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peintre et graveur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Baptiste Camille Corot, généralement appelé Camille Corot, né le à Paris[1] où il est mort le , est un peintre et graveur français, un des fondateurs de l'école de Barbizon.
Naissance | |
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Décès |
(à 78 ans) Paris |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Corot (d) |
Nom de naissance |
Jean-Baptiste Camille Corot |
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Propriétaire de |
La Trinité-des-Monts (d) |
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Nymphes et Faunes (d) |
Issu d'une famille de commerçants aisés, il est autorisé en 1822 à embrasser la carrière de peintre, bénéficiant d'une rente familiale qui lui permet jusqu'à la mort de ses parents de vivre sans contrainte économique et de voyager en France et en Italie, où il séjourne à trois reprises. Il passe longtemps pour un peintre amateur avant d'être reconnu vers 1850.
Il est aussi connu pour ses actions philanthropiques.
Né le [2] au numéro 125 de la rue du Bac, à Paris[3], Corot est issu d’une famille de commerçants aisés.
Il est le fils de Marie Françoise Corot (1768-1851), née Oberson, fille d'un garde suisse du château de Versailles[4] sous le règne de Louis XVI.
Son père, Jacques Louis Corot (1771-1847), avait hérité de la boutique de perruquier de son beau-père[pas clair][5] avant de travailler aux côtés de son épouse.
Les Corot deviennent ensuite marchands de modes et tiennent une boutique réputée à l’angle de la rue du Bac et du quai Voltaire[6], fournissant notamment la duchesse d'Orléans à l'époque de la Restauration.
Les Corot ont deux autres enfants, Annette Octavie (1793-1874) et Victoire Anne (1797-1821) qui vivent à l'étage au-dessus du magasin[pas clair][7].
Corot fait des études sans éclat à la pension Letellier à Paris (1803-1807), puis au lycée Pierre-Corneille de Rouen (1807-1812)[8]. Le dimanche, il est accueilli par des amis de ses parents, les Sennegon, auprès desquels il apprend à aimer la nature. Leur fils, Laurent Denis Sennegon, épousera la sœur du peintre en 1817.
Il passe les années 1813-1815 au pensionnat du lycée de Poissy[pas clair][9].
Il est placé en apprentissage par son père successivement chez deux marchands de drap parisiens :
Mais il n’a pas de goût pour le commerce et suit le soir des cours de dessin à l'académie Suisse du quai des Orfèvres[3].
En 1822, alors que son père veut lui assurer un emploi en lui offrant un fonds de commerce en vue reprendre la tradition familiale, il finit par convaincre ses parents de l’autoriser à poursuivre une carrière de peintre, obtenant d’eux une rente annuelle de 1 500 francs, dont bénéficiait auparavant sa sœur morte en 1821[3]. L’aisance de ses parents le met à l’abri du besoin, mais en contrepartie il restera dépendant d’eux jusqu'à leur mort.
Il peut désormais louer un studio quai Voltaire et en fait son atelier[11].
Il entre dans l’atelier du peintre paysagiste Achille Etna Michallon (1796-1822), Grand Prix de Rome du paysage historique en 1817, qui vient de rentrer à Paris. Michallon inculque à Corot les principes du néo-classicisme et l’encourage à travailler en plein air[12].
Dès cette époque, Corot réalise de nombreux dessins au crayon où il introduit le relief et les jeux de lumière. Michallon l'emmène avec lui découvrir Marlotte, village du groupe de Marlotte[réf. nécessaire], réunissant des peintres prenant leurs distances avec ceux de Barbizon.
Mais il meurt quelques mois plus tard. Corot poursuit sa formation avec Jean-Victor Bertin, qui a eu Michallon comme élève, et qui, comme lui, enseigne à Corot la science des compositions néoclassiques et du paysage historique[13].
Ses deux maîtres sont des élèves et émules de Pierre-Henri de Valenciennes, un des précurseurs du paysage moderne qui encourageait ses élèves à peindre en plein air des études qui leur servaient ensuite pour composer leurs tableaux. C'est dans cette lignée que Bertin l’incite à aller travailler en forêt de Fontainebleau. Corot est un des premiers peintres à travailler dans le village de Barbizon, mais il peint aussi dans la vallée de la Seine et sur les côtes de la Manche[3].
Le rapport entre les idéaux classiques et l’observation de la nature, lui-même hérité de l’enseignement de Pierre-Henri de Valenciennes, devait rester fondamental tout au long de sa carrière.
Depuis le XVIIIe siècle, le voyage en Italie fait partie du Grand Tour, formation de tout jeune artiste. Corot est déjà familier des paysages italiens, qu’il a copiés sur les toiles rapportées d’Italie par Michallon.
Il séjourne de 1825 à 1828, à Rome, Naples et Venise. Durant cette période, il se lie avec un autre paysagiste néoclassique précurseur de l’école de Barbizon, Théodore Caruelle d'Aligny.
