Renaix
ville de Flandre-Orientale, en Belgique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Renaix (en néerlandais : Ronse) est une ville de Belgique située en région flamande. Elle se trouve au cœur des Ardennes flamandes.
Renaix (nl) Ronse | |||||
Photo mosaïque de Renaix | |||||
Héraldique |
Drapeau |
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Administration | |||||
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Pays | Belgique | ||||
Région | Région flamande | ||||
Communauté | Communauté flamande | ||||
Province | Province de Flandre-Orientale | ||||
Arrondissement | Audenarde | ||||
Bourgmestre | Ignace Michaux (CD&V) | ||||
Majorité | CD&V, N-VA (2019-2024) | ||||
Sièges CD&V N-VA sp.a Open VLD Groen |
29 (2019-24) 11 8 6 2 2 |
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Section | Code postal | ||||
Renaix | 9600 | ||||
Code INS | 45041 | ||||
Zone téléphonique | 055 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Renaisien(ne)[1] | ||||
Population – Hommes – Femmes Densité |
27 356 () 49,13 % 50,87 % 788,36 hab./km2 |
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Pyramide des âges – 0–17 ans – 18–64 ans – 65 ans et + |
() 23,18 % 57,28 % 19,54 % | ||||
Étrangers | 10,77 % () | ||||
Taux de chômage | 12,91 % (2022) | ||||
Revenu annuel moyen | 17 276 €/hab. (2021) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 44′ nord, 3° 36′ est | ||||
Superficie – Terr. non-bâtis – Terrains bâtis – Divers |
34,7 km2 (2021) 67,3 % 16,49 % 16,21 % |
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Localisation | |||||
Situation de la ville dans l'arrondissement d'Audenarde et la province de Flandre-Orientale | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Région flamande
Géolocalisation sur la carte : Flandre-Orientale
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Liens | |||||
Site officiel | ronse.be | ||||
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Il s'agit d'une des communes offrant des facilités linguistiques à sa population francophone[2].
Le toponyme Renaix résulterait d'un transfert du nom d'une petite rivière toute proche, la Rhosnes (en néerlandais : Ronne), qui expliquerait le premier élément Ren-, et du suffixe -acum, suffixe d'origine celtique qui trouve son équivalence flamande dans le suffixe -seele ou -se par contraction.
De cette altération sont nés Rotnacum, Ronays ou Ronse, traduction flamande[3]. Mais en réalité, la Rhosnes passe juste au sud de Renaix, ne traversant jamais son territoire, ce qui rend cette explication incertaine. Les toponymistes estiment aujourd'hui que le nom de Renaix peut très bien provenir du nom d'une rivière ou d'une personne, et que nous n'aurons jamais de certitude sur l'origine du nom de la ville[4].
Renaix est la commune la plus méridionale de la province de Flandre-Orientale. Elle est située sur la frontière linguistique, qui sépare la Région flamande de la Région wallonne — en l'occurrence, la province de Hainaut — et ne possède aucune commune fusionnée (ou « commune avoisinante »), mais comprend à l'ouest « Le Clipet » (en néerlandais : De Klijpe), au nord-est, Louise-Marie (célèbre pour son tunnel ferroviaire) à l'est, le Breucq, ancien hameau détaché d’Ellezelles rattaché à Renaix en 1963 — et au sud-est Haute-Durenne (en néerlandais : Hoog Deurne) qui ne sont que des hameaux administratifs.
Les collines entourant Renaix conservent la trace d’activités humaines dès le Paléolithique. Au Néolithique, la région était peuplée d’agriculteurs et d’éleveurs de manière permanente. Divers fragments de construction témoignent aussi d’une occupation de la région de Renaix durant la période romaine.
Certains éléments de La Guerre des Gaules fournis par le général romain Jules César suggèrent que la population de la région de Renaix ne présente à l'époque des expéditions romaines aucune unité politique ou ethnique, sauf si l'on considère l'origine germanique des Morins peuplant les environs ; Renaix semble avoir fait partie du territoire occupé par les Nerviens. Les hameaux de Paillaert et de Tribury sont traversés par une voie romaine appelée aussi chaussée Brunehault, venant de Bavay et Blicquy, en direction de Kaster et Oudenburg.
Les habitants du territoire de Renaix ne furent que partiellement germanisés, à partir du Ve siècle. La ville fut fondée au VIIe siècle par Saint-Amand, autour premièrement d'une chapelle dédiée à Saint-Pierre puis d'un monastère dédié à Saint-Pierre et Saint-Paul, après l'évangélisation des populations païennes.
