Jules César
général et homme d'État romain (100-44 av. J.-C.) / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Jules César (en latin : Caius Iulius Caesar IV à sa naissance, Imperator Iulius Caesar Divus après sa mort), aussi simplement appelé César, est un général, homme d'État et écrivain romain, né le 12 ou le à Rome et mort le (aux ides de mars) dans la même ville.
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Jules César | |
Le portrait de Tusculum, l’un des deux portraits acceptés de Jules César[1], trouvé par Lucien Bonaparte à Tusculum. | |
Fonctions | |
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Imperator Caius Julius Caesar Divus | |
Consul | |
– (moins d’un an) |
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– (moins d’un an) |
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– (2 ans) |
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Dictateur | |
– (moins d’un an) |
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– (moins d’un an) |
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– (2 ans) |
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Proconsul de Gaule cisalpine et transalpine | |
– (8 ans) |
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Pontifex maximus | |
– (19 ans) |
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Autres fonctions Questeur (69 av. J.-C.) Édile Curule (65) Préteur (62) Propréteur (61) Pater patriae (45) | |
Biographie | |
Dynastie | Julio-Claudiens |
Date de naissance | 12 (ou 13) juillet 100 ou 102 av. J.-C. |
Lieu de naissance | Rome |
Origine | Romaine |
Date de décès | 15 mars 44 av. J.-C. (55 ou 57 ans) |
Lieu de décès | Curie de Pompée (Rome) |
Nature du décès | Assassinat |
Père | Caius Julius Caesar III |
Mère | Aurelia Cotta |
Conjoint | Cossutia (85 à 84 av. J.-C.)[A 1],[A 2] Cornelia Cinna (84 à 68 av. J.-C.) Pompeia Sulla (68 à 63 av. J.-C.) Calpurnia Pisonis (59 à 44 av. J.-C.) |
Enfants | Auguste (adopté) Brutus ? (avec Servilia Caepionis)[A 3] Julia (avec Cornelia Cinna) Ptolémée XV ? (avec Cléopâtre VII)[2] |
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Son parcours unique, au cœur du dernier siècle de la République romaine — bouleversée par les tensions sociales et les guerres civiles —, marque le monde romain et l'histoire universelle. Ambitieux, il s'appuie sur le courant réformateur et démagogue (populares) qui traverse la cité romaine pour favoriser son ascension politique. Stratège et tacticien, il repousse, à l'aide de ses armées, les frontières de la République romaine jusqu'au Rhin et à l'océan Atlantique en conquérant la Gaule, puis utilise ses légions pour s’emparer du pouvoir au cours de la guerre civile l’opposant à Pompée, son ancien allié, puis aux républicains.
Acclamé comme un imperator favorisé des dieux, seul maître à Rome après une suite de victoires foudroyantes sur ses adversaires, il entreprend de réformer l’État et de modifier l'organisation de la classe politique dirigeante afin de satisfaire les revendications de la mouvance des populares, dont il se revendique. Pour ce faire, il concentre progressivement — grâce à son contrôle sur le Sénat de Rome — de nombreux pouvoirs exceptionnels, adossés à une politique de culte de la personnalité inédite reposant sur ses ascendances divines et sa fortune personnelle.
Adoré du peuple, pour qui il fait montre de largesses frumentaires, économiques et foncières, il se fait nommer dictateur, d'abord pour dix ans avec des pouvoirs constitutionnels, puis à vie, étant autorisé à porter la toge et la couronne des triomphateurs en permanence. Soupçonné de vouloir instaurer par ces mesures une nouvelle monarchie à Rome, il est assassiné peu après par une conspiration de sénateurs dirigée par Brutus et Cassius.
Son héritage est rapidement l'objet d'une nouvelle guerre civile entre ses partisans et successeurs, son fils adoptif par testament, Octave, triomphant de ses adversaires. Jules César est divinisé et Octave, vainqueur de Marc Antoine, achève par sa victoire et par l'élimination des derniers républicains la réforme de la République romaine, qui laisse place au principat et à l'Empire romain en tant que régime de gouvernement de la cité. Son nom devient synonyme de pouvoir et l’un des titres de référence pour nombre de pouvoirs personnels en Europe occidentale. Sa personnalité et son parcours sont l'objet de nombreux récits plus ou moins légendaires au fil du temps, dans les cultures du monde entier ; de même, sont désignées par le terme de « césarisme » les attitudes politiques visant à faire reposer un pouvoir personnel fort sur l'approbation populaire et sur le plébiscite.
L'époque de Jules César est connue grâce à de nombreuses sources historiques, qu'elles soient primaires (littéraires, numismatiques, épigraphiques, archéologiques) ou secondaires, parmi lesquelles on reconstitue les écrits ayant servi à leur composition, dans la discipline historique de la Quellenforschung. Le problème est que César a souvent été vu comme un personnage paradoxal en raison de ses actes et de sa personnalité, de sorte que les contemporains adoptèrent un jugement divisé, ambigu, propice aux réhabilitations et aux fréquents changements de points de vue. Quoique cette période de l'Antiquité soit l'une des plus fournies en sources, le portrait est faussé en fonction de l'idéologie et de la vision que l'on a de lui[3].
- Commentarii de Bello Gallico, édité à Venise en 1783 par Bettinelli.
- Les Commentaires de Cesar (1473-1476), f.189 - BL Royal MS 16 G VIII.
- Commentaires de la guerre gallique (vers 1519-1520) - BNF Fr.13429 f52.
- C. Iuli Caesaris De Bello Gallico, édité par Ottaviano Scoto à Venise en 1482.