Il se rend une seconde fois en Italie en 1834 (Toscane, Venise), et de nouveau en 1843[14].
Corot parcourt aussi les provinces françaises à la recherche de paysages qu’il peint pour le plaisir et pour l’enrichissement visuel qu’ils lui apportent : peignant d'abord à Ville-d'Avray, près de Paris, où ses parents possèdent une maison[15], il se rend fréquemment, entre 1830 et 1845, en Normandie, chez ses amis les Sennegon, mais aussi en Auvergne, en Provence, en Bourgogne, en Bretagne, chez son élève et ami Charles Le Roux, au Pasquiaud (commune de Corsept, Loire-Atlantique), en Charente, dans le Morvan (en particulier à Lormes), ainsi qu’en Suisse. Le plus souvent, il séjourne chez des amis peintres ou drapiers.
Il peint surtout des paysages, mais s’intéresse aussi aux architectures (La Cathédrale de Chartres, 1830). Mais ces toiles ne sont pour lui que des études, qu’il ne songe pas à exposer. Elles sont en effet destinées à être réemployées dans des compositions plus ambitieuses, à caractère historique, mythologique ou religieux, seules dignes, selon l’idéal néo-classique, d’être présentées au public.
Corot affronte pour la première fois le Salon en 1835 avec un grand tableau intitulé Agar dans le désert (1835, Metropolitan museum of art[16]), illustration d’un épisode de la Genèse, qui est reçu favorablement.
Dans les années suivantes, Corot participe régulièrement au Salon, alternant thèmes religieux et mythologiques. À partir de cette époque, il attire l’attention de ses contemporains et, souvent, leur admiration. Pourtant, Corot s’avère difficile à classer, et échappe aux écoles : si les « modernes », séduits par son traitement du paysage, regrettent son attachement obstiné aux thèmes néoclassiques, les néoclassiques, pour leur part, regimbent devant le traitement réaliste de ses arbres et de ses rochers.
À partir des années 1850, la notoriété de Corot grandit, et le public et les marchands commencent à s’intéresser à lui. Ses parents disparus (sa mère en 1851, son père dès 1847), il se trouve à la fois plus indépendant financièrement et libéré des contraintes familiales.
Il continue à voyager, parcourt le Dauphiné en compagnie du peintre et ami Daubigny, avec qui il va peindre à Auvers-sur-Oise. Corot se rend régulièrement à Arras et Douai, chez Constant Dutilleux et ses deux gendres Charles Desavary et Alfred Robaut, avec qui il s’est lié d’amitié. Il s’initie auprès de Dutilleux à la technique du cliché-verre, dont il produira une soixantaine d’exemplaires. Il se rend à plusieurs reprises en Limousin, notamment à Saint-Junien, sur les bords de la Glane, site qui porte désormais son nom et au Mas Bilier, près de Limoges, chez un de ses amis. Il s'arrêtait souvent au lieu-dit « rocher de Sainte Hélène », propriété de la famille Pagnoux, pour prendre un rafraîchissement.
Il est, par ailleurs, de plus en plus attiré, à partir de 1850, par une peinture dans laquelle il laisse libre cours à son imagination, délaissant l’exactitude du paysage peint « sur le motif », qu’il remodèle à son gré, et renonçant aux récits historiques, qui ne sont plus qu’un prétexte à des paysages rêvés et baignés de halos argentés ou dorés. Le thème du « souvenir » devient prépondérant dans son œuvre, mêlant les réminiscences d’un site et les émotions qui restent associées dans la mémoire du peintre. Se succèdent alors des toiles telles que Matinée, Danse des Nymphes, Souvenir de Marcoussis ou le célèbre Souvenir de Mortefontaine.
En 1862-1863, il séjourne à Saintes et participe, avec Gustave Courbet, Louis-Augustin Auguin et Hippolyte Pradelles à un atelier de plein air baptisé « groupe du Port-Berteau » d'après le nom du joli site des bords de la Charente (dans la commune de Bussac-sur-Charente) adopté pour leurs séances communes de peinture. Point d'orgue de la convergence féconde entre les quatre artistes, une exposition collective réunissant 170 œuvres est présentée au public le à l’hôtel de ville de Saintes[18].
En 1846, il est fait chevalier de la Légion d'honneur pour son œuvre, et il est promu officier en 1867. Cependant, ses amis, considérant qu’il n’avait pas été officiellement reconnu à sa juste valeur (il n’avait pas reçu la médaille de première classe au Salon), lui offrirent leur propre médaille en 1874, peu avant sa mort.