Renaix et son monastère furent donnés par Louis le Débonnaire à l'abbaye de Kornelimünster, près d’Aix-la-Chapelle. Celle-ci vendra ses possessions renaisiennes durant le XIIIe siècle. Les reliques de Saint-Hermès arrivèrent à Renaix durant le IXe siècle. À cette époque troublée par les raids vikings, les moines durent s’enfuir plusieurs fois de Renaix. Le monastère fut brûlé en 880 par les Normands. Les reliques de Saint Hermès furent récupérées en 940 et placées dans une crypte romane en 1089. L’église Saint-Hermès qui fut ensuite bâtie fut consacrée en 1129. Le pèlerinage en l’honneur de Saint Hermès, invoqué pour la guérison des maladies mentales, soutenait l’économie locale.
Le « Lundi des fous », carnaval dont la tradition remonte au Moyen Âge, se tient au début du mois de janvier, le premier lundi après l'Épiphanie (mais le grand cortège carnavalesque, dit des Bommels a lieu le samedi précédant ce lundi pour des raisons liées à la modernité) Le « Grand Tour de Saint-Hermès » — ou « Fiertel » — procession de 32 km, datant également du Moyen Âge, se déroule le dimanche de la Trinité: les reliques de Saint-Hermès, dans une châsse en argent, sont portées le long des limites de la ville, suivies ou précédées de plusieurs centaines de marcheurs — la légende veut que les gens nés sur le sol renaisien sont fous, et que les reliques du Saint-Hermès (Saint patron de la ville) guérissent et protègent de la folie.
Renaix obtint de son seigneur Gérard de Waudripont, avoué de l’abbaye d’Inde, les privilèges d’une ville en 1240. Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, la seigneurie de Renaix — puis baronnie en 1549 — comprendra une enclave, la Franchise de Renaix, qui était administrée par le Chapitre de Saint-Hermès, avec une totale indépendance juridique et fiscale, et qui avait sa propre justice. Renaix était une ville très florissante dès le milieu du XIIIe siècle et particulièrement au XVe et au XVIe siècle. Son économie était fondée sur la fabrication et la préparation de draps. La ville fut brûlée et pillée le par les troupes françaises. Vers le milieu du XVIe siècle, Renaix devint un important foyer calviniste dans les Pays-Bas espagnols. Les troubles religieux du XVIe siècle, avec la terrible répression du Duc d'Albe, obligèrent nombre de tisserands et foulons renaisiens à quitter définitivement la ville pour la Hollande, l’Allemagne et l’Angleterre. L’incendie du finit de ruiner la ville. Renaix profita ensuite de la période de paix sous les Archiducs Albert et Isabelle pour se relever (début du XVIIe siècle). C’est à cette époque qu’y fut construit l’un des plus beaux châteaux (détruit en 1823) des Pays-Bas méridionaux pour le Comte Jean de Nassau-Siegen, baron de Renaix depuis 1629. La peste de 1635-1636 rendit la ville presque déserte.
Malgré la contestation du roi d'Espagne, Renaix est annexée à la France de 1680 à 1700. Durant la période autrichienne, le , un terrible incendie réduit à nouveau la ville en cendres. Grâce à la ténacité de ses habitants, Renaix peut reprendre son rang parmi les villes, l’industrie et le commerce, toujours fondés sur le textile.
La victoire de Fleurus le permet à la France d’occuper le pays, puis de l'annexer. Renaix doit faire face à d'importantes réquisitions, ce qui vide les finances de la ville. En 1796, l'ancienne administration de Renaix est supprimée et l'on crée une « municipalité ». La législation française s’applique dorénavant à Renaix jusqu'à la création du royaume des Pays-Bas en 1815. En 1798, la « Guerre des Paysans », réaction à la conscription militaire imposée par les Français, coûte la vie à plusieurs Renaisiens. En 1799, Renaix compte environ 10 000 habitants, mais environ un tiers de la population vit alors dans la pauvreté.
En 1840, dans le nouveau Royaume de Belgique, plus de 55 % de la population de Renaix vivait d'une activité liée au textile. La mécanisation engendra un grave crise économique à Renaix durant les années 1845 à 1855. Beaucoup de Renaisiens quittèrent Renaix pour les usines textiles du Nord de la France (Lille—Roubaix—Tourcoing) ou pour des travaux agricoles en France dans la (Somme ou dans l'Oise…).