Sources primaires
Les sources primaires permettant de connaître la vie de César, ses actions et ses idées sont naturellement en premier lieu les écrits de César lui-même et les trois récits de guerre insérés dans le corpus césarien. À ce premier noyau de source, il faut ajouter d'autres contemporains : l'historien Salluste, bien que ses deux Lettres à César soient probablement apocryphes[4],[N 1] ; les informations issues du prolifique Cicéron sont fondamentales : contemporain du dictateur, tantôt adversaire politique, tantôt allié de circonstance, il fait de nombreuses mentions de ses relations avec César dans sa correspondance privée. Le fameux orateur romain, très commenté et dont la production littéraire est très diversifiée et bien connue, est une source historique de premier intérêt grâce à ses traités et à sa correspondance, bien que les recueils ne respectent pas la chronologie précise[5]. Varron, homme politique et grammairien de la fin de la République romaine, est également une source mais fait vraisemblablement peu profession de ses idées personnelles et ne rallie le camp de César qu'après sa victoire à Pharsale, une fois Pompée éliminé.
La Libertas que confisque César au profit de son idéal réformateur et de son ambition d'éteindre la guerre civile[réf. nécessaire] eut un effet relativement négatif sur bon nombre de commentateurs contemporains, issus de l'aristocratie romaine. Asinius Pollion, dont la chronique est perdue, aurait ainsi changé de camp, se ralliant à Octave. Les mêmes problèmes d'interprétation se posent pour un historien inconnu et dont l'œuvre est perdue, probablement Lucius Aelius Tubero (qui aurait apprécié la stratégie militaire de César mais critiqué sa politique), il est utilisé par Dion Cassius. Tite-Live, surnommé « le pompéien » par Auguste, n'est pas conservé pour l'époque césarienne, seules subsistent des periochae très sommaires, tant et si bien que l'attitude et l'orientation idéologique qu'il manifeste à l'égard de César nous est inaccessible, bien qu'il soit probable qu'en tant que proche d'Auguste, le fils adoptif de César, il ait été relativement clément à l'égard du dictateur assassiné, malgré son ambivalence entre monarchisme contraint ou républicain convaincu, selon Ronald Syme. La periocha CXVI montre néanmoins une opposition franche à César sur certains points[3].
Sources secondaires d'époque impériale
Les sources secondaires quant à elles sont confrontées à plusieurs problèmes, puisque certaines des œuvres faisant état de la vie de Jules César oscillent entre une quête de moralisme et un vrai souci d'analyse historique. Ces sources, surtout contemporaines des débuts de l'Empire, portent en elles la distance avec la défense du régime républicain, désormais aboli et lointain, n'étant plus d'actualité dans le champ des idées politiques. Peu de sources secondaires furent donc hostiles à César, mais il peut y subsister des influences du fait des sources primaires utilisées par les historiens ultérieurs. Tite-Live a été beaucoup lu, notamment par Lucain. Asinius Pollion, contemporain de César a laissé une œuvre, aujourd'hui perdue, qui contenait de nombreuses informations sur les événements. Cet ouvrage a servi de source pour bon nombre d'écrivains postérieurs comme Florus et Suétone.
Les propos de Florus, Suétone, Flavius Josèphe, Plutarque, Appien et Dion Cassius sont généralement plutôt favorables à César[3], bien qu'emprunts d'une forme d'exagération voire de complaisance à l'égard du père adoptif du fondateur de l'Empire.
Numismatique, épigraphie et archéologie
Parmi les autres sources contemporaines, on peut naturellement citer la numismatique, surtout utilisée pour la dernière partie de sa carrière pour ce que les émissions monétaires disent de sa communication politique et religieuse. L'épigraphie est beaucoup moins développée qu'à l'époque impériale et est souvent mal attribuée, telle les tables d'Héraclée, probablement plus anciennes que l'époque de Jules César[6],[7]. L'archéologie demeure une source fondamentale pour comprendre notamment les entreprises militaires de César : au cours de ses longues campagnes en Gaule et par la suite, César entreprend de nombreux sièges, campements de marche, établit de nombreuses colonies à travers le monde romain, tant et si bien que de nombreux lieux portent encore la trace de ce passage dans leur toponymie. Les camps romains dits Camp de César sont nombreux en France bien que plusieurs d'entre eux sont inauthentiques. Parmi les sites archéologiques célèbres sur lesquels la présence de Jules César est attestée, on peut mentionner bien sûr le site de la bataille d'Alésia, ou encore Bibracte et Gergovie. L'archéologie à Rome et en Gaule permet également de mieux cerner César et les constructions qui lui sont attribués[3], notamment le Forum de César et les Saepta Julia.
- Revers d'une monnaie de Jules César figurant un trophée avec bouclier gaulois, carnyx ; sur la droite une hache (Crawford, Roman Republican Coinage, 452/2).
- Monnaie de Jules César le représentant en pontifex maximus au droit avec légende CAESAR DICT PERPETVO. Au revers : P SEPELLIVS MACER, avec Vénus debout à gauche, tenant une victoire et un sceptre ; au pied du sceptre, un bouclier (Crawford, Roman Republican Coinage, 480/12).
- Denier de Jules César, frappé entre 49 et 48 av. J.-C. Au droit, emblèmes pontificaux (culullus, aspergillum, hache et apex). Au revers, un éléphant à droite, piétinant un serpent (Crawford, Roman Republican Coinage, 443/1).
- Denier frappé sous César célébrant l'ascendance divine de la gens Iulia. Au droit, tête de Vénus à droite. Au revers CAESAR avec Enée debout à gauche, portant le palladium dans la main droite et portant Anchise sur son épaule gauche (Crawford, Roman Republican Coinage, 458/1).