'Art Institute de Chicago dans les années 1930.
« Toutes les qualités du graveur, pour qui le noir et le blanc offraient déjà les ressources de la couleur, semblent encore amplifiées par la rareté des tons, leur rapprochement inattendu et la fraîcheur incomparable de l'ensemble. Des coins de port sur la Méditerranée, des maisons de Paris à six étages, égayées par le vert ingénu des arbres, le joli dessin d'un nuage, des villes du Midi pleines d'ombres et de mystère, avec leurs passants endimanchés, une femme à la fenêtre, une madone encastrée dans un pan de mur, tels sont les sujets où sa fantaisie se donne le plus souvent libre cours. L'arabesque des lignes, l'invention dans la forme, la liberté, la grâce, sont autant de qualités qui font d'Hermine David une des meilleures femmes-peintres de ce temps. »
« C'est peut-être lorsqu'ils se dessinent sur les maisons d'une avenue, sur l'architecture d'un édifice, que les arbres d'Hermine David acquièrent toute la plénitude de leur charme. Une petite villa enfouie dans son jardin, ou le boulevard Raspail lorsque les arbres sont en fleurs, sont pour elle le prétexte à un hymne au printemps, à la joie, à l'amour. Elle sait mettre tant d'enthousiasme, de passion, dans cette naissance et cet épanouissement des fleurs et de la verdure, qu'on ne peut rester insensible, on est conquis. À cette divinisation d'un sens secret du paysage s'ajoute une science exquise de l'exotique et du rétrospectif. C'est justement ce goût de l'exotisme qui fait, qu'ayant été aux Baléares, elle en a rapporté toute une série d'œuvres remarquables. »
« Hermine David. Subtile artiste, toute de sensibilité frémissante, d'ingénuité vraie et d'une charmante invention poétique ; de plus, femme délicieuse et douce, avec ce regard distendu qui laisse incertain sur son orientation, conférant à ce personnage un peu irréel une absence qui ajoute à l'attraction qu'il opère. »
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