Ces difficultés s'estompent provisoirement, avec le développement de l'industrie textile, marqué par des crises comme les « Troubles de Renaix » en 1886[5]. Parmi les pionniers de l'industrie textile à Renaix, on citera entre autres la famille Dopchie, famille d'entrepreneurs industriels d'origine athoise, dont le fabricant Achille Dopchie, qui fut chargé par le bourgmestre Jean-Baptiste Dekeyser de la mission d'implantation en 1901. L'essor rapide que connut Renaix fut détruit par les deux guerres mondiales ; Renaix, après la désindustrialisation des villes entreprise en Belgique dans la seconde moitié du XXe siècle, ne dispose plus que d’atouts touristiques, tels la crypte et la collégiale Saint-Hermès, et quelques musées. L'histoire de la ville de Renaix a été rapportée par le Docteur en médecine Oscar Delghust, bourgmestre de Renaix[6].
Une étude de Guy Gadeyne, réalisée en français, traite un aspect très important de l'histoire de la ville : Aperçu de l’histoire de l’industrie textile à Renaix jusqu’en 1900. Cette étude a été publiée dans les Annales de Renaix[7]. En 1963 et 1988, Renaix accueille les Championnats du monde de cyclisme sur route.
Le , le bourgmestre Luc Dupont, avocat de formation et membre du parti CD&V connu pour ses tendances nationalistes en accord et en cartel politique avec le parti politique flamand Nieuw-Vlaamse Alliantie, fait la demande explicite auprès du Premier ministre en fonction et ancien président de son parti, Yves Leterme, de supprimer les facilités, administratives et autres, accordées aux francophones de sa ville, de manière à pouvoir renforcer l’identité flamande du parti au pouvoir et de la commune proprement dite. La demande est perçue comme une négligence de l'électorat francophone ; elle est rejetée. Lors des élections communales du , le parti CD&V conforte sa majorité avec 4 840 voix, soit 31,9 % des votes[8].
La ville possède des armoiries qui lui ont été octroyées le et confirmées le . Elles représentent l'aigle impérial du Saint Empire romain germanique. Renaix était une ville importante depuis l'époque médiévale et a probablement reçu le droit d'utiliser l'aigle au XIVe ou XVe siècle. En raison d'incendies graves, il ne reste aucun sceau ou document de cette période. La plus ancienne utilisation connue de l'aigle date d'une carte datant de 1610, où les armoiries sont montrées comme ci-dessus. Tous les sceaux et images suivants montrent les mêmes armoiries.
Blasonnement : D'or, à une aigle, à deux têtes de sable, languée, becquée, membrée et onglée de gueules, l'écu timbré d'un couronne d'or.
Source du blasonnement : Heraldy of the World[9].
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Renaix possède une basilique consacrée au chevalier Saint-Hermès, rendue particulièrement célèbre par sa crypte du XIe siècle (1089) ressemblant à une cathédrale souterraine, un musée du textile et un musée du folklore.
La fête des Fous, dite « Bommelsfeesten » avec les géants Staf le Tisserand, Manse la Fileuse, Angelki la Couturière et Ephrem le carillonneur, reuzen van Ronse[10], a lieu la fin de semaine de l'épiphanie. Renaix est ainsi la première ville à fêter son carnaval. Un défilé est organisé jusqu'à la grand place et vers 21 h, on peut y contempler un magnifique feu d'artifice.
Bommelsfeesten Les archives de la ville de Renaix ont été déposées en 1964 aux Archives de l’État.
Peuvent notamment être consultés aux Archives de l’État :
Les registres paroissiaux de Renaix débutent au XVIIe siècle :
Les registres de Saint-Hermès, comprenant au maximum quelques dizaines d’actes par an, n’ont pas fait l’objet d’une indexation. À l’appui et en complément des registres paroissiaux, l'on consultera prioritairement les actes de dévolution successorale et de tutelle (les « états de biens », « staten van goed » en néerlandais) passés devant les échevins de Renaix jusqu’en 1795. Ces actes sont consultables sous forme de microfilms (pour les plus anciens) ou en originaux. Les renseignements généalogiques contenus dans ces actes ont été analysés en 1878-1879 par le capitaine van den Bemden qui les a transcrits sous la forme de petits schémas (Archives de l’État à Renaix, inventaire no 110, no 2027). Ce document a été dactylographié par Georges H. Hooreman en 1937. Cet ouvrage est consultable en libre-accès dans la salle de lecture des Archives de l’État à Renaix et a été diffusé auprès des principales association généalogiques belges. Un index onomastique — reprenant en plus quelques « états de biens » retrouvés depuis lors — a été réalisé par les Archives en 1988 (AER, inventaire no 110 bis).