Pendant les dernières années de sa vie, Corot gagne de fortes sommes d’argent grâce à ses toiles, qui sont très demandées. Sa générosité est proverbiale[réf. souhaitée] : en 1871, il donne 20 000 francs aux pauvres de Paris, qui subissent le siège des Prussiens. En 1872, il achète une maison à Valmondois, qu’il offre à Honoré Daumier, devenu aveugle et sans ressource. En 1875, il donne 10 000 francs à la veuve de Jean-François Millet pour l’aider à élever ses enfants. Sa générosité n’est donc pas une légende. Il aide également financièrement un centre pour jeunes déshérités, rue Vandrezanne, à Paris.
Il se retire à la fin de 1874 à Coubron, où se situent les vestiges de la forêt de Bondy.
Atteint d'un cancer de l'estomac, Corot rentre le à Paris et meurt le après être resté alité[3],[19], au no 56, rue du Faubourg-Poissonnière (10e arrondissement.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 24).
Une fontaine de marbre blanc ornée d’un médaillon de bronze sculpté par Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, inaugurée le , borde la rive est de l'étang neuf de Ville-d'Avray.
Corot est parfois appelé « le père de l’impressionnisme ». Toutefois, c’est une appréciation qu’il faut nuancer.
Ses recherches sur la lumière, sa prédilection pour le travail sur le motif et pour le paysage saisi sur le vif anticipent l’impressionnisme. Mais Corot craint les bouleversements, en art comme en politique, et il reste fidèle toute sa vie à la tradition néoclassique, dans laquelle il a été formé. S’il s’en écarte, vers la fin de sa carrière, c’est pour s’abandonner à l’imagination et à la sensibilité dans des souvenirs, qui annoncent le symbolisme autant ou davantage que l’impressionnisme. Corot, inspiré par Nicolas Poussin et Pierre-Henri de Valenciennes, peint en plein air ses études qu'il n'expose jamais, réalise ses tableaux en atelier puis à partir des années 1850 peint des tableaux de souvenirs faits de réminiscences.
Faire de Corot le « père de l’impressionnisme » semble ainsi être hasardeux, notamment du fait que le courant impressionniste s’est développé largement en dehors de lui, voire malgré lui, même s’il n’y est pas resté entièrement étranger ; et trop peu, parce que Corot a bâti une œuvre assez riche et variée pour toucher à tous les courants de son époque. Corot réalise en fait la transition entre la peinture néoclassique et la peinture de plein air[20].
Corot a lui-même influencé un grand nombre de peintres français. Louis Carbonnel aurait écrit à sa femme en 1921 : « Sans Corot, il n'y aurait point de Gadan ni de Carbonnel. Il n'y aurait point de lumière ».[réf. nécessaire]
Corot est surtout connu comme peintre de paysages, mais il est également l’auteur de nombreux portraits (proches ou figures de fantaisie).
Il travaille vite, par des touches rapides et larges, et joue sur la lumière, grâce à une grande observation.
Dès son vivant sont apparus des faux Corot (faussaires, pasticheurs, sans compter les répliques par Corot lui-même ou ses œuvres qu'il prête à ses élèves, collègues ou amis pour qu'ils les copient) qui accréditent la légende selon laquelle il serait l’artiste qui détiendrait le record du plus grand nombre de faux : ayant peint de son vivant près de 3 000 tableaux (et autant de dessins et gravures), 10 000 versions signées du peintre existeraient dans les collections américaines[21]. La collection du docteur Edouard Gaillot ou du docteur Jousseaume en sont de bons exemples. Celle de Jousseaume comprenait 2 414 faux Corot amassés tout au long de la vie du collectionneur[22] : exposés comme authentiques en 1928 à Londres, ils sont même publiés dans un catalogue illustré malgré le Catalogue raisonné et illustré des œuvres de Corot, ouvrage de référence[23] d'Alfred Robaut et d'Étienne Moreau-Nélaton édité en 1905[24].
Sa signature en majuscule, « COROT », est volontairement[réf. nécessaire] facile à reproduire[25], d'où de nombreuses fausses attributions, involontaires ou intentionnelles ,en raison de sa cote sur le marché de l'art qui, au cours du XXe siècle, voit surgir chaque année des centaines de nouvelles œuvres signées du peintre[26]. Ainsi est-il difficile de trouver en France un musée des beaux-arts qui n'expose pas une de ses toiles. Qui plus est, Corot n'hésite pas à retoucher ou remanier les toiles de ses élèves dans un souci pédagogique (« travail d'atelier » courant dans la peinture ancienne) et, pour aider quelques peintres dans la misère, signe parfois leurs tableaux[27].
Jules Michelin fut son graveur attitré[28]. Alfred Robaut a répertorié tous les tableaux de Corot, mais 300 sont réputés perdus.
Parmi les œuvres les plus célèbres, on peut citer, chronologiquement :
Corot a eu comme élèves des peintres traditionnellement associés à l’impressionnisme, ou considérés comme pré-impressionnistes, notamment :
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