Renaix ne donnait pas le droit de bourgeoisie ; celui-ci se prenait pour les renaisiens habituellement à Alost (Aalst en néerlandais) ou à Grammont (Geraardsbergen en néerlandais). La liste des bourgeois forains d’Alost résidant à Renaix, a été transcrite par Georges Hooreman et publiée dans la revue « L’Intermédiaire des Généalogistes » en 1963 et 1964.
Les archives d’Ancien Régime ont fait l’objet d’inventaires détaillés, comprenant un index onomastique, par Herman van Isterdael (« Stad en Baronie Ronse », AER, inventaire no 110) et Guy Gadeyne (« Kapittelkerk en parochiekerken van Ronse »).
Certaines sources généalogiques intéressantes ont été publiées dans la revue du « Cercle Historique et Archéologique de Renaix et du Ténement d’Inde ». Les articles sont en français ou en néerlandais. Les Archives de l'État disposent d'une collection complète de ces « Annales ». On lira avec intérêt :
Enfin, d’autres sources très intéressantes sont consultables aux Archives de Renaix, telles le cadastre de 1684, avec le détail des biens et leur localisation, les « erfenissen » (actes de vente d’immeubles principalement) sous forme de microfilms, en libre-accès, etc.
Jusqu’au , les Archives de l’État disposaient d'un dépôt à Renaix ; il a définitivement fermé ses portes, et l’ensemble des documents a été transféré dans les dépôts d’archives de :
Les registres paroissiaux de l'arrondissement d'Audenarde sont par ailleurs disponibles dans les salles de lecture des 19 dépôts des Archives de l’État (Gand, Beveren, Courtrai, Tournai, etc.).
Graphe de l'évolution de la population de la commune.
Année | Population | Évolution 1992=index 100 |
---|---|---|
1992 | 24 152 | 100,0 |
1993 | 24 227 | 100,3 |
1994 | 24 403 | 101,0 |
1995 | 24 341 | 100,8 |
1996 | 24 260 | 100,4 |
1997 | 24 106 | 99,8 |
1998 | 24 040 | 99,5 |
1999 | 23 941 | 99,1 |
2000 | 23 849 | 98,7 |
2001 | 23 740 | 98,3 |
2002 | 23 697 | 98,1 |
2003 | 23 870 | 98,8 |
2004 | 23 827 | 98,7 |
2005 | 23 994 | 99,3 |
2006 | 24 158 | 100,0 |
2007 | 24 426 | 101,1 |
2008 | 24 640 | 102,0 |
2009 | 24 874 | 103,0 |
2010 | 25 146 | 104,1 |
2011 | 25 176 | 104,2 |
2012 | 25 403 | 105,2 |
2013 | 25 565 | 105,9 |
2014 | 25 629 | 106,1 |
2015 | 25 783 | 106,8 |
2016 | 25 925 | 107,3 |
2017 | 26 092 | 108,0 |
2018 | 26 337 | 109,0 |
2019 | 26 479 | 109,6 |
2020 | 26 374 | 109,2 |
2021 | 26 510 | 109,8 |
2022 | 26 702 | 110,6 |
2023 | 27 075 | 112,1 |
2024 | 27 356 | 113,3 |
Renaix, ville flamande située sur la frontière linguistique dont environ 25 % des habitants étaient francophones en 1989[13], a toujours été largement ouverte aux influences picardes et en a acquis un caractère particulier de bilinguisme. Administrativement, depuis 1963, la ville reconnaît des facilités linguistiques pour les citoyens francophones. En 2012, le pourcentage de langues maternelles parmi les enfants vivants dans la commune étaient de 49,3 pour le néerlandais, 24,8 pour le français et 21,4 pour l'arabe[14]. En 2020, ces chiffres étaient de 50,4 pour le néerlandais, 23,2 pour le français et 16,9 pour l'arabe[14].
(classement par année de naissance)
La ville a accueilli à deux reprises les championnats du monde de cyclisme sur route en 1963 et 1988.